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13/03/2023

"Libye, 30 morts en mer, Une ONG accuse l’Italie."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre largement sur un nouveau naufrage de migrants, cette fois-ci dans la zone SAR libyenne, et les polémiques sur les modalités d'intervention des secours « Migrants, un nouveau drame en Libye. Une ONG dénonce l'inaction de la garde-côtière italienne, qui se défend » (Corriere della Sera), « Migrants, encore des morts massives » (La Stampa), « Migrants : drame en Libye et polémiques sur les secours » (Il Messaggero) « Cutro : les règles honteuses [d’engagement des secours] » (La Repubblica), « Encore un drame en mer et les mensonges de la gauche » (Il Giornale). « Élection de la nouvelle secrétaire général du Parti démocrate : « voici le parti d'Elly Schlein » (Repubblica). « Faillite de la Silicon Bank, la Fed et le Trésor s'activent » (Corriere). « Prisons, un plan pour des peines aménagées pour les toxicomanes » (Il Messaggero).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de G. Fasano, « Libye, 30 morts en mer, Une ONG accuse l’Italie. ‘’Nous avons été les seuls à nous mobiliser’’ répond la garde côtière » : « Une nouvelle tragédie au large de la Libye relance la bataille entre le gouvernement et les oppositions. 30 personnes sur 47 sont mortes après une alerte lancée dans la nuit de vendredi à samedi par le réseau Alarm Phone. Un bateau à moteur a suivi l’embarcation de fortune pendant des heures, tentant de la protéger du vent et des vagues en attendant l’aube, tout en étant en communication avec la Garde côtière. Celle-ci, après avoir sollicité en vain la Libye et Malte, a demandé l’aide de navires marchands alentour. A l’annonce de la nouvelle, Elly Schlein est la première à réagir et avant même de demander une minute de silence elle qualifie le nouveau naufrage de ‘’honte’’ pour l’Italie et l’Europe. C’est d’abord Antonio Tajani (Forza Italia) qui répond au nom du gouvernement appelant à ne ‘’jamais instrumentaliser ces désastres et ces morts’’. Les présidents des groupes Fratelli d’Italia à la Chambre et au Sénat attirent quant à eux l’attention sur une forme de chantage de la part des passeurs suite à l’annonce de peines très sévères contre les trafiquants. Le ton monte au fur et à mesure que les heures passent. Les ONG accusent le gouvernement d’avoir ‘’retardé les secours’’ et ‘’laissé ces personnes mourir’’. Plusieurs députés de la majorité soulignent que la mission de secours a eu lieu hors de la zone de responsabilité italienne, comme le précisait la Garde côtière qui est tout de même intervenue. Forza Italia continue d’appeler à un blocage des départs et à une forte initiative internationale. Roberto Fico du Mouvement 5 Etoiles appelle à ‘’se concentrer sur les sauvetages plutôt que sur des décrets néfastes’’ alors que la présidente du groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen dénonce une ‘’nouvelle catastrophe évitable qui montre le manque d’humanité et de compassion du gouvernement Meloni’’. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi et M. Guerzoni, « Des ‘’conseils’’ de la Présidence de la République à l’avenir de la loi Bossi-Fini [sur l’immigration], Salvini et Meloni à nouveau mis au banc d’essai » : « Le gouvernement de Giorgia Meloni se sent attaqué. Il pense que l’augmentation exponentielle des arrivées sur les côtes italiennes n’est pas un hasard mais une mesure de rétorsion des organisations criminelles suite aux nouvelles normes approuvées à Cutro en matière de flux migratoires illégaux. C’est la thèse que brandit Fratelli d’Italia pour contrer les accusations de l’opposition et des ONG à l’égard des institutions italiennes. Giorgia Meloni répondra devant la Chambre aux questions des députés à ce sujet, au plus tard mercredi. Le bras de fer se déplace donc au Parlement, où la majorité devrait faire face à une opposition plus aguerrie après la consécration d’Elly Schlein à la tête du Parti démocrate. Le nouveau décret sera examiné au Sénat à partir de mercredi et chacun se prépare à la bataille des amendements. Salvini et Meloni tentent d’afficher l’harmonie retrouvée mais la conversion en loi du décret durcissant les peines contre les passeurs et les mafieux de la mer pourrait bien miner à nouveau la relation. L’influence de la Présidence de la République avait eu raison, auprès de la Présidence du Conseil, de la Ligue et de sa tentative de rétablir certains volets des ‘’décrets sécurité’’ notamment sur la protection spéciale des migrants qui ne peuvent prétendre au droit d’asile. Sergio Mattarella plaide pour une solution humanitaire, qui n’augmente pas le nombre de clandestins. Résultat, sous l’influence du secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil Alfredo Mantovano, la norme a été assouplie. Salvini et les siens, qui pâtissent des excellents rapports entre Mantovano et le Quirinal, ne se sont pas résignés pour autant. ’’La protection doit être réduite jusqu’à l’os, réservée à quelques cas bien précis’’ résume le secrétaire d’Etat à l’Intérieur et léghiste Nicola Molteni. La grande peur de la Ligue serait qu’‘’à l’extérieur de l’Italie la rumeur qu’ici on peut obtenir un permis de séjour se propage’’. Plusieurs dirigeants de Fratelli d’Italia ne sont pas plus enclins à un assouplissement du décret. On s’attend également à une pluie d’amendements sur les demandes d’asile, la régulation des flux et la chasse aux trafiquants. Autre ombre au tableau pour le duo Salvini-Meloni : l’intention déclarée de Mantovano de revoir la loi dite Bossi-Fini sur l’immigration, promulguée il y a plus de 20 ans sous Berlusconi. Si le Palais Chigi est prêt à la changer, pour le leader léghiste ses principes sont encore valides. »

