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19/03/2024

"Salvini met dans l’embarras Meloni."

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Italie. Revue de presse. 

La polémique autour des déclarations de Matteo Salvini estimant que « ceux qui votent ont raison », en référence à la réélection de Vladimir Poutine, fait la une de plusieurs quotidiens : « La victoire de Poutine secoue la majorité » (Corriere della sera), « Poutine divise le gouvernement » (Repubblica), « Salvini rend encore hommage à Poutine » (Stampa), « Salvini met dans l’embarras Meloni » (Foglio). Le Messaggero consacre sa une à la lettre commune de 14 pays membres de l’UE à la Banque Européenne d’Investissement pour accélérer sur le financement de la défense européenne « Union Européenne, un appel pour la défense commune ; la victoire de Poutine alarme l’Europe ». Enfin, les accusations de racisme visant le joueur Francesco Acerbi sont aussi citées avec couverture photographique : « Racisme, Acerbi quitte l’entrainement de la sélection [italienne] » (Messaggero, Stampa). 

Les JT couvrent essentiellement la réaction de Giorgia Meloni suite aux déclarations de Matteo Salvini sur le résultat des élections présidentielles en Russie, le procès de l’homme politique Gianfranco Fini (ancien président du Mouvement Social italien, ancien ministre des Affaires étrangères sous Berlusconi) dans une affaire de blanchiment d’argent, l’opération menée par l’armée israélienne sur l’hôpital d’al-Chifa, et l’appel téléphonique entre Biden et Netanyahou. 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « La déception du gouvernement italien face aux élans pro-russes » : « Le mécontentement du gouvernement italien était prévisible. Le vice-président du Conseil Matteo Salvini a appelé à ‘’prendre acte’’ du ‘’vote des Russes’’ et de la victoire électorale de Vladimir Poutine, ravivant la question qui se pose en vue des élections européennes, à savoir la présence d’un lobby pro-russe au sein de certaines forces politiques. Ce ne sont pas la nette prise de distance du ministre italien des Affaires étrangères, A. Tajani (Forza Italia), ou les critiques face au silence de la Présidente du Conseil G. Meloni (qui ne s’est exprimée que hier soir), qui frappent. On mesure la portée des propos de Salvini avec le communiqué diffusé par la Ligue et revenant en partie sur les propos du leader, puis l’invitation du PPE adressée aux ministres européens des Affaires étrangères réunis hier à Bruxelles à déclarer le caractère illégitime des élections en Russie et donc à ne pas considérer Poutine comme le président de la Fédération de Russie. Une position très dure, découlant en partie des images de militaires russes dans les bureaux de vote pour intimider les électeurs. La Présidence de la République italienne n’a pas adressé de message de félicitations à Moscou. Les déclarations de Salvini sont apparues d’autant plus en décalage : "les Russes ont voté. Quand un peuple vote, il a toujours raison", a-t-il déclaré. Mais peu après la Ligue a rectifié : ‘’nous n’émettons pas de jugement positif ou négatif, nous prenons acte [du résultat] et nous travaillerons (nous espérons tous ensemble) pour mettre fin à la guerre’’ a expliqué le parti. Le ministre Antonio Tajani a alors rappelé que ‘’la politique étrangère est faite par le ministre des Affaires étrangères’’ et que ‘’les élections [en Russie] ont été marquées par de fortes, voire de violentes, pressions. Alekseï Navalny a été exclu [de la course électorale] par un homicide. Nous avons des images de soldats dans les bureaux de vote’’. C’est ainsi que Tajani a aussi évité à la présidente du Conseil de manifester officiellement son mécontentement vis-à-vis de son allié. Mais le constat demeure qu’un des partis à la tête de l’exécutif italien est proche de Poutine. Les réticences du Mouvement 5 Etoiles qui critiquent de longue date l’OTAN et l’Ukraine passent au second plan, puisqu’eux ne sont pas au gouvernement. Pour la majorité en revanche, c’est un problème qui la divise en interne et en vue des élections européennes. La victoire de Poutine amène de l’oxygène aux ‘’souverainistes européens’’ convaincus de la victoire russe contre l’Ukraine et l’Occident, et soutenant Donald Trump pour les prochaines élections présidentielles aux Etats-Unis. La détermination des forces pro-européennes à lutter contre cette dérive s’explique par la montée de la propagande et de la pression venant de Moscou. La Russie s’appuie sur le pacifisme controversé des dirigeants catholiques, et sur le populisme de gauche et de droite qui ont en commun l’hostilité vis-à-vis des Etats-Unis et de cette Europe-ci. » 

SONDAGES, Italia Oggi, R. Manheimer « 61% des Italiens sont d’accord avec les propos du Pape » : « Les dernières déclarations du Pape sur la guerre en Ukraine ont eu un large écho en Italie et dans d’autres pays et ont suscité quelques polémiques. Si le porte-parole du Saint-Siège a récemment précisé la pensée du Pontife, il est vrai que des termes tels que le « drapeau blanc » ont une signification sans ambiguïté. Un récent sondage d’Eumetra pour l’émission « Piazza Pulita » fait le point sur la position des Italiens à ce sujet. 61% des Italiens seraient ainsi d’accord avec le Pape et jugent que l’Ukraine doit se rendre et négocier ; 15,7% est en désaccord et le reste ne se prononce pas. Concernant l’appartenance politique des sondés qui soutiennent la ligne du Pape, il y a tout d’abord les électeurs du M5S (72,3%) suivis de ceux de la Ligue (56,8%) et des partis du centre tels que +Europa, Italia Viva et Azione (52,3%). Enfin, quant à l’envoi d’armes à Kiev, seuls 33% des sondés sont d’accord pour continuer à aider l’Ukraine. L’ensemble de ces chiffres révèlent le souhait majoritaire d’arriver à une négociation. Ce point de vue qui caractérise l’opinion publique italienne s’étend également à l’autre confit en cours, celui au Proche-Orient : 60% des sondés souhaitent que l’on arrive à un cessez-le-feu inconditionnel. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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