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17/12/2021

Luigi Di Maio : "Nous devons laisser le Premier ministre en dehors des jeux politiques et des spéculations sur les noms des candidats au Quirinal."

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Italie. Revue de presse.

C’est le Conseil européen qui occupe ce matin les unes de la presse italienne, qui analyse la justification par le premier ministre Mario Draghi des nouvelles mesures imposant un test pour les personnes vaccinées souhaitant entrer en Italie comme un « test réussi » auprès de ses partenaires européens. La Repubblica titre : « Pour l’UE, la ligne Draghi passe. L’obligation de test n’est pas critiquée à Bruxelles par les chefs d’Etat et de gouvernement européens. La montée des contaminations fait monter la pression sur le premier ministre pour qu’il reste à son poste ». La Stampa abonde : « pour l’UE, c’est oui pour le pass sanitaire à l’italienne », de même que le Messaggero : « Les mesures drastiques pour lutter contre le covid sont convaincantes pour l’UE ». Le Corriere della Sera met en avant la montée des contaminations qui va faire basculer plusieurs régions en zone jaune pendant les fêtes : « le virus fait passer une partie de l’Italie en jaune ».

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Draghi cherche à tirer profit de l’avance italienne [sur la situation sanitaire]. A présent il pousse pour une harmonisation de la durée du pass au niveau européen. »

PREMIER PLAN, Repubblica, «Le virus refait surface et gêne Draghi sur sa route vers le Quirinal » : « Présent à Bruxelles pour le Conseil européen, Mario Draghi ressent la peur de la quatrième vague. Il sait que son avenir sera décidé par les quinze prochains jours de pandémie. Ce pourrait être son dernier sommet en tant que Premier ministre, s'il est élu au Quirinal. Mais il sait aussi que si la situation sanitaire devait s'aggraver, alors le Quirinal (un scénario qui était et reste plaisant pour le premier ministre) semblerait une ascension trop raide à faire. Les variables restent nombreuses et imprévisibles, à commencer par les données actualisées de la nouvelle pression sur les admissions et les hospitalisations, dont dépend la résilience des systèmes de santé européens. Lorsqu'il rappelle à ses collègues européens les 135 000 morts en Italie et l'effondrement de 9% du PIB en 2020, il le fait pour faire taire les dernières critiques à l'encontre des mesures frontalières italiennes. Mais le Premier ministre voit déjà plus loin. Aux mesures drastiques qui pourraient être prises dans les semaines à venir, à cause d'Omicron. Au scénario de la vaccination obligatoire, qui se concrétisera au cours du mois de janvier. Et surtout, il se penche sur l'étape la plus délicate pour le pays : l'élection du nouveau chef de l'État. Il est toujours au centre du jeu. Les chefs de la majorité - tous, sans exception - lui ont demandé de rester d'une manière ou d'une autre. Hier, The Economist a couronné l'Italie de Draghi comme le pays de l'année. La vérité est que le Premier ministre aimerait encore faire le grand saut. Mais la réalité, heure après heure, risque de guider seule la décision. Hier, 26 000 cas positifs ont été comptabilisés. Le pic de l'épidémie est attendu entre les vacances de Noël et le nouvel an, lorsque la bataille pour le Quirinal battra son plein. Qui maintiendrait la majorité d'unité nationale ? Un nouveau gouvernement - ou même des élections anticipées - aurait l'effet déflagrant de mettre en péril même les fonds du PNRR. "Le FT et the Economist, dit Carlo Calenda, ont été clairs. 70-80% des Italiens veulent que Draghi reste Premier ministre". Et les parlementaires - c'est-à-dire les troupes appelées à voter dans le secret des urnes pour le Quirinal - continuent de préférer l'ancien banquier au gouvernement comme gage de stabilité.

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luigi di Maio, « "Nous devons laisser le Premier ministre en dehors des jeux politiques et des spéculations sur les noms des candidats au Quirinal. Attention car les franc-tireurs peuvent être plus nombreux », de Venanzio Postiglione : «  Il n’y a pas de tensions avec les autres pays européens. Nous n'avons appliqué des règles plus restrictives que parce que nous essayons de contenir Omicron : nous sommes l'un des pays qui, pour l'instant, présente les niveaux les plus bas de propagation de la variante. Nous devons protéger l'Italie. La Grèce a choisi le même mécanisme, d'autres suivent cette voie. Au Quirinal, il faudra élire une personne qui protège l'intérêt national et garantit l'unité du pays. Et un large dialogue entre toutes les forces politiques. Nous devons parler à tout le monde, à nos alliés mais aussi au centre-droit, mais sans les laisser dicter l'agenda. Un dialogue d'égal à égal, un objectif commun. Salvini et Meloni se précipitent à la fois pour soutenir Berlusconi et pour dire qu’il n’a pas le nombre de voix nécessaires. Le fait est qu'il pourrait être noyé par le centre-droit lui-même. Nous ne pouvons pas nous permettre de mêler le président Draghi à des jeux politiques et à des spéculations sur les noms des candidats au Quirinal. Il doit être protégé et non tiré par la veste. Loi de finances, troisième dose de vaccin, nouvelles mesures : c'est une période très délicate, il n’a pas besoin de subir les rumeurs sur le Quirinal. Au Parlement, le groupe mixte est le plus important de l'histoire. Il ne faudrait pas aller aux élections anticipées (législatives, ndlr) pendant que nous accélérons les troisièmes doses et lançons le plan de relance et de résilience. Nous ne pouvons pas, maintenant, perdre entre quatre et cinq mois. Allez voir les pays où il y a eu des campagnes électorales ou des crises gouvernementales : courbes de contagion en hausse, dirigeants bloqués dans leurs choix. La date prévue est 2023 : mettons l'Italie en sécurité et allons ensuite aux urnes. Changer pour un régime présidentiel, ce n'est pas la priorité, maintenant nous sommes au milieu d'une pandémie. Mais après, il sera bon d'ouvrir une réflexion. Je regarde l'Europe. La France a connu plus de stabilité avec un système semi-présidentiel. C'est un fait. Sur Conte, avoir des opinions différentes ne signifie pas diviser une force politique. Je peux vous dire qu'avec Giuseppe Conte, en plus d'avoir un dialogue très franc, nous travaillons ensemble en permanence au sein des 5 étoiles. Je suis favorable à la nouvelle orientation : laissons-lui le temps de mener à bien la transition. Nous avons le même objectif, les batailles du Mouvement et la croissance du consensus. Nous sommes d'accord sur ce point. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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