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24/01/2023

"Meloni s’adresse à Nordio : maintenant ça suffit."

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Italie. Revue de presse.

La visite de la présidente du Conseil en Algérie et les accords signés sur l’énergie, visant notamment à accroître l’autonomie italienne face aux fournitures russes, fait largement les gros titres de la presse italienne : « Gaz, cinq accords anti-Russie » - Meloni signe les accords à Alger. Selon le patron d’ENI, l’Italie sera indépendante vis-à-vis de la Russie d’ici 2024 (Corriere della Sera), « Meloni : voici le Plan Mattei pour l’Algérie » - Selon Bonomi (Confindustria), c’est « un pont entre nos deux économies » (Sole 24 Ore), « Stop au gaz russe en 2024 » - Pour Descalzi (ENI), l’Italie pourra bientôt acheminer le gaz vers l’Europe ; la présidente du Conseil signe un accord avec l’Algérie (Il Messaggero). Les suites de la polémique sur la réforme de la justice après l'intervention du ministre de la justice Carlo Nordio (Frères d'Italie) devant le Parlement prévoyant entre autre l’encadrement du recours aux écoutes dans les enquêtes, sont également citées « Meloni freine Nordio » - La présidente du Conseil intervient sur le tour de vis annoncé par le Garde des Sceaux et demande à cesser les attaques contre les procureurs antimafia (La Repubblica), « Meloni s’adresse à Nordio : maintenant ça suffit » - La présidente du Conseil ne veut pas de frictions avec la magistrature mais Berlusconi est prêt à défendre le ministre et l’encourage à aller de l’avant dans sa réforme sur les écoutes (La Stampa). Enfin, l’arrestation du prête-nom du chef mafieux sicilien Matteo Messina Denaro est aussi citée en Une par plusieurs quotidiens.

Les JT couvrent essentiellement la visite de la Présidente du Conseil italienne en Algérie, l’annonce à cette occasion d’un « plan Mattei » pour une « collaboration d’égal à égal » avec les pays d’Afrique et la signature d’une série d’accords économiques notamment sur les fournitures d’énergie en présence du groupe ENI, les intempéries et les chutes de neige sur la Péninsule italienne, les suites de l’enquête sur le chef mafieux Matteo Messina Denaro, et le débat en Europe sur la fourniture d’armes lourdes à l’Ukraine.

ARTICLE, Corriere, M. Franco, « La justice est un casse-tête même à l’intérieur de la coalition » : « Le mot magique est "rétro-planning" : prévoir les dates d’expiration pour chaque étape d’un projet. Mais dans le lexique gouvernemental, il signifie avant tout endiguer les sorties intempestives de ministres qui parlent sans se coordonner avec la première ministre, et finissent par donner l’image d’un exécutif peu soudé. Mais cette cacophonie n’a pas lieu qu’entre partis d’opposition, mais aussi entre partis coalisés, ce qui est normal à l’approche des élections régionales. On peut aussi noter parfois des divergences au sein de chaque formation, y compris FdI. C’est le cas pour le dossier très délicat de la justice, même si c’est Giorgia Meloni elle-même qui a voulu Carlo Nordio comme Garde des Sceaux. La tentative de Forza Italia de le "berlusconiser", en le décrivant comme le défenseur de la guerre déclarée à la magistrature "politisée", a accru les difficultés, en premier lieu pour le palais Chigi. La présidente du Conseil souhaite une réforme qui n’apparaît pas comme un affrontement avec la magistrature, à commencer par les questions des écoutes et de la séparation des carrières entre ministères publics et juridictionnels. Et pourtant elle doit composer avec un Berlusconi qui dit que Nordio "a une culture profondément similaire à la nôtre". Le fondateur de FI soutient en outre que les propositions du ministre "trouvent un écho significatif également au-delà du périmètre de la majorité" : une déclaration qui ressuscite l’idée d’une convergence entre certains courants berlusconiens et les centristes de Carlo Calenda et Matteo Renzi. Giorgia Meloni a cherché hier depuis l’Algérie d’expliquer l’idée que l’"inscription en 2023 dans un calendrier précis des travaux du gouvernement" n’était pas due à une "affaire Nordio", pour lequel elle avait "lutté pour le nommer à la Justice". Le problème est qu’elle doit composer avec certains alliés qui veulent utiliser cette réforme pour régler de vieux comptes avec le « justicialisme », quand de l’autre côté l’opposition, et en particulier le M5S, se fait le défenseur du monde judiciaire. Et même à FdI, certains ne veulent pas d’une rupture avec la magistrature, dont ils partagent les doutes sur la réforme. » 

