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03/08/2023

"[L’abolition du] revenu de citoyenneté favorise le retour des travailleurs saisonniers."

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Italie. Revue de presse. 

L’abolition du revenu de citoyenneté, et notamment l’audition de la ministre du travail E. Calderone (Indépendante) au Parlement, fait les gros titres « Revenu de citoyenneté, haute tension à la Chambre » (Corriere della Sera), « La ministre Calderone : « le salaire minimum est inutile, on trouve facilement un emploi » » (La Stampa), « [L’abolition du] revenu de citoyenneté favorise le retour des travailleurs saisonniers » (Il Messaggero). La commémoration des victimes de l’attentat terroriste à la gare de Bologne du 2 août 1980 est aussi citée « Une atteinte à la mémoire des victimes » - Meloni ne cite pas la responsabilité de l’extrême droite dans l’attentat (La Repubblica), « Attentat de Bologne, l’hommage aux victimes et les polémiques » (Corriere della Sera). 

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi, « Giorgia Meloni, le revenu de citoyenneté et le calcul électoral » : « La révolte contre la suppression du revenu de citoyenneté par le gouvernement n'aura pas lieu. Il n'y a pas d'alarme : les préfectures le disent. Et la ministre du Travail Marina Elvira Calderone (Indépendante) le répète au Parlement lors de l'heure des questions, convaincue que les mesures alternatives préparées par le gouvernement finiront par satisfaire les demandes de ceux qui ont perdu la subvention. Mais pour justifier la confiance avec laquelle le ministre a réaffirmé que le gouvernement n'avait pas l'intention de reculer, il y a peut-être une raison plus simple : on n'a jamais vu d'émeute à la mi-août en Italie. Il faut dire que Calderone est une technicienne et qu'en tant que telle, elle évalue le problème en se basant sur les informations non alarmantes reçues des préfectures. Giorgia Meloni pourrait se retrouver à faire un calcul politique différent, étant donné que la majeure partie des revenus de citoyenneté qui ont été supprimés étaient géographiquement situés dans le Sud, et précisément dans les banlieues où Fratelli d'Italia est monté grâce aux votes des dernières élections. Dans ce cas, même en l'absence d'émeutes ou de manifestations, Giorgia Meloni devrait évaluer le poids électoral possible, lors des prochaines élections européennes, de ce qui pourrait être considéré comme une "trahison" par rapport aux promesses qui, même si elles n'incluaient pas le maintien du revenu, mais sa suppression, garantissaient un régime de subvention totalement alternatif. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Marina Elvira Calderone, ministre pour les politiques sociales « Le revenu de citoyenneté était inutile, 25 milliards ont été gaspillés. Ceux qui veulent travailler trouveront facilement un emploi » : « Le revenu de citoyenneté (Rdc) a coûté aux Italiens 25 milliards d’euros en trois ans sans pour autant produire les résultats attendus, ni en termes de réduction de la pauvreté ni en termes d’accompagnement au monde du travail. L’annonce de son abolition a été faite il y a sept mois, à l’occasion de l’adoption de la loi de Finances. Le gouvernement a déjà pris en charge les personnes fragiles, ce qui veut dire que 88 000 familles ne perdront pas la subvention. Le gouvernement s’engage à réduire cette gêne sociale : comme je l’ai dit lors de mon intervention hier à la Chambre, quelqu’un est en train de souffler sur les braises pour des fins politiques. Dans quelques jours seront publiées les nouvelles informations pour aider ceux qui ne percevront plus le Rdc. Ces personnes pourront ainsi exploiter au mieux les opportunités offertes par le système « Soutien pour la formation et l’emploi ». Cette mesure concerne directement les personnes et pas, comme le Rdc, l’ensemble des membres composant un foyer. Ce qui veut dire que les 350€ d’indemnités sont multipliés par le nombre des personnes composant une famille et ayant droit à l’activation de cette mesure. »

