03/02/2022
"La Ligue prend ses distances et s’abstient sur le vote des nouvelles mesures sanitaires."
Italie. Revue de presse.
L’adoption en conseil des ministres d’un décret prévoyant un assouplissement des restrictions anti-Covid pour les personnes vaccinées à partir du 7 février, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent néanmoins l’abstention des trois ministres de la Ligue, qui seraient en désaccord avec les différences introduites « entre les personnes vaccinées et non vaccinées », pouvant anticiper la sortie du parti de M. Salvini de la majorité d’ici l’été « Draghi, l’Italie sera plus ouverte » - Les restrictions pour les personnes vaccinées ont été levées, même en zone rouge. Les leçons en présentiel seront plus simples, le pass sanitaire est désormais illimité (Corriere della Sera), « Draghi rouvre l’Italie mais Salvini lui lance un défi » - Les ministres de la Ligue ne votent pas les nouvelles mesures pour l’école (La Repubblica), « Draghi : maintenant nous rouvrons l’Italie » - Mais il y a la rupture de la Ligue, les ministres déplorant une discrimination envers les enfants non-vaccinés (La Stampa), « Nous sortons du cauchemar » - Ecoles, pass illimité et adieu à la zone rouge, levée des restrictions pour les personnes vaccinées ou guéries. Un calendrier pour un retour à la normalité (Il Giornale) - « Un gouvernement mourant discrimine les personnes guéries » - Règles et limites, les ministres de la Ligue abandonnent le conseil des ministres (Fatto Quotidiano). La disparition de l’actrice Monica Vitti est également citée avec large couverture photographique en Une.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Marco Cremonesi, « Salvini avertit le gouvernement ; La Ligue prend ses distances et s’abstient sur le vote des nouvelles mesures sanitaires » : « Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu hier, les membres de la Ligue qui font aussi partie de l’exécutif - Giancarlo Giorgetti, Massimo Garavaglia et Erika Stefani - n’ont pas participé au vote du décret sur les nouvelles mesures sanitaires. Une partie de leurs propositions ont pourtant été prises en compte, comme le pass sanitaire ‘’illimité’’ ou la tolérance vis-à-vis des étrangers vaccinés avec le vaccin Spoutnik. Mais, comme elle n’a de cesse de le répéter depuis deux jours, ‘’la Ligue n’est plus disposée à faire des concessions’’. Matteo Salvini de son côté s’est entretenu avec le ministre de l’Economie Daniele Franco sur les prix de l’énergie. Il dit vouloir demander au ministre et à Draghi une ‘’aide conséquente et immédiate, à hauteur de 5 milliards, en faveur des familles et des entreprises qui ont des difficultés à payer leur facture de gaz’’. La substitution de l’administrateur général de Monte dei Paschi di Siena, Guifo Bastianini, contrarie Salvini et n’a pas amélioré l’ambiance générale. D’autre part, il est certain que Giancarlo Giorgetti éprouve un malaise croissant depuis un moment déjà, notamment ‘’vis-à-vis de ceux qui, au gouvernement, en particulier Speranza, s’expriment comme s’il n’y avait pas d’autre façon possible d’agir, bien qu’ils aient été démentis par les faits à plusieurs reprises’’, explique l’un de ses proches, or cette ‘’vérité proclamée conditionne la vie des gens’’. Sans être anti-pass sanitaire, le ministre dit ‘’ne pas être davantage disposé à mettre de côté la Constitution et ses principes libéraux’’. La rumeur d’une possible démission de Giorgetti circule depuis samedi et il avait déjà déserté la réunion entre le gouvernement et les experts. Ainsi, la Ligue semble avoir décidé de prendre ses distances vis-à-vis du reste de l’exécutif, mais gare à ceux qui disent que les léghistes cherchent à miner le gouvernement. »
