17/05/2022
"Berlusconi justifie l’attitude de Poutine et lance ses piques sur les aides militaires."
Italie. Revue de presse.
L’évacuation des soldats blessés de l’aciérie Azovstal et la « division » de l’UE sur le 6e paquet de sanctions contre la Russie font les gros titres des quotidiens italiens : « Marioupol, l’ordre d’évacuation » - Zelensky veut des « héros vivants », une centaine de soldats ont été évacués, le dilemme du sort d’Azovstal demeure. L’Europe se divise sur les sanctions, Orban s’oppose à l’embargo sur le pétrole russe. Erdogan conteste l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan (Corriere della Sera), « Azovstal, le dernier acte » - les 264 défenseurs ukrainiens se sont rendus. Moscou fait marche arrière : aucune menace suite à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan (La Repubblica), « Les blessés de l’Azovstal ont été évacués. Zelensky promet : nous les sauverons tous » - Après la Finlande, c’est le tour de la Suède qui demande à entrer dans l’Otan mais Erdogan s’y oppose (La Stampa), « Le bataillon Azov sort de l’aciérie » - Après 82 jours, une trêve a été trouvée avec Moscou pour faire exfiltrer les miliciens blessés mais on craint pour leur sort (Il Messaggero), « La farce des sanctions » - Bruxelles et Moscou trouvent une solution déguisée pour le paiement du gaz. L’UE ne parvient pas à trouver un accord sur l’embargo sur le pétrole (Il Giornale, Fatto Quotidiano).
PREMIER PLAN, La Repubblica, de C. Tito, « Sur le pétrole, l’UE est en panne ; à cause d’Orban, il n’y a pas de blocage des importations » : « L’impasse sur les sanctions européennes imposées à la Russie est désormais totale. La tentative de médiation avec la Hongrie a à nouveau échoué hier lors du Conseil des Affaires étrangères de l’UE. La discussion sur la suspension des importations de pétrole russe en Europe est renvoyée au 30 mai prochain, lors du sommet européen extraordinaire. Dans cette affaire, l’UE et la Commission commencent vraiment à faire piètre figure. Orban ne veut pas des 2 millions d’euros offerts par la Commission au titre du plan RePowerEU et destinés à moderniser les infrastructures pétrolières hongroises. Budapest demande au moins 15 millions d’euros pour révolutionner son système énergétique. Ainsi, hier, l’UE est apparue à nouveau paralysée face à la décision de bloquer le pétrole de Moscou. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, présent à la réunion, s’est dit ‘’incrédule et déçu’’ par cette situation. Kiev déplore le temps perdu, ‘’la Russie continuant à encaisser les revenus et à les investir dans la guerre’’. L’Italie souligne à nouveau que l’incapacité à prendre une décision est une conséquence de la règle de l’unanimité. ‘’L’Union européenne doit dépasser cette règle’’ a répété Luigi Di Maio. Bruxelles a par ailleurs apporté des précisions sur la question du paiement en roubles : les entreprises devront certifier que la transaction s’est bien faite en euros ou en dollars, mais ne sont pas tenues responsables si ces devises sont ensuite converties en roubles. Un subterfuge. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco « Les convergences du passé qui soulèvent de nouvelles inconnues » : « La possibilité que jeudi une partie de la majorité puisse exploiter l’envoi d’armes en Ukraine comme prétexte pour attaquer le gouvernement est une chose assez préoccupante. Normalement, M. Draghi devrait juste expliquer la stratégie de l’Exécutif et s’exprimer sur la visite à Washington. Or, le M5S a insisté pour que les Chambres s’expriment par le biais d’une motion. C’est là une manière de souligner le désaccord du leader Conte avec une partie de son Mouvement. Ce n’est pas le risque d’une crise politique qui inquiète le plus mais plutôt la posture instrumentale qui est à la limite de l’irresponsabilité et qui plane sur la coalition. Ce sont de vieilles convergences entre le M5S et la Ligue qui font surface, au stade d’embryon. Cela se fait sur des thématiques délicates comme la politique étrangère, les relations avec l’Otan, la Fédération russe et l’agression en Ukraine. A tout cela s’ajoute le post publié par Beppe Grillo sur son blog, avec des attaques contre l’Otan (où l’Italie serait sa vassale) à la sauce anti-américaine et prorusse. Il s’agit, certes, d’un rapprochement entre deux partis qui sont en crise d’électorat mais qu’il ne faut pas pour autant sous-estimer. Au sein du gouvernement, la pression des populistes pour revoir la loi de finances avec un énième endettement risque d’ouvrir un front « chaud » aussi avec la Commission Européenne. »
ARTICLE, Corriere della Sera « Berlusconi justifie l’attitude de Poutine et lance ses piques sur les aides militaires » : « Ce qui est surprenant, c’est le fait que S. Berlusconi se soit exprimé dans un contexte informel, loin de ses discours préparés, ce qui révèle son état d’âme du moment. ‘’Nous sommes nous aussi en guerre, puisque nous leur envoyons des armes. Il parait même que l’on envoie des canons et des armes lourdes, laissons tomber…’’. Il ne s’agit donc pas de la position de Forza Italia, qui est totalement en ligne avec celle de Mario Draghi et du PPE. Il s’agit plutôt d’un défoulement. ‘’Nous n’avons pas de vrais leaders mondiaux. Un de ces leaders, qui aurait dû permettre de rapprocher Poutine de la table des négociations, l’a traité de criminel de guerre, souhaitant qu’il quitte le pouvoir et qu’il aille en prison. Vous comprenez bien qu’avec ces propos, Monsieur Poutine est bien loin de se présenter aux pourparlers’’ a-t-il dit, en se référant visiblement à J. Biden. Selon Berlusconi, ce n’est pas de cette manière que l’on arrivera à la paix. ‘’Il faut penser à quelque chose d’exceptionnel si on veut que Poutine s’arrête. Je crains que cette guerre aille de l’avant, ce qui veut dire que nous subirons de lourdes conséquences à cause des sanctions contre la Russie. Notre économie a déjà ralenti, nous aurons une contraction du PIB’’. La ligne de Berlusconi semble davatange celle de Salvini, son ami retrouvé, que celle du Président Mario Draghi pour lequel il manifeste une certaine distance. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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