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23/02/2024

"Entre élections régionales et européennes, l’axe entre Fratelli d’Italia et Forza Italia pour contrer la Ligue."

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Italie. Revue de presse. 

Le rejet de l'amendement de la Ligue, par Fratelli d’Italia et Forza Italia, demandant d’augmenter la limite des mandats des présidents de région à trois (au lieu de deux actuellement), fait les gros titres « Le « non » au troisième mandat divise la majorité » (Corriere della Sera), « La crise du troisième mandat » (Repubblica), « Le duel sur le troisième mandat : l'isolement de Salvini et les tensions au sein du PD » (Stampa). L'état d'avancement des projets du Plan de Relance National (PNRR) est aussi cité « PNRR, seulement 11% du fonds a été dépensés » (Sole 24 Ore), « Meloni : « PNRR il faut maintenant accélérer » » (Messaggero). Les suites du décès de l'opposant russe A. Navalny sont aussi en Une : « Le corps de Navalny montré à la mère, l'ombre d'un chantage » (Corriere)« La mère de Navalny : « ils veulent faire des obsèques secrètes » » (Repubblica), « Navalny : Biden insulte Poutine et le Tzar menace la France » (Giornale). 

Les JT couvrent essentiellement l’incendie meurtrier à Valencia, l’entretien de la Présidente du Conseil G. Meloni hier soir à l’émission Porta a Porta revenant sur le rejet par la commission Affaires constitutionnelles au troisième mandat pour les Présidents de région et les enjeux la réforme constitutionnelle qui accorderait davantage de pouvoir au Président du Conseilles suites du décès de l'opposant russe A. Navalny et les nouvelles sanctions américaines contre la Russie. 

COULISSES, Messaggero, de F. Malfetano, « Entre élections régionales et européennes, l’axe entre Fratelli d’Italia et Forza Italia pour contrer la Ligue » : « Au Sénat hier on n’a pas assisté au dernier acte de la bataille sur le troisième mandat [des présidents de région]. A peine la possibilité de dépasser l’actuelle limite écartée, le vice-président de la Commission Affaires constitutionnelles, Paolo Tosato, a déclaré ‘’nous nous fions au seul jugement qui compte en démocratie, à savoir le vote populaire’’. La Ligue n’est donc pas disposée à renoncer au contenu de l’amendement créé sur mesure pour Luca Zaia, président de la région Vénétie. La Ligue ne semble pas non plus se rendre compte du poids politique du revers essuyé au sein de la majorité. Au point que Matteo Salvini se mouille en personne (‘’il n’y aura aucun problème au sein de la majorité si la loi pour un troisième mandat ne passe pas au Parlement’’) avant de revenir à la charge : ‘’la proposition a été rejetée en commission, on en reparlera au Parlement qui est souverain, et les citoyens sauront quoi faire’’. Après avoir tendu plusieurs fois la main à son allié, Fratelli d’Italia reste désormais impassible et se prépare même à ériger un véritable mur contre la Ligue si elle présentait à nouveau l’amendement lors de l’examen au Sénat du décret sur les élections. La direction de Fratelli d’Italia n’exclue pas de demander la confiance sur le projet de loi, ce qui fait prévaloir la version originale du texte et exclue tous les amendements. Il s’agit toutefois d’une issue que la Présidente du Conseil et ses proches tenteront d’éviter jusqu’au dernier moment, alors que la tension monte déjà dangereusement. Ces dernières semaines, la Ligue a été mise à l’écart par Fratelli d’Italia et Forza Italia avec la candidature en Sardaigne du proche de Meloni, Truzzu, à la place de Christian Solinas, dure à accepter pour la Ligue, et la distance nette prise Meloni et Tajani vis-à-vis des positions de Salvini sur la Russie. Malgré les propos du ministre Fratelli d’Italia Luca Ciriani pour dédramatiser (‘’il n’y aura pas de répercussions sur l’activité du gouvernement’’), la tentative de reléguer la Ligue au second plan est assez évidente. En Europe, Salvini s’est mis tout seul à l’écart en se positionnant du côté d’Identité et Démocratie, mais en Italie, tout va se jouer en Vénétie. Si l’actuel président de région Luca Zaia est a priori désormais hors-jeu (mais il est certain que cela ne sera pas si simple), Fratelli d’Italia pourrait bien remporter sa première région dans le Nord de la Péninsule et surtout conquérir le fief historique de la Ligue. Ce serait le couronnement du ‘’nouvel équilibre’’ du centre-droit évoqué à plusieurs reprises par Meloni, entre autres. Le rôle de Forza Italia sera crucial pour que cela de crée pas une fracture irréparable entre les alliés au gouvernement. Il faudrait par exemple une phase de transition en Vénétie pour éviter l’implosion après Zaia et le face à face entre un candidat de Fratelli d’Italia et un candidat de Forza Italia pourrait finalement servir à mettre en valeur une troisième option, appréciée de la Présidente du Conseil et soutenue par les différents partis : Matteo Zoppas, actuellement président de l’ICE, l’agence pour la promotion à l’étranger et l’internationalisation des entreprises italiennes. » 

