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16/03/2023

"Séance de questions parlementaires : le duel Meloni-Schlein sur le salaire minimum et les droits."

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Italie. Revue de presse.

La tempête boursière touchant le Crédit Suisse fait les gros titres : « Plongeon du Crédit Suisse, les Bourses chutent » (Corriere della Sera), « L’avalanche suisse sur les marchés » (La Repubblica), « Crise bancaire, le Crédit Suisse plonge » (Sole 24 Ore).  « Séance de questions parlementaires : le duel Meloni-Schlein sur le salaire minimum et les droits » (Repubblica), « Schlein critique Meloni [sur les migrants] : vous êtes des incapables et des insensibles » (La Stampa), « Meloni s’oppose au salaire minimum et promet que l’Italie ne fera jamais appel au MES » (Sole 24 Ore).

Sur Twitter, le hashtag #Meloni en référence à la séance de questions parlementaires d’hier à la Chambre, fait tendance, souvent pour commenter les réponses sur le MES, le salaire minimum et la réforme de la fiscalité.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Meloni-Schlein : une discussion sans dialogue qui creuse le clivage » : « La Présidente du Conseil et la nouvelle dirigeante du PD se sont bornées à répéter et à souligner les distances réciproques de manière peut-être aussi un peu pénible. C’est le signe que la majorité et les oppositions avanceront sur une logique défensive exaspérée, qui ne pourra qu’alimenter d’autres polémiques et divisions, au lieu d’aboutir à des solutions et des compromis. Par ailleurs, la nomination de Schlein à la tête du PD est le résultat d’un rejet de la nomenklatura usée et battue, qui a conscience qu’elle restera loin du pouvoir pendant longtemps. D’où le souhait de mettre l’accent sur les thématiques sociales les plus radicales et de s’accrocher aux certitudes de la gauche. A court terme, les oppositions finiront par serrer les rangs mais sans pour autant inquiéter réellement la coalition de droite, qui se voit obligée de s’unir face à une offensive frontale. On l’a vu avec la demande de démission du ministre de l’Intérieur après la tragédie du naufrage de migrants à Cutro. Nous assistons ainsi à une compétition pour marquer les différences, qu’il s’agisse du salaire minimum (défendu par Schlein et qualifié de « non solution » par Meloni) ou des enfants de couples homoparentaux. Toutefois, il est possible que la réalité les pousse à revoir le ton et la posture : la guerre en Ukraine, la crise des banques et les financements européens. Les occasions ne manqueront pas. »

ARTICLE, La Repubblica, S. Cappellini « Le coup de Schlein et le ‘roque’ de Meloni : premier duel à la Chambre sur le salaire minimum et les droits » : « Le premier duel direct à la Chambre des députés entre Giorgia Meloni et Elly Schlein n’aura duré qu’un bref moment. Comme une partie d’échecs rapide, dans laquelle les coups étaient joués à l’instinct et comptaient plus que les réponses préparées au préalable. Schlein, habillée de blanc, a lancé immédiatement ses pions à l’attaque. Meloni, en noir, a jeté l’échiquier en l’air. Elle apparait nerveuse. Plusieurs députés de l‘opposition sont surpris par le ton qu’elle utilise pour répondre aux questions parlementaires. Par exemple quand Riccardo Magi de +Europa est revenu sur le naufrage d’un bateau dimanche devant les côtes libyennes. Meloni s’emmêle les pinceaux et confond la souveraineté sur les eaux avec la compétence sur les secours, puis renvoie la responsabilité à l’opposition, accusée de ‘’calomnier l’Italie à des fins politiques’’. Ou encore lors de la question de Francesco Silvestri (M5S) sur les banques et les crédits fonciers ‘’je crains, madame la Présidente du Conseil, que vous n’ayez pas bien compris ma question’’. Et face aux questions de Schlein, c’est pire : Meloni aborde à peine la thématique pour attaquer le PD par des « antiphrases », à savoir recourir à l’ironie pour faire comprendre le contraire de ce que les paroles signifient. Meloni sait que Schlein ne partage pas une bonne partie des choix faits par le PD dans le passé et essaie de la mettre dans l’embarras. Or, Meloni sous-estime la résistance de Schlein. La dernière phrase prononcée par la dirigeante du PD marque son meilleur coup : ‘’je vous rappelle que maintenant c’est moi qui suis dans l’opposition et vous qui êtes au gouvernement : l’époque où il s’agissait de s’en prendre aux autres est révolue. Sur le plan social, votre action se résume en trois mots : incapacité, approximation et insensibilité’’. Il faut comprendre maintenant combien de temps – sans devoir tôt ou tard en payer le prix en termes de popularité – Meloni pourra parler comme si elle était encore en campagne électorale. »

