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12/09/2022

""L’UE est inquiète ? Je défendrai les intérêts des Italiens." affirme Giorgia Meloni."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l’avancée de l’armée ukrainienne dans la région de Kharkiv, poussant l'armée russe à « un retrait précipité », soulignant le « succès « de la stratégie militaire de Kiev pouvant fragiliser Poutine. Les inquiétudes sur la sécurité autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia ainsi que l'entretien téléphonique entre les présidents E. Macron et V. Poutine sont eux-aussi mentionnés : « La nouvelle avancée de Kiev » - Moscou tente de résister et attaque les centrales électriques. Macron appelle Poutine afin que les frappes autour de Zaporijjia cessent (Corriere della Sera), « Les Ukrainiens aux portes de la Russie » - La contre-offensive de Kiev arrive aux frontières de la région de Karkiv. Le parti de la guerre au Kremlin se fissure (La Repubblica), « Les Ukrainiens arrivent aux portes de la Russie. Macron appelle Poutine » - Paris fait pression pour favoriser les négociations   (La Stampa). Le débat politique autour des mesures pour contrer la hausse des prix énergétiques dans le cadre de la dernière ligne droite de la campagne électorale est également cité en Une. « Les aides économiques extraordinaires ne seront décidées qu'après les élections » - Le Palais Chigi fait savoir qu'il n'y aura pas d'autres mesures, les suivantes relevant désormais du prochain exécutif (Il Messaggero)  «  Energie et ménages, c'est la course pour faire des économies » (Sole 24 Ore), « Conte annonce : nous ne voterons pas pour l'envoi d'autres armes à Kiev, nous sommes en récession» -  (Fatto Quotidiano), «   Berlusconi annonce ses recettes économiques  »  - Les familles sont déjà en difficulté, les amendes automatiques sont une folie (Il Giornale).

INTERVIEW, La Stampa, de Guido Crosetto, cofondateur de Fratelli d’Italia, “Le pays risque de devenir Gotham City ; l'opposition doit nous aider, mais pas le manque de civisme", par Antonio Bravetti : « Meloni n’a jamais parlé d’un gouvernement de large entente. La droite a la possibilité de gouverner pendant cinq ans, il serait stupide de la gâcher. Le gouvernement sera composé des meilleurs talents de la droite italienne, des conservateurs. Il y aura aussi des moments où ce gouvernement devra appeler l'opposition au sens des responsabilités institutionnelles pour faire face aux situations dramatiques que le pays connaîtra à l'automne. Tout le monde devra apporter son aide, jeter de l'eau sur le feu. C'est une chose complètement différente d’un "gouvernement multicolore et de large entente". Nous sommes dans un moment de crise où nous risquons de voir des pans entiers de l'économie mourir. Ajoutez à cela l'inflation qui a dramatiquement appauvri les familles italiennes. Ensuite, il y a l'impact de ce qu'ils nous disent d'économiser sur l'électricité et le gaz. La somme de toutes ces choses me fait penser que si la politique est irresponsable, nous nous retrouverons dans un scénario de guerre civile. Ce sera Gotham City. Et une personne ne particulier, Giuseppe Conte, attise le feu avec son comportement dans cette campagne électorale, qui est inadmissible. Il le fait pour jouer sur ce ressentiment collectif qui grandit. Donc il fait du mal au pays. Je pense que Fratelli d'Italia peut atteindre les 30%. J'espère que les alliés de Forza Italia et de la Ligue maintiendront tous deux des pourcentages significatifs parce qu'ils font partie de la coalition et qu'ils apportent une approche différente. Ce sont des partis représentent certaines revendications. Parmi les adversaires, le plus intelligent me semble être Renzi, qui pour la première fois de sa vie parle très peu. Enrico Letta est un homme de gouvernement, issu des institutions, plus un ambassadeur qu’un guerrier. Je crois au semi-présidentialisme, une réforme qui prendra du temps, et je ne comprends pas les craintes car en France cela a fait gagner Macron et avec un système comme le nôtre Le Pen gouvernerait pendant des années. Le fascisme est mort il y a des décennies et Mussolini n'est plus. Meloni a une approche démocratique. Elle se bat pour sauver la centralité du Parlement, au milieu de personnes qui l'ont humilié pendant des années. »

