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09/09/2022

"Impôts et souverainismes, c’est ainsi que Meloni lance l’attaque finale."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la disparition de la reine d’Angleterre Elizabeth II, lui consacrant l’essentiel de ses pages intérieures avec de nombreux hommages et reportages ainsi qu’une large couverture photographique en Une : « La reine des deux siècles » (Corriere della Sera), « La dernière reine » (La Repubblica), « 1926-2022 The Queen » (La Stampa), « La reine Elisabeth disparait à 96 ans, Charles III est le nouveau roi » (Sole 24 Ore), « La dernière reine » (Il Messaggero). La décision de la BCE de remonter ses taux face à la hausse de l’inflation record dans la zone euro est également citée : « La BCE remonte son taux directeur de 0,75% » (Sole 24 Ore), « La BCE remonte ses taux » - Une augmentation de 0,75% contre l’inflation » (La Stampa). Enfin, la campagne électorale, avec les derniers sondages prévoyant tous sur une large victoire de la coalition de droite, est également évoquée en Une. 

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso et F. Savelli « Factures, le gouvernement alloue environ 12 milliards » : « Hier, en Conseil des ministres, le responsable du Trésor, Daniele Franco, a présenté à ses collègues le rapport qui actualise les objectifs programmatiques des finances publiques et a expliqué la procédure permettant de financer le prochain décret en cours de rédaction. Il s'agit d’une procédure de dépense nouvelle «virtuelle » utilisée dans les deux décrets précédents. Ce rapport a été adressé au Parlement, qui est appelé à l'approuver entre mardi et jeudi de la semaine prochaine. L'intervention visant à compenser les personnes en difficulté en raison des prix insoutenables de l'électricité s’élèverait à environ 12-13 milliards. Mais l'essentiel se joue maintenant sur le timing. Il serait possible de "programmer" le prochain Conseil des ministres le jeudi 15 septembre, mais l'approbation préalable du rapport par le Parlement est nécessaire. Par ailleurs, le M5S a émis un autre amendement au décret sur les aides, auquel s’opposent les autres partis. Cela pourrait entrainer un retard dans le calendrier du nouveau décret. ‘’ Le gouvernement fait ce qu'il peut pour accélérer le processus, maintenant tout est entre les mains du Parlement", fait savoir le Palais Chigi. C’est une tentative de se distancer des disputes électorales avec les accusations d'"obstructionnisme institutionnel" attribuées au M5S par le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui s'est emporté contre Giuseppe Conte jugé coupable de "tout bloquer pour des spéculations politiques". » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « L’avertissement de Draghi aux partis politiques qui bloquent les mesures de soutien et les aides » par M. Guerzoni : « Alors que le deuxième décret sur les aides est bloqué au Sénat et que le troisième risque de s'enliser avant même le feu vert du gouvernement, des sources au sein du cabinet du Premier ministre avertissent : "Maintenant, tout est entre les mains du Parlement". Derrière cette formule froide se cache la colère de Draghi à l’’égard des calculs électoralistes. Au Conseil des ministres, l'avertissement du premier ministre a été pour le moins sévère. Les modifications apportées aux décrets en cours d’adoption ne peuvent et ne doivent pas servir des intérêts partisans“. S'il a conseillé aux ministres de "faire attention", c'est parce qu'il est très inquiet que ces manœuvres "risquent de ralentir l'arrivée des ressources aux familles et aux entreprises". Draghi ne cherche pas la controverse, il la fuit même, mais les ministres qui ont assisté à la réunion de 15 heures au Palais Chigi n'ont aucun doute : l'avertissement visait le M5S, accusé par ses adversaires politiques d'avoir bloqué le décret Aiuti bis au Sénat a au nom du super-bonus de 110% sur la rénovation des bâtiments. Un amendement des 5 étoiles, s'il est approuvé, rendrait rétroactive l'interdiction de modifier unilatéralement les contrats de fourniture d'énergie, une interdiction établie par le gouvernement dans le décret Aiuti bis : ainsi les " parties biaisées " qui pourraient être favorisées sont les grandes compagnies d'électricité. Aux soupçons et aux accusations de ceux qui lui reprochent de bloquer l'argent que les Italiens attendent, M. Conte a répondu avec colère que "c'est un mensonge honteux" car le décret est déjà dans le Journal officiel. C'est vrai, mais la crainte de Draghi et de plusieurs ministres est de ne pas pouvoir les convertir au Parlement d'ici le 25 septembre, ce qui aurait pour conséquence fâcheuse de rendre caducs les décrets d'aide. Autre source d’agacement : la réaction de Fratelli d'Italia. Le parti de Giorgia Meloni a fait savoir que si le Parlement n'approuvait pas le deuxième décret d'aide dans les plus brefs délais, il ne voterait pas le rapport sur le troisième volet de mesures » 

