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29/12/2021

"Élections au Quirinal : Berlusconi téléphone à Draghi. Mais Salvini traite avec Renzi et Conte."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre encore largement sur le débat autour de la révision des règles et de la durée de la quarantaine pour les vaccinés, face à la progression des nouveaux cas (78 813 en 24 heures) et des décès (202). Le conseil des ministres devrait adopter d’ici demain de nouvelles mesures après l’avis du conseil des experts (CTS) : « Record des contaminations, l’étau se resserre sur les antivax » - Face à la hausse des cas, le gouvernement pourrait envisager une obligation vaccinale et un confinement pour les non vaccinés (Corriere della Sera), « Omicron se propage mais fait moins peur » - Presque 80 000 nouveaux cas, les médecins généralistes constatent des symptômes plus légers grâce aux vaccins. Le CTS proposera aujourd’hui ses solutions (La Repubblica), « Omicron, voici la 4vague » - Les hôpitaux vont vers la paralysie : 20 000 infirmiers et 5 000 médecins mis en quarantaine. Draghi pourrait décider d’une quarantaine rapide afin d’éviter la paralysie du pays (La Stampa), « 78 000 nouveaux cas en Italie, le « super pass sanitaire » sera demandé pour pouvoir travailler » (Sole 24 Ore), « Le « Super pass sanitaire » nécessaire pour travailler » - C’est ce que le ministre de l’Administration R. Brunetta proposera en Conseil des ministres. Le CTS favorable à une quarantaine de 5 jours » (Il Messaggero). Les discussions entre les partis autour de l’élection du Président de la République prévue en janvier sont également citées en Une et dans les pages intérieures.

Les JT couvrent essentiellement la situation pandémique en Italie, avec un taux de contagion à 7,6%, le débat autour de la révision des règles et de la durée de la quarantaine pour les vaccinés, le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’OMS et le début du vote de confiance sur la loi de Finances à la Chambre.

Sur Twitter, le hashtag #draghi est largement en tête, alimenté par des critiques d’antivax à l’égard du gouvernement face à la hausse des cas malgré un pourcentage élevé de personnes vaccinées.

PREMIER PLAN, La Repubblica, « Sur la quarantaine, le comité scientifique résiste à la pression politique : "Réduisez-la, mais ne la supprimez pas". » : « En quelques jours au ministère de la Santé, sous la pression des présidents de région, l’idée de réduire le délai de quarantaine pour les personnes vaccinées avec trois doses est passée d'une hypothèse lointaine à une idée concrète. Il y a quelques jours, les experts gouvernementaux avaient dit non à la réduction de la quarantaine, mais maintenant qu'Omicron se propage rapidement, le contexte a changé. Hier, les Régions ont présenté un document au ministère de la Santé dans lequel elles demandent la suppression totale de la quarantaine pour les personnes ayant reçu trois vaccins et ayant eu des contacts à risque, mais aussi, entre autres, l'arrêt des tests pour mettre fin à l'isolement. "Ces propositions sont inadmissibles", commente l'un des membres du comité. En général, les techniciens sont très sceptiques à l'idée de suivre l'avis des autorités locales. Il manque beaucoup de données pour prendre une décision aussi radicale. Par exemple, on ne sait pas ce qu'il adviendra des admissions dues à Omicron. Et puis, il est difficile pour les techniciens de prendre une décision qui, à l'heure où l'épidémie est en forte hausse, ferait de toute façon circuler beaucoup de cas positifs.  Si le ministère de la Santé a déjà préparé la circulaire de cinq jours, la décision finale reviendra à Mario Draghi. Au sein de la Ligue, il ne manque pas de membres qualifiés, comme Massimiliano Fedriga, qui se prononcent en faveur d'une solution à l'américaine, l'abolition de la quarantaine pour les personnes vaccinées avec le booster. Le ministre membre de Forza italia Renato Brunetta a l'intention de faire passer en conseil des ministres le Super Pass dans tous les lieux de travail. Matteo Renzi pousse pour un « vaccin obligatoire pour accéder aux lieux de travail, un pass uniquement pour les guéris et les vaccinés, mais plus de quarantaine pour les vaccinés ».

