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08/02/2024

Marion Maréchal : "Je ferai partie de l’ECR de Meloni et je jouerai les médiateurs avec ma tante Marine."

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Italie. Revue de presse. 

L’entrée du parti Reconquête dans le groupe européen des Conservateurs est citée : « Le banc d’essai pour une Europe brune » (Repubblica), « Elections européennes : Meloni regarde à droite » (Avvenire). La protestation des agriculteurs en Italie est encore en Une : « Tracteurs, à Rome un cortège avec le numerus clausus » (Messaggero)« Les tracteurs en marche vers Sanremo, les doutes de la RAI » (Corriere). Enfin, le festival de Sanremo fait toujours la une : « Le retour d'Allevi et la danse avec Travolta » (Repubblica, Corriere). 

Les JT couvrent essentiellement la protestation des agriculteurs, arrivés aux portes de Rome, le rejet par les autorités israéliennes des demandes du Hamas pour un cessez-le-feu, la décision du tribunal de Crotone de condamner à 20 ans de prison un passeur turc impliqué dans le naufrage de migrants du 26 février 2023 et le succès de la 2e soirée du festival de la chanson italienne de Sanremo. 

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Cremonesi, « La protestation des agriculteurs, une véritable épreuve pour la majorité, l’activisme de Salvini agace Fratelli d’Italia » : « La révolte des tracteurs sont le nouveau test de résistance de la majorité. Giorgia Meloni a pu constater à son retour du Japon une fébrilité accrue. Matteo Salvini s’est dit ‘’prêt à rencontrer les Agriculteurs dans les Abruzzes’’ et pourrait bien ainsi prendre de court le reste du gouvernement qui, depuis que le cortège de tracteurs se dirige vers Rome, n’a pas encore rencontré les manifestants. L’activisme de la Ligue sur les questions agricoles, un secteur depuis toujours au centre de l’attention du parti de Salvini, génère des frictions. Contrairement aux attentes générales, l’amendement sur le prolongement de l’exemption de l’IRPEF agricola (impôt sur le revenu  des agriculteurs) n’a pas été présenté par le gouvernement hier à la Chambre. Personne ne veut avoir l’air de passer à côté des revendications du monde agricole, au point que la séance a dû être suspendue hier, à cause des trop nombreux points à l’ordre du jour, tous concernant une meilleure reconnaissance des agriculteurs. Une ‘’journée nationale de l’agriculteur’’ vient même d’être instituée. Mais la question de l’exemption, que beaucoup entendent régler aujourd’hui, n’est pas gagnée. Il n’est pas certain que la Ligue approuve. Le ministre de l’Economie est quant à lui pris entre deux feux, au regard de la méfiance réciproque de la Ligue et de Fratelli d’Italia. Il travaille pour trouver les 250 millions d’euros nécessaires pour le prolongement de l’exemption, mais il semble certain qu’il ne parviendra pas à débloquer à une telle somme. Certains parlent tout au plus de la moitié, permettant de maintenir l’exemption seulement pour les revenus les plus bas. Concernant l’imposition des revenus dérivant de la propriété de terrain agricoles, il y aura probablement un système de franchise mais il n’est pas certain que cela convienne à la Ligue. Le ministre de l’Economie semble s’être résigné face au Parlement tout en rappelant la nécessité de l’équilibre budgétaire absolu : ‘’chaque euro alloué sera soustrait à la réforme fiscale’’. Un proche du ministre souligne que ‘’le spread recule grâce au sérieux budgétaire : les marchés se rendent compte que, même si un pays est endetté, il est responsable’’. Les mouvements d’agriculteurs sont divisés, hier Fratelli d’Italia a rompu avec les ‘’agriculteurs trahis’’ qui s’en étaient pris au ministre Lollobrigida alors que le gouvernement est plus proche de la Coldiretti, principal syndicat agricole. » 

