Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/07/2023

"Giorgia Meloni regarde vers l’Afrique."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse.

L’accord trouvé entre le gouvernement italien et la Commission européenne pour débloquer la troisième tranche des fonds du Plan de Relance fait la une de la presse italienne, « Le PNRR débloqué, accord avec l’Europe sur la troisième tranche » (Corriere della Sera), « Pour Crosetto ‘Sur le PNRR, les entreprises doivent donner des garanties à l’Etat’ » (La Stampa), Messaggero, « PNRR, feu vert (avec quelques coupes) pour le troisième versement » (Sole 24 Ore). 

La situation d’urgence liée à la canicule, notamment sur le lieu de travail, et la libération du chercheur égyptien Patrick Zaki sont aussi relayées par l’ensemble des médias.

M 1.jpeg

Giorgia Meloni

SONDAGES, La Stampa, d’A. Ghisleri, « Deux Italiens sur trois sont pour le salaire minimum. La Ligue remonte et dépasse les 10% d’opinions favorables » : « 57% de la population italienne majeure se dit inquiète pour sa situation économique personnelle et celle de sa famille. L’inflation et le coût de la vie restent en tête des préoccupations (+0,9% par rapport au moins de juin, atteignant 55%) et en particulier parmi les jeunes (59%). Sur le début de l’année 2023, les nouveaux contrats à durée indéterminée sont en léger recul (-3,7%). Soucieux d’apporter des réponses à la population, les oppositions se sont unies autour d’une proposition sur le salaire minimum approuvées par 71,5% d’Italiens, avec quelques nuances en fonction des tendances politiques. Pour l’électorat des partis de la majorité, il serait juste que la mesure soit accompagnée de mesures à l’attention des entreprises. L’électorat du PD et du M5S soutient très largement la proposition et son application systématique et obligatoire dans tous les secteurs. A ce stade, la proposition commune prévoit que les travailleurs de tout secteurs confondus reçoivent une rétribution au moins égale ou supérieure aux contrats collectifs. Ce débat est susceptible de mobiliser particulièrement les générations qui se sentent habituellement exclues des discussions politiques et le salaire minimum pourrait devenir un thème de poids en vue des élections de 2024, comme le fut le revenu de citoyenneté en 2018. Toutefois pour l’instant, les résultats des sondages politiques restent stables. Le centre-droit se maintient à environ 45% d’intentions de vote contre 25,3% pour l’opposition. Fratelli d’Italia connait un léger recule de 0,2% alors le PD et le M5S enregistrent une légère hausse dans les mêmes proportions. La Ligue passe la barre symbolique des 10% grâce à une hausse de 0,3 points. »

