Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/02/2023

Polémique autour des déclarations de Silvio Berlusconi contre le président ukrainien : "Le Parti populaire européen prend ses distances avec Berlusconi." et "Meloni, gênée, se rend à Munich pour rassurer ses alliés."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse.

La fin de la production de moteurs thermiques à partir de 2035, votée hier par le Parlement Européen, fait les gros titres de la presse italienne. Plusieurs articles mettent en avant les critiques venant de la coalition de droite, qui craint un impact sur la filière italienne de l’automobile : « Voitures vertes, la polémique avec l’UE » - Adoption définitive à Strasbourg, les populaires et les conservateurs votent contre. Les craintes pour l’emploi. Salvini : « c’est une décision folle » (Corriere della Sera), « Voitures, stop au diesel et à l’essence à partir de 2035 » - L’étau se resserre aussi sur les camions et les bus (Sole 24 Ore), « Essence et diesel, la fin à partir de 2035 » - Le Parlement européen se divise mais adopte la loi. Pour Salvini (Ligue) et Urso (Frères d'Italie) « c’est une folie qui nous pénalise » (Il Messaggero), « L’envoi à la casse de l’UE » - Enième coup bas pour l’Italie après les logements « verts » mais la gauche se réjouit (Il Giornale). Les rumeurs sur la présence de navires nucléaires russes dans la Baltique sont aussi largement citées « Les navires russes dans la mer Baltique » - A Odessa, la menace vient de la mer. L’alerte a été lancée par les services de renseignement norvégiens (La Stampa), « Les chars livrés à Kiev, Poutine déploie les navires nucléaires » (Il Messaggero). Repubblica et Avvenire reviennent sur la polémique autour des déclarations de Silvio Berlusconi contre le président ukrainien « Le Parti populaire européen prend ses distances avec Berlusconi » - Meloni, gênée, se rend à Munich pour rassurer ses alliés (La Repubblica), « Berlusconi gêne une droite gagnante » - Les phrases sur Zelensky irritent les populaires et Meloni (Avvenire).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Une opposition prisonnière de ses vieux schémas » : « Il est difficile de dire si la victoire de la coalition au gouvernement est dû au mérite du gouvernement ou au démérite des oppositions. Les deux affirmations sont très probablement justes. La vague électorale du 25 septembre n’a pas perdu son inertie et Giorgia Meloni (et ses alliés Berlusconi et Salvini dans une moindre mesure) peut en profiter. Cela permet à la majorité d’aller de l’avant sans trop de craintes. Quant aux partis d’opposition, leur réaction confirme leur incapacité à se projeter dans le futur et à exprimer une stratégie et une culture pouvant surmonter les vieux schémas. Il ne faudrait peut-être pas trop réfléchir sur la défaite du PD, du M5S et du Troisième Pôle. La vraie question est : combien de temps va durer leur traversée du désert ? Qui en sortira vivant du point de vue politique ? Il n’est pas possible de voir comment ils pourraient se rapprocher les uns des autres, alors qu’ils continuent de se lancer des accusations et des reproches réciproques. C’est la réaction typique de ceux qui demeurent dans des habitudes du passé, basée sur la simple survie. On assiste à une « guerre civile » électorale qui favorise les divisions au lieu de favoriser le dialogue et les alliances. L’absence d’alternative crédible au gouvernement Meloni ne traduit pas seulement l’inadaptation de ces partis et leur vision erronée. Si ce phénomène devait perdurer, cela deviendrait un problème pour tout le pays : avoir une opposition incapable de s’opposer et de contrôler l’activité d’un gouvernement. Les oppositions doivent éviter de tomber dans l’illusion qu’il suffit de changer leur nomenklatura pour se racheter. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Stefano Bonaccini, candidat à la direction du Parti Démocrate « Je m’oppose à l’idée d’un parti minoritaire. Il faut un PD pouvant gagner à nouveau » : « ‘’La capacité de savoir construire des coalitions fortes et larges dépend tout d’abord de la force et de la capacité d’expansion de celui qui la propose. C’est pour cela que j’ai parlé d’un PD à vocation majoritaire : il ne suffit pas de faire une simple addition de partis, il faut un projet alternatif à la droite, pouvant avoir au centre un PD en mesure de parler au pays. C’est ce que j’ai toujours fait en tant que président de la région Emilie-Romagne. Pour gagner, il faut l’unité et la cohésion. Je compte faire du PD le premier parti lors des élections européennes de 2024. Cela est possible si on abandonne la vocation « minoritaire » [par la candidate Elly Schlein, ndlr.] et dont je n’accepte pas de leçons sur la gauche. Mon père était camionneur et ma mère ouvrière, je me suis toujours battu pour faire vivre dans de meilleures conditions la classe sociale d’où je viens. Le problème est le suivant : je veux m’adresser à tous les Italiens en offrant une proposition qui soit meilleure et plus crédible par rapport à celle de la droite. Si je suis élu secrétaire du parti, je rencontrerai assez rapidement les dirigeants du M5S et du Troisième pôle. Il est indispensable d’organiser une opposition qui soit plus efficace. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Urso (Frères d'Italie) demande à Stellantis de protéger la filière italienne » : « La mobilité était au cœur de la première rencontre qui s’est tenue hier au ministère des entreprises et du made in Italy entre le gouvernement et les représentants de Stellantis et des syndicats (Fiom Cgil, Uilm, Fim Cisl, Fismic, Ugim et Aqcfr). A cette occasion, le ministre Urso a souligné que ‘’l’objectif est un développement durable pouvant assurer l’emploi’’ avec ‘’l’engagement à protéger avec les partenaires européens les intérêts de la filière de l’automobile, et donc l’emploi, à Bruxelles’’. Cela prouve ainsi l’importance de ce dossier pour le gouvernement italien. Le ministre Urso a rappelé les fonds publics qui sont arrivé à Stellantis par le biais des contrats de développement (à hauteur de 2,7 milliards) ainsi que le fonds pluriannuel pour le secteur de l’automobile à hauteur de 8,7 milliards jusqu’en 2030. De son côté, Stellantis salue ‘’un dialogue fructueux et proactif’’ et confirme ‘’le rôle central de l’Italie dans les stratégies du groupe’’ mais demande aussi de ‘’faire redémarrer le marché de l’électrique en Italie en reconfigurant le principe des facilitations et en proposant de nouveaux’’. Selon Stellantis, la mobilité électrique doit être accessible à tous, comme cela se passe en Europe où le grand nombre de facilitations a poussé le marché. Le ministre Urso a promis de revoir le système des facilitations, tout en remarquant que ‘’les aides doivent aller à bénéfice de l’emploi italien’’. Selon le syndicat Fiom Cgil, il est nécessaire de construire de nouveaux modèles en Italie, afin de ‘’redevenir l’un des premiers producteurs en Europe’’. Les syndicats invoquent ainsi une discussion continue avec toute la filière pour le passage à l’électrique. » 