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Giorgia Meloni

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. T. Meli, « Giuseppe Conte (M5S) déstabilisé par la secrétaire démocrate ; le Troisième Pôle critique la Présidente du Conseil » : « Elly Schlein a choisi le premier terrain d’affrontement avec Giorgia Meloni : le salaire minimum, et déstabilise ainsi le Mouvement 5 Etoiles qui se trouve contraint de lui courir après. La secrétaire démocrate intervient lors de la session de questions-réponses au Parlement avec Giorgia Meloni. Elly Schlein aiguillonne la Présidente du Conseil sur différents thèmes avant d’annoncer que le Parti démocrate participera samedi à la manifestation à Milan pour la défense des droits des enfants de couples homoparentaux. Cette version combattive de la direction du PD plait beaucoup aux parlementaires démocrates tout en mettant le M5S en difficulté, qui n’a plus qu’à lui emboiter le pas. Le groupe 5 Etoiles s’évertue alors à revendiquer le rôle de précurseur de la bataille sur le salaire minimum. Conte n’applaudit pas à la fin de l’intervention de la démocrate et fait mine de rien. Mais Schlein ne tombe pas dans le piège et ne s’en prend pas aux 5 Etoiles, au contraire elle souligne une ‘’occasion de rassemblement avec toutes les oppositions en vue de mener une bataille commune’’. Une porte ouverte sans pour autant privilégier le Mouvement 5 Etoiles, comme l’avaient fait ses prédécesseurs. D’ailleurs, le Troisième Pôle aussi porte une proposition sur la question. Il sera difficile pour Conte de ne pas accepter le dialogue, et il comprend alors qu’il doit assouplir sa posture. Lors de cette première session de questions-réponses avec Giorgia Meloni, les oppositions sont sur le pied de guerre et l’attaquent sur les migrants et sur le MES, aussi bien sur le moment qu’ensuite sur les réseaux sociaux. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Eugenia Roccella (Frères d'Italie), ministre de la Famille et de la Natalité, « Le problème ce sont les ‘’utérus en location’’ et la régularisation de cette pratique alimente ce problème » : « [Q : Madame la ministre, à Milan le préfet à demandé aux maires de suspendre l’enregistrement des actes d’état civil des enfants de couples gay, le Parlement a rejeté la proposition européenne sur le certificat de filiation. Que se passe-t-il ?] Le seul problème est la gestation pour autrui, je parle pour ma part d’utérus en location pour bien souligner qu’il y a un commerce de la parentalité, un véritable marché. Les enfants des couples d’hommes homosexuels naissent à travers la location d’utérus. La question est de savoir si l’on veut légitimer cela ou non. Ce n’est pas une question d’homosexualité ou d’hétérosexualité, il est faux de penser que ceux qui veulent lutter contre ce marché veulent lutter contre les homosexuels. La pratique de l’utérus en location doit être combattue, y compris au niveau international. En effet, les gens vont à l’étranger pour y recourir car ils savent qu’une fois rentrés en Italie l’enfant né ainsi sera reconnu comme leur fils ou leur fille, c’est pourquoi nous voulons en faire un délit universel. Un amendement européen allant dans ce sens a été rejeté, car il n’a pas été voté par Elly Schlein. [Q : Et pourquoi ne pas penser à l’adoption pour les couples homosexuels ?] Nous avons un gros problème : les enfants à adopter sont très peu nombreux, même avec les adoptions internationales. Or il est clair que certaines situations familiales sont privilégiées par rapport à d’autres, dans l’intérêt de l’enfant. [Q : Donc des familles avec un papa et une maman ?] On essaye de donner à l’enfant la garantie d’une plus grande stabilité et du meilleur accueil familial possible. Je ne remets pas en question le fait qu’un père ou une mère homosexuel puissent être un père ou une mère formidable, individuellement. Mais on doit évaluer l’intérêt supérieur de l’enfant, et ses droits. Comme le droit aux origines. Les enfants de couples homosexuels n’ont pas accès à ce droit, car ils n’ont qu’un seul géniteur biologique. L’autre parent a été volontairement aboli. Avec l’utérus en location, on nie l’existence de deux parents, la femme qui vend son ovocyte et celle qui loue son utérus. On ne peut plus dire le mot maman. [Q : Mais on peut dire parent ?] Je suis attachée à la parole ‘maman’»

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Cavestri « La Cour Européenne des brevets arrive à Milan mais avec moins de compétences » - L’Allemagne et la France gardent la partie la plus intéressante : « Un siège, oui. Mais "plus léger", avec un périmètre de compétences plus étroit par rapport à celui originel de Londres. Après de longues négociations, Milan accueillera l'un des trois sièges (les autres étant Paris et Munich) de la future Juridiction unique des brevets européens (transférée de Londres en raison du Brexit). Toutefois –comme c'était désormais prévisible – il s'agira d'une Cour partiellement dépourvue de pouvoirs. La France et l'Allemagne - qui accueillent déjà les deux autres sièges et qui, avec la sortie de Londres avaient décidé de reprendre temporairement les compétences initialement réservées à la City - ont décidé d'en conserver une partie. Une négociation complexe - qui avait placé les ministères des Affaires étrangères et de la Justice italiens en première ligne et qui avait poussé, il y a quelques semaines, le Garde des Sceaux Carlo Nordio (Frères d'Italie) - en raison de sa compétence en la matière - à écrire à ses homologues français (Eric Dupond-Moretti) et allemand (Marco Buschmann) pour faire le point sur une contre-proposition italienne de compromis par rapport aux "rigidités" franco-allemandes. Or, cette contre-proposition italienne n’a jamais été reçue. Au vu des délais courts (le 1er juin) et des marges de manœuvres étroites, Rome a fini par adopter une approche concrète et obtenir ainsi un siège central avec un périmètre de compétences clair. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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