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07/09/2022

"La campagne sur les réseaux sociaux, les dépenses des partis."

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Italie. Revue de presse.

La hausse des prix énergétiques et les déclarations venues de Moscou sur la campagne électorale italienne (“sans le gaz russeles Italiens souffriront, les entreprises s’effondreront“), vues comme une « ingérence » de la Russie par les médias, font les gros titres de la presse italienne. Les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement pour faire face à un automne qui s’annonce difficile sont aussi en une : « Moscou attaque l’Italie » - Le Kremlin prévient : vos entreprises s’effondreront. L’Italie dénonce une ingérence. Le responsable de la sécurité de la République Gabrielli dénonce une stratégie de cyberattaques « pour nous conditionner » (Corriere della Sera), « Gaz, le marché d’Amsterdam dans le viseur. L’UE a déjà versé 85 milliards d’euros à Poutine en six mois » (Sole 24 Ore), « Gaz et électricité, voici le plan pour économiser » - Le chauffage sera réduit, les douches seront plus courtes, les télés en mode veille seront éteintes (Il Messaggero), « La hausse des factures représente déjà un mois de salaire » - Le ministre Cingolani évoque des économies volontaires mais les usines de charbon seront réutilisées (Fatto Quotidiano), « La paix ou les radiateurs » - Le plan du ministre Cingolani suscite la colère du Kremlin, qui attaque (Il Giornale). La campagne électorale est aussi citée en Une et largement commentée dans les pages intérieures « Letta lance l’alerte » - Le dirigeant du PD prévient : avec les deux tiers du parlement, la droite tentera de modifier la Constitution, il faut un vote utile et ne pas disperser les voix sur le M5S et le troisième pôle (La Repubblica), « Letta prévient : la démocratie est en danger » - Selon le dirigeant du PD, avec 43% des voix la droite pourrait obtenir 70% de sièges. Meloni songe à former une commission bicamérale pour modifier la Constitution (La Stampa).

Les JT couvrent essentiellement le débat autour de la hausse des prix énergétiques, ainsi que les réactions aux propos de la Russie concernant l’Italie sans le gaz russe, la présentation du plan du gouvernement pour des économies sur la consommation de gaz, les nouvelles frappes près de la centrale nucléaire de Zaporijjia et la demande de l’AIEA de créer une zone de sécurité autour du site. 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de V. Conte, « Moins de chauffage, des douches courtes et les télévisions éteintes : le plan pour les économies de gaz » : « Le plan italien doit permettre de faire 15% d’économies sur la consommation de gaz, soit 8,2 milliards de mètres cube entre le 1er août et le 31 mars 2023. C’est ce que demande la réglementation européenne, pour le moment sur la base du volontariat. ‘’La sobriété énergétique c’est l’avenir’’ déclare le ministre de la Transition écologique. Son plan repose sur 4 piliers. D’abord, faire fonctionner à plein régime les six centrales à charbon, à huile et autres bioliquides pour produire de l’énergie électrique autrement qu’à partir du gaz. Allumer le chauffage une heure de moins par jour, et ce pendant moins de jours (les copropriétés pourront allumer les chaudières une semaine plus tard et devront l’éteindre une semaine plus tôt) et moins fort (19° au lieu de 20) à la maison et dans les bureaux (publics comme privés) hormis dans les hôpitaux et structures pour les personnes âgées. Le décret devrait être validé d’ici la fin du mois. Mais aussi mener une campagne de sensibilisation sur les petits gestes (douches plus courtes, baisser le gaz sous la casserole, éteindre les appareils plutôt que de les mettre en veille et les débrancher …), sans sanctions ni contrôles. On encouragera l’investissement dans des équipements comme les pompes à chaleur, les panneaux solaires, les lampes à LED… Et enfin demander des efforts aux entreprises mais ils n’ont pas encore été définis. ‘’Les consultations sont en cours avec les différents secteurs’’ explique le ministre mais la question est délicate alors que Confindustria demande l’exonération du rationnement pour la grande industrie. Pour l’instant le texte dit vouloir ‘’sauvegarder les secteurs stratégiques, selon la règlementation européenne’’. »