EDITORIAL, S. Folli, Repubblica, « Fracture à droite et doutes à gauche » - « La scission au sein du centre-droit n'est pas une surprise. Sur le fameux "troisième mandat" des présidents de région, elle était inévitable, à moins d’un report du vote en commission Affaires constitutionnelles. Mais le vote a eu lieu, la fracture aussi. L'amendement de Salvini a sombré, mais le gouvernement a tenu. Une fois de plus, le vrai perdant est le leader de la Ligue : Salvini n'a pas su protéger ses '’gouverneurs'’ et il devra affronter, dans un an, le cas d’une personnalité aussi populaire que Luca Zaia (Président de Vénétie) qui se retrouvera sans poste » : « Certains imaginent à long terme une sorte d'’’alliance’’ des administrateurs locaux contre Salvini : il a marginalisé la Ligue à l'extrême droite ; il a conclu avec Poutine un pacte si contraignant qu’il se doit de le défendre dans l'affaire Navalny ; et il se retrouve dans une impasse, ayant perdu – semble-t-il – plus de deux tiers des intentions de vote que la Ligue recueillait à son âge d'or. Mais à qui profite le nouvel incident qui secoue la majorité gouvernementale ? Elly Schlein et Giuseppe Conte ne forment toujours pas de coalition, pas d’alternative viable au centre-droit donc. Renzi (Italia viva) attaque : si l'opposition avait voté de manière unie pour l'amendement de la Ligue, peut-être que l'exécutif Meloni serait tombé. Les événements d'hier montrent que l’opposition n’est pas prête. La lutte pour le pouvoir entre Meloni et son rival se poursuit et ne cessera pas tant que l'un des deux ne sera pas éliminé. Salvini apparaît le plus en danger : il est le plus faible, le plus menacé par les juges pour le Pont sur le détroit de Messine, le moins doté d'une vision à moyen terme ; et comme si cela ne suffisait pas, le plus empêtré dans une politique étrangère pro-russe qui n'est pas compatible avec un pays membre de l'OTAN, surtout dans une phase de fortes tensions internationales. Même à gauche, la politique étrangère reste un point d’achoppement irrésolu  Pour revenir à la droite, même une défaite en Sardaigne ne redonnerait pas à Salvini son lustre d'antan. La chute de Truzzu offrirait certes d'excellents arguments à ceux qui affirment que la relation spéciale que Giorgia Meloni entretient depuis un an et demi avec une part importante de l'opinion publique touche à sa fin. La Ligue ne représenterait cependant pas une alternative. Après le blocage du troisième mandat et au-delà de la Sardaigne, le gouvernement Meloni ira de l'avant, même s'il est meurtri. Et s'il devait s'effondrer un jour, il n'y aurait pas, cette fois, d'exécutif technique à l'horizon ». 