PROPOS, La Repubblica, de Claudio Descalzi, directeur général d’ENI, « L’Italie ne doit pas perdre l’occasion de devenir un hub énergétique européen. » : « ‘’Le plan est un des objectifs de notre législature’’ insiste Giorgia Meloni. »

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"Meloni lance le "plan Mattei". L'Italie, hub européen pour le gaz."

ARTICLE, La Repubblica, de C. Tito, « L’UE est divisée sur le plan d’aide à l’industrie, positions divergentes entre l’Italie et l’Allemagne » : « La Commission européenne présentera son paquet d’aides à l’industrie des 27 contre la concurrence déloyale des Etats-Unis le 1er février. Un sommet extraordinaire les 9 et 10 février devrait ensuite permettre de se concentrer sur les mesures de soutien à l’économie. Malgré le pressing de nombreux pays et d’Ursula von der Leyen pour une réponse rapide, les positions entre les Etats divergent. Comme souvent dans ces moments, le schéma nord-sud des ‘’faucons’’ contre les ‘’colombes’’ se répète. L’hypothèse d’un nouveau fonds avec une dette commune est sur la table mais bloquée par les pays du Nord. Face à la proposition de Charles Michel d’extension du SURE, l’Allemagne est sceptique. Von der Leyen penche plus pour un fonds souverain européen. Les doutes portent sur les temps de mise en place et la nature des financements mais, surtout, l’émission d’une nouvelle dette commune. C’est le ‘’non-dit’’ du débat en cours et qui alertent certains Etats comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, alors que la France, l’Italie et l’Espagne seraient favorables à un ‘’nouveau Recovery Fund’’. Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission, se fait le porte-parole des faucons, y compris sur les aides publiques. L’Allemagne souhaite un assouplissement de la règlementation européenne en la matière. Mais cela créerait une concurrence déloyale entre les Etats les plus riches (Allemagne, France…) et ceux dont la marge fiscale est plus réduite, qui risquerait de faire littéralement exploser le marché unique et la libre concurrence. Une concurrence déloyale soulignée par Giorgia Meloni qui s’est dit ‘’inquiète’’ de la gestion de l’UE sur la compétitivité de nos entreprises notamment dans le contexte du plan américain IRA. L’Italie se place donc sur une ligne proche de celle de Charles Michel. Du reste, les récents chiffres d’Eurostat montrent bien que l’UE est en difficulté : le coefficient déficit/PIB de la zone euro est passé de 2 à 3,3% en 2022, même tendance pour l’UE. Une hausse liée à l’augmentation des dépenses des Etats pour faire face aux difficultés actuelles. »

