27/10/2023
"Fiscalité, Meloni fait marche arrière."
Italie. Revue de presse.
Les tensions au sein de la majorité sur la finalisation de la loi de finances, en vue de son adoption au Parlement, fait les gros titres : « Budget, tension entre les alliés » (Corriere della Sera), « Fiscalité, Meloni fait marche arrière » (La Repubblica), « Tensions au sein du gouvernement sur les retraites et les comptes courants » (La Stampa), « Les modifications pour les retraites et le changement sur le prélèvement automatique [des taxes sur les comptes courants des contribuables retardataires] » (Il Messaggero). La crise au Proche Orient est aussi citée en Une : « Les tanks à Gaza, le Hamas à Moscou » (Corriere), « Le plan des Etats-Unis et de l’UE : renforcer l’Autorité Palestinienne pour obtenir la paix » (Repubblica) « Le Hamas demande de l’aide à Poutine » (Stampa), « Le Pape à Erdogan : « deux peuples, deux Etats et un statut spécial pour Jérusalem » » (Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement le débat politique sur la finalisation de la loi de finances, les frappes israéliennes sur Gaza, la visite des représentants du Hamas à Moscou, la fusillade dans le Maine et la décision de la BCE de ne pas hausser son taux directeur.
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Un désaccord sur les comptes qui accroît la confusion » : « Qualifier la loi de finances qui doit être adoptée de simple "brouillon" est bien plus qu'une prise de distance. Dans le lexique de la Ligue, qui n'a pas obtenu grand-chose jusqu'à présent, cela apparaît comme une demande de la repenser en profondeur, et en particulier sur les retraites et les impôts. Il est vrai que le vice-président du Conseil et ministre Matteo Salvini a tendance à se distinguer sur presque tous les sujets abordés par Giorgia Meloni. Compétition électorale, dit-on. Mais dans ce cas, on devine un mécontentement plus profond que le gouvernement peine à gérer. Les mesures annoncées jusqu'à présent contredisent de manière frappante certaines des promesses du chef de la Ligue, qu’il a réitérées ces dernières semaines. Cela les incite à refuser, de façon préventive, des mesures controversées, comme celle qui prévoyait un prélèvement direct sur les comptes courants des citoyens qui ne payent pas leurs dettes avec le fisc. Pour Salvini qui théorise la "paix fiscale" et pour FI qui s'oppose à l'"oppression fiscale", cela sonnerait comme une gifle, confirmant leur perte de poids politique. Les critiques résument aussi les doutes de nombreux membres de la coalition de droite lorsqu'ils avertissent Meloni et Giorgetti (Ligue) que la ‘ loi Fornero ‘ sur les retraites doit être dépassée. Le texte en discussion est, au contraire, un pas en arrière sur la question des retraites anticipées. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Meloni partage la ligne convenue au téléphone avec la quasi-totalité des pays du G7 » « La position de Giorgia Meloni s'est cristallisée il y a trois jours lors de l'appel téléphonique à six avec le Président américain, les deux alliés européens, Berlin et Paris, le gouvernement de Londres et le Premier ministre canadien. C'est au cours de cet appel que les chefs d'État et de gouvernement représentant la quasi-totalité du G7, qui sera coordonné l'année prochaine par l'Italie, ont raisonné sur le moyen terme et se sont fixé un objectif : identifier une classe dirigeante palestinienne faisant autorité, différente du passé et capable d'être un interlocuteur crédible pour l'Occident. Si ce raisonnement semble prématuré, c'est pourtant dans cette optique que la Présidente du Conseil s'est présentée hier après-midi à Bruxelles, peu avant le début du Conseil européen. Pour Mme Meloni, l'Occident a été distrait, en quelque sorte coupable, pendant trop longtemps. Cela s'est produit avec la Russie, cela pourrait se produire dans les Balkans entre le Kosovo et la Serbie, et cela se produit au Proche-Orient. Chaque fois que les grandes démocraties ont détourné le regard, ou n'ont pas suffisamment investi dans des efforts diplomatiques efficaces, les conséquences ont été lourdes. Mme Meloni