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02/09/2022

"Deux scenarii sont possibles."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les mesures annoncées par le gouvernement pour contrer la hausse des prix énergétiques, et rapporte les déclarations du groupe pétrolier Gazprom, menaçant d’interrompre ses fournitures si Bruxelles devait fixer un plafonnement du prix du gaz. Les commentateurs évoquent ainsi le début d’une « saison des économies » : « Gaz, le plan basé sur les économies » - Les radiateurs seront baissés de 2°C et devront être éteints 2 heures plus tôt. Gazprom menace de fermer ses robinets cet hiver (Corriere della Sera), « La menace de Moscou » - Gazprom s’adresse à l’Europe : sans notre gaz vous ne parviendrez pas à passer l’hiver, nous interromprons les fournitures en cas d’un plafonnement du prix. Poutine se rend à Kaliningrad et provoque les tensions auprès des pays baltes (La Repubblica), « Energie, un automne froid avec le prix du lait plus cher que celui de l’essence » - L’étau se resserre sur le chauffage, le ministre présente son plan. (La Stampa), « Gaz, Bonomi évoque un séisme économique : un quart de l’industrie est en danger » (Sole 24 Ore), « Les radiateurs seront éteints deux heures plus tôt » - Le plan du ministre Cingolani contre la hausse des prix énergétiques a été dévoilé. Le gouvernement accélère sur le Plan de Relance (Il Messaggero). 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Polito « Et s’il y avait une surprise ? Deux scénarii sont possibles » : « Les Américains l’appellent « october surprise », cette surprise qui pourrait changer la donne à un mois des élections. Chez nous, la seule surprise peut arriver en septembre, ou plutôt dans les trois prochaines semaines. En août, rien n’a vraiment changé : les sondages ont enregistré une situation que nous connaissions déjà avec une croissance (modeste) de Meloni et une remontée (faible) de Conte. A partir du 9 septembre, c’est le début de la période de réserve, on naviguera à vue. Y aura-t-il une surprise ? Deux scenarii sont possibles. Il y a l’effet « band wagon » : le parti donné favori fait un véritable exploit, l’électeur choisissant de monter sur le wagon du train du vainqueur. Du coup, le parti de Meloni pourrait atteindre la barre des 30%. Pourquoi pas. Et puis il y a l’effet inverse : l’électorat, se sentant en sécurité sur le résultat final, décide de ne pas voter ou de voter différemment. Ainsi l’électorat modéré pourrait être tenté de voter pour le troisième pôle de Calenda et Renzi. C’est d’ailleurs la grande crainte de Forza Italia. Les conséquences politiques seraient alors importantes, si la droite (Fratelli d’Italia et Ligue) devait avoir suffisamment de sièges pour gouverner sans le parti de Berlusconi. »

PREMIER PLAN, La Stampa, « Castration chimique et cimetière pour les fœtus, tempête sur les propositions choc de la droite » : « A Plaisance, Matteo Salvini tente de conquérir sur public en faisant pour la énième fois le lien entre criminalité et immigration et promouvoir ses ‘’décrets sécurité’’ (contrôle des frontières, multiplications des caméras de surveillance, expulsion des clandestins). Mais surtout il relance l’idée de la castration chimique pour les coupables de viol. Mais Fratelli d’Italia n’est pas en reste et le sénateur Luca De Carlo reprend sa vieille proposition choc : la création de cimetières pour les fœtus suite aux avortements, y compris sans le consentement des parents. Un cheval de bataille des mouvements ‘’pro-vie’’. La gauche entend défendre la loi 194 sur l’avortement et l’indignation est forte, notamment de la part des femmes, qui dénoncent les intentions de Fratelli d’Italia ‘’quant à la liberté de choix des femmes’’. L’affaire des tombes retrouvées dans un cimetière romain où apparaissait parfois le nom de la mère remonte. Les radicaux réagissent eux aussi et affirment qu’ils ‘’ne reculeront pas d’un millimètre’’, réaction similaire de la part des 5 Etoiles : ‘’l’Italie qu’ils veulent est fermée, oppressante et sans perspective pour notre avenir, dangereuse en particulier pour les femmes et les jeunes générations’’. Giorgia Meloni préfère ne pas répondre. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Fubini, « Au forum de Cernobbio, des entrepreneurs désenchantés, ‘’nous attendons du concret de la part des politiques’’ » : « Les entrepreneurs qui se rendront à Cernobbio, au Forum Ambrosetti, dans les prochains jours n’attendent pas grand-chose, même si beaucoup voudraient être rassurés. Dimanche, jour de clôture, les six leaders de partis seront sur scène : Carlo Calenda, Giuseppe Conte, Enrico Letta, Giorgia Meloni, Matteo Salvini et Antonio Tajani. Ce sera la dernière occasion où les candidats à la succession de Mario Draghi à la Présidence du Conseil seront réunis autour d’une même table. Face à des centaines de femmes et d’hommes d’industrie et de finances à-même de prendre le pouls de la récession dans laquelle la guerre économique contre la Russie a précipité l’Italie. Chaque parole sera examinée, soupesée. Pourtant, le niveau d’attente –même pas celui de l’espoir ou des exigences – semble bas. Les leaders devraient avoir le courage de parler des thèmes qu’on évite : le déclin démographique, les retraites, une vision sur l’énergie. La récession s’annonce profonde, en lien notamment avec le choc énergétique. Dans le secteur alimentaire par exemple, 20% des producteurs ont réduit la voilure d’au moins la moitié. Le public attend des réponses concrètes, pas des slogans, et des engagements sur le long terme. Pour certains, comme le représentant de la filière agricole et alimentaire, un écart budgétaire est nécessaire pour ‘’maintenir en vie les entreprises qui s’arrêtent’’. La question du Plan de Relance européen sera également posée, de même que la relance des flux depuis l’étranger vers le marché italien. Certains évoquent encore leur amertume vis-à-vis de la classe politique et suite à la chute du gouvernement Draghi. Mais le Forum est international et de nombreux intervenants étrangers permettront l’ouverture sur le monde, comme par exemple Bernard Spitz, président de la Commission Europe et Internationale du Medef. ‘’Ces élections seront fondamentales également pour la France où l’Allemagne, nous devons affronter ensemble les conséquences de la guerre et bien d’autres défis, d’autant plus que les économies de l’Italie et de la France sont complémentaires’’ déclare-t-il. Les signaux renvoyés lors du Forum seront donc perçus jusqu’à Paris. ‘’J’espère voir des leaders qui veulent faire vivre le Traité du Quirinal d’amitié entre la France et l’Italie. Nous avons beaucoup admiré l’élan réformateur de Draghi et la qualité de son modèle de gouvernement. J’espère que, quelle que soit l’issue des élections, cet esprit perdurera en Italie.’’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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