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ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luca Ciriani (Fdi), ministre pour les relations avec le Parlement, « Les accusations contre nous sont un prétexte. Nous sauvons des vies. Nous sommes ouverts à des modifications du nouveau décret sur les flux migratoires » : « Q. Monsieur le ministre, Alarm Phone dit que l’Italie n’a pas prêté secours au navire en détresse, hier, est-ce vrai ? Notre garde-côtière a communiqué que la barque se trouvait dans les eaux libyennes. Par ailleurs, l’Italie est porte secours à des dizaines de navires, chaque jour. Ces derniers jours nous avons sauvé environ mille personnes par l’action de la garde-côtière, de la Brigade des finances et de la Marine Militaire. Je considère que ceux qui continuent à nous montrer du doigt alors que nous avions raison le font à des fins d’instrumentalisation politique. Q c’est-à-dire ? Le gouvernement est engagé à sauver des vies mais il est impossible d’assurer la sécurité de tous. Ce qui montre que l’Italie ne peut pas être abandonnée. Q Le nouveau décret sur les flux migratoires a été fortement critiqué par l’opposition. Vous allez le sanctuariser au Parlement ? Aucun décret n’a jamais été présenté au parlement comme intouchable. Le décret commencera sa lecture au Sénat : le Parlement pourra améliorer le texte, cela est déjà arrivé, si l’approche est constructive. Même si les déclarations d’Elly Schlein marquent une attitude de l’opposition basée sur des préjugés. On verra. Q Le Quirinal a exprimé des doutes au sujet de l’abolition des permis de protection spéciale. Etes-vous d’accord ? Je ne suis pas au courant de cela. C’est une thématique délicate qui n’existe dans aucun autre pays européen. Il faut trouver un équilibre entre la protection de ceux qui risquent vraiment leur vie et un parapluie pouvant permettre à tous d’arriver en Italie et d’y rester. Nous sommes ouverts à de possibles modifications. Q Dans le décret, la priorité des secours n’est pas affirmée face à l’aspect sécuritaire, pourquoi ? Les secours en mer seront toujours assurés. Si quelqu’un affirme qu’il y a une volonté ou la responsabilité du gouvernement dans les tragédies en mer, il devra assumer la responsabilité d’avoir fait des déclarations diffamatoires. Q. Le Président Michel a répondu à la demande d’aide de Meloni. Quelque chose est en train de changer ? Je l’espère car si l’UE ne se rend pas compte que l’immigration est un problème pour tout le continent, nous risquons de voir le phénomène empirer. Q. Il semblerait y avoir des résistances venant de vos alliés de Visegrad. Chacun trouve la façon de déverser [les responsabilités] sur les autres. Quand nous avons discuté avec la France, on nous disait que nous voulions mettre en danger les relations européennes. Mais nous avions raison : il faut insister. »