ARTICLE, Il Foglio, « Meloni décide de miser sur Kiev le jour du sacre de Trump à la conférence des Républicains » : « La coïncidence n'arrange rien : alors que Giorgia Meloni présidera sa première réunion du G7 sur l'Ukraine, à Washington Donald Trump clôturera la conférence des Républicains. En Amérique, Meloni a envoyé une délégation de parlementaires de Fratelli d'Italia pour représenter l'Ecr, le parti des conservateurs européens dont elle est la présidente. Mais les propos de Steve Bannon ‘’L’Ukraine est un pays corrompu’’ ancien idéologue du magnat et invité au meeting de Fdi Atreju en 2018, ont alarmé la Présidence du Conseil italien. C'est pourquoi la Présidente du Conseil semble avoir décidé de ne pas envoyer de message vidéo à la CPAC. Le court-circuit pourrait être dévastateur : le samedi 24 février marque les deux ans de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La Présidente du Conseil veut célébrer l'engagement de l'Italie aux côtés de Zelensky, au point de signer un accord bilatéral de sécurité, comme l'a annoncé le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani. Les paroles de Trump sont attendues avec une certaine anxiété. Cependant, si la ligne était celle exprimée par Bannon, il pourrait y avoir un décalage : d’une part Joe Biden en visioconférence avec Meloni, d’autre part le candidat républicain attaquant l'envoi d'armes à Kiev et réitérant peut-être sa non-hostilité à l'égard de Moscou. » 

ARTICLE, La Stampa, de M. Bresolin, « Le chef de la mission part pour la Cour des comptes, Rome n’abritera plus le siège de l’autorité européenne anti-blanchiment » : « Une journée en demi-teinte pour le gouvernement italien à Bruxelles : hier matin, le Parlement européen a donné son feu vert pour la nomination de Carlo Alberto Manfredi Selvaggi en tant que juge italien à la Cour des comptes européenne, dont la candidature avait été proposée par l'exécutif de Giorgia Meloni sous les protestations de l'opposition. Puis ça a été la douche froide : les ambassadeurs des 27 pays membres et les députés européens ont voté le déplacement de la nouvelle autorité de lutte contre le blanchiment à Francfort, décevant définitivement les espoirs de Rome, qui était en lice avec sept autres villes. Le départ de Manfredi Selvaggi à la Cour des comptes européenne aura des conséquences en Italie, où il dirigeait depuis mai dernier la structure de mission du Plan de Relance. Le gouvernement devra maintenant lui trouver un remplaçant, les deux fonctions étant incompatibles. Le soutien du ministre Raffaele Fitto (Frères d’Italie) à Manfredi Selvaggi n’avait pas plu au sein de la Cour des comptes italienne, le gouvernement ayant aussi ignoré les deux candidatures proposées par les juges-comptables. De plus, Manfredi Selvaggi passera à l'organisme européen qui a justement pour mission de contrôler l'utilisation des fonds européens. Après avoir revendiqué son indépendance, le candidat a reçu le soutien du PPE, des conservateurs et des souverainistes - les trois groupes auxquels appartiennent les partis au gouvernement - mais aussi des libéraux de RenewEurope. La formation proche de Macron a donc préféré ne pas entraver Meloni. ‘’Avec cette nomination, le contrôlé devient le contrôleur’’ soulignent le Parti démocrate et le Mouvement 5toiles qui dénoncent ‘’un conflit d'intérêt qui soulève des doutes légitimes sur l'indépendance des juges européens". En revanche, la candidature de Rome pour accueillir le siège de l'autorité européenne anti-blanchiment a été rejetée. Selon un nouveau système créé précisément pour éviter les polémiques qui avaient fait suite à l'attribution de l'Agence des médicaments (Ema) à Amsterdam (contre Milan), les 27 ambassadeurs et 27 députés européens ont voté hier soir parmi les 9 villes candidates. Francfort a remporté une large majorité de voix (28) devant Madrid (16), Paris (6) et Rome (4). Il y a trois semaines, les différents pays avaient été auditionnés afin de présenter leurs candidatures respectives. Les ministres des finances allemand, espagnol et français avaient participé, alors que l’Italie n'était pas représentée par le ministre Giancarlo Giorgetti, mais par le maire de Rome, Roberto Gualtieri.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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