ARTICLE, Repubblica, L. Milella : « Le gouvernement abolit le délit d’« abus de pouvoir » avec le soutien d’ Italia Viva et d’Azione » : « Le premier vote du Sénat pour effacer le délit d' « abus de pouvoir » du code pénal de Mussolini crée la polémique et ne prend pas en considération l'alerte lancée par l'autorité antimafia. C'est la première victoire de Carlo Nordio (Frères d’Italie), même si le ministre n’était pas présent au Sénat. Azione et IV ont voté avec la majorité. Les sénateurs ne sont pas parvenus à voter les 9 articles, qui annoncent une sorte de ‘bâillonnement’ pour la presse, avec l'interdiction de publier les écoutes téléphoniques si elles ne figurent pas dans les actes. Le Pd, le M5S et Avs se livrent à une bataille acharnée sur le calendrier. Nordio devra attendre mardi pour que le Sénat puisse approuver tous les articles. L'opposition fait front commun même si Forza Italia, la Ligue et IV tentent de la diviser. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « L’hypothèque des souverainistes qui conditionnent les conservateurs » : « Le parti de Giorgia Meloni, qui d’un côté célèbre à Rome Pinuccio Tatarella, figure de la droite modérée, doit en même temps s’expliquer sur l’entrée dans le groupe européen ECR du parti de l’extrémiste français Eric Zemmour. Il y a à peine trois ans, il déclaré à la télévision la nécessité de donner à la France des régions du nord de l’Italie. La nouvelle de l’entrée du parti Reconquête est tombée peu après l’avertissement adressé par le PPE aux Conservateurs, manifestement au courant des négociations en cours. On peut expliquer [le choix d’ECR d’accepter Reconquête] par le besoin qu’a le parti de renforcer autant que possible sa ‘’famille’’, laquelle cherche à peser davantage après les élections européennes et espère avoir plus de poids pour négocier avec le PPE et les socialistes. L’espoir, d’abord affirmé et désormais plus discret, et de déplacer le barycentre politique vers la droite souverainiste. Mais il y a un risque de confusion des identités, les propos ‘’patriotiques’’ de Zemmour pouvant par exemple être utilisés pour attaquer la Présidente du Conseil italienne aussi bien par les oppositions divisées en interne (le PD) ou marginalisées en Europe (le M5S), comme par les alliés léghistes qui promeuvent l’alliance des droites européennes depuis des mois, ce que refusent Meloni et Tajani. Ces deux alliés de Salvini sont sceptiques sur une alliance avec Marine Le Pen et tous deux opposés à une alliance avec l’AfD allemande. La leader italienne se retrouve ainsi à reconnaitre auprès de la presse américaine le renforcement de l’Europe et des alliances internationales, mais prise entre les populaires d’un côté et l’extrême-droite de l’autre, chacun lui reprochant d’aller trop à droite ou pas assez. L’entrée de Reconquête dans le groupe ECR donne l’impression que les batailles internes à la droite française et à la droite italienne se sont recoupées, et qu’il y a une tentative de faire prendre un pli souverainiste aux conservateurs. Cela fait monter l’incertitude sur les futurs équilibres européens après les élections et montre combien la formation d’une sorte ‘’d’internationale patriotique’’ est difficile, chacun voulant faire valoir son égoïsme nationaliste. La mission de Meloni visant à servir d’intermédiaire entre les modérés et les extrêmes sera particulièrement ardue. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, de F. Bei, « Giorgia Meloni flirte avec les pro-russes” : « Une ombre plane sur l’électorat européen, qui laisse présager un report des votes bien plus à droite lors des élections de juin. Les instituts de sondage et les analystes révèlent une insatisfaction générale liée aux bas salaires, à l’inflation, à la peur générée par l’immigration, à la guerre à l’Est de l’Europe qui n’en finit plus, à la sensation que le bien-être individuel est menacé par la transition écologique. Une sorte de vague qui monte et avec laquelle certains sont particulièrement habiles. Par exemple, Ursula von de Leyen a été élue il y a cinq ans par une majorité allant de la gauche au centre, et pourtant, depuis le début de l’année, la présidente de la Commission est devenue la compagne la plus fidèle de Giorgia Meloni. Des campagnes inondées d’Emilie-Romagne aux plages tunisiennes, toutes les occasions ont été bonnes pour s’afficher auprès de Meloni afin d’avoir ses voix lors du renouvellement de la Commission, au point de faire réagir les alliés européens de von der Leyen. Jusqu’à présent ils disaient ‘’où est le mal, si Giorgia Meloni se rapproche du centre et du PPE ?’’. Celle qui succède à Draghi est en train de rejoindre le mainstream européen, expliquaient en Italie certains ‘’libéraux’’ toujours prêts à monter dans le char des vainqueurs. Mais on a pu voir hier qu’il n’en était rien : le parti d’ultra-droite française Reconquête a annoncé son entrée dans le groupe des Conservateurs et réformistes, dirigé par Giorgia Meloni. Cette dernière est d’ailleurs sur le point d’ouvrir les portes du groupe également à Viktor Orban, autre ‘’imprésentable’’ de l’Europe. Ainsi, U. von der Leyen, pour faire un geste vers les agriculteurs qui manifestent et les forces de droite européennes, a remis en cause tous les fondements du programme ambitieux du Green Deal, faisant un choix orienté et risquant de perdre l’appui de la gauche et du centre en vue des élections. Le PSE a fait part de son mécontentement et Renew a tracé une limite qui complique l’entrée des anciens et des nouveaux méloniens dans la majorité : ‘’en accueillant Reconquête, tout ce que le groupe ECR a gagné c’est l’exclusion définitive des négociations politiques, avant-même l’arrivée d’Orban’’ a déclaré la cheffe du groupe Valérie Hayer. Fratelli d’Italia juge que les avertissements autour d’Eric Zemmour sont exagérés, mais notre correspondante Anaïs Ginori a déjà raconté dans ce journal ses déclarations racistes, antisémites, homophobes et misogynes lorsqu’il était candidat à la présidence de la République. Hier, le Mouvement 5 Etoiles a même fait circuler sur les réseaux sociaux une vieille vidéo dans laquelle Zemmour prônait l’annexion du Nord de l’Italie par la France. Des propos que Fratelli d’Italia justifie en les qualifiant de ‘’plaisanterie’’, justification plus difficile pour les propos contre les enfants handicapés ou les migrants mineurs non-accompagnés. A côté de lui, le général Vannacci ressemble à un véritable novice. Son obsession contre les immigrés va même jusqu’à la proposition d’un ministère de la ‘’remigration’’ pour déporter les sans-papiers, sans parler des propos tenus sur les femmes ou la communauté LGBT, le négationnisme revendiqué, les attaques contre les journalistes, le délire du ‘’grand remplacement’’… Voilà le personnage que le groupe européen de Meloni vient d’accueillir en son sein. Dans la course face au groupe léghiste d’Identité et démocratie, dont font partie les nazis allemands de l’AfD, Meloni et les siens ont changé de tactique. Ne pouvant pas intégrer le PPE, ils entendent devenir le troisième groupe en rassemblant toute l’extrême-droite et ‘’obliger’’ ainsi les populaires à négocier avec eux. Au risque de perdre toute l’image de modération construite lors des premiers mois. La carte la plus importante que Meloni apporte à la table des négociations est le soutien à l’Ukraine. Elle a redoré son image en montrant qu’elle savait peser, lors de la négociation avec Orban lors du dernier Conseil européen. Mais que se passera-t-il lorsque Zemmour et les pro-russes d’Orban auront rejoint l’ECR ? Est-on bien sûr que si l’ami de Poutine devait remporter la présidentielle américaine en novembre, la droite italienne ne finirait pas par céder aux charmes de Poutine ? » 