ENTRETIEN, Giorno-Carlino-Nazione, de Lorenzo Guérini (Parti démocrate), ministre de la défense : « Il faut maintenir les sanctions. La droite ne doit pas renier l’alliance euro-atlantique » : « Ce sera une folie de revenir sur les sanctions. D’abord il faut voir qu’en réalité elles fonctionnent, et on le constate ne serait-ce que par la réaction de Poutine, elles sont un moyen pour faire pression sur la Russie afin qu’elle mette fin à une agression injustifiée et dont on voit l’échec d’un point de vue stratégique. Enfin revenir sur les sanctions remettrait en cause l’unité de la communauté internationale en soutien à l’Ukraine. [Avec l’objectif de 2% du PIB en matière de défense], nous avons mis fin à des années où nos moyens militaires étaient en diminution, et désormais nous allons pouvoir moderniser nos armées, afin de pouvoir renforcer notre souveraineté technologique, préserver nos engagements internationaux à partir de nos alliés historiques. Les paroles de Salvini et Berlusconi sur la Russie sont inquiétantes, Meloni devrait dire plus clairement sa position, nous l’attendons patiemment. La seule alternative à une droite qui nous éloignera de l’Europe reste le PD. » 

EDITORIAL, La Repubblica, d’E. Mauro, «Le silence de Salvini” : “Peut-on parvenir ensemble au gouvernement tout en étant divisé sur la question la plus significative du moment, à savoir la position quant à la guerre d’invasion russe en Ukraine, la réponse de l’UE à Moscou et le soutien de l’Italie à la résistance de Kiev ? C’est à peine croyable mais c’est bien ce à quoi se prépare la droite, comme si le pouvoir fraichement conquis allait permettre de recoller les morceaux d’une politique étrangère que la campagne ne parvient pas à maintenir, éparpillée et incohérente. On comprend l’attention portée par les partenaires internationaux à notre pays. L’Italie redevient une zone de frontière alors que la division entre l’Est et l’Ouest du continent émerge à nouveau.  Elle redevient une zone disputée par les deux camps, politiquement poreuse, stratégiquement ambiguë, culturellement confuse.  Je m’étonne que l’opinion publique n’exige pas davantage de clarté des leaders politiques. On discute des conséquences du conflit en Ukraine mais on ne se demande pas comment il est en train de changer notre identité, dans l’ombre, sans que le pays en ait conscience.  Avons-nous encore des valeurs de référence que nous voyons être menacées et jusqu’où est-on prêt à aller pour les défendre. L’Italie risque de faire la première l’expérience de l’extrémisme de droite traduit au gouvernement. Le leader de la Ligue Matteo Salvini a de plus en plus le rôle de relai occidental des intérêts de Poutine et il est important de rappeler l’enthousiasme léghiste pour le président russe affiché par le passé. De plus, un enregistrement daté de 2018 montre la pointe de l’iceberg entre politique et affaires avec une négociation pour la vente de 6 millions de tonnes de pétrole russe prévoyant un pot de vin de 4% à la Ligue dans le but de financer la campagne des européennes. Mais ce n’est là que la moitié d’un scandale que Salvini n’a jamais éprouvé la nécessité de clarifier. En échange de financements issus du pétrole russes, la Ligue, au gouvernement, met à disposition des pans significatifs de la politique étrangère italienne. Dans le fameux enregistrement, on entend Gianluca Savoiani, léghiste et président de l’association Lombardie-Russie affirmer que ‘’nous sommes réellement en train de changer la situation en Europe et il est impossible de nous arrêter’’ il parle de ‘’New deal’’ et d’un ‘’nouvel avenir pour nous’’. Un pourcentage de bénéfices pétroliers sous la table en échange de la servitude italienne en matière de politique étrangère. C’est le moment pour Salvini de faire la lumière sur tout cela, de débarrasser ses propres propos sur la Russie et sur les sanctions de tous soupçons de subordination à un lien avec Moscou et démontrer sa pleine liberté. