26/09/2022
"Meloni s’empare de l’Italie."
Italie. Revue de presse.
La victoire de la coalition de droite aux élections législatives de dimanche domine les Unes des quotidiens italiens. Les observateurs mettent en relief une victoire claire avec une majorité solide de l’alliance dirigée par Giorgia Meloni ainsi qu’un taux d’abstention record à 46% : « Giorgia Meloni a gagné » - Fratelli d’Italia obtient 25% des voix et devient le premier parti. La coalition de droite a la majorité au Parlement. Le PD descend sous la barre des 20%, la Ligue s’écroule, la remontée du M5S ; les centristes Calenda-Renzi n’atteignent pas les 10% des voix (Corriere della Sera), « Meloni s’empare de l’Italie » - Fdi fait le plein, abstention record, seuls 64% des inscrits est allé voter. Le M5S devient le troisième parti en réalisant l’exploit au Sud (La Repubblica), « L’Italie penche à droite » - Fdi, avec Meloni, est le premier parti, et s’assure une hypothèque sur le Palais Chigi. La Ligue s’écroule même au Nord (La Stampa), « La majorité va à la coalition de droite » (Sole 24 Ore),« Meloni en route pour le Palais Chigi » (Il Messaggero), « L’Italie vire à droite » - La révolution dans les urnes (Il Giornale), « Meloni gagne toute seule, Conte remonte sur Letta » (Fatto Quotidiano).
"L’Italie penche à droite."
"Meloni s’empare de l’Italie."
Les JT couvrent essentiellement les résultats des élections législatives italiennes avec le dépouillement des différents collèges électoraux et les commentaires des principaux dirigeants politiques, les manifestations en Iran après la mort de la jeune Haris Najafi, visage symbole de la révolte, et la mobilisation des réservistes russes.
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, “Le succès net et l’énigme des alliés” : “Ce virage à droite de l’Italie marque la fin d’un monde, peut-être même de plusieurs. La crise de la gauche est confirmée et si le score du Parti démocrate, inférieur à 20%, se confirmait, ce n’est pas seulement son secrétaire mais l’avenir du parti qui serait remise en cause. Le populisme des 5 Etoiles, en chute depuis 2018, est tout de même parvenu à se transformer en ‘’Ligue du Sud’’. Le troisième pôle de Renzi et Calenda n’atteint pas son objectif des 10%. C’est cet ancien monde que les élections d’hier ont mis sur le banc de touche : un monde miné par les rivalités et le narcissisme. Le nouveau monde dépend des équilibres au sein de la droite. La coalition guidée par Silvio Berlusconi des décennies durant a un nouveau leadership. C’est une « droite-centre » (par opposition au « centro-destra » qui qualifie la coalition généralement, ndlr) qui se profile aujourd’hui et Giorgia Meloni semble la candidate naturelle pour succéder à Draghi. Plus tard, il nous faudra analyser la volatilité de l’électorat italien, alors que Fratelli d’Italia ne remportait que 4,3% des voix en 2018, et que la Ligue tombe désormais sous les 10%. Forza Italia s’est avérée déterminante pour la coalition. L’abstention est montée d’un cran supplémentaire et a dépassé les prévisions, parfois de plus 10% par rapport à celles-ci dans le Sud. C’est en partie en lien avec une campagne pour le moins déroutante et médiocre. Pour ce qui est des sièges, grâce aux erreurs de la gauche et le système électoral controversé voulu par Matteo Renzi, la victoire est indiscutable. Mais de nouveaux leadership, alliances et mises à l’écart peuvent encore se profiler. Sur le plan international et en particulier européen, la question de l’impact de ces résultats est encore bien présente. Le passage de relais