SONDAGES, Corriere della Sera, N. Pagnoncelli « Le bond de Fratelli d’Italia qui passe à 25,1%, le PD perd du terrain et les 5 Etoiles devancent désormais la Ligue » : « Le dernier sondage avant le silence électoral obligatoire sur les projections de vote  prévu par la loi dans les 15 jours qui précèdent la date du scrutin montre des changements considérables. Cela prouve que la campagne électorale bat son plein et que les électeurs commencent à la suivre avec plus d’attention par rapport au mois d’août. Les principaux changements concernent la hausse de FdI, du M5S et du troisième pôle (Action et Italia viva) et la diminution du Pd et de la Lega. Le parti dirigé par Giorgia Meloni a consolidé sa suprématie avec 25,1% des préférences, enregistrant une augmentation de 1,1% par rapport à la fin du mois d'août et un bond de 5,1% par rapport à la fin du mois de juin. Le Pd avec 20,5% confirme sa deuxième place dans le classement, mais perd 2,5% du consensus ; il est suivi par le M5S qui se situe à 14,5% (+1,1% par rapport à la fin août) et précède la Ligue (12,5%, en baisse de 0,9%), puis Forza Italia, stable à 8% et le Troisième pôle avec 6,7% (en hausse de 1,7%). Parmi les autres forces politiques, seules l'alliance des Verts, de la Gauche et listes de personnalités de la société civile (3,4%) et Italexit (3%) dépasseraient le seuil de barrage prévu par le mode de scrutin. L’analyse des flux nous montre que le soutien pour Fdi, par rapport aux élections européennes de 2019 vient en large partie de la Ligue et de Forza Italia, auquel il faut ajouter un quota non anodin d’électeurs qui s’étaient abstenus. Le PD apparait en difficulté, pénalisé par le risque d’une mobilisation limitée d’une partie de son électorat qui semble se résigner à la défaite. La hausse du M5S représente une surprise, le programme et son leader Conte perçant dans l’électorat de gauche et des abstentionnistes. Dans l'ensemble, donc, dans le scénario actuel avec quatre pôles, le centre-droit aurait un avantage sur le centre-gauche de près de 20 points (46,6 % contre 27,2 %). C’est une majorité absolue solide qui se dessine pour la droite à la fois à la Chambre et au Sénat, où il obtiendrait respectivement 249 et 121 sièges, contre 82 et 43 sièges pour les partis de gauche. » 

SONDAGE, La Repubblica, « Fratelli monte à nouveau, le Pd suit et le M5S remonte et dépasse la Ligue » : « Ce sont les derniers sondages avant l'arrêt obligatoire de leur publication [15 jours avant le scrutin, ndlr] : le centre-droit reste fermement en tête avec plus de 44% Le troisième pôle est proche de 7%. Parmi les dirigeants, le favori reste Draghi. Les Italiens votent par peur de la crise économique. Le sondage réalisé par Demos pour l'Atlas politique, publié aujourd'hui dans Repubblica, montre comment la figure du chef de gouvernement sort, si possible renforcée, de cette crise. Et il apparaît comme le seul vainqueur annoncé des prochaines élections, auxquelles il ne participera pas.   67% des Italiens lui accordent leur confiance. FdI renforce sa position de leader dans la course avec 24,6%, et le PD suit à 22.4%. Alors que le M5S apparaît "récompensé" (à 13.8%) par ceux qui souhaitaient une crise gouvernementale et dépasse la Ligue (à 12%). La coalition de droite recueillerait plus de 44%. Et 6 Italiens sur 10 pensent que c’est elle qui va gagner. Parmi les autres partis, il est intéressant d'observer que le troisième pôle de Carlo Calenda et Matteo Renzi, atteint prsque 7%, juste derrière Forza Italia à 7.7%. Parmi les aspects mis en évidence par l'enquête Demos, la faible côte de popularité du secrétaire du PD, Enrico Letta, est à noter (34%) loin derrière Giuseppe Conte (43%) et Giorgia Meloni (41%). Luigi Di Maio lui-même, après avoir quitté le M5S, et prendre la tête de l'Impegno Civico, son " parti personnel ", ne semble pas avoir gagné le pari : sa popularité est passée de 36% à 28% entre mai et septembre ». 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Les équilibres au sein des coalitions demeurent encore fluides » : « L’alarme lancée par la Ligue sur ‘’les mensonges et le bâillon’’ auxquels elle serait soumise dans cette campagne électorale exprime la sensation d’un encerclement. Il s'agit de tensions physiologiques, dans une alliance de droite qui se voit en net avantage mais qui, au moins formellement, n'a pas encore résolu le problème du leadership. D'autre part, les difficultés dont Salvini montre qu'il souffre, évoquant une sorte de conspiration anti-alliance, sont en miroir de celles du PD. Le parti d'Enrico Letta ne pointe pas du doigt les conspirations mais se retrouve un peu attaqué par tout le monde : à commencer par ses anciens alliés Carlo Calenda (Action), Matteo Renzi (Italia Viva) et le 5 Etoiles Giuseppe Conte. Et dans les rangs du PD lui-même, on constate un mécontentement croissant quant au déroulement de la campagne électorale. Même parmi ceux qui l'avaient poussé à accepter de prendre la tête du parti à un moment de crise aiguë, en mars 2021, on a le sentiment qu’on souhaite faire de Letta le bouc émissaire en cas d'éventuelle défaite ; en tout cas pour ne pas avoir réussi à concilier les alliances avec Calenda et le Mouvement 5 étoiles. Il s’'agit d'une position précaire qui peut, dans un premier temps, favoriser le prochain exécutif. Sur le moyen terme, cela laisse entrevoir d’autres bouleversements. » 