EDITORIAL, Corriere della Sera, P. Valentino « La drôle de guerre » : « Maintenant que le Kremlin, avec l’interruption définitive des fournitures à l’Europe, a intégré de manière officielle le gaz dans son arsenal, en l’utilisant pour la première fois de manière explicite comme arme politique, la guerre en Ukraine fait un saut qualitatif. L’objectif stratégique à moyen terme de Moscou est de montrer à l’Europe que sans l’énergie russe, les gouvernements européens ne seront pas en mesure d’assurer les approvisionnements ni de protéger leurs citoyens de la hausse des prix et encore moins de respecter l’agenda climatique. Il s’agit d’une stratégie de déstabilisation économique, qui accompagne l’action de guerre russe sur le terrain et qui vise aussi à limiter les capacités et à affaiblir la détermination de « l’Occident collectif » de soutenir l’effort militaire de l’Ukraine. Encore une fois, le Kremlin compte sur le « général Hiver » pour espérer que le front européen se fissure sous la pression des opinions publiques touchées par l’inflation et épuisées par le froid. Les conseillers de Poutine ne cachent pas qu’ils misent sur le succès des partis qui, la Ligue en premier, veulent une position plus accommodante sur la Russie. »

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso et F. Chiesa « L’irritation de la Farnesina » : « La Farnesina est désormais habituée. C’est le chef de la diplomatie qui est intervenu directement : ‘’C’est logique car nous sommes en campagne électorale et que notre pays est considéré comme stratégique. Mais il n’est pas dit que leur objectif présumé pourra être atteint’’. A la Farnesina, les attaques à répétition du gouvernement russe sont jugées comme peu stratégiques voire sans fondement et avec des buts peu clairs. ‘’Nous savons tous qu’il s’agit en grande partie de propagande, pour faire levier sur les certitudes d’une démocratie et créer de la confusion. Or, il s’agit de propos tellement déplacés qu’ils risquent de se retourner contre eux, renforçant les coalitions ou les partis pro-atlantistes’’. A vrai dire, la diplomatie s’intéresse surtout au prochain Conseil européen de l’énergie, à celui des chefs d’Etat et de gouvernement début octobre et enfin au Conseil européen de Bruxelles deux semaines plus tard. ‘’Nous sommes en train de voir combien ont dépensé la France et l’Allemagne pour la crise énergétique. Leurs entreprises étaient déjà en bonne santé par rapport aux nôtres. L’écart pourrait se creuser si l’UE n’agit pas de manière unie.’’ »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Roberto Cingolani, ministre de la Transition écologique, « Face à une mentalité totalitaire, mais nous ne recevons d’ordre de personne » : « L’attaque de Moscou à mon encontre, suite au plan d’économies d’énergie, révèle une mentalité autoritaire. Mais nous ne recevons d’ordre de personne. L’Italie est un pays libre, démocratique et collabore avec l’Union européenne pour faire front commun y compris face aux problèmes d’énergie. Contrairement aux autorités russes, nous ne causerons pas de grandes souffrances à nos concitoyens. Nous avons fait en sorte de diviser par deux notre dépendance vis-à-vis du gaz russe et nous nous en émanciperons encore. Personne ne doit penser que l’Italie n’est pas capable de faire de petits sacrifices pour une cause juste. Je pense que nous n’aurons pas besoin de plan draconien car nous avons