entre Mario Draghi et Giorgia Meloni se fera en novembre et il aura un coût pour l’image du pays à l’international. Pour certaines chancelleries étrangères, c’est un véritable traumatisme. On craint un effet domino sur les alliances entre pays européens. Tout dépendra des rapports de force internes à la coalition. Il faudra environ deux mois pour qu’un gouvernement soit formé mais le choix sur les présidences au Parlement seront déjà un bon indice sur la suite. La transition aura une importance toute particulière, il s’agira de démentir la défiance en garantissant une forme de continuité sur les politiques économique et étrangère de l’Italie. On peut espérer un sursaut de responsabilité après des semaines de démagogie féroce et d’attaques instrumentalisées contre le gouvernement d’unité nationale. On peut également attendre un examen de conscience de la part des perdants et un esprit de collaboration de l’opposition pour le bien d’une Italie qui manque cruellement d’unité. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le poids qu’aura la politique étrangère [sur le nouveau gouvernement] » : « L’Italie s’est réveillée ce matin avec un paysage politique tout à fait nouveau, en quelques heures et comme jamais auparavant depuis dix ans. Nous ne savons pas encore si le destin de l’Italie en Europe a changé. C’est pourtant la question la plus importante. En effet, à partir d'aujourd'hui, le destin de tous les protagonistes et acteurs secondaires de ce passage historique change : pour la première fois, un parti qui ne se reconnaissait pas, il y a plus de soixante-dix ans, comme faisant partie du pacte constituant la République, remporte une majorité relative de voix et de sièges au Parlement. C’est donc une page blanche qui devra être écrite rapidement car la récession plane sur nous et la crise internationale nous menace de près. C’est Giorgia Meloni qui a remporté ces élections et pas sa coalition fissurée par les élections, dont les perdants s’appellent Berlusconi et Salvini. Elle est donc attendue à une preuve de maturité, pour comprendre si certaines postures (le vote en soutien d’Orban, ou la boutade sur ‘’la fête est finie’’ pour l’Europe, par exemple) étaient une ruse électorale pour prendre des voix à la Ligue et Italexit, ou pas. Si en revanche il s’agissait de la prémisse d’un programme hyper-populiste, il faut alors s’inquiéter sérieusement. A l’instar de la Pologne, l’Italie de Fratelli d’Italia se présente comme amie des Etats-Unis mais aussi avec une attitude bien froide à l’égard de l’Union. Toutefois, l’Italie n’est pas la Pologne : c’est un pays fondateur de l’UE et il est inutile d’en rappeler la différence historique et le poids économique. Sur l’Ukraine et la Russie, Meloni semble du même avis que Draghi, mais sur l’UE il y a une différence évidente. Draghi n’a pas hésité à rappeler que nos relations importantes ne sont pas celles avec Orban mais avec Macron et Scholz. Les ambiguïtés de la droite vis-à-vis de la politique étrangère sont évidentes. Pour une Meloni pro-atlantiste, il y a un Salvini avec ses T-shirt pro-Poutine et un Berlusconi aux relations dangereuses. Le chemin de Giorgia sera long et difficile. Elle devra sauvegarder le crédit dont disposait l’Italie de Draghi et pour cela les slogans ne sont pas suffisants. »