COULISSES, Il Foglio, V. Valentini « Rome appelle Berlin » - Le plan d’action avec Scholz, le dialogue avec Macron, Meloni et le risque de l’isolement : « Il faut assumer une position et jouer un rôle important, tout en évitant de rester immobile face aux événements. La sonnette d’alarme a été déclenchée au Palais Chigi, après les photos de l’amitié retrouvée entre E. Macron et O. Scholz, dimanche dernier. Car, même si le couple franco-allemand est un peu affaibli, c’est toujours l’axe par lequel transitent les destins de l’Europe. C’est pour cela que Giorgia Meloni tente de s’insérer dans le couple entre le Chancelier et le Président, et relancer le « Plan d’action » entre l’Italie et l’Allemagne. La date serait déjà fixée, le 3 février, lors de sa visite à Berlin. Le dossier avait été ouvert du temps de Draghi et aurait dû être signé en octobre. Il y a un dossier sur lequel Meloni doit se positionner : celui des soutiens aux entreprises face au plan anti-inflation de Joe Biden. Dans les coulisses, un dialogue secret aurait lieu entre l’Elysée et le Palais Chigi, qu’il faudrait éclairer. Malgré le récit selon lequel ils seraient en désaccord total depuis le jour de l'incident de l' « Ocean Viking », en réalité l’échange entre leurs diplomaties respectives a toujours été nourri. En effet, des sources proches du président français racontent qu'il y a eu une tentative de la part de Paris de convaincre le gouvernement italien de soutenir la position française sur la nécessité d'une réponse puissante de Bruxelles au plan économique américain. Une tentative qui aurait pris forme dès la naissance de l'exécutif Meloni fin octobre et qui s'inscrit d'ailleurs dans la continuité de la collaboration que Macron avait déjà établie avec Mario Draghi sur le sujet. La pression de l'Elysée sur le Palazzo Chigi, c'est-à-dire l'effort pour avoir un appui afin d’affaiblir la résistance allemande, a été constante ces derniers mois. Cependant, selon la version française, l’accueil aurait été plutôt tiède de la part de Meloni : pas tant sur le fond du plan de politique industrielle proposé par Macron, que sur la forme. Meloni se serait donc opposée à l’idée de faire une réponse explicitement dirigée contre une mesure lancée par l'administration Biden. Pour la Présidente du Conseil Meloni, le maintien de bonnes relations avec Washington est, à ce stade, prioritaire. Mais c’est aussi la réponse timide de von der Leyen, avec un simple assouplissement des règles sur les aides d’Etat (que ceux qui peuvent, dépensent davantage) qui aurait remis en marche le moteur de la négociation, donnant ainsi de la force et de la crédibilité à la demande française d’un véritable plan industriel européen. Sur ce point également, les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, lors d'une conversation qui a marqué le début officiel de la détente. Reste cependant à savoir, et ce n'est pas une mince affaire, comment financer ce plan. »

ARTICLE, Corriere, M. Cremonesi, « Tajani à Bruxelles : "Il y a de l’unité. Nous enverrons des systèmes de défense anti-aérienne". M5S, Verdi e Sinistra sont contre » : « "Nous respecterons les engagements pris : l’Italie a fait sa part et continuera à la faire, l’objectif principal demeurant celui de parvenir à la paix". Antonio Tajani parle à Bruxelles au moment où le Parlement italien discute du décret qui prolonge jusqu’au 31 décembre les aides à Kiev. Il peut y avoir des "idées non identiques" entre alliés européens sur des points de détail, mais il y a une "unité substantielle" sur la "stratégie générale" : soutenir l’Ukraine pour que la paix puisse se faire. L’Italie n’est pas concernée par ce qui regarde l’envoi de chars par l’Allemagne. "On a parlé de systèmes de défense aérienne et nous y travaillons avec les Français. C’est l’instrument militaire qui sera probablement envoyé en Ukraine". Il s’agit concrètement du Samp-T, qui sera toutefois inclus dans le prochain décret. Le ministre de la défense Guido Crosetto a dit qu’il "y aura un sixième décret et je pense qu’il sera adopté par presque tout le parlement. Il donnera la possibilité aux Ukrainiens de se défendre des attaques aériennes. Des missiles qui abattent d’autres missiles." La discussion à la Chambre des députés devrait se conclure demain sans réserver de surprises. Le Sénat avait déjà donné son feu vert il y a quelques semaines et les positions avaient été très claires. Les seuls à s’opposer sont le M5S, l’Alliance Verte et Sinistra. Giuseppe Conte a répété sa position : "nous voyons seulement une perspective d’envoi constant mais aucune perspective de négociation de paix". Le PD, au contraire, n’a pas d’hésitations : "nous voulons vraiment la paix et donc nous la préparons en aidant qui est agressé à se relever". La majorité sera quant à elle compacte. Si la Ligue pourrait émettre quelques doutes dans ses déclarations, comme elle l’avait fait au Sénat, elle votera oui sans incertitudes. Et la même chose vaut pour FI. Paola Maria Chiesa, cheffe du groupe FdI à la commission des Affaires étrangères, a rappelé que jusqu’à présent les décrets avaient été composés par le gouvernement précédent, celui de Mario Draghi, et jusqu’ici le gouvernement de Giorgia Meloni n’avait fait que les mettre en œuvre. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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