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07/02/2024

"Meloni veut organiser un G7 sur l’IA à Trente pour imposer plus de règles mais Washington freine ."

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Italie. Revue de presse.

Les annonces d’Ursula von der Leyen sur la réglementation SUR sur les pesticides font les gros titres : « Protestation des tracteurs, l'UE change de cap » (Corriere della Sera), « Le festival des tracteurs, von der Leyen renonce à réduire les pesticides » (Repubblica), « Protestation des agriculteurs, la marche-arrière de l'UE » (Stampa), « L'UE décide sur le climat, l'agriculture sera exemptée des nouvelles règles » (Sole 24 Ore), « L'UE décide d'imposer moins de contraintes » (Messaggero). 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Caccia et C. Voltattorni, « Réduction de l’IRPEF (impôt sur le revenu) et sur le prix du GNR, le gouvernement cherche des fonds, les agriculteurs (divisés) se rendent à Rome. »  

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « L’ inconnu sur les tractations entre souverainistes et conservateurs » : « Les Populaires européens ont lancé un avertissement de manière officieuse (et cela suggère déjà qu’ils ne sont peut-être pas si unis) : un rapprochement entre le groupe européen conservateur dirigé par Giorgia Meloni et le président hongrois Viktor Orban serait un problème pour la collaboration entre le centre et la droite après le scrutin de juin. Cela soulève la question épineuse de savoir jusqu’où va la nécessité d’élargir les alliances en direction des partis souverainistes afin de les ‘’normaliser’’. A ce sujet, la Présidente du Conseil italienne et son adjoint Tajani ne sont pas d’accord avec le troisième allié, le léghiste Salvini, qui voudrait également inclure l’extrême-droite française et allemande. Un débat que l’on retrouve à l’échelle de toute l’UE, entre ceux qui estiment inévitable et opportun l’alliance historique entre les populaires et les socialistes et ceux qui envisagent de nouveaux équilibres. L’avertissement d’hier concerne cette seconde possibilité et s’adressait aussi bien aux membres du PPE, qui étudient ce scénario, qu’à Meloni et aux Conservateurs : ‘’une éventuelle adhésion de V. Orban au groupe des Conservateurs et réformistes européens serait un sérieux obstacle à une collaboration future du centre-droit au Parlement européen. Ce serait un cadeau à la minorité libérale et de gauche, et minerait l’influence du groupe des conservateurs sur la politique européenne’’. Il s’agit d’une réaction aux contacts entre les Conservateurs et Orban alors même que ce dernier, jugé proche de Poutine, bloque l’entrée de la Suède dans l’OTAN. Il est évident que la gauche est prête à profiter de l’occasion et dénoncer ces manigances : ‘’c’est vraiment honteux de voir les populaires, malgré leur culture politique, courir après les nationalistes et les anti-européens’’ a déploré la secrétaire du PD Elly Schlein qui entend ériger son parti en ‘’rempart face à cette dérive qui, en Italie, a dévoilé le véritable visage de la droite’’. Schlein présente le PD et les socialistes comme la seule alternative aux populaires et à la droite, comptant sur le fait que le Mouvement 5 Etoiles n’appartient actuellement à aucun groupe européen, qu’il cherche encore où se placer et que sa politique étrangère est ambiguë. En réalité, au fil des ans, le PPE s’est toujours élargi en phagocytant des forces qui n’étaient pas issues de sa tradition. Cela n’a pas toujours été indolore et cette fois l’enjeu est particulièrement élevé et risqué car le souverainisme et le populisme recoupent au moins en partie le conflit en Ukraine et les relations avec l’OTAN. » 

ARTICLE, La Repubblica, de L. De Cicco « Meloni veut organiser un G7 sur l’IA à Trente pour imposer plus de règles mais Washington freine » : « Meloni veut organiser une réunion spécifique du G7 sur l’Intelligence artificielle à Trente, et elle en a parlé au Premier ministre japonais Fumio Kishida. Meloni veut donc assurer la continuité avec le G7 de Tokyo et faire, si possible des pas en avant. L’objectif serait d’arriver à une sorte de code de conduite pour imposer des règles et des limites aux colosses technologiques qui sont en train de développer l’intelligence générative afin de réguler les risques liés à la sécurité, au monde de l’information et éviter des retombées potentiellement catastrophiques sur l’emploi mondial. Interviewée par un quotidien japonais, Meloni a souligné à cet effet ‘’il y a une possibilité concrète que plusieurs professions, certaines même très qualifiées, soient rapidement remplacées par des algorithmes, provoquant des crises sociales et contribuant à augmenter l’écart entre les riches et les pauvres’’. Il faudra toutefois que la dirigeante de Fdi parvienne à surmonter les résistances des Etats-Unis qui, jusque-là, ont gardé une approche plutôt libériste sur l’intelligence artificielle. Tout en connaissant les risques, Washington est persuadée que les géants de l’informatique seraient en mesure de s’auto-réguler. Cette position est partagée par le Canada de Justin Trudeau. L’Italie souhaite que les Grands de l’économie s’engagent à réglementer un secteur qui est en train de se développer rapidement, en comptant sur le soutien de la France et de l’Allemagne. En effet, jusque-là l’UE a avancé de manière assez unie sur cette thématique. Meloni pourra aussi compter sur le soutien du gouvernement japonais de Kishida qui, avec ‘’son’’ G7, a lancé le processus d’Hiroshima, tout comme sur le Premier ministre britannique Rishi Sunak. La position du Royaume-Uni prévoit toutefois des nuances par rapport à la position italienne : à ce stade, Sunak s’est concentré uniquement sur les risques pour la sécurité. Il est possible toutefois qu’il s’aligne sur l’approche italienne. Meloni vise à insérer le dossier dans la déclaration finale du Sommet du G7 à Borgo Egnazia, la perle de la Vallée d’Itria où se réuniront les Grands du 13 au 15 juin. Meloni est déjà en train de travailler à une réunion consacré exclusivement à l’IA pour réunir les ministres du numérique du Groupe des 7. L’Italie sera représentée par le ministre des Entreprises et du Made in Italy Adolfo Urso et par le Secrétaire d’Etat pour la numérisation Alessio Butti, lui aussi appartenant à Fratelli d’Italia. La date n’a pas encore été fixée mais pourrait tomber avant la rencontre des dirigeants du G7 en juin, de manière à permettre aux délégations d’en parler et de trouver un point de chute. La réunion se tiendra à Trente, puisque la région est pionnière dans l’utilisation de l’IA dans l’administration. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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