SONDAGE, Repubblica, d’I. Diamanti, « Des coalitions fragmentées. Salvini à pic. Seul FdI connaît une croissance. » : « D’après un sondage démos, l’élection du président de la République a été très suivie par les Italiens. 58% des sondés ont apprécié la décision finale d’opter pour un Mattarella bis et on remarque que la confiance qui lui est accordée s’élève à 68% et elle n’est ‘’minoritaire’’ que chez les électeurs de FdI. Si la position de FdI est discutable pour les personnes interrogées, elle a du moins le mérite d’être claire et semble être une stratégie gagnante. En effet, le parti de Giorgia Meloni est celui qui a le plus monté cette dernière année. Une autre donnée particulièrement significative est que le jugement exprimé à l’égard du gouvernement ne se reflète pas sur la majorité : en somme, les Italiens résument le gouvernement à la seule personne de Draghi et considèrent les forces politiques qui l’entourent un simple ''complément''. Les coalitions aussi ont perdu en force au cours de ces élections et apparaissent de plus en plus fragmentées aussi bien dans les faits qu’aux yeux des citoyens. Il s’agit donc d’une opinion ‘’réaliste’’ qui concerne le centre-droit comme le centre-gauche. Le ‘’spectacle des élections’’ a consolidé des questionnements déjà présents. En effet, la majorité des citoyens (58%) se dit favorable à une élection directe du président de la République, ou à défaut à une révision et simplification qui ne soustrait pas grands électeurs de la prérogative de l’élection du président de la République. Mattarella est le seul vainqueur de cette partie confirmant ainsi l’image d’un ‘’présidentialisme de fait’’ qui s’est affirmée ces dernières années. Et il s’agit d’un problème. Pour notre système politique. Et pour notre démocratie. »
ARTICLE, Il Foglio « Vive la taxonomie européenne » : « Ursula von der Leyen a décidé de gérer personnellement la proposition sur la taxonomie, aussi parce que l’Allemagne a besoin de beaucoup de gaz, après avoir décidé d’abandonner le nucléaire. Le projet transmis aux pays membres le 31 janvier dernier a provoqué un tollé auprès de certains gouvernements, députés européens, experts et groupes d’investissement. La critique la plus sévère est la suivante : en choisissant des critères trop souples sur le nucléaire et le gaz pour faire plaisir à la France et à l’Allemagne, la Commission nuit à la crédibilité de la taxonomie et du Green Deal. Le pari de von der Leyen est que, malgré le mécontentement, les gouvernements n’oseront pas rejeter sa taxonomie. Toutefois, outre les socialistes et les verts, même une partie des membres du PPE est contre ce plan. Hier, trois commissaires (provenant de pays qui sont contre le nucléaire) ont voté contre le texte : l’Autrichien J. Hahn, l’Espagnol Borrell, et la Portugaise Ferreira. D’autres, des poids lourds, ont exprimé leurs réserves : le Hollandais Timmermans, la Danoise Vestager, le Belge Reynders et l’Italien Gentiloni. Ce dernier a réussi à faire inclure une phrase, pour spécifier que la classification concernait également les énergies de transition. Or, le vote favorable de Gentiloni va contre la ligne exprimée par le Parti Démocrate et le M5S. ‘’L'inclusion de l'énergie nucléaire est une erreur profonde pour nous. Et le gaz n'est pas l'avenir", a déclaré M. Letta (PD) le 5 janvier. "Le nucléaire et le gaz ne font pas partie de cet avenir de changement, de durabilité et de protection de l'environnement qu'il faut encourager", a déclaré en écho Giuseppe Conte (M5S) le lendemain. Lors des réunions de l'UE de ces derniers mois, le ministre Roberto Cingolani a toujours soutenu l'inclusion du gaz et du nucléaire, même s'il s'agit de ceux de nouvelle génération. Au sein de la coalition gouvernementale, ce sont la Ligue, Forza Italia et Italia viva qui soutiennent l'énergie nucléaire dans la taxonomie. Hier, les députés européens de Matteo Salvini ont applaudi la Commission et demandé que le gouvernement Draghi "suive la même direction". Conte, en revanche, a promis de s'opposer "à cette solution dans tous les forums". Il est urgent de clarifier et de faire des choix, dont dépendent non seulement l'avenir écologique de l'Italie, mais aussi sa sécurité énergétique. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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