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13/10/2022

"La marche sur Rome commence par une rixe."

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Italie. Revue de presse.

L’ouverture de la 19e mandature aujourd’hui, avec la première réunion des chambres depuis l’élection du 25 novembre, et l’élection attendue aujourd’hui du président du Sénat, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs mettent en avant la nécessité que la coalition de droite se présente unie lors des votes alors que les tractations pour les ministères fait encore l’objet d’un bras-de-fer entre alliés : « Présidence des Chambres, un vote à haute tension » - Aujourd’hui le Sénat devra élire son président. L’entente aurait été trouvée tard dans la nuit mais le bras-de-fer sur les ministres va de l’avant (Corriere della Sera), « Divisés sur la ligne d’arrivée » - La réunion des partis de droite a été annulée, il n’y aurait que l’entente sur les présidents des Chambres : La Russa au Sénat et Molinari à la Chambre basse. Berlusconi insiste sur le ministère de la Justice et celui du Développement économique (La Repubblica), « Querelle entre Berlusconi et Meloni, la droite est enlisée » - Forza Italia ne cède pas sur la candidature de Ronzulli. Aujourd’hui débute la nouvelle mandature (La Stampa), « Chambres, l’accord est à portée de main » - La Russa donné favori pour le Sénat, la Chambre irait à la Ligue. L’affaire Ronzulli va de l’avant. Berlusconi fait son retour au Sénat après huit ans d’absence (Il Messaggero), « La marche sur Rome commence par une rixe » - Un accord aurait été trouvé de justesse (Fatto Quotidiano), « Berlusconi est de retour, la droite pas encore » - La réunion, les tensions, puis une demi-éclaircie mais les points de friction demeurent (Il Giornale). 

Sur Twitter, le hashtag #LaRussa, en référence au vote prévu aujourd’hui au Sénat pour élire son président, fait tendance. Le candidat de Fratelli d’Italia est donné favori.

COULISSES, Corriere del Sera, de M. Cremonesi et P. Di Caro, « Meloni demande maintenant un signal d’unité, la Ligue montre des signes d’ouverture mais les difficultés persistent avec Forza Italia » : « Fratelli d’Italia affirme que c’est Giorgia Meloni qui a voulu voir séparément Matteo Salvini puis Silvio Berlusconi. Les deux rendez-vous n’ont toutefois pas permis de trouver un accord et les négociations se poursuivent à un rythme soutenu. La leader a même tenté une ouverture prudente à ses alliés, proposant la nomination de deux vice-présidents du Conseil, Matteo Salvini et Antonio Tajani. Les difficultés viennent surtout de Forza Italia alors que la Ligue apparait plutôt satisfaite des discussions, malgré le choix de Giancarlo Giorgetti au Ministère de l’Economie et des Finances, plus subi que choisi par Salvini. Sur la présidence des Chambres en revanche, un accord semble avoir été trouvé : Ignazio La Russa au Sénat et probablement Riccardo Molinari au Parlement. Mais le doute persiste : l’ensemble de la coalition de droite votera-t-elle bien unie pour permettre à La Russa d’être élu au premier tour ? Fratelli d’Italia a de forts soupçons vis-à-vis des alliés. Meloni se veut claire lors des entretiens : ‘’si ma proposition ne vous convient pas alors on ne peut pas gouverner ensemble’’, les siens parlent en effet d’une offre ‘’très généreuse’’ allant au-delà du poids des deux partis alliés. Elle leur demande avant tout de ‘’tous voter pour La Russa afin de démontrer notre cohésion absolue’’.  Si les alliés jouent le jeu, elle pourra tenir ses promesses, autrement, tout accord sera remis en cause. Si, officiellement, Salvini comme Berlusconi ont dit oui à La Russa, en coulisses les choses sont plus complexes. Hier encore, Matteo Salvini a à nouveau proposé la candidature de Calderoli l’après-midi, alors qu’il s’était montré ouvert à la proposition de Meloni le matin et avant de revenir en arrière le soir-même, dans une note censée tranquilliser Fratelli d’Italia. En revanche, avec Berlusconi, le bras de fer est total sur la nomination de Licia Ronzulli à n’importe quel ministère, même modeste. Meloni ne veut pas entendre raison à ce sujet et Berlusconi le prend très mal, il a réuni hier soir ses fidèles les plus proches, dont Gianni Letta, pour exprimer son mécontentement : ‘’elle ne peut pas nous traiter ainsi, elle ne peut pas croire qu’elle va commander sur tout et sur tout le monde’’. Reste à voir jusqu’où portera cette demi-révolution. »