ENTRETIEN, Avvenire, de Pier Paolo Sileri, secrétaire d’Etat à la Santé « Les personnes ayant déjà leur troisième dose peuvent ne pas s’isoler » : « ‘’L’avancée du variant Omicron était prévisible. Dans les prochains jours, nous verrons l’impact qu’elle aura sur le système sanitaire. La course au test de dépistage est souvent dictée par la hâte : il est inutile de se précipiter en pharmacie juste après avoir découvert que l’on est cas contact. L’incubation du virus dure quelques jours. Quant à la révision de la quarantaine, la décision du gouvernement sera prise sur la base de ce qu’indiquera le comité d’experts CTS et ce que diront les données scientifiques. Celles-ci nous indiquent déjà que celui qui est vacciné avec une troisième dose a moins de risques de développer une forme de maladie grave ou de contracter le virus. Il y a donc une certaine cohérence à envisager une durée différente, comme l’ont annoncé les Etats-Unis. Pour les écoles, le gouvernement est déterminé à faire en sorte que les leçons soient maintenues en présentiel, après les fêtes. Une réduction de la durée de la quarantaine aidera sans doute à y parvenir. Concernant Omicron, nous ne savons pas si la baisse des hospitalisations face à la hausse du taux de contagion s’explique par un caractère moins virulent du virus ou par le fait qu’une bonne partie de la population soit vaccinée. Le message que je lance est le suivant : Omicron peut être maîtrisé en continuant à accélérer sur les premières et les troisièmes doses.’’ »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Massimilano Fedriga, président de la conférence des régions et du Frioul-Vénétie-Julienne, "Supprimons la quarantaine pour ceux qui ont reçu leur troisième dose" : «  Il est désormais illusoire de penser que nous pouvons retracer chaque contact. La course au test des personnes est inutile, sauf pour les cas symptomatiques. Et il est temps d'affecter davantage de personnel de santé aux vaccins, afin de ne pas disperser les forces. En bref, il serait absurde de gérer l'urgence comme nous l'avons fait il y a un an. Lorsque les vaccins venaient d'arriver et qu'il y avait une variante différente. Il semble que la variante Omicron réduise clairement le risque de maladie grave pour les personnes vaccinées. C'est pourquoi je pense qu'il est juste de réduire la période d'isolement pour les contacts étroits des positifs. Aux États-Unis, pour ceux qui ont également reçu le rappel, elle a même été supprimée. Sur les élections, je souhaite que le président de la République soit élu au premier tour. Ce serait un bon message pour le pays. Aujourd'hui, nous disposons des bons outils pour assurer la sécurité des lieux à risque comme les hôpitaux. Il pourrait également y avoir un vote à distance, bien qu'il s'agisse d'une méthode qui n'a jamais été discutée en Italie. Tout ce que je peux dire, c'est que Draghi est une personnalité à ne pas gâcher. L'autorité qu'il donne au pays est une question d'intérêt national. Je ne peux qu'affirmer l'excellente relation que le Premier ministre entretient avec les régions et épouser la nécessité pour le centre-droit d'élargir autant que possible le consensus sur un candidat. Ne transformons pas un moment important pour le pays en un gâchis, provoquant de l'instabilité entre les partis".

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luca Zaia, Président de la Région Vénétie « Les nouveaux cas augmentent mais il faut réécrire les règles afin d’éviter que la moitié de l’Italie ne soit placée sous quarantaine’’ » : « ‘’Avec le variant Omicron, les nouveaux cas sont destinés à augmenter davantage. Toutefois, quand on regarde le nombre d’hospitalisations, les chiffres sont trois fois inférieurs par rapport à ceux d’il y a un an. La situation a changé radicalement. Je voudrais aussi souligner un autre aspect : entre les personnes hospitalisées, celles qui ont été contaminées et les cas contact à haut risque, nous risquons d’avoir la moitié du pays en quarantaine. Il s’agit de milliers de personnes qui ont déjà fait leur troisième dose et qui, même étant asymptomatiques, doivent rester 7 jours en confinement. Alors que les Etats-Unis ont choisi la quarantaine généralisée de 5 jours’’. »

ARTICLE, La Repubblica, « La France et le Royaume-Uni sont submergées par les contagions. L’urgence monte en Europe » : « Propulsée par la variante Omicron, la pandémie se répand en Europe. Le nombre d'infections a atteint de nouveaux sommets : 180 000 en France, 130 000 au Royaume-Uni, où le total serait encore plus élevé car il manque les données de l'Écosse et de l'Irlande du Nord. Le Danemark a le taux d'infection le plus élevé au monde : 1612 cas positifs pour 100 000 habitants. Aux Pays-Bas, le confinement a ralenti la croissance du virus, mais Omicron a dépassé Delta et pourrait provoquer une augmentation des épidémies en raison de la facilité avec laquelle il se propage. La forme de coronavirus qui est apparue en Afrique du Sud est désormais dominante au Portugal et en Suisse. En Belgique, le Conseil d'État a annulé le décret gouvernemental sur la fermeture des cinémas et des théâtres, tandis qu'en Finlande, le gouvernement a interdit l'entrée sur le territoire à tous les étrangers de plus de 16 ans non vaccinés. Deux citoyens italiens, contrôlés positifs à l'aéroport d'Helsinki, auraient été enfermés dans les toilettes de l'aéroport pour être isolés, selon une question de la députée de Fratelli d'Italia Augusta Montaruli, qui a demandé au ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio d'intervenir. Seule l'Allemagne semble résister grâce à un confinement de facto pour ceux qui n'ont pas reçu le vaccin. »

