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31/10/2022

"Sécurité, le choix de la ligne dure."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les mesures de sécurité décidées par le nouveau ministre de l’Intérieur à la suite d’une rave party non autorisée à Modène, ainsi que les enjeux du Conseil des ministres de ce lundi, qui devra notamment examiner la modification du revenu de citoyenneté et la liste des secrétaires d’Etat venant compléter le gouvernement  : « Sécurité, le choix de la ligne dure » - Un décret a été adopté contre les rassemblements festifs dansants, quelques trois mille jeunes ont été évacués près de Modène (Corriere della Sera), « Rave-party à Modène, la ligne dure de Piantedosi » (La Repubblica), « La fête est bientôt finie » - Piantedosi décide de l’évacuation du rassemblement abusif mais le préfet ne suit pas la consigne. Aujourd’hui, le ministre présentera sa ligne au Conseil des ministres (Il Giornale), « Sans Lamorgese, les rassemblements festifs disparaissent » - Enfin la ligne dure alors que l’ancienne ministre avait autorisé celui de Viterbe (Libero), « Revenu de citoyenneté, feu vert aux restrictions » (Sole 24 Ore), « Revenu de citoyenneté : interruption du chèque pour ceux qui peuvent travailler » - Le plan de Fdi prévoit la formation des chômeurs. Renzi se dit favorable (Il Messaggero). Enfin, la victoire de Luiz Ignacio Lula da Silva aux élections présidentielles au Brésil est également citée en Une avec large couverture photographique.  

Les JT couvrent essentiellement la victoire de Lula aux élections présidentielles au Brésil et ses premières déclarations publiques, le premier Conseil des ministres, aujourd’hui, du nouveau gouvernement Meloni avec les premières décisions dans les domaines de la Justice et de la Santé ainsi que la nomination des secrétaires d’Etat ; la décision du ministre de l’Intérieur Piantedosi d’interdire et évacuer une rave party à Modène ; la guerre sur le terrain en Ukraine et la dénonciation par la Russie des accords pour le transport de céréales par voie maritime ; le drame de Halloween en Corée du Sud et l’écroulement d’un pont en Inde.

Sur Twitter, le hashtag #Lula, en référence aux élections présidentielles au Brésil, domine. A noter, aussi en tendance, le hashtag #Predappio, suite au rassemblement, hier, dans la ville natale de Benito Mussolini à l’occasion du 100ème anniversaire de la Marche sur Rome.

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Sarzanini « Les signes de ruptures du nouveau ministre de l’Intérieur » : « L’opération éclair qui pourrait avoir lieu ce matin à Modène pour faire évacuer les participants au rassemblement festif musical pourrait être une façon d’adresser un signal sur les intentions du nouveau gouvernement et notamment du ministre de l’intérieur Matteo Piantedosi. « Fermeté et rigueur » est le message que l’on veut faire passer. Piantedosi proposera en Conseil des ministres un décret prévoyant la confiscation de tous les moyens utilisés pour ce genre de rassemblements (les camions et les instruments de musique), des sanctions ainsi que des mesures restrictives personnelles contre les participants. Ce sera son premier acte officiel, qui marque la ligne : intervenir au moment où les choses se passent, voire avant. Cette ligne aurait été concordée avec Meloni et soutenue par le dirigeant de la Ligue, Salvini. Une décision prise « sous le signe de la rupture » que Piantedosi veut revendiquer. Cela s’est vu aussi avec l’affaire des navires des ONG et des manifestations dans les rues. En ligne avec sa réputation de « préfet de fer ». Si l’ensemble de ces mesures contre les « rave party » seront présentées au conseil des ministres, l’idée de prévenir ces rassemblements via l’interception des conversations sur les réseaux sociaux [de la part des organisateurs et des participants des « rave »] apparait plus compliquée. Déjà son prédécesseur, L. Lamorgese, n’avait pu aller jusque là en raison des doutes de la ministre de la Justice Cartabia. Ce sera dont très probablement le nouveau Garde des Sceaux C. Nordio évaluera cette possibilité. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Les vice-ministres seront nommés aujourd’hui. Le bras-de-fer sur la Justice et l’Intérieur se poursuite » : « Sauf coup de théâtre, Giorgia Meloni présentera aujourd’hui son équipe au complet. Toutefois, la dernière ligne droite pour y arriver n’a pas été facile et quelque nouveauté pourrait être présentée ce matin avant le Conseil des ministres. Les négociations n’ont pas manqué, à partir du quota de femmes, que Meloni souhaite porter à égalité (on est à ce stade à 25%) et surtout contre des candidatures jugées comme « déplacées ». Parmi lesquelles celle de Giuseppe Mangialavori, proche de Ronzulli et favori de Silvio Berlusconi, qui le voulait à la tête du ministère des infrastructures, et que maintenant il le voudrait fortement comme vice-ministre. Meloni n’apprécie pas la réputation de Mangialavori, cité (mais pas poursuivi en justice) dans deux procès sur la mafia calabraise. Un autre bras-de-fer a eu lieu sur le vice-ministre de la Justice : Berlusconi soutient la candidature de son fidèle Francesco Paolo Sisto comme adjoint de Nordio. Or, Fratelli d’Italia et la Ligue souhaiteraient mettre leur propre candidat, respectivement Andrea Del Mastro Delle Vedove et Andrea Ostellari. Un autre ministère qui fait l’objet d’une compétition entre les trois partis de droite est l’Intérieur. Salvini voudrait placer Nicola Molteni, alors que Forza Italia soutien Paolo Barelli et Fdi Wanda Ferro. »

