04/03/2024
"Meloni, alerte sur les Abruzzes."
Italie. Revue de presse.
Plusieurs titres se partagent la Une : l’attaque des Houthis contre la frégate italienne « Caio Duilio » en Mer Rouge : « Le Commandant : « voici pourquoi j’ai décidé d’abattre le drone » » (Corriere della Sera), Interview au Chef d’Etat major des armées Cavo Dragone : « l’Italie est en première ligne, nous nous défendrons » » (Messaggero). La crise au Proche-Orient, avec l’entretien du ministre des Affaires Etrangères : « Tajani (Forza Italia) : L’Italie coordonnera les aides à Gaza » » (La Stampa), les élections régionales dans les Abruzzes : « Meloni, alerte sur les Abruzzes » (La Repubblica), et enfin l’enquête du Parquet de Pérouse sur des activités d’espionnage de personnalités politiques : « La colère de la droite ; le procureur Cantone sera auditionné par le comité pour la sécurité de la République » (Corriere, Repubblica, Messaggero).
ARTICLE, Corriere della Sera, « Mer Rouge, le vote sur la mission européenne à la Chambre » : A Rome, le vote sur la participation de l’Italie à la mission internationale Aspides se tiendra demain au Sénat, et à ce stade, il n'y a vraiment plus de temps à perdre. C'est du moins l'orientation de la majorité, qui a accepté la semaine dernière la demande de report du vote, formulée par l’opposition, déjà prévu le jeudi 29, afin de permettre une étude plus approfondie. Entretemps, une attaque contre le destroyer italien s’est produite et tous les pays impliqués - la France, l'Allemagne et la Grèce - ont, eux, déjà achevé le processus d’autorisation. « Nous avons donné du temps pour une étude approfondie » a déclaré Lucio Malan, chef du groupe FdI au Sénat, « maintenant nous devons voter ». L'opposition pourrait s'engager dans une bataille sur un terme en particulier : dans la mesure gouvernementale, l'objectif « éminemment » défensif de la mission est déclaré. Les Verts et la gauche ont déjà tenté de proposer un remplacement par « exclusivement », au sein de la commission des affaires étrangères et de la défense. Mais l'examen, prévoyant une décision unanime des chefs de groupe, n’a pas abouti à un vote et a été renvoyé directement à la Chambre, après les communications du gouvernement. Alors, comment les oppositions voteront-elles ? La position de l’Alliance Verts-Gauche est claire : « Nous seront contre si la mission n'est pas exclusivement défensive - prévient la présidente du groupe, Luana Zanella – et nous proposerons un changement à la Chambre ». Il est difficile d'imaginer que le Mouvement 5 étoiles, avec la ligne ultra-pacifiste de son leader Giuseppe Conte, ne soulèvera pas d’objections. En commission, les sénateurs de l’opposition ne se sont pas exprimés. Au sein du Parti démocrate - toujours en prise avec des problèmes internes lorsqu'il s'agit de missions militaires et occupé à tisser le fil de l'alliance avec les Cinq Étoiles - l'orientation dominante serait en faveur de l'autorisation des missions. « Nous avions demandé qu'une mission européenne débute en mer Rouge et que les règles d'engagement soient claires - affirme le groupe parlementaire démocrate -: que nos armées interviennent en réponse à des attaques ou en cas de danger imminent et qu’elles n'attaquent pas de manière préventive. Nous l’avons obtenu, maintenant votons. » L'analyse de Coldiretti confirme également l'urgence d’agir : « 16 % de l'huile d'olive et 14 % des tomates transformées passent par le canal de Suez. Les incursions des Houthis mettent en péril environ 6 milliards d’euros ». Le ministre de la défense, Guido Crosetto, partage cet avis : « C’est dans l'intérêt de tous que les marchandises continuent de passer par la mer Rouge », faute de quoi « les effets sur l'économie seraient désastreux » ».
ENTRETIEN, Il Messaggero, de Giuseppe Cavo Dragone, chef d'Etat-Major des armées « "L'Italie est le pays le plus exposé, il y aura d’autres attaques, mais nous savons nous défendre". »
ARTICLE, Corriere della Sera, de S. Montefiori, « Chants anti-migrants et style présidentiel, la ‘’nouvelle’’ Le Pen lance la course » : « Il y a deux choses que le peuple du Rassemblement national ne supporte vraiment pas, surtout ici à Marseille : les bobos parisiens, écolos au détriment du dur labeur des agriculteurs, et l’immigration qui, à peine évoquée, déclenche le chant identitaire ‘On est chez nous !’ crié par les 5 000 présents pour le lancement de la campagne européenne du Rassemblement national. Au fil des années, tout a changé lors des meetings du Front devenu Rassemblement national, et la transformation semble désormais complète : Marine Le Pen a remplacé son père, certes, mais il y a aussi des jeunes qui demandant des selfies à la place des militants à la tête rasée, des écrans géants avec des leaders souriants sur fond bleu à la place des fanions avec la flamme, logo inspiré du Mouvement social italien. La seule continuité revendiquée est le refus de l’immigration, instrument par lequel la mondialisation, l’Europe et Macron veulent effacer l’identité française, du moins d’après Marine Le Pen et Jordan Bardella. C’est leur créneau en vue des prochaines élections européennes puis présidentielles. L’héritière qui avait éloigné l’embarrassant père fondateur prend la parole la première. Le climat est moins haineux qu’optimiste et festif, comme lors des meetings de Macron au début, il y a sept ans. Ni Marine Le Pen ni Jordan Bardella n’entrent dans le détail de leur programme européen. Bardella a évoqué ces derniers jours une ‘’stratégie tricolore’’, comme le drapeau mais surtout comme un feu de circulation. Le RN distingue les compétences qui peuvent rester à Bruxelles (Erasmus, les grands projets d’avenir), orange pour les compétences qui doivent être limitées (Schengen et la libre circulation) et le rouge pour les limites à poser (refus de la défense commune, d’une gestion européenne de l’immigration ou de la santé). Face aux adversaires qui lui reprochent ses liens avec la Russie de Poutine, elle dénonce ‘’la folie de Macron qui veut faire entre la France en guerre’’. Bardella évoque le ‘’vent de liberté en Italie et partout en Europe’’ qui accompagne le réveil des peuples. Selon le dernier sondage du JDD, le Rassemblement National est donné à 29% soit 10 points devant les macronistes et 20 points devant la gauche de Raphaël Glucksman. Samedi prochain, à Lille, la demi-inconnue tête de liste de Macron, Valérie Hayer, répondra accompagnée du premier ministre anti-Bardella, Gabriel Attal. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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