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16/05/2022

"L’Italie enverra des canons et des blindés. Le M5S fait pression pour un vote à la Chambre."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la guerre en Ukraine, notamment la situation sur le terrain avec le siège de l’aciérie Azovstal où la situation est jugée dramatique et la demande d’adhésion à l’Otan de la part de la Suède et de la Finlande « La peur face à Poutine fait s’élargir l’Otan » - La Suède et la Finlande confirment leur adhésion, des négociations sont en cours avec Erdogan sur l’élargissement de l’Otan. Des heures désespérées pour les résistants de l’aciérie Azovstal (Corriere della Sera), « Nous reprendrons le Donbass » - Le vice-commandant de l’armée ukrainienne annonce avoir stoppé l’ennemi, qui se retire. La Suède se prononce en faveur de l’adhésion à l’Otan (La Repubblica), « Kiev répond à Biden : l’heure n’est pas aux négociations » - Les Américains font pression pour le cessez-le-feu mais Zelensky ne veut pas favoriser les Russes, qui pourraient se repositionner sur le terrain. De violents affrontements ont lieu sur le site d’Azovstal. La joie pour le succès à l’Eurovision, une fête sous les bombes (La Stampa), « L’UE rend possible d’ouvrir un compte ‘’k’’ russe [pour payer les fournitures en euros ou en dollars, qui seront reconverties en roubles] » - Un accord européen a été trouvé également pour un prix-plafond aux nouveaux contrats pour la fourniture de gaz (Il Messaggero), « Zelensky remporte l’Eurovision et serre l’étau sur ses opposants » - Onze partis ont été déclarés hors-la-loi (Fatto Quotidiano).

PROPOS, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Pour Luigi Di Maio, la Turquie ne mettra pas son véto à une entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN ; ‘’le conflit sera long, nous devons relancer les négociations’’ affirme le ministre des Affaires étrangères » : « Après Berlin, Luigi Di Maio sera aujourd’hui à la réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l’UE à Bruxelles. Le ministre italien avertit sur le fait que la guerre va se poursuivre encore plusieurs mois, ‘’voire plus d’un an’’, et qu’il est urgent de renforcer le dialogue et les efforts diplomatiques. Il parle de ‘’controffensive diplomatique à la guerre’’ pour induire les parties à engager un processus paix. Sans quoi ce sera un échec pour toute l’Europe et la communauté internationale. Il décrit par ailleurs la crise alimentaire comme une ‘’guerre dans la guerre’’ et insiste sur la nécessité de réguler les prix du blé et du pain. Il attire notamment l’attention sur les possibles conséquences en termes de flux migratoires. L’Italie organisera d’ailleurs le 8 juin prochain un Dialogue ministériel avec les Pays du bassin méditerranéen en collaboration avec la FAO. Le ministre italien des Affaires étrangères abordera également la question avec son homologue américain lors de son déplacement à New-York, au siège de l’ONU. L’Italie étudie aussi divers moyens de continuer à venir en aide à la population civile ukrainienne, notamment à travers l’envoi de biens de première nécessité et la coordination sur place des flux de femmes et enfants cherchant à quitter le pays grâce à une antenne de l’Agence italienne pour la coopération et le développement. Quant à l’adhésion à l’OTAN des pays du Nord de l’Europe, Di Maio juge légitime cette recherche de protection par certains pays suite aux récents événements. Il estime surtout que ‘’la Turquie veut des garanties, mais que sur le principe elle n’est pas opposée’’ à l’entrée de la Suède et de la Finlande. Sur le terrain de la politique intérieure, le ministre parait serein malgré les fortes turbulences, peut-être pour calmer le jeu entre Mario Draghi et le chef du Mouvement 5 Etoiles. » 

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. T. Meli : « L’Italie enverra des canons et des blindés. Le M5S fait pression pour un vote à la Chambre »: « Le ministre de la Défense L. Guerini présentera aujourd’hui au Copasir le troisième décret pour l’envoi d’armes à l’Ukraine, décret co-signé avec Luigi Di Maio, ministre de la Défense, et Daniele Franco, ministre de l’Economie. Le M5S pourrait se braquer et tenter de donner du fil à retordre au ministre, à condition que les trois délégués du M5S au Copasir, suivent leur leader, ce qu’ils se sont abstenus de faire jusqu’à présent. Il n’y aura pas d’envoi de chars armés, ni de drones. L’objet de la discorde pourrait être l’envoi de canons obusiers 115/39 FH70, dotés d’un moteur qui permet de petits déplacements et qui ont une portée de plus de 20 kilomètres. Le M5S insiste pour que le décret passe de nouveau par l’examen des Chambres mais la position de Guerini, qui est la même que celle de Draghi, est claire : il s’agit simplement de la « poursuite de l’engagement italien », « comme indiqué par le Parlement » qui a déjà voté une résolution en ce sens, le 1er mars dernier. Conte, cependant, n’en démord pas et accuse le gouvernement, même le Président du Conseil a été très clair ces derniers jours en déclarant que « nous voulons construire la paix ». Il ne s’agit donc pas d’être va-t-en-guerre. La liste des armes prévues par le troisième décret devrait être tenue secrète mais devraient être envoyés des véhicules blindés légers, des canons anti-char, des systèmes de défense aérienne de très courte portée, des systèmes de missiles terre-air portables, des mortiers. Il devrait également y avoir des armes technologiques, particulièrement des brouilleurs de drones et de radars et des systèmes pour intercepter les communications et les fréquences radars. Comme annoncé, le ministre enverra également de nouvelles troupes pour défendre le flanc oriental de l’OTAN : 350 militaires en Hongrie, 250 en Bulgarie. »

SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Pour les Italiens, la guerre va s’installer dans la durée mais sans s’étendre géographiquement » : « L’intérêt des Italiens pour la guerre reste élevé et 6 interrogés sur 10 se disent ‘’très’’ ou ‘’assez’’ informés sur le sujet. 44% pensent que le conflit durera encore un an au moins, contre 47% qui pensent qu’il pourrait prendre fin d’ici quelques mois. Seuls 15% de la population craint que le conflit devienne mondial, mais ce taux est particulièrement élevé chez les plus jeunes ainsi que chez les électeurs du M5S. Un récent sondage demandé par la Commission européenne montre que l’Italie est le pays où l’information sur ce conflit est la plus suivie. Cela s’explique notamment par une sensibilité élevée à la cause ukrainienne directement liée à l’importante diaspora présente en Italie, et par l’omniprésence dans les médias et sur les réseaux sociaux de ce sujet. En même temps, presque la moitié des interrogés estime que l’information sur la guerre en Ukraine est manipulée ou déformée. Plus particulièrement, un quart des interrogés pensent que les crimes commis par les forces russes seraient un récit de la propagande ukrainienne. Malgré un soutien majoritaire à la cause ukrainienne, une ‘’minorité non négligeable’’ justifie tout de même l’invasion russe. Ces données montrent l’importance toute particulière de la dimension médiatique dans ce conflit. »

(Italie : revue de presse)

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