ARTICLE, La Repubblica, de M. Molinari, « Impôts et souverainismes, c’est ainsi que Meloni lance l’attaque finale » : « Depuis L’Aquila, Giorgia Meloni lance les thèmes-clefs de sa campagne dans la phase finale avant les élections. L’identité locale est soulignée par les banderoles évoquant le tremblement de terre de 2009 ‘’Nous sommes prêts à relever l’Italie’’ peut-on lire sur les affiches. Elle sait qu’elle est chez elle, avec un maire de Fratelli d’Italia, un public conquis. Elle parle du rôle de son parti dans la reconstruction après le séisme. Elle appelle à ‘’retourner l’Italie comme une chaussette’’ c’est-à-dire à renverser le rapport de force pour que le peuple prenne le pouvoir. Elle regrette le peu de soutien du monde de la culture. Elle appelle à une réforme fiscale pour lutter véritablement contre l’évasion fiscale mais ne plus accabler les citoyens et les entreprises. Elle enchaine presque sans transition sur l’immigration : ‘’les entreprises non-européennes qui ferment au bout de moins de 2 ans et demi d’activité se soustraient aux contrôles’’. Tonnerre d’applaudissements. ‘’Nous bradons nos grandes marques’’ dit-elle et propose, pour défendre le Made In Italy, ‘’une plateforme e-commerce soutenue par l’Etat’’ où il y aurait toutes les entreprises italiennes et exclusivement des entreprises italiennes. ‘’Les produits sont italiens s’ils sont fabriqués en Italie par des italiens’’ précise-t-elle. Souverainisme économique, donc. L’opposition entre Italiens et immigrés apparait comme l’argument le plus stratégique. Les uns doivent recevoir des aides, bénéficier de réductions d’impôts et de meilleurs services de l’Etat,  les autres sont ‘’des dealers de drogue et des prostituées instrumentalisés par les grands groupes économiques pour faire baisser le coût du travail et payer les Italiens toujours moins’’. On retrouve là aussi le récit de Steeve Bannon pour la communication de Trump. Meloni affirme qu’elle distinguera toutefois parmi eux les réfugiés ukrainiens des migrants arrivés par la mer. Elle créera des ‘’hotspot en Afrique’’ et fera en sorte que les migrants soient ‘’répartis de façon égale entre les pays européens’’. La foule applaudit alors qu’en marge du rassemblement certains crient ‘’fascistes !’’. Enfin, elle s’en prend aux médias complices de ce système de pouvoir favorable à la gauche, accentuant l’accent romain pour se faire proche du peuple, contre les pouvoirs forts, les lobbys et les immigrés. L’objectif est de mettre sur pied un ‘’gouvernement qui croit en l’identité de la nation’’. Aucune mention, en revanche, du lien entre l’Italie et l’UE. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Mattarella : "Il faut maintenir la pression sur la Russie avec les sanctions" » par F. Battistini : « Lever les sanctions contre Poutine ? Jo faleminderit, non merci. En visite officielle en Albanie, le président Sergio Mattarella entre dans le vif du sujet alors que le palais Chigi reste silencieux au regard de la période de « gestion des affaires courantes ». "L'Italie estime qu'il est nécessaire de maintenir une forte pression sur la Fédération de Russie par le biais de sanctions, afin de créer enfin les conditions pour une perspective de dialogue et de solutions partagées et de paix, pour sortir de la misérable initiative belliqueuse déclenchée par la Fédération de Russie". Il évoque aujourd'hui cette "agression qui a eu des conséquences économiques" et préconise une "refonte collective" des sources d'approvisionnement : il faut "supprimer la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie", dit-il, et, dans le même temps, maintenir une pression qui puisse amener Moscou à négocier. Sans s'écarter de la ligne adoptée au cours des sept derniers mois, il faut dire clairement