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14/03/2024

"Gouvernement, le revers infligé à Salvini par ses alliés."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent la Une ce matin, à commencer par l’entretien du président V. Poutine à la télévision russe : « Les nouvelles menaces de Poutine » (Corriere della Sera), « Nucléaire et défi à l’Otan, l’escalade de Poutine » (Stampa), le rejet à la Chambre des Députés de la proposition de la Ligue visant à autoriser un troisième mandat pour les présidents de région : « Gouvernement, le revers infligé à Salvini par ses alliés » (Stampa), les nouvelles règles fiscales adoptées mardi en Conseil des ministres « Le gouvernement annonce une baisse des impôts pour les revenus ne dépassant pas les 55 000€ annuels » (Messaggero, Giornale), les nouvelles règles européennes sur la neutralité énergétique des bâtiments en 2050: « Bâtiments verts, l’Italie favorisée grâce à son fonds de rénovation énergétique» (Sole 24 Ore) et enfin le projet de loi américain prévoyant la possibilité d’interdiction de TikTok au regard de ses liens avec la Chine : « La Chambre américaine menace TikTok d’interdiction » (Sole, Stampa, Giornale). 

Les JT couvrent essentiellement la réforme fiscale, le rejet au Sénat de la proposition sur un troisième mandat pour les Présidents de région, l’aide humanitaire à Gaza qui devrait arriver aujourd’hui par le navire « Open Arms », l’interview de Vladimir Poutine hier évoquant entre autres l’utilisation de l’arme nucléaire et les élections russes qui auront lieu demain, et enfin, la première réglementation sur l’Intelligence artificielle approuvée hier par le Parlement européen. 

Sur X, les hashtags #Salvini et #pontesullostretto font tendance au sujet de la polémique relative à un rapport pointant les risques du projet présenté par la commission technique pour la réalisation du pont sur le détroit. 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le passage en force de la Ligue jette une ombre sur le dialogue avec les oppositions » : « La tentation de forcer la main sur les règles n’est jamais un bon signe, notamment pour le gouvernement. Cela révèle une incertitude et un désir de simplification au bénéfice d’un parti, juste après le succès électoral de la droite dans les Abruzzes. Cela donne l’impression d’une coalition pressée de montrer sa force à tout prix, en profitant des difficultés des partis d’opposition. La proposition de la Ligue de supprimer la possibilité de second tour à compter du seuil de 40% au premier pour un candidat aux municipales, et ce à trois mois du vote, ressemble à un coup de poker qui a mis le parti de la Présidente du Conseil dans l’embarras. En effet, le Palais Chigi a demandé à la Ligue de retirer l’amendement car approuver la fin du second tour avec ce nouveau seuil de 40% signifierait faire triompher un choix minoritaire, avec des majorités déjà restreintes en raison du taux d’abstention élevé. Cela risque de jeter une ombre sur l’ensemble du processus de modifications institutionnelles allant de l’autonomie régionale au « Premierato » et laisse entrevoir une attitude de rejet à toute sorte de dialogue au Parlement. On assiste ainsi à une droite désireuse d’avancer seule, avec une logique qui peut diviser tout un pays. C’est aussi la raison pour laquelle le Palais Chigi se démarque de la Ligue, une division qui pourrait aussi se propager au niveau social. Quant à la décision de prononcer une amnistie sur les avis d’imposition vieux de 5 ans, les oppositions dénoncent un cadeau offert aux fraudeurs , sans égard pour les salariés et les retraités qui sont taxés régulièrement. Or, pour la droite, comme l’a dit le chef de groupe de FI au Sénat, ‘’le gouvernement ne veut pas être un bourreau fiscal’’. Ces discours, peu cohérents entre eux, vont se radicaliser d’ici les élections européennes. Le PD d’Elly Schlein met en avant les coupes budgétaires décidées par le  gouvernement sur le système sanitaire. Le M5S, amoindri par les défaites électorales locales et refusant de s’allier avec les démocrates et les centristes de Calenda, est prêt à insister sur son identité populiste. Bref, le bras-de-fer entre les deux coalitions se double de celui qui existe aussi  au sein même de chaque camp et leur recomposition s’avère difficile. » 

COMMENTAIRE, Il Foglio, S. Canettieri « L’OPA de Meloni sur le Nord – déçu par Salvini – passe par la fiscalité » : « Le cheval de bataille électoral de Salvini passe par une loi – fortement revue, certes – que Meloni entend exploiter en vue des élections européennes. Notamment dans le Nord de l’Italie, bastion des professions libérales qui représentaient jadis la base électorale et l’ADN de la Ligue. Lors d’une conférence au Palais Chigi, en présence du ministre Nordio, Meloni a renversé la célèbre phrase du ministre de l’économie du deuxième gouvernement Prodi en déclarant : ‘’je ne dirai jamais que les impôts sont une très belle chose’’. Une phrase qui est bien adressée aux électeurs déçus par la Ligue. Le parti de Salvini représentait dans le Nord une sorte de syndicat territorial. Aujourd’hui, selon un sondage SWG, la Ligue en Lombardie est créditée de seulement 12% d’intentions de vote, devançant de peu Forza Italia, créditée de 10%. En Vénétie, les choses semblent encore plus compliquées, en raison de l’ascension de Fratelli d’Italia dans les terres du « Doge » Luca Zaia. L’amendement léguiste visant à autoriser un troisième mandat aux présidents de région a été rejeté par le reste de la majorité et par toute l’opposition. Cette dynamique s’est répétée au Sénat, cette fois-ci sur la proposition d’abrogation du second tour dans les grandes villes au cas où le candidat devait atteindre 40% des voix. C’est le triste épilogue d’une journée amère pour Salvini. En revanche, Meloni a pu se féliciter des résultats obtenus lors de la présentation de la réforme fiscale, orchestrée par un ministre de l’Economie Giorgetti plutôt euphorique qui l’a qualifiée de ‘’succès historique’’. Mais ce succès politique, Salvini parviendra difficilement à l’exploiter dans les urnes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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