ENTRETIEN, La Repubblica, de Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires étrangères : « ‘’Armes et sanctions : l’Italie reste aux côtés de Kiev, mais pour l’instant aucun nouveau décret » : « "Nous voulons la paix en Ukraine. Mais un an après le début de cette guerre désastreuse qui a fait des milliers de morts, nous savons qu'elle ne peut être obtenue qu'en continuant à armer les forces de Kiev. L'Italie est aux côtés du peuple ukrainien et fera tout ce qu’elle peut pour que l’épilogue de ce conflit ne soit pas une reddition à l'oppresseur russe. Le gouvernement dont je suis ministre des affaires étrangères et vice-président du Conseil est très solidement ancré à l'Europe, aux États-Unis, à l'Occident".  Q : Après les propos du chef de votre parti, Berlusconi, peut-on encore affirmer que l'Italie soutient pleinement la résistance ukrainienne ? Ou, au contraire, une fissure s’est ouverte par rapport à la position qu’a soutenue la Présidente du Conseil Meloni au cours de ces premiers mois de gouvernement ?  ‘’ L'Italie n'a pas changé de position, nous travaillons pour la paix et l'indépendance de l'Ukraine, aux côtés de l'OTAN et de l'Europe. Cela ne veut pas dire pas que nous enverrons des armes pour attaquer la Russie, nous ne sommes pas contre le peuple russe, mais nous soutenons pleinement Kiev et sa résistance. Ce sont les faits qui comptent. Et notre président, souvenez-vous, a voté au Parlement européen les résolutions contre l'agression russe. À commencer par celle, très dure, du 1er mars 2022". Q : Pourtant, le PPE, dont vous êtes des hauts représentants, a pris ses distances avec les propos de dimanche dernier de l'ancien Président. "Berlusconi veut la paix. Mais la position des groupes de FI, en Italie et en Europe, n'a jamais été distante de celle du PPE, à Bruxelles, et du Parlement italien, à Rome. On a toujours voté en faveur de Kiev. Cela dit, Berlusconi est l'homme qui a amené la Russie et les États-Unis à se serrer la main à Pratica di Mare. Le problème est que nous ne vivons, malheureusement, plus la même époque". Q : Mais en agissant de cette façon, l'Italie ne risque-t-elle pas de devenir le maillon faible de la coalition occidentale ? Pourrait-elle même en sortir ? "L'Italie n'est pas un maillon faible. Chercher une solution pour arrêter les armes ne signifie pas être faible. Il s'agit simplement de favoriser la voie de la paix de la manière la plus appropriée. C'est-à-dire celle qui garantit l'indépendance de l'Ukraine et, en même temps, la fin des hostilités".  Q : La paix ou la capitulation ? "La paix. Sans aucun doute. Une paix qui ne peut pas se faire à travers le désarmement de l'armée ukrainienne. Au contraire. Les armes sont nécessaires, mais pas seulement. Nous essayons d’assurer une assistance humanitaire complète : des approvisionnements pour les militaires, mais aussi, et surtout, pour les civils. Mais jamais, je dis bien jamais, nous n’avons fait manquer nos votes sur la décision d'envoyer des armes".  Q : A’ quel point est le nouveau décret ? Le gouvernement Meloni va-t-il envoyer davantage d'armes comme il s'est engagé à le faire auprès des alliés ? ‘’Le Parlement a autorisé l'envoi et nous avons déjà adopté le sixième décret, au cours de ces dernières semaines. Avec le ministre Crosetton, nous l'avons détaillé devant le Copasir. Nous travaillons actuellement avec les Français pour envoyer un système de défense aérienne (le Samp-T), le plus rapidement possible. Un nouveau décret n'est pas en cours de préparation. Mais, si cela était le cas, Forza Italia voterait pour son adoption ‘’. Q : Continuerez-vous à soutenir également les sanctions contre la Russie ? "Nous continuerons sur la même ligne s'il n'y a pas de signaux de changement de la part de Moscou. C'est la Fédération de Russie qui a violé le droit international. D'où la nécessité de défendre l'indépendance de l'Ukraine et de travailler à sa reconstruction." Q : De quelle manière ? ‘’ En mars ou en avril, nous organiserons une conférence italienne visant précisément à nous confier un rôle dans la reconstruction. Il s'agira d'un forum ouvert aux entreprises. Nous sommes en mesure d'exporter notre savoir-faire et considérons qu'il est juste que ceux qui se sont battus aux côtés de l'Ukraine puissent contribuer à la reconstruction". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.