bien travaillé en amont et c’est peut-être ce qui agace certaines personnes. Poutine ne suspendra pas complètement les livraisons de gaz du jour au lendemain. En cas de grosse difficulté nous pourrons envisager de baisser le chauffage de deux degrés et de le couper un mois plus tôt au lieu de deux semaines. Avec ces premières mesures, nous pourrons déjà faire jusqu’à 8-9 milliards de mètres cube d’économies. Ainsi, nous respectons déjà les efforts demandés par l’UE. Jusqu’à présent nous avons exempté l’industrie de ces sacrifices mais si c’est nécessaire, elle serait également concernée. Pour nous, il est très important que l’UE ait perçu la nécessité d’un prix-plafond pour le gaz et envoie des signaux positifs également pour ce qui est de la dé-corrélation des prix des différentes énergies. Fin 2024 nous seront indépendants du gaz russe. Grâce à ENI pour la différenciation et à la SNAM pour le stockage, nous avons déjà près de 25 milliards de mètres cube avec une marge de croissance. 12 milliards passeront par les gazoducs et 13 milliards seront sous forme de gaz liquide. Nos regazéificateurs doivent fonctionner à plein régime. Celui de Piombino sera prêt début 2023 et celui de Ravenne début 2024. Ce gouvernement touche à sa fin, me concernant, j’ai fait mon travail en tant que technicien et je retournerai à mon travail. J’espère que l’Italie ira quoiqu’il en soit vers une diversification la plus large possible des sources d’énergie et éventuellement vers le nucléaire de nouvelle génération. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Tarek El Molla, ministre égyptien du Pétrole et des ressources minières, « Avec le gaz égyptien l’Italie deviendra une plaque tournante pour toute l’Europe » : « La Méditerranée orientale est devenue stratégique pour la sécurité énergétique de l’Europe. Il faut remplacer les 140 milliards de mètres cube que Moscou vendait par an à l’Europe, surtout à l’Italie et à l’Allemagne. Or l’Egypte dispose non seulement d’énormes gisements mais aussi des infrastructures nécessaires, dont certaines font l’objet d’un partenariat avec la société italienne ENI. Les deux pays travaillent pour faire progresser cette coopération et le ministre égyptien du Pétrole et des ressources minières a participé hier au salon mondial Gastech de Milan au terme de la conférence sur l’East Med. La Méditerranée orientale revêt aujourd’hui une très grande importance, si bien que toutes les plus grandes compagnies du monde sont là. ENI est notre partenaire stratégique et c’est le premier opérateur dans le domaine des hydrocarbures. Plus généralement, l’Egypte a un rapport privilégié avec l’Italie en matière d’énergie. Nous aidons et aiderons l’Italie et l’Europe à avoir plus de gaz. Des discussions sont en cours pour augmenter les fournitures dès l’année prochaine pour atteindre huit millions de tonnes de gaz liquide exporté dont 90% sera destiné à l’Europe. Nous n’exportons pas seulement le gaz égyptien, mais aussi le gaz israélien qui passe par un gazoduc et le 15 juin dernier un accord à trois a été signé avec l’UE pour accélérer sur projets là également pour des livraisons toujours sous forme de GNL. Il y a une excellente collaboration entre les pays de l’East Med et l’Italie deviendra une plaque tournante du gaz en Europe. Nos prix sont pour moitié plus bas que le marché actuel car ils font l’objet de contrats sur le long terme. »