EDITORIAL, Il Messaggero, M. Ajello « Ces vétos croisés des alliés irréductibles » : « La composition du nouveau gouvernement sera bientôt trouvée – ou presque – et les citoyens pourront juger un exécutif qui est l’expression du choix électoral, contrairement à la tradition italienne de ces dernières années. Ce qui surprend, toutefois, est la tendance de la part des dirigeants alliés à ne pas accepter entièrement ou jusqu’au bout la primauté de la présidente de Fratelli d’Italia, comme s’il y avait une sorte de réserve qui les freinait. Or, si cette tendance devait ne pas se dissiper, elle pourrait créer une instabilité dans le prochain gouvernement et creuser davatage l’écart entre les institutions et la société. »

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi « La coalition de droite en pièces après seulement 18 jours » : « Après la terrible journée de mardi, où les divergences au sein de la droite ont été constatées de manière évidente, la tempête va de l’avant. On assiste au refus de la part de Berlusconi et de Salvini de reconnaitre Meloni comme la vraie gagnante des élections et donc de la considérer comme la leader de la coalition de droite. A moins d’une entente trouvée à la dernière minute, le vote au Sénat pourrait ne pas parvenir à désigner un président, La Russa et Calderoli n’ayant pas suffisamment de voix à disposition pour être élus, si les vétos croisés devaient persister. Par ailleurs, à la Chambre, Salvini n’a pas encore indiqué le nom à présenter. A dix-huit jours du résultat du 25 septembre, l’alliance gagnante de Meloni, Salvini et Berlusconi est en miettes, et cela est le seul aspect qui soit sûr. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ginori et S. Mattera, « Dîner entre ‘’amis’’ à l’Elysée, Macron sonde Draghi pour un futur poste à l’OTAN » : « Mario Draghi s’envole vers Paris au moment où le nouveau Parlement doit voir le jour, répondant ainsi à l’invitation d’Emmanuel Macron. ‘’Ils sont amis’’ affirment les proches du Président du Conseil sortant. A la veille de la rencontre, aucun agenda officiel n’est communiqué ni par le Palais Chigi ni par l’Elysée et nous n’en saurons probablement pas plus à l’issue du dîner. Ce pourrait en tous cas être l’occasion d’évoquer l’avenir, l’Italie après Draghi, la relation que Macron tentera de tisser avec Giorgia Meloni et ce que Mario Draghi fera après. A Paris, beaucoup considèrent l’ancien banquier comme une importante ressource pour d’éventuelles fonctions internationales, alors que le prochain secrétaire général de l’OTAN sera nommé en juin et qu’un peu plus tard ce serait tour des prochains représentants européens. Le Président du Conseil sortant continue à ne manifester aucun intérêt particulier pour ces candidatures. Il est probable que les deux dirigeants évoquent aussi la question du gaz, en vue du Conseil européen prévu la semaine prochaine, en particulier du plafonnement du prix du gaz et de nouveaux fonds européens pour faire face à cette crise. Les intérêts de la France et de l’Italie sur ces deux points ne sont pas vraiment convergents : Paris souhaite un prix-plafond mais sur le ‘’modèle ibérique’’, qui ne convient pas à l’Italie, et Macron a proposé un nouveau Recovery pour investir dans le secteur énergétique alors que Draghi veut un fonds sur le modèle Sure. Ces derniers mois, les deux hommes ont travaillé main dans la main et le feront jusqu’au bout, mais Macron a déjà commencé à se préparer à la période incertaine qui suivra et qui le porte à un inévitable rapprochement avec Scholz. D’où l’accord de solidarité énergétique pour cet hiver entre Paris et Berlin. De prime abord, les relations entre Giorgia Meloni et l’Elysée se sont tout de suite confirmées comme compliquées. Le Président de la République italienne sera le garant des relations entre les deux pays dans l’attente de comprendre quelle posture adoptera Meloni. C’est l’ancienne conseillère diplomatique de la Présidence de la République italienne, Emmanuela D’Alessandro, qui a été nommée nouvelle ambassadrice à Paris. La visite en Italie de Macron coïncidera peut-être avec le passage de relais à la Présidence du Conseil, c’est la raison pour laquelle une rencontre romaine a été déconseillée, l’Elysée ne voulant pas interférer avec le calendrier politique national. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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