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Tous les compromis qu’attendent Meloni » : « On a assisté à la victoire de la coalition de droite marquée toutefois par une défaite au centre. Les élections ont le goût amer du déclin pour Salvini. Meloni arrive première mais devra maintenant donner un équilibre à la coalition. Elle devra gérer les défaites de ses alliés afin de garder unie la majorité, ce qui est une condition préalable pour se présenter devant Mattarella. Il y a aussi un espace qu’il faudra gérer, celui qui a vu l’amoindrissement du monde modéré qui n’appartient pas uniquement à Forza Italia , mais aussi à la Ligue et de la bourgeoisie productive du Nord. La voie modérée s’est amoindrie également au Sud. Il faut alors quelqu’un qui sache incarner ce rôle modéré. Puis, au vu du contexte international, avec la crise russo-ukrainienne et celle des prix énergétiques, ce serait un pari risqué que de présenter aux Italiens de nouveaux bras-de-fer, multipliant ainsi les craintes au lieu de rassurer. Il y a donc un nouvel habit pour Meloni qui est différent par rapport à celui des meetings. Il y a aussi la nécessité d’adopter une communication différente, qui soit plus institutionnelle et réfléchie. Un nouveau script pour dialoguer à la fois avec les citoyens et les acteurs internationaux. Puis former un nouvel exécutif sachant récompenser ses alliés sans alimenter leur frustration. Car Berlusconi et Salvini demanderont un prix élevé à Meloni pour soutenir son probable gouvernement. »
EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi « Une victoire historique aux milles inconnues » : « Même si elle était annoncée, la victoire de Giorgia Meloni et de Fratelli d’Italia demeure en soi une nouveauté absolue pour l’histoire républicaine de l’Italie. Certes, les Italiens n’ont pas voté Fdi par nostalgie du fascisme. Le chemin pour le Palais Chigi semble déjà tracé pour Meloni mais il n’est pas pour autant acquis. Tout dépendra d’une série de facteurs qui doivent aujourd’hui se préciser et se renforcer. Plus que la Constitution et le présidentialisme évoqués au milieu des polémiques de la campagne électorale, les premiers obstacles que Meloni, une fois au gouvernement, devra surmonter seront les réactions des institutions de Bruxelles et des marchés financiers internationaux, ainsi qu'une situation sociale qui pourrait devenir explosive. En tout cas, tout recommence maintenant, dans le nouveau parlement composé de 600 membres et avec la majorité populiste-souverainiste (hélas) élue. Celui qui a le plus de fils tissera la toile. »
EDITORIAL, Libero, A. Sallusti, « Nous sommes libres ! A présent c’est son tour » : « Après 14 ans d’attente, la droite revient aux affaires et à la majorité au parlement. L’objectif principal était d’empêcher la gauche de revenir au pouvoir et c’est chose faite. Le PD va perdre son énième secrétaire, Conte relance les cinq étoiles en promettant des revenus gratuits et Calenda et Renzi ne s’effondrent pas. Il est possible qu’ils disent aujourd’hui que la droite n’a pas gagné et qu’une autre majorité est possible. Nous savons en effet en Italie qu’il n’est pas certain que celui qui a gagné finisse par gouverner. Meloni devra recevoir de Mattarella le mandat de former le gouvernement. Mais avec qui et quel programme, ce sera son affaire à elle et celle de ses alliés. Aujourd’hui l’Italie change : pas de majorité bancale en perpétuel conflit en son sein comme ces dernières années, ou des gouvernements techniques. On revient donc au B.A-BA de la politique : celui qui gagne les élections gouverne, celui qui perd est dans l’opposition. Les journalistes et intellectuels qui ont dit pendant des semaines que la droite ne pouvait et ne devait pas gouverner, car dangereuse et incapable de la faire, devront se faire une raison ».
EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini, « Gagner pour durer” : “Les sondages l’avaient annoncé et maintenant c’est concret. Les gagnants de la coalition savent toutefois que la tâche qui les attend ne sera pas facile. Face aux chiffres de l’économie et à la situation internationale, n’importe qui tremblerait. A l’intérieur de l’Italie et à l’extérieur, beaucoup vont faire le pari que cette majorité ne durera pas, la durée de cette majorité va beaucoup dépendre de la cohérence de ses engagements. Par exemple, la partie centriste et modérée de la coalition de droite, si elle recueille le moins de voix, pèsera davantage (sur les relations internationales, institutionnelles et les sujets économiques). On peut dire ce que l’on veut, mais cette question est essentielle aux yeux de l’OTAN et de Bruxelles. Les sièges de Forza Italia sont aussi essentiels pour former un gouvernement et pour le faire durer. Meloni devra donc réfléchir non pas comme cheffe d’un parti, mais d’une coalition. Berlusconi a réussi à se rapprocher de ses alliés avec patience, mais n’a rompu que face à la trahison manifeste (celle de Fini). La nouvelle locataire de Chigi devra savoir que celui qui a une histoire de droite ne pardonne rien et que la loyauté et la solidarité ne se trouve qu’à l’intérieur de la coalition, pas à l’extérieur. D’autant que ce vote divise le pays en deux : la droite gagne car elle a su être unie, la gauche perd car est partie en ordre dispersé. Mais si on fait la somme du PD, M5S et Troisième pôle, les deux grands bassins de voix (droite et gauche) s’équilibrent. La droite gagne grâce à ses mérites, mais aussi grâce aux défauts des autres. IL y a aussi eu un passage du « centro-destra » au « destra-centro » : un espace au centre semble désormais plus que pertinent. »
EDITORIAL, Il Messaggero, P. Palombeni « Le crépuscule de la 2e République » : « Quand on regarde les résultats, les analyses possibles sont nombreuses selon le point de vue adopté. Une chose est pourtant claire, c’est-à-dire le crépuscule du contexte politique appelé « 2e République » : nous avons assisté à la fin du bipolarisme modérés-progressistes et on assiste à une situation où les fractures traditionnelles présentes dans notre politique resurgissent, celles entre réformistes et maximalistes, présentes à gauche comme à droite. La question principale, et qui aura des retombées importante, est la suivante : cela se traduira-t-il en instabilité ou bien en de nouvelles formes de stabilité ? La victoire de la droite est plutôt claire mais Meloni devra beaucoup travailler pour stabiliser sa coalition. »
EDITORIAL, Domani, C. Maltese « On doit regretter l’Italie de Mario Draghi » : « Giorgia Meloni a déjà dit qu’elle fera entendre sa voix en Europe et que ‘’la fête est finie’’. Avec toutes les crises qui traversent l’Italie et l’Europe, la dirigeante de Fratelli d’Italia croit pouvoir hausser le ton. En réalité, elle aura beaucoup de difficulté à gouverner. L’école part en morceaux, le pays n’a pas une stratégie pour lutter contre la crise climatique, l’immigration est un problème complexe que la droite pense pouvoir gérer en imposant les blocus navals. Imaginez-vous ce que pourra faire Meloni sur le gaz avec les gouvernements européens. Un dirigeant qui a décidé de ne pas retirer la flamme de son symbole et qui a du mal à empêcher ses militants à faire le salut romain, n’a aucune crédibilité s’il veut pouvoir compter sur les Européens. L’Italie risque de se placer sur le même niveau répressif et dangereux de la Hongrie et de la Pologne. Ce sera un octobre froid et sombre. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Basso, « La ligne européenne : ’’nous travaillerons ensemble’’ » : « Le Premier ministre polonais a été le premier à féliciter Giorgia Meloni sur Twitter. Les souverainistes et les populistes d’Europe exultent. La Hongrie a félicité les trois leaders de la coalition de droite : ‘’en ces temps difficiles, nous avons plus que jamais besoin d’amis qui partagent une vision et une approche communes sur les défis de l’Europe. Longue vie à l’amitié italo-hongroise’’. Même enthousiasme pour le Rassemblement National : pour Jordan Bardella, ‘’les Italiens ont donné une leçon d’humilité à l’UE’’. Erix Zemmour se félicite lui aussi, de même que la député allemande et vice-leader d’Afd Beatrix Von Storch, alors que la co-présidente du groupe de gauche Manon Aubry lance l’alerte sur le néofascisme aux portes du pouvoir. Les élections italiennes ont été suivies avec une grande attention depuis Bruxelles, dans les chancelleries européennes et outre-Atlantique. Les médias de tous les pays européens ont suivi en direct et titré sur les résultats. Ce qui est en train de se produire en Italie aura un impact sur les marchés qui craignent l’instabilité et sur l’Europe où notre voix pèse au Conseil européen, de même que les alliances que nous pouvons nouer. Mario Darghi l’avait bien montré, redonnant à Rome un rôle central au sein de l’UE et permettant à l’Italie de rejoindre la France et l’Allemagne dans la salle de contrôle. Tout le monde en Europe tente de comprendre ce qu’il se passera maintenant. Mais la Commission européenne est habituée à négocier avec des gouvernements de tous bords. ‘’Quel qu’il soit, si un gouvernement démocratique veut travailler avec nous, nous travailleront ensemble’’ a déclaré jeudi la présidente Ursula von der Leyen. La République Tchèque, qui a la présidence tournante de l’UE, est du côté du groupe des conservateurs Ecr. La campagne électorale italienne est devenue européenne : en témoignent la visite de Letta à Scholz en Allemagne, celle du président du PPE Manfred Weber à Rome, ou celle de Stéphane Séjournée de Renew Europe, très proche d’Emmanuel Macron, qui a participé au dernier meeting d’Azione-Italia Viva. Ces derniers jours il y a aussi eu des dérapages des institutions européennes. Le vice-président de la Commission et socialiste Frans Timmermans a déclaré que l’agenda social et moral de la droite italienne ‘’faisait peur’’. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Les amis, les proches et la famille : le Grand Conseil de Giorgia se prépare pour la Présidence du Conseil » : « Quelques amis de toujours, de la famille, et des collaborateurs de longue date : le grand conseil de Giorgia Meloni se prépare à la prise de pouvoir. Si son accession à la Présidence du Conseil se confirme, elle voudra s’entourer de ce –pas si petit- comité. Deux hommes ont marqué le parcours de la leader. Le premier est Giovanbattista Fazzolari, sénateur, qui a fait partie du Front de la Jeunesse puis de l’Alleanza Nazionale. Il avait été nommé chef du secrétariat technique au ministère de la Jeunesse par Giorgia Meloni lorsqu’elle était ministre. Il devient ensuite con conseiller juridique et écrit ses discours. Il pourrait aujourd’hui devenir son bras droit et être nommé sous-secrétaire à la Présidence du Conseil, un rôle à la fois technique et opérationnel, très difficile surtout lorsqu’on n’a jamais mis les pieds en Conseil des ministres. Le deuxième est plus connu : Ignazio La Russa, ancien ministre de la Défense et co-fondateur de Fratelli d’Italia. S’ils ont parfois des désaccords, il est le conseiller qui accompagne Meloni lors de toutes les occasions importantes et avec lequel elle met au point sa stratégie. Il est lui aussi en lice pour un poste de sous-secrétaire à la Présidence du Conseil. Le troisième homme à pouvoir aspirer à un poste-clé au Palais Chigi est Guido Crosetto qui forme un bon duo avec la leader et qui lui est resté fidèle même lorsque Fratelli d’Italia n’était composé que d’anciens membres d’Alleanza Nazionale. Il pourrait récupérer le portefeuille de la Défense, si ses actuelles fonctions le lui permettent dans le domaine de l’industrie de l’armement. Autrement, il pourrait lui aussi occuper un des postes de sous-secrétaires à la Présidence. Mais la famille a un rôle décisif pour Giorgia Meloni, qui écoute beaucoup les conseils de sa sœur Arianna ainsi que ceux de son beau-frère, Francesco Lollobrigida. Il pourrait être envoyé à la tête de la région Latium. Raffaele Fitto a également un poids important, fidèle de l’époque où FdI ne faisait pas 5% et qui gère aujourd’hui les relations délicates de Meloni avec l’Europe où la droite fait peur. Il sera ministre, c’est sûr, mais probablement pas des Affaires étrangères. Peut-être du Sud ou alors aux Affaires européennes. Un autre fidèle de longue date est Giovanni Donzelli qui devrait pour sa part rester proche de la direction du parti. Fabio Rampelli est un cas à part, c’est lui qui a créé la ‘’marque Meloni’’, il a été le metteur en scène de son ascension à la tête de Alleanza Nazionale, mais dernièrement quelque chose ne va plus même s’il a toujours défendu ‘’Giorgia’’. Tremonti enfin, ancien ministre de l’Economie, est un peu trop encombrant, malgré un lien ancien et solide avec Meloni. Peut-être qu’en forçant un peu les choses, elle arrivera tout de même à lui offrir un rôle. »