ENTRETIEN, La Stampa, d’Enrico Letta, dirigeant du Parti démocrate « La Russa a prononcé des mots très graves, qui déshonorent le Sénat » : « ‘’Le Président du Sénat Ignazio La Russa a dit qu’il est improbable qu’il participe au défilé du 25 avril pour célébrer la Fête de la Libération. Ce sont des affirmations très graves, voire inacceptables si l’on considère que La Russa occupe la deuxième plus haute fonction de l'État, celle de Président du Sénat, après le président de la République. Le rôle le plus unitaire qui existe. Il faudrait l’honorer en évitant des affirmations qui divisent. La tentative de réparer son faux pas est encore plus grave et maladroite, en affirmant qu’il ne participera pas car ces célébrations seraient d’après lui gérées désormais par la gauche. Ce n’est qu’un alibi, par ailleurs très faible. Puis, quand on voit le défilé à Predappio [ville natale de B. Mussolini, qui a attiré des rassemblements à l’occasion du centenaire de la marche sur Rome, ndlr] avec ces saluts romains, cela rend les phrases de La Russa encore plus déplacées. Les premiers actes de ce gouvernement sont préoccupants : l’attitude sur la Covid est profondément erronée, l’urgence n’est pas passée, comme l’a rappelé le Chef de l’Etat Mattarella, et l’ambiguïté sur les vaccins est inacceptable. La réaction très dure des agents de police à l’université à La Sapienza contre les étudiants qui manifestaient [contre une table ronde à laquelle participait un représentant de Fratelli d’Italia, ndlr] m’a surpris. Cela m’a rappelé une époque qui ne doit pas revenir. Nous devons faire très attention et faire baisser la tension,  notamment de la part du gouvernement.’’ »

ARTICLE, La Repubblica, « Sur la justice et le Covid, des frictions à droite. Réforme de la perpétuité pour les coupables de crimes mafieux : le Quirinal veille » : « Giorgia Meloni veut imprimer une marque de rupture, mais cela déplait à Forza Italia. Aujourd'hui, à 13 heures, se tiendra le premier Conseil des ministres du gouvernement de droite. Trois mesures ont été annoncées par le Palazzo Chigi : règles de la perpétuité pour les responsables de crimes mafieux, report de la réforme Cartabia et suppression de l'obligation de vaccination pour les médecins. Mais la liste sera plus étoffée : le ministre de l’intérieur présentera aussi ses mesures pour la répression des méga rassemblements et des rave party. Mais à Forza Italia, en particulier des "faucons" de l'aile Ronzulli, veulent imprimer leur marque, en dénonçant samedi les règles anticovid : "Je ne crois pas que les pandémies soient le domaine où il faut exercer une rupture", a déclaré la sénatrice. Il n'est pas exclu que sur la réglementation anti-Covid, même après l'avertissement de Mattarella, la ligne du gouvernement s'adoucisse : le ministre de la Santé Orazio Schillaci pourrait signer un décret qui ne supprime pas complètement - comme annoncé - l'obligation de porter des masques dans les hôpitaux et les RSA. Forza Italia a aussi fait savoir ses doutes sur la mesure relative à la réclusion à perpétuité pour les personnes condamnées pour des délits mafieux qui ne coopèrent pas avec la justice, leur permettant toutefois d'accéder aux avantages accordés en prison uniquement si elles ont réparé les dommages causés aux victimes et démontré qu'elles ont rompu les relations avec les clans. Le gouvernement Meloni devrait prendre un décret qui contient le même texte sur lequel le FdI s'était abstenu à la Chambre fin mars. FI reproche donc au premier ministre un manque de cohérence. Aujourd'hui, la question est plus complexe, car le gouvernement n'a l'intention d'approuver ce texte que comme une base de discussion, sans le fermer à des modifications futures. L’autre défi est que Sergio Mattarella a toujours été strict dans l'examen des conditions de "nécessité et d'urgence" des décrets-lois. Le décret entre-t-il dans ce champ ? Ou plutôt le gouvernement, en recourant au décret, tente-t-il d'empêcher, et donc d'entraver, une décision qui irait à l'encontre de la " pensée Meloni " sur la prison dure ? ».