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. Pagni et S. Mattera, « Le gouvernement relance les forages en mer ; des mesures incitatives pour les entreprises du secteur afin d’extraire plus de gaz » : « A quelques jours des élections, le gouvernement Draghi présente un nouveau projet pour relancer les extractions de gaz naturel et inverser la tendance d’une production nationale en baisse depuis 20 ans. L’idée est d’encourager les forages de l’Adriatique au canal de Sicile, où se trouve au moins la moitié des ressources avérées d’hydrocarbures italiens, environ 112 milliards de mètres cube selon Assorisorse. C’est le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, qui est en charge de ces mesures incitatives, lui qui a toujours plaidé pour la reprise de la production nationale de gaz. S’il s’était alors retrouvé confronté au Mouvement 5 Etoiles et aux communautés locales, il a aujourd’hui le soutien de ceux qui, de Matteo Renzi à Giorgia Meloni, pensent qu’il est urgent d’agir. Le gouvernement a un double objectif : doubler la production annuelle pour parvenir à 7-8 milliards de mètres cube par an d’ici la fin de l’année prochaine. Cela représente 5% de la consommation annuelle des Italiens. L’autre objectif est de destiner cette production supplémentaire aux PMI les plus énergivores et ce avec des tarifs préférentiels. Le gestionnaire des services énergétiques (GSE) avait déjà lancé un appel d’offre aux opérateurs du secteur pour fournir aux entreprises du gaz à des prix administrés. Aucun opérateur ne s’étant présenté, l’appel d’offre sera sûrement prolongé et le gouvernement compte justement sur les mesures incitatives, probablement sous forme d’abattements fiscaux, pour le rendre plus attractif. Il s’agit surtout de réactiver ou d’intensifier rapidement l’exploitation de gisements déjà identifiés (possible en 6 à 8 mois) plutôt que de lancer de nouvelles explorations qui requièrent 2 à 3 ans. Les extractions dans l’Adriatique ne seront pas autorisées pour le moment confirme le ministre Cingolani. La zone est riche de ressources mais des experts mettent en avant le risque pour les côtes de la Vénétie alors que Giorgia Meloni appelle à les extraire ‘’avant que ne le fasse la Croatie’’. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Pour payer les factures, un bonus plus important. Le vote de la Chambre est incertain » : « L'attente est grande pour le double vote de jeudi à la Chambre. La première sur le décret Aiuti-bis avec l'amendement contesté des Cinq Etoiles sur le transfert des crédits du Superbonus. La seconde concerne le rapport sur les finances publiques que le gouvernement a envoyé au Parlement pour obtenir l'autorisation d'utiliser les 6,2 milliards supplémentaires accumulés en juillet et août pour servir de "trésorerie" afin de financer les interventions contre les factures élevées. La facture énergétique déborde maintenant dans la campagne électorale et est devenue le thème principal.. Même la dirigeante de Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, se dit convaincue qu'"un plafonnement européen des prix du gaz est certainement la mesure la plus utile". C'est l'approche que le gouvernement italien a toujours eue. Nous attendons maintenant la proposition de la Commission européenne, qui pourrait également arriver cette semaine ou glisser jusqu'en octobre. Si l'écheveau du Superbonus venait à se défaire, le décret Aiuti-bis pourrait être converti et ouvrir la voie au troisième paquet d'aide d'une valeur, selon les sources, de plus de 13,5 milliards. Le Conseil des ministres pourrait se tenir le vendredi 16 septembre sur le sujet, à condition que la Chambre et le Sénat donnent leur feu vert. Des sources indiquent que le seuil de l'Isee pourrait être porté à 15 000 euros (contre 12 000 actuellement) afin d’obtenir le bonus sur les factures. Carlo Calenda, leader d'Azione, épouse la ligne du palais Chigi car décider de puiser davantage dans les comptes publics reviendrait alors à "gouverner sur des décombres". Alors que Matteo Salvini appelle "l'Europe à protéger les épargnants et les travailleurs si les sanctions contre la Russie devaient durer des mois". »

PREMIER PLAN, La Stampa, «Macron rouvre le canal avec Poutine : "Éviter un cauchemar nucléaire". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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