a beaucoup insisté sur le rôle que l'Union européenne, avec ses faiblesses et ses fluctuations, n'a pas su jouer jusqu'à présent. Ce point a été est central et corollaire de l’échange qu'elle a eu avec ses principaux alliés, à commencer par Washington : "Je crois que l'un des outils les plus efficaces pour vaincre le Hamas est de donner une solution concrète et opportune à la question palestinienne, de donner plus de poids à l'Autorité palestinienne. C'est un rôle que l'UE peut jouer et certainement l'une des grandes clés à moyen terme". Bref, il s’agit d’une voie à tracer, à construire, mais qui ne peut être suffisant. ‘’Il y a un engagement, a-t-elle ajouté, en faveur de la désescalade, pour éviter un conflit qui pourrait prendre des proportions inimaginables. Il me semble qu'il y a une unité d'objectif et le débat servira certainement à comprendre concrètement ce que l'UE peut faire. Je pense que l'UE peut jouer un rôle important". Un espoir qui est aussi une sollicitation, puisque quelques heures plus tard, l’UE s'est retrouvée divisée pendant plusieurs heures sur le message à adresser à Israël : pour un cessez-le-feu humanitaire ou pour un cessez-le-feu tout-court, comme le souhaitent l'Espagne et la Belgique, identifiant ainsi une nouvelle division du Conseil en une nuit. Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE ont déjà exprimé leur position sur la crise dans la déclaration adoptée le 15 octobre, dans laquelle ils condamnent les attaques terroristes du Hamas avec la "plus grande fermeté" ; ils demandent instamment la libération des otages ; ils soulignent le droit d'Israël à se défendre conformément au droit international et l'importance de garantir, à tout moment, la protection de tous les civils conformément au droit international humanitaire. Cependant, pour Meloni, ils devraient maintenant aller plus loin, "prendre une position de leader", ce qui, cependant, reste à construire. »
ARTICLE, Il Foglio, S. Canettieri « Le dossier brûlant du Kosovo finit par unir Meloni, Macron et Scholz » : « Les vieilles habitudes changent, parfois. Pendant un an, une fois arrivée à Bruxelles, Giorgia Meloni n’avait même pas le temps d’enlever sa veste qu’elle retrouvait à huis clos le Polonais Morawiecki et le Tchèque Fiala. Cette fois-ci, ce n’est plus le cas. Avant le début du Conseil Européen, la Présidente du Conseil a passé une bonne heure avec O. Scholz et E. Macron à l’hôtel Sofitel. On fait savoir que cette concertation avait pour but de discuter de la manière d’éviter une nouvelle guerre, cette fois-ci en Europe et juste en face de l’Italie. Après le front ukrainien désormais cristallisé et celui explosif au Proche Orient ‘’il n’est pas possible de se permettre un conflit entre le Kosovo et la Serbie’’. Samedi dernier, les conseillers diplomatiques de l’Italie, de la France et de l’Allemagne se sont rendus à Pristina et à Belgrade. Les trois dirigeants européens, lors de deux rencontres différentes, ont parlé et écouté d’abord le président de la République Serbe, puis le Premier ministre de la République du Kossovo. L’objectif est d’avancer dans le dialogue. Meloni, Scholz et Macron demandent aux deux parties de confirmer leur engagement à mettre en place les propositions de l’UE et de s’abstenir de gestes pouvant compromettre le dialogue. Au Kosovo, au sein du contingent de l’ONU, qui maintenant est passé sous la direction de la Turquie, l’Italie compte le nombre le plus élevé de soldats. Ce détail n’est pas secondaire face à la possibilité d’une escalade. Les trois dirigeants européens logent donc dans le même hôtel, l’« Amigo », et d’autres réunions plus ou moins informelles pourraient se tenir à tout moment. Meloni porte avec elle le dossier immigration, qui toutefois ne devrait pas être abordé par ce Conseil européen. Meloni exprime néanmoins sa satisfaction pour la lettre d’U. von der Leyen sur les mouvements primaires et la défense des frontières. La route pour arriver à des actes concrets est cependant encore bien longue. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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