M S.jpeg

Giorgia Meloni et Matteo Salvini

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Perrone et G. Trovati, « Accord entre l’Italie et l’Union européenne sur le Pnrr. 519 millions d’euros reportés sur la quatrième tranche » : « La troisième tranche du Pnrr perd 519 millions d’euros, qui sont reportés sur la quatrième tranche, et descend donc à 18,5 milliards d’euros au lieu des 19 prévus. L’objectif relatif aux logements universitaires est déplacé. La cible des 7500 chambres étudiantes qui devait être atteinte à la fin de l’année dernière, et qui était jusque-là le point de blocage, est supprimée. L’unique objectif quantitatif reste donc l’ouverture concrète de 60 000 chambres à assurer d’ici juin 2026. C’est le résultat de l’accord auquel sont parvenus hier la Commission européenne et le gouvernement italien, communiqué par le ministre en charge des Affaires européennes Raffaele Fitto. L’entente, qui devrait permettre le déblocage de la troisième tranche de financements communautaires d’ici une quinzaine de jours, repose sur un délicat équilibre entre de le refus de la Commission européenne de transiger sur ce qu’elle considère un non-respect de l’objectif et les demandes de garanties de Rome sur le fait que la coupe à la troisième tranche ne réduise pas les ressources du Pnrr attribuées à l’Italie pour 2023, ce qu’a confirmé Bruxelles. Désormais, il s’agit de faire les modifications nécessaires afin d’obtenir la restitution de la quatrième tranche. Ce point est décisif sur le plan politique puisque le lancement du Next Generation EU sera la décision de la Commission von der Leyen mise sur la table des élections de juin prochain. Pour la secrétaire du Pd Elly Schlein, ‘’l’arrivée de la troisième tranche est une bonne chose mais cela démontre aussi l’incapacité du gouvernement à gérer correctement le Pnrr’’. Outre les doutes de l’opposition, l’agence de notation S&P Global Ratings sonne l’alarme : ‘’l’utilisation par l’Espagne et l’Italie [c’est-à-dire les deux principaux bénéficiaires] des ressources de la Facilité pour la reprise et la résilience de l’Union européenne est en net retard’’. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense, par F. Capurso : « "Il faut des cautions bancaires pour les projets du PNRR, l'État ne peut être le seul à risquer » » : « Q : La troisième tranche du PNR semble avoir été débloquée. Mais quels sont, selon vous, les garde-fous à mettre en place ? R : Il faut insérer des cautions bancaires pour le financement des travaux publics. Ainsi, si les entreprises ne sont pas en mesure de terminer les travaux dans les délais, la responsabilité ne retombera pas sur l'État, mais sur ceux qui ont commis une faute. Dans tous les pays, y compris le nôtre, un cautionnement est exigé pour garantir le respect des délais. C'est un trop grand défi que de faire peser les risques sur l’État seul. Nous risquerions de le faire exploser. J'ai décidé qu'en matière de justice je délègue mon vote et mes réflexions à Carlo Nordio, car j'ai confiance en lui. C'est l'une des personnes que j'estime le plus et en qui j'ai le plus confiance. Q : Daniela Santanché [ministre du Tourisme] fait l'objet d'une enquête judiciaire. Considérez-vous qu'il existe une question d'opportunité politique sur son rôle de ministre ? Pour moi, un avis d’enquête ne compte pas. Si nous commençons à faire démissionner les ministres lorsqu'un magistrat envoie des avis, dans quelques semaines, nous nous prêterons à une distorsion du système judiciaire et de ses relations avec la politique, le parlement et le gouvernement, ce qui n'est pas bon. Le Parlement, le gouvernement et le pouvoir judiciaire sont des ordres indépendants et souverains et doivent le rester. Malheureusement, je connais la manière dont sont parfois utilisés les pouvoirs extraordinaires que l'État confie à ceux qui sont censés le protéger. Dans l'affaire Zaki, il n'y a pas eu de troc. La grâce est un élément du travail de reconstruction des relations avec Égypte, que certains gouvernements précédents avaient idéologiquement décidé de rompre. La solution aux problèmes que l'Italie a avec l’Égypte, y compris l'affaire Regeni, découle, le cas échéant, d'une coopération politique et diplomatique intense et efficace. La mise en place de bonnes conditions économiques, éducatives, sanitaires en Afrique est le seul moyen d'éviter que l'Europe ne devienne le seul lieu de débarquement possible pour des millions de personnes aujourd'hui et pour des centaines de millions de personnes dans 20 ans. Q : Le gouvernement veut s'occuper aussi de l'affaire Regeni ? Laissons la diplomatie agir. Ce n'est pas en insultant dans les journaux que l'on résout les problèmes. Nous voulons tous trouver la vérité et clore l'affaire de manière sérieuse : les coupables doivent payer, c'est l'objectif que nous devons poursuivre, mais avec l'Égypte, pas contre l'Égypte. Q : L'Italie va-t-elle abandonner le mémorandum sur la route de la soie avec la Chine ? "Nous n'étions pas obligés de nous engager dans cette voie. Maintenant que nous y sommes, il est plus difficile d'en sortir. Revenir en arrière maintenant aboutirait à une relation pire que celle que nous avions avant de nous y engager. Une orientation européenne et occidentale est nécessaire pour protéger et développer les richesses des pays africains à leur avantage". Q : L'Italie va-t-elle continuer à envoyer une nouvelle aide militaire à Kiev ? Jusqu'à présent, nous avons respecté nos engagements, mais le moment est venu de poursuivre avec encore plus de force, en tant que gouvernement, le chemin vers la paix et une négociation pour mettre fin à la guerre. Nous devons commencer à parler de la fin de ce conflit et discuter des conditions pour y parvenir, en essayant également d'établir des calendriers. L'année prochaine, à la même époque, j'espère qu'il ne sera plus question de guerre en Ukraine. »

ARTICLE, Il Foglio, L. Roberto, « Le lancement du plan Mattei*, Giorgia Meloni regarde vers l’Afrique » : « Le gouvernement a organisé dimanche à la Farnesina une "Conférence internationale sur le développement et les migrations". Une journée de rencontres avec les principaux dirigeants du Maghreb et du monde arabe, dont l'objectif déclaré est de lancer officiellement le "Plan Mattei". L’exécutif travaille depuis plus de trois mois sur ce sommet où seront présents le président tunisien Saied et le Premier ministre égyptien Madbouly, suite à la grâce accordée par le président Al Sissi à Patrick Zaki. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, participeront également aux travaux, qui seront présidés dimanche par la Présidente du Conseil Giorgia Meloni et le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. La réunion sert principalement au gouvernement italien à tenter de ramener l'attention internationale sur la gestion de l'immigration. Alors que les débarquements dans les ports italiens ne cessent d'augmenter, les maires décrivent des situations à la limite de l'anarchie. Giorgia Meloni proposera à ses invités un partenariat entre les institutions européennes et le monde arabe afin de faciliter les investissements dans les pays africains. C'est pourquoi la liste des invités comprend également le Fonds monétaire international, ainsi que la Banque mondiale et le Fonds arabe pour le développement économique et social. D'ailleurs, Meloni avait expliqué lors d'une visite à Dubaï en mars dernier que sans un véritable développement économique du continent africain, il n'y a pas de processus de stabilisation qui le mette à l'abri des vagues migratoires qui pourraient avoir lieu dans les prochaines années. Hier, l'hypothèse de la présence du président turc Recep Tayyip Erdogan avait filtré, mais il ne viendra finalement pas. En revanche, le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly participera à la réunion. Ce sera également l'occasion de dialoguer avec les institutions libyennes en invitant le président du Conseil national libyen à Menfi. Par ailleurs, sera présent le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, que Meloni a déjà rencontré en avril dernier et qui est considéré comme stratégique pour la stabilisation de la Corne de l'Afrique. Le document qui sera diffusé dimanche après-midi servira donc à lancer le calendrier de mise en œuvre du Plan Mattei qui sera certainement au centre de la prochaine conférence Italie-Afrique qui se tiendra à l'automne. »

*Plan Mattei - ndr : du nom du fondateur d’Eni, Enrico Mattei, mort en 1962 dans un accident d’avion. Le « modèle Mattei » prévoyait une coopération entre Eni et les pays fournisseurs de pétrole en garantissant à ces derniers la majorité des recettes issues de l’exploitation de la ressource. 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.