avec qui nous sommes : la situation de guerre " continue d'être très préoccupante " et " l'Italie maintient son soutien à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine ". Le président Begaj rappelle l'engagement commun en faveur de la sécurité et souligne l'appartenance commune à l'Alliance atlantique : pour le président italien, l'Albanie reste "cruciale dans la région", et le soutien à la candidature des Albanais à l'UE doit être assuré, car leur avenir "est en Europe : sans les Balkans occidentaux, l'unification est incomplète". L'intégration des Balkans passe par la culture, a expliqué M. Mattarella, en visitant l'école italienne de la Société Dante Alighieri avec Andrea Riccardi. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de F. Tonacci, « Le rapatriement bloqué et le chantage de Moscou à la veille des élections » : « Un Italien blessé est entre les mains des Russes, et ce au pire moment et dans la ville la plus délicate de la zone de front. Il se trouve à l’hôpital de Kherson où est en cours la controffensive ukrainienne. Le contexte est compliqué également parce que l’Italie est en pleine période électorale et que la question de la posture à adopter face à Moscou divise les candidats. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio est directement impliqué dans la campagne. La tentative de rapatrier immédiatement le reporter Mattia Sorbi, avant que la nouvelle ne se diffuse a été vaine et les déclarations du Kremlin laissent présager un possible chantage. Au ministère des Affaires étrangères, personne ne se fait d’illusions : le retour du journaliste milanais aura un prix. M. Sorbi disparait des radars le 31 août dernier après être parti en direction de Kherson pour se rapprocher de la ligne de front. L’Unité de crise de la Farnesina le localise quelques jours plus tard, alors qu’il a subi deux interventions chirurgicales mais son pronostic vital n’est pas engagé mais l’hôpital où il se trouve est dans une ville sous administration militaire russe, à l’ouest du Dniepr. Le ministre Di Maio s’appuie sur le consul honoraire de Krasnodar en Russie pour entrer en contact avec l’hôpital et tenter une exfiltration mais l’état de santé du reporter ne le permet pas. Les jours passent et les Russes comprennent que l’Italien blessé peut devenir une monnaie d’échange. La nouvelle de sa disparition commence à circuler mercredi sur les réseaux sociaux et très rapidement la propagande du Kremlin explose sur le canal Telegram du ministère de la Défense et sur les chaînes de télévision pro-russes. Il aurait été victime d’une explosion et c’est un soldat russe qui l’aurait secouru et amené à l’hôpital ‘’sous les tirs ukrainiens’’. D’après Moscou, les Ukrainiens auraient fait un plan pour tuer Sorbi et ensuite accuser les Russes. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères affirme que ‘’l’Italie ne nous a pas contactés’’. Ce n’est pas anodin car en cas de ressortissant italien blessé à l’étranger, la Farnesina envoie une note au gouvernement de cet Etat, or ce serait ici une forme de reconnaissance de la souveraineté russe sur cette région ukrainienne occupée. Une source proche du gouvernement exprime ses craintes quant à une possible récupération dans le cadre de la campagne électorale. Di Maio, qui n’a jamais dissimulé son soutien à Zelensky, tentera de rapatrier Sorbi sans se plier au chantage de Poutine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Article d'Álvaro Peñas sur les élections législatives en Suède.

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Suède. Article d'Álvaro Peñas sur les élections législatives de ce dimanche 11 septembre 2022 :

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Jimmie Åkesson, le dirigeant des Démocrates suédois