ARTICLE, La Repubblica, E. Lauria « Meloni fait des concessions sur les réformes partagées : une commission bicamérale pour le présidentialisme » : « Sur le plateau de l’émission Porta a Porta, Giorgia Meloni se dit favorable à une commission bicamérale pour modifier la constitution : ‘’je veux faire les réformes avec tous. C’est une des solutions sur lesquelles je suis d’accord, je suis favorable à ouvrir un débat’’. Elle répond ainsi à l’alerte lancée hier par Enrico Letta sur la menace que la droite, avec une majorité des deux tiers, puisse procéder seule à des modifications majeures. Ainsi, la dirigeante de Fratelli d’Italia fait comprendre qu’elle n’a aucune intention de modifier la Constitution à coups de majorité. Aucune « alerte démocratique », donc, fait-elle savoir. Mais elle prévient ‘’je ne me ferai pas enliser par la gauche, s’ils pensent pouvoir m’avoir, nous n’irons nulle part.’’ Puis elle revendique quels seront ses droits, au prix de faire une ingérence dans les compétences du Quirinal ‘’si les Italiens nous placent en tête dans la coalition, je proposerai au Président de la République de diriger le gouvernement’’. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « La bataille décisive se jouera sur 62 sièges. Les démocrates y croient encore » : « Le but est de rendre 24 collèges uninominaux, considérés comme déjà perdus, pleinement ouverts. Puis verrouiller la victoire dans 15 autres collèges et remporter 23 sièges de plus pour les collèges suivant le système proportionnel. C’est une étude réalisée par le Parti démocrate qui est en train d’alimenter l’espoir. C’est ce qu’Enrico Letta disait en soulignant que son parti cherche à conquérir ces 4% de plus par rapport aux sondages, en puisant dans l’électorat du M5S et du troisième pôle. D’après ces calculs, il suffirait de ce petit effort afin d’éviter un scénario voyant la droite conquérir 70% des sièges et réduire cet exploit à 55%. Les inconnues sont nombreuses. L’objectif est de réduire l’exploit de G. Meloni, voire de la pousser à participer à un exécutif euro-atlantique ou bien à se limiter à un gouvernement Fratelli d’Italia-Ligue ayant une majorité très réduite. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « La hausse des factures envoie les programmes électoraux aux oubliettes » : « Pour la première fois depuis ces dernières années, les programmes électoraux sont devenus déjà vétustes, avant même les élections. Avant même de vérifier si les promesses faites seront réalisées. On sait que ce ne sera pas possible tant que la tempête énergétique ne sera pas passée. Le bras-de-fer avec la Russie, qui ferme encore ses robinets, et la lenteur de la riposte européenne montrent encore plus la faiblesse italienne, marquée par la dépendance au gaz de Poutine et par des marges fiscales réduites en raison de notre dette publique. Celui qui remportera les élections se retrouvera face à un carrefour compliqué où d’une part il faudra trouver beaucoup de ressources pour alléger la charge sur les ménages et les entreprises, et de l’autre faire face à l’endettement qui risque de devenir dangereux. Doit-on alors croire à ceux qui parlent de réforme des retraites (celle proposée par Salvini coûterait un point du PIB, impensable en ce moment) ou de « flat tax » ? Meloni ferait bien de mettre à jour son programme et faire comprendre si l’appel à un creusement du déficit par Salvini est une simple stratégie d’opposition à l’exécutif sortant ou si ce sera la ligne de son gouvernement si elle devait remporter les élections le 25 septembre. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. Zapperi, « La campagne sur les réseaux sociaux, les dépenses des partis » : « L’époque de la fameuse ‘’Bête’’ de Salvini qui a construit l’image du leader de la Ligue a coup de tweets est révolue. Toutefois, la machine de communication électorale de Matteo Salvini et de la Ligue continue de s’appuyer sur les réseaux sociaux plus que toutes les autres forces politiques. Meta, la société qui contrôle Facebook et Instagram, a publié les dépenses de chacun. Sur la période allant du 3 août au 1er septembre, les publications léghistes ont coûté plus de 51 000 euros : 46 000 pour la page ‘’Matteo Salvini’’ et 5000€ pour ‘’Lega Salvini Premier’’. A la deuxième place, les publications sponsorisées en faveur de Giorgia Meloni ont coûté presque 39 000€ : 30 000 pour ‘’Fratelli d’Italia’’, 4700 pour ‘’Giorgia Meloni’’, 3500 pour ‘’FDI Chambre’’. Le Parti démocrate se place en troisième position de ces dépenses avec 35 000€. Viennent ensuite Silvio Berlusconi (6000€), Carlo Calenda… Le Mouvement 5 Etoiles quant à lui a fait le choix de ne pas acheter d’espaces. La Ligue se distingue pour la somme dépensée au cours de ces deux années et demie : 567 000€. Or si l’on considère le fait que le parti a atteint son plus haut niveau lors des élections européennes en mai 2019 (34%) on peut s’interroger sur le rendement de cette campagne en ligne. Les publications générant le plus d’engagement concernent l’immigration, le revenu de citoyenneté, la flat tax et les factures. L’audience est principalement masculine et pour moitié âgée de plus de 45 ans. La Ligue a récemment accusé Facebook de mettre en arrière-plan ou de dissimuler des contenus de ses parlementaires, ce que Meta a démenti. Fratelli d’Italia a dépensé 197 000€ depuis 2019, soit beaucoup moins alors que l’adhésion à ce parti a beaucoup augmenté. Les publications sont toutes dédiées à Giorgia Meloni et le public est semblable à celui de la Ligue. Le Parti démocrate utilise les réseaux sociaux de façon très différente et les publications ne visent pas à la personnalisation du parti autour de son leader, ils sont beaucoup plus ‘’institutionnels’’.  250 000€ ont été dépensés pour des thèmes de la campagne électorale : l’école, les factures, la guerre et les sanctions contre la Russie, la situation économique. La moyenne d’âge de son audience est plus basse (les 18-24 ans représentent 25%) et le public féminin est plus représenté. »

(Traduction : ambassade de France)

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