ARTICLE, Il Messaggero, L. Cifoni « Fratelli d’Italia veut diviser par deux le revenu de citoyenneté : « fin du versement pour ceux qui peuvent travailler » » : « L’objectif est de revoir le revenu de citoyenneté dès 2023 pour arriver à deux systèmes différents, l’un serait un strict revenu minimal, l’autre une mesure orientée vers la formation pour l’intégration au monde du travail. Voici donc la ligne de Fratelli d’Italia, qui reste celle de Giorgia Meloni et que soutient Matteo Renzi, qui se dit favorable à voter pour la disparition de cette mesure de lutte contre la pauvreté. La fin du revenu de citoyenneté est l’une des priorités du programme de la coalition de droite. Pour ce qui concerne les délais, il ne sera pas facile de l’insérer dans la Loi de finances censées résoudre surtout le problème de l’urgence énergétique. La réforme pourrait arriver dans les premiers mois de 2023. »

ARTICLE, La Repubblica, « Berlusconi ne désavoue pas son ami Poutine : "Pour la paix, moins d'armes pour Zelensky" : « Une Ukraine démembrée : sans la Crimée, car l'annexion à la Russie ne doit pas être remise en cause, et un nouveau référendum dans le Donbass, sous contrôle occidental. Et plus d'armes à Kiev, pour convaincre Zelensky de négocier, car mieux vaudrait envoyer des fonds pour reconstruire les villes bombardées. C'est la recette de Silvio Berlusconi, qui revient parler de la guerre dans le livre de Bruno Vespa, « La grande tempête », qui sort vendredi. Vladimir Poutine y est décrit comme un "homme de paix" cette fois encore. Surtout, le président de Forza Italia perturbe une fois de plus la posture atlantiste de Giorgia Meloni, qui vient de souligner "l'alliance et le partenariat stratégique inébranlables" avec les États-Unis, en s'adressant dans un message vidéo à la Fondation nationale italo-américaine, alors que le gouvernement travaille sur le sixième paquet d'aide militaire. Bien sûr, Berlusconi répète le postulat habituel : "Dans cette situation, nous ne pouvons qu'être avec l'Occident pour défendre les droits d'un pays libre comme l'Ukraine". Mais à la question de Vespa sur les conditions de l'ouverture d'une négociation de paix, il répond qu'elle ne pourrait se faire "que si, à un moment donné, l'Ukraine comprenait qu'elle ne peut plus compter sur les armes et si, au contraire, l'Occident promettait de lui fournir des centaines de milliards de dollars pour la reconstruction". Ce n'est qu'alors que Zelensky pourrait "peut-être accepter de négocier". Vespa objecte que Poutine devrait au moins renoncer à deux régions (Kherson et Zaporijjia) occupées et annexées après les deux autres du Donbass, Donetsk et Louhansk. Berlusconi semble d'accord, mais ajoute qu'il ne faut pas discuter de l'appartenance de la Crimée à la Russie et qu'un nouveau référendum doit être organisé dans le Donbass sous la supervision de l'Occident. Il revient aussi sur le fameux ‘audio’ enregistré avec ses troupes, sur l'échange de vingt bouteilles de vodka et de lambrusco avec Poutine. Une version dont on ne trouve aucune trace dans les enregistrements publiés. Selon l'ancien premier ministre, un député lui aurait demandé : "Et vous vous êtes aussi fait des cadeaux avec Poutine ?". Il aurait répondu en plaisantant : "Oui, bien sûr, vingt bouteilles de vodka et vingt de lambrusco". Une blague, rien de plus. Mais dans les audios, nous n'entendons pas de questions. Dans ce livre, Berlusconi livre aussi un certain mécontentement sur la composition du gouvernement (en plus de Ronzulli, 'même le non au ministère de la Justice nous a déçus...'). Pour le secrétaire d'Azione, Carlo Calenda, "Berlusconi continue à faire de la propagande pour Poutine". Pour le démocrate Lorenzo Guerini, "soutenir l'Ukraine est la voie vers une paix juste". Dans la soirée, le ministre de la Défense Guido Crosetto a assuré : " Nous suivrons la ligne de l'alliance atlantique ".

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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