PROPOS, Il Foglio, de Marion Maréchal, dirigeante de Reconquête « Je ferai partie de l’ECR de Meloni et je jouerai les médiateurs avec ma tante Marine » : « ‘’Nous jouerons les intermédiaires entre Meloni et Marine Le Pen’’. Marion Maréchal explique au Foglio le choix de faire entrer son parti Reconquête dans le groupe européen de Giorgia Meloni, les Conservateurs. ‘’Une grande coalition de partis de droite en France, sur le modèle italien, est dans l’ADN de Reconquête’’. Marion Maréchal le fait à l’occasion de son point presse à Strasbourg en annonçant le passage de leur seul eurodéputé Nicolas Bay dans Ecr. ‘’Le Rassemblement National est un partenaire naturel, un parti qui a évolué avec le temps. Il y a encore quelques temps, ils critiquaient Meloni d’être trop libérale et réactionnaire, mais aujourd’hui Bardella a fait des concessions à l’idée de travailler avec elle’’. A vrai dire, les anciennes frictions en famille ne sont pas facilement surmontables. Toutefois, pour Marion Maréchal tout peut être surmonté si l’on partage un objectif commun. Pour Reconquête, l’objectif est clair et s’appelle Elysée. ‘’Nous voulons battre Macon et son agenda libéral, pro-migrants, pro Lgbt et pro-gestation pour autrui. Avec l’aide de Meloni, nous pouvons le battre d’abord en Europe, puis en France. Le premier pas consiste à faire en sorte que Ecr devance Renew et devienne le troisième parti au Parlement européen’’. Quant à Orban ‘’c’est notre allié naturel’’. Avec Meloni, la thématique de l’immigration est le dénominateur commun le plus fort : ‘’J’ai apprécié la tentative de Meloni d’imposer un blocus naval européen, qui a ensuite été empêché par Macron’’. ‘’Nous sommes ici pour briser l’alliance entre populaires et socialistes dans l’UE et pour voir d’autres possibles alliances’’. Quand on lui fait remarquer que les populaires ne veulent pas instaurer de dialogue avec eux, elle lance ‘’quand ils verront le nombre de voix obtenues par Ecr en juin, vous verrez qu’ils seront disposés au dialogue.’’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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