ARTICLE, La Repubblica, « Elections au Quirinal : Berlusconi téléphone à Draghi. Mais Salvini traite avec Renzi et Conte » : « Le jour de noël, Mario Draghi et Silvio Berlusconi ont eu une conversation cordiale au téléphone, mais en restant conscients d'être en compétition pour la plus haute fonction de l'État. On ne sait pas si Draghi et Berlusconi ont discuté de la course à la présidence. Des proches de Draghi sont convaincus que le Cavaliere est le véritable obstacle sur la route du Palais des Papes. Tandis que Berlusconi a intensifié sa campagne électorale, tentant de resserrer les rangs de Forza Italia. Il a téléphoné à de nombreux parlementaires de son parti, sans cacher ses intentions : "Que diriez-vous de mon nom pour ces élections ?". Depuis son studio de Villa San Martino, le fondateur de Mediaset vérifie les chiffres du Parlement. Il sonde l'ambiance au Palais, il dit à ses collaborateurs de le soutenir et d'appeler les déçus et les mécontents du centre de l'hémicycle, dans les groupes mixtes, à repousser l'idée d'un vote anticipé. L'ancien Premier ministre espère l'emporter au quatrième vote, lorsque le quorum nécessaire sera moins important grâce au scrutin secret. Et dans tous les appels qu'il a lancés, Berlusconi a affirmé que les sondages étaient de son côté. Que son ascension au Quirinal ferait passer l'avance de Forza Italia à deux chiffres. Une telle éventualité, selon l'ancien magnat, offrirait plus de sièges lors des prochaines élections. Entre-temps, M. Salvini poursuit ses consultations, tiraillé entre son soutien déclaré à M. Berlusconi et l’idée que son nom, qui divise, ne puisse être facilement proposé à ses alliés pour une solution partagée. Le premier objectif de Salvini et Meloni est de ne pas de céder le Quirinal au PD, étant donné les 46 % de grands électeurs que compte la droite. Giuseppe Conte, qui a réuni hier les dirigeants du 5S, a suggéré au leader de la Ligue de s’entendre sur une femme de centre-droit (la présidente du Sénat Maria Elisabetta Casellati, ainsi que Letizia Moratti, par exemple), tandis que Matteo Renzi a souligné que sans les plus de 70 voix détenues par Italia Viva et Coraggio Italia, il est difficile d'élire un président. Et il pousse à une solution qui ne se situe pas dans le camp des anciens cinq étoiles mais dans celui du centre-droit. Pierferdinando Casini ou Giuliano Amato, par exemple. Mais ce dernier ne plairait pas à Salvini et l’autre n’aurait pas les faveurs de Giorgia Meloni. »

ARTICLE, La Repubblica, « Sur le budget, discussion houleuse sur le vote de confiance. Fin du plafonnement des salaires de la fonction publique : « Les explications de vote sur le texte du projet de loi budgétaire, qui a été adopté par le Sénat, commenceront aujourd'hui à 17h15 à la Chambre des députés. Vers 19 heures, le premier appel commencera, tandis que le vote final est prévu pour jeudi matin. Marianna Madia (PD) a parlé d'une "distorsion de la démocratie" et d'une pente dangereuse marquant une marginalisation croissante du Parlement (surtout de la Chambre, qui est la deuxième à examiner la loi budgétaire cette année), tandis que Claudio Borghi (Ligue) a dénoncé le fait que les députés n'ont même pas eu le temps de lire le texte. La controverse a également porté sur un amendement à la loi budgétaire qui a été ajouté dans la toute dernière version, et qui relève le plafond de 240 000 euros pour le salaire annuel des cadres de la fonction publique. La loi ne supprime pas le plafond, mais l’ajuste sur la base des augmentations moyennes obtenues par les employés de l'administration en 2021. L'augmentation moyenne actuelle de l'accord préalable est de 3,78 %. Cette règle avait été incluse dans les versions précédentes de la loi, mais elle a été omise pour éviter toute controverse. L'argument employé par le gouvernement était que si l’on n’appliquait pas les augmentations à ceux qui atteignent le maximum autorisé pour les salaires publics, cela finissait par aplatir les salaires des postes les plus élevés, qui finissent par être assimilés à ceux des niveaux immédiatement inférieurs, même si les fonctions et les responsabilités ne sont pas équivalentes. Le plafond était entré en vigueur en 2014 et, en 2017, la Cour constitutionnelle l'avait jugé conforme. Cependant, tout le monde n'est pas d'accord pour dire que c'est ce "plafond" qui a fini par rendre l'administration moins attrayante que le secteur privé : "Si nous souhaitons vraiment attirer les meilleurs dans l'administration ", objecte Tiziana Cignarelli, secrétaire générale du Flepar et du Codirp (syndicats représentant les cadres et les gestionnaires publics), "alors pourquoi les jeunes professionnels, à commencer par ceux qui ont été embauchés pour le PNRR, sont-ils classés comme fonctionnaires et non comme cadres ? Ce n'est pas seulement une question de rémunération, mais aussi de réglementation, de rôle et de compétences qui leur sont confiées". Certains parlent du retour des castes, mais pour l'instant il y a peu d'objections à la règle. Parmi eux, le secrétaire national de Sinistra Italiana Nicola Fratoianni : "Vraiment tous mes compliments à ce gouvernement “des meilleurs“, qui pense favoriser quelques-uns, tout en nuisant au plus grand nombre. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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