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Ducci «La nouvelle ‘’Scampia’’ [ndr : quartier de Naples] : le quartier romain Corviale, figure parmi les projets de requalification des banlieues qui n’auront plus de fonds » - Environ 3,3 milliards destinés à la requalification urbaine ont été coupés : « Le gouvernement a identifié ‘’les mesures pour lesquelles il est proposé de ne plus financer par le biais du PNRR’’. C’est une façon alambiquée pour dire qu’à ce stade, 15,8 milliards d’euros concernant des interventions liées au PNRR, ont été révoqués. C’est notamment un document qui indique que, parmi les plans exclus figurent ‘’les investissements de projets de requalification urbaine visant à réduire les situations de mise à l’écart par la dégradation sociale’’ et qui auraient dû bénéficier de 3,3 milliards d’euros. Parmi ces projets figurent par exemple les banlieues que la commune de Rome souhaitait requalifier, telles Corviale, Tor Bella Monaca et Santa Maria della Pietà. Il s’agit de trois projets dont le début des chantiers était prévu pour décembre et pour lesquels la commune avait lancé des appels d’offre publics à hauteur de 180 millions d’euros. Le gouvernement, par le biais du ministre Fitto, a tenu à rassurer sur le fait que les projets ne seront pas effacés et que d’autres ressources seront trouvées pour leur réalisation. La ligne gouvernementale est de faire passer 15,8 milliards d’euros du PNRR sur le chapitre RepowerEU, le projet européen pour l’économie et la diversification dans l’approvisionnement d’énergie. Cela afin d’éviter de manquer les objectifs du PNRR fixés pour 2026, car plusieurs projets étaient désormais incompatibles avec ce délai. Néanmoins, l’association des communes ANCI qualifie cette décision de l’exécutif d’  « expropriation ». Il n’y a pas que Rome mais aussi d’autres villes qui seront concernées par ces coupes : Bari, Gênes, Venise et Florence. »

ARTICLE, La Stampa, F. Caccia, « La mémoire et les polémiques de l’attentat de Bologne. Une ‘’matrice néofasciste’’ pour Mattarella » : « Chaque mot que le chef de l'État, Sergio Mattarella, a choisi hier, 43 ans après, pour rendre hommage aux 85 morts et aux 200 blessés du massacre de la gare de Bologne, est une lumière qui éclaire les ténèbres : "La matrice néofasciste du massacre a été mise en évidence dans les procès et des dissimulations et des tromperies ignobles ont été révélées, auxquelles ont participé des associations secrètes et des agents infidèles des appareils de l'État", a écrit le président de la République dans son message. En revanche, le discours de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni a suscité la controverse : "Le 2 août 1980, le terrorisme a porté à l'Italie et à son peuple l'un de ses coups les plus féroces", a déclaré la Présidente du Conseil, sans toutefois faire référence dans son discours à "la matrice néo-fasciste" du massacre. Hier, en parfaite cohérence avec le Quirinal, de nombreux responsables politiques ont souligné le caractère néo-fasciste de l'attentat du 2 août : du président du Sénat Ignazio La Russa ("Nous devons consciencieusement rappeler la vérité judiciaire définitive qui a attribué la responsabilité de ce massacre à la matrice fasciste et néo-fasciste") au président de la Chambre Lorenzo Fontana, du ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi, qui représentait le gouvernement lors des commémorations, aux leaders de l'opposition Elly Schlein et Giuseppe Conte. En mémoire des victimes, le cortège a défilé avec la secrétaire du Pd Elly Schlein ("Non à une nouvelle tromperie ou réécriture de l'histoire") et Patrick Zaki, revenu à Bologne après avoir été gracié par Al Sissi ("Un devoir d'être ici"). Pendant ce temps, à Rome, la Chambre des députés s'est divisée, approuvant à la majorité (le centre-gauche ayant voté contre) la motion du député du FdI Federico Mollicone, partisan de la piste palestinienne, demandant une commission d'enquête sur les années de Guerre froide, mais sans jamais mentionner "la matrice néo-fasciste" du 2 août 1980. » 

ENTRETIEN, A. Tajani (Forza Italia), Repubblica (L. Lucchini), « Au Niger, la prudence est de mise. Les putschistes ont escorté notre convoi » : « Le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani répond à cette interview après des heures de frénésie. Hier matin, à 4 heures, il a accueilli le premier vol de rapatriement de citoyens italiens du Niger et se prépare à la journée tendue d'aujourd'hui. C'est l'anniversaire de l'indépendance du Niger et, alors que les putschistes restent sur leurs positions, des manifestations sont attendues. Néanmoins, l'Italie n'a pas l'intention de modifier sa présence. « L'Italie n'est pas dans le collimateur », assure-t-il.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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