Les sœurs Ariana et Giorgia
ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « La renaissance péroniste de Conte qui lance une OPA à gauche » : « Il ne doit pas être facile de vivre toutes les vies que Giuseppe Conte a vécues en seulement quatre ans. L'inconnu à la merci des M5 et de la Ligue, le Président du Conseil qui a berné Salvini, " le point de référence fort des progressistes italiens ", le naufrage de Draghi, le leader qui défie le Pd sur sa gauche, qui affronte Massimo D'Alema et recueille des voix parmi les périphéries de l'Italie. Il construit ainsi avec les fragilités du pays une histoire sentimentale qui va maintenant lui servir à se lancer à la conquête du cœur du centre-gauche. Les procès en politique sont souvent hâtifs et vicieux. Il s'agissait d'une campagne mise en place selon une formule simple : se lancer directement sur les réseaux sociaux pour parler aux plus jeunes, faire quelques meetings publics ciblées et les remplir, éviter le salon de l'establishment économique et politique de Cernobbio (il était le seul dirigeant en visioconférence et la salle l'a accueilli avec la plus grande défiance). Puis, dans la dernière partie, au retour des vacances des Italiens, beaucoup, beaucoup de télévision. Conte a abandonné la prudence institutionnelle, l'aplomb qui lui servait d'armure lorsqu'il était premier ministre et qui l'écrasait comme chef de parti. En politique, ce qui compte est le nombre d’ennemis que tu parviens à abattre. ‘’D'abord je me suis débarrassé de Salvini, puis de Davide Casaleggio du M5S, puis de Luigi Di Maio. Qu'est-ce que je dois prouver encore ? Enrico Letta a reçu le parti dans les mains sans qu'il ne fasse rien". Maintenant, Conte n'a plus que Grillo à liquider. Mais le comédien est resté une ombre lointaine, un oracle fatigué qui a été réduit au silence dès qu'il est passé de père-fondateur et démiurge à consultant contractuel, à peine plus qu'un sous-locataire. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de D. Del Porto, « Seulement six électeurs sur dix ont voté : c’est le taux de participation le plus bas jamais enregistré » : « La participation est en baisse partout en Italie, atteignant les niveaux les plus bas de l’histoire des élections législatives de l’histoire de notre République en Italie. Dans le Mezzogiorno, elle s’est littéralement effondrée. Le chiffre national est de 63,9% de participation, environ 9 point de moins qu’en 2018. Mais en Calabre, à peine plus de 50% des électeurs ont voté, soit 7 points de moins qu’en 2018. C’est en Sardaigne et en Campanie que la chute du taux de participation est le plus impressionnant : 16% de moins. Le mauvais temps et l’alerte météo qui se sont abattus sur le territoire ont joué au moins en partie sur ce phénomène. Même en Vénétie, où la participation a tout de même dépassé les 70%, on enregistre un recul de 9 points. Gaetano Manfredi, le maire de Naples, une des villes où la campagne électorale s’était enflammée ces derniers jours avec la présence de presque tous les leaders des partis en lice avait alerté sur le phénomène : ‘’D’après les données historiques, le pourcentage de votants ne cessent de reculer’’. ‘’Cet éloignement des citoyens montre que la politique n’est pas en mesure de mobiliser le sentiment de citoyenneté mais surtout de donner de l’espoir et d’améliorer la vie quotidienne’’ analyse-t-il. Il n’a pas tort : à 19h Naples était la ville qui enregistrait la plus faible participation et à 23 heures à la fermeture des bureaux de vote, moins de 50% des inscrits s’étaient rendus aux urnes. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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