06/05/2022
"Matteo Salvini confirme que "si c’est utile, il se rendra à Moscou.""
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur l’invasion russe en Ukraine, notamment la résistance de l’aciérie Azovstal et les exercices militaires russes simulant le tir de missiles nucléaires près des frontières polonaises: « La guerre des espions » - Le renseignement américain aiderait les Ukrainiens à identifier et à tuer les généraux russes ; la Russie simule le tir de missiles nucléaires à Kaliningrad (La Repubblica), « La forteresse Azovstal » - Le Kremlin ne respecte pas la trêve pour permettre les corridors humanitaires mais les soldats ukrainiens résistent (La Stampa), « Moscou hausse le ton et simule des tirs nucléaires » (Sole 24 Ore), « Guerini déclare la guerre à la Russie » - Conte (M5S) déplore la gravité des propos du ministre de la défense sur « les armes pour frapper les bases russes » et invite Draghi à s’expliquer devant le parlement (Fatto Quotidiano). Le plan européen pour faire face à la crise énergétique et la perspective d'un accord des 27 sur l’embargo sur le pétrole voire le gaz russe sont également cités « Le nouveau plan européen pour le gaz est prêt » - Bruxelles met en place une réserve de 200 milliards. La présidente du Parlement Metsola invoque une « union de l’énergie » (Corriere della Sera), « UE, un compromis sur le pétrole » - Bruxelles prévoit la possibilité que la Hongrie et la Slovaquie puissent bénéficier d’une dérogation à l’embargo (La Stampa), « Gentiloni annonce l’embargo total sur le pétrole russe d’ici 9 mois » (Il Messaggero).
PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Mastrobuoni, « Blocage des importations de pétrole, l’accord se rapproche – Les sanctions touchent également la fiancée de Poutine » : « Lors des discussions des 27 ces derniers jours autour d’un embargo sur le pétrole russe, la Hongrie aurait demandé à Bruxelles des débloquer les fonds du Plan de Relance gelés suite aux violations de l’Etat de droit, en échange de leur approbation sur l’embargo. Mario Draghi est déterminé à lutter contre un tel chantage et la Commission a rejeté la proposition. Elle laisse toutefois transparaitre son optimisme quant à un accord sur le blocage des ressources russes d’ici le 9 mai, date clef aussi bien pour Poutine que pour l’Europe. Un optimisme partagé par le commissaire européen Paolo Gentiloni, qui évoque un embargo ‘’progressif’’, et par le secrétaire d’Etat italien chargé de l’Europe Vincenzo Amendola. ‘’Nous resterons unis sur les sanctions, nous discuterons ensemble des difficultés de chaque pays, mais la trajectoire est déjà tracée’’ a déclaré Amendola, en ligne avec le sous-secrétaire à la Présidence du Conseil qui précise que l’émancipation complète vis-à-vis des énergies fossiles en provenance de Russie reste un ‘’choix irréversible’’. La Commission pourrait notamment mobiliser des ressources du Repower EU, le fonds européen pour la diversification énergétique, afin de venir en aide aux pays les plus dépendants du gaz russe, comme la Slovaquie et la Hongrie. Depuis le début de la guerre, ce sixième paquet de sanctions sera en effet le premier qui sera douloureux également pour l’Europe. »
PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. T. Meli : « Guerini : ‘’des armes contre les positions russes’’ : un incident éclate avec le M5S » : « Le ministre de la Défense, Lorenzo Guerini, insiste : l’Italie continuera à soutenir l’Ukraine, y compris au moyen de ‘’dispositifs à même de neutraliser les positions depuis lesquelles la Russie bombarde sans distinction les villes et la population civile’’. En somme, le gouvernement italien est prêt à adopter un nouveau décret pour envoyer de nouvelles armes à Zelensky. « De nouvelles munitions » précise la Défense, pour éventer le doute que notre pays veuille aider les Ukrainiens à frapper le territoire russe. Le M5S est absent ou reste silencieux lors de cette séance, tout comme les léguistes. Quelques heures plus tard, G. Brescia déclare « alarmantes » les déclarations de Guerini sur la nécessité d’aider les Ukrainiens à « neutraliser les positions russes », comme si l’Italie voulait aider Zelensky à déplacer le conflit sur le territoire russe. Plus tard dans la soirée, Conte se présente à la télévision et demande à Draghi de « venir s’expliquer urgemment auprès du Parlement » et explique le M5S est « inquiet » de « l’escalade militaire » que laissent présager les paroles de Guerini, même s’il prend acte que le ministre n’entendait pas « frapper des positions en territoire russe ». Guerini reste droit dans ses bottes : après avoir souligné que l’Italie enverra ses soldats en Hongrie et en Bulgarie, il ne dissimule pas les inconnues du conflit ni que ‘’son issue reste incertaine’’. »
COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco et E. Lauria, « Le Président du conseil opte pour le compromis, ‘’mon objectif est la stabilité et la paix sociale’’ » : « En quelques heures, le Président du Conseil fait quelques concessions et parvient à clore quelques débats épineux, au nom de la stabilité de la majorité. Il entend ainsi préserver son triple objectif : l’approbation de la réforme sur la concurrence, cruciale pour les fonds du Plan de Relance ; garantir la paix sociale, qui dépend directement de la stabilité de l’exécutif ; assurer à l’Ukraine le soutien promis et respecter les accords pris avec les alliés. Il réaffirme ainsi, de fait, son intention de gouverner jusqu’en 2023. Draghi accepte notamment de faire quelques pas en arrière sur la réforme fiscale pour satisfaire le centre-droit et tend la main aux 5 Etoiles, ouvrant le chèque de l’Etat de 200€ également aux bénéficiaires du revenu de citoyenneté et abandonne la ligne dure sur le superbonus rénovation. Le leader de la Ligue assouplit quant à lui sa position sur la livraison d’armes en Ukraine. Il évoque désormais la nécessité d’un rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie, d’où l’importance de la mission de Draghi des prochains jours. Salvini revient en particulier sur sa demande de débat à la Chambre en présence du chef de l’exécutif et il confirme que ‘’si c’est utile il se rendra à Moscou’’ dans le but de rapprocher les parties et de ‘’faire taire les armes’’. Le léghiste apparait soudainement bien plus souple que Conte (M5S), ce dernier continuant à s’opposer à Draghi précisément sur la question des armes. Si Draghi devait décider de se rendre devant le Parlement, ce serait au nom de la promesse de faire le point chaque semestre sur la guerre en Ukraine, et il ne le ferait pas avant la visite à Washington, contrairement à la demande des 5 Etoiles. Le troisième décret interministériel attendra lui aussi le retour de Draghi des Etats-Unis. Restera à trancher sur le voyage en Ukraine et sur la possibilité d’une mission à cinq, avec Macron, Scholz, Sanchez et Morawiecki, particulièrement délicate aussi du point de vue logistique et de la sécurité. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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