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Giorgia Meloni et Luca Ciriani

ENTRETIEN, La Stampa, de Nicola Molteni (Ligue), secrétaire d’Etat à l’Intérieur, « Nous éliminerons la protection spéciale qui est désormais devenue une amnistie illégale » : « C’est un objectif sur lequel nous travaillerons ensemble, la Ligue comme tout le gouvernement. Je crois que nous sommes tous conscients de la nécessité d’intervenir pour freiner ce qui est désormais devenue une sorte d’amnistie qui favorise l’octroi du permis de séjour, bien au-delà de la définition de la protection internationale. Nous devons garantir le statut des réfugiés et la protection subsidiaire, c’est-à-dire accueillir ceux qui fuient les guerres et les persécutions. Le reste peut être aboli. Avec les modifications introduites par le gouvernement Conte 2 et par la ministre Lamorgese, l’accueil a été augmenté au-delà de tout bon sens. Il n’est pas possible de rester dans cette situation. Q Il y a désormais dix mille personnes qui vivent de manière stable en Italie et qui risquent de se retrouver dans une situation irrégulière. Quel sera leur futur ? S’ils n’ont pas le statut de réfugié politique ou l’accès à la protection subsidiaire, ils sont comme les migrants économiques irréguliers et ne pourront pas rester en Italie. Q Vous savez bien qu’il sera pratiquement impossible de rapatrier ces nouveaux migrants irréguliers ? Le but est de rendre les procédures d’expulsion plus efficaces et cela est prévu dans les nouvelles normes du décret adopté. Il faudra ensuite travailler sur les accords pour les rapatrier vers les pays d’origine. Q. Mais alors pourquoi expulser une personne intégrée en Italie qui a un emploi et une famille ? Car on ne peut pas faire passer le principe que si tu n’as pas droit à la protection internationale, tu finiras de toute façon par l’obtenir en Italie. La protection spéciale est devenue un facteur d’attraction pour les départs vers l’Italie. Q. Des rumeurs affirment qu’il pourrait y avoir une marche arrière sur la protection spéciale en raison d’un dialogue entre le Palais Chigi et le Quirinal… Je le répète sur cela Meloni a été très claire, le gouvernement veut l’abolir. Pour notre part, la Ligue présentera ses amendements pour abolir la protection spéciale et revenir à la configuration du décret sécurité voulu par Salvini en 2018 quand il était à l’Intérieur. Ou à la limite réduire considérablement le bassin des bénéficiaires. »

 

ARTICLE, L’Economia, D. Manca, « Aides d’Etat, énergie et comptes publics, il est temps que l’Italie fasse ses choix » : «  Afin d’arriver à une réforme du Pacte de Stabilité qui ne pénalise pas l’Italie, il faut suivre le dossier de manière assidue. Quel est notre avis sur les aides d’Etat ? Sommes-nous du côté de la France et de l’Allemagne, qui sont prêts à agir contre l’action protectionniste américaine ou sommes-nous plutôt du côté des pays les plus petits ? Concernant le marché de l’énergie, veut-on procéder rapidement à un découplage des prix de l’électricité de ceux du gaz (c’est là la position de la France) ou préfère-t-on attendre (c’est l’avis des Allemands) ? Il ne s’agit pas uniquement de choisir son camp mais d’élaborer ses propres propositions pouvant traduire l’idée que nous nous faisons de notre pays. Sommes-nous un pays qui s’engagera à nouveau sur le nucléaire ? L’Italie veut-elle participer à la construction de champions européens dans différents secteurs ou pense-t-elle vouloir agir seule ? ». 

REPORTAGE, Stampa, F. Magri, « Tajani (Forza Italia) à Jérusalem lance son « hub gazier » et souhaite se mettre « au travail pour la paix ». »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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