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15/12/2021

"Meloni : personne ne doit penser qu’il peut faire élire le Chef de l'Etat sans Fratelli d'Italia."

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Italie. Revue de presse.

Le débat autour à l'élection à venir en Italie du Président de la République est cité par certains quotidiens : « Meloni : personne ne doit penser qu’il peut faire élire le Chef de l'Etat sans Fratelli d'Italia » (Corriere della Sera), « Meloni : pour élire Berlusconi au Quirinal, il faudra trouver une large convergence » (Il Giornale). 

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Guerzoni et F. Sarzanini, « Italie : les frontières fermées aux anti-vax. Tests et quarantaines pour ceux qui arrivent. » : « Toute personne non vaccinée qui arrive en Italie depuis un pays de l’UE devra s’isoler pendant 5 jours après son arrivée et présenter le résultat négatif d’un test antigénique de moins de 24 heures ou d’un test PCR de moins de 48 heures. Les personnes vaccinées aussi doivent se faire tester avant leur départ. Pour les personnes en provenance de pays extra-européens, la période d’isolement est de 10 jours et il faudra avoir effectué un test antigénique dans les 24 h qui précèdent ou un PCR dans les 72 h. Le gouvernement a également décidé de prolonger jusqu’au 31 janvier 2022 l’interdiction d’entrée en Italie pour les personnes en provenance d’Afrique du Sud, du Lesotho, du Botswana, du Zimbabwe, du Malawi, du Mozambique, de Namibie et d’Eswatini. Les citoyens italiens possédant leur résidence civile en Italie ne sont pas soumis à cette interdiction, mais doivent s’isoler pendant 10 jours et effectuer un test PCR dans les 72 heures qui précèdent leur arrivée. ».

PREMIER PLAN, La Repubblica, « L’Italie verrouille ses frontières et on ne pourra venir qu’avec un test.  L'UE demande des explications de la part de Rome. »

ARTICLE, La Repubblica, « Letta et Conte travaillent à une proposition commune sur le Quirinal : "Ce serait une grave [erreur] d'élire un président trop marqué par un camp" : » L'un d'entre eux, Giuseppe Conte, chef du M5S, n'exclut pas qu'"il puisse y avoir une initiative commune sur une personnalité au haut profil moral". L'autre, Enrico Letta, dirigeant du PD, avertit qu'"un président de la République sur le modèle de Leone avec 505 voix", c'est-à-dire désigné par une majorité simple, "serait une grave blessure institutionnelle : celui qui prend la responsabilité de ce projet fait un grand tort au pays". De son côté, Giorgia Meloni a prévenu : "Personne ne pense pouvoir élire un chef de l’État sans nous", c'est-à-dire le centre-droit uni. La démarche de Conte et Letta est utile pour envoyer un message clair aux opposants, tentés de forcer le trait, et pour renforcer leur alliance quelque peu malmenée par le refus de Conte de se présenter dans la circonscription de Rome-1 qui lui a été offerte par Letta. Le Président de la Chambre des Députés, Roberto Fico, vient d'annoncer qu'une lettre sera envoyée le 4 janvier pour convoquer une session conjointe du Parlement. Les initiés suggèrent déjà une date à marquer en rouge sur le calendrier : le 24 janvier ou quelques jours avant ou après. Selon toute vraisemblance, ce sera le jour où commencera le scrutin secret pour la succession de Sergio Mattarella. "La pandémie a changé les points cardinaux de la boussole, c'est le moment où toutes les forces politiques doivent faire preuve de responsabilité, rengainer leurs baïonnettes et faire le meilleur choix ensemble", a expliqué Letta. “C'est moi qui ai dit que nous devions aussi nous ouvrir à l'opposition, à Fratelli d'Italia. Cela me fait sourire quand j’entends parler de primauté, de ceux qui sont plus légitimes à prendre l'initiative", dit l'avocat, faisant référence à Salvini, jamais mentionné pourtant. "Discutons-en ensemble", insiste-t-il, "évaluons les différentes sensibilités et cherchons un résultat partagé". Letta et Renzi ont pour point commun d’être en désaccord avec Renzi, selon qui le rôle de faiseur de roi reviendrait au centre-droit. "Et qui le lui a donné ? A-t-il les moyens de le faire ? Je ne le pense pas, personne ne le pense", a ajouté l'ancien premier ministre. Et personne ne devrait venir suggérer le nom de Berlusconi. Pas seulement parce que Letta l'a déjà exclu. "Le M5S ne votera jamais pour lui, je l'ai déclaré publiquement", a dit M. Conte. Les mêmes mots, identiques, prononcés par Andrea Orlando. Le Cavaliere ? "Je ne voterai pas pour lui et le PD non plus", dit le ministre du Travail. » 

COULISSES, La Repubblica, « Mais Berlusconi passe au plan B. Dell'Utri joue les émissaires » : «   Il a décidé de se tenir à l'écart des caméras et, surtout, d'éviter les questions gênantes sur ses objectifs pour le Quirinal, pour éviter la question la plus naturelle : "Voulez-vous être le chef de l'État ?". Une question qui, il va sans dire, révélerait ce qui est désormais un secret de polichinelle : le désir de l'ancien premier ministre de passer ce cap. Il ne se passe pas un jour, disent ses proches, sans qu'il ne soit rassuré par des parlementaires, des directeurs, des chefs de parti ou de simples conseillers sur une ou plusieurs voix gagnées : "Si toutes les promesses faites, directes ou indirectes, étaient tenues, nous aurions déjà deux mille grands électeurs", entend-on dire par Arcore. Pour l'encourager, ces derniers jours, même le ressuscité Marcello Dell'Utri, l'ancien sénateur de retour d'une condamnation pour mafia ayant purgé 4 ans de prison, qui déjà en octobre a participé à un sommet à Villa San Martino en apportant les bons vœux de Matteo Renzi. Dell'Utri est à l'étranger mais, nous disent des sources proches de Berlusconi, il active de nombreux canaux, y compris en Sicile, pour obtenir le soutien parlementaire pour son chef. Une chose est sûre, cependant : Berlusconi ne veut pas être soumis à l’épreuve du décompte des voix en sa faveur au Parlement [qui peut mal tourner], il n'est donc pas prêt à accepter le rôle de candidat phare du centre-droit lors des premiers scrutins. Et donc, si (comme c'est probable), il n'y a pas d'accord préalable large sur son nom, le président de Forza Italia pourrait changer de stratégie. Il pourrait essayer d'être le faiseur de roi d'un autre candidat (peut-être Draghi lui-même) et ainsi récupérer le crédit politique de l'opération. Avec la possibilité inavouable d'un retour au plan A : si les francs-tireurs triomphent aux trois premiers tours de scrutin, Berlusconi serait prêt à se proposer avec l'ambition de sauver le pays. Grâce au soutien du centre-droit et des parlementaires de la zone intermédiaire contactés ces derniers jours par le réseau secret qui opère pour lui. Un scénario apocalyptique pour le front progressiste. Mais un scénario à ne pas exclure. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Ce qui se cache derrière les pressions sur le système présidentiel » : « Selon un récent sondage réalisé par I. Diamanti, 70 % des Italiens sont désormais favorables à l'élection au suffrage universel direct du chef de l'État. Ceux qui veulent des élections directes - comme Giorgia Meloni - veulent aussi une république présidentielle ou semi-présidentielle, suivant la forme française. En outre, le sondage indique que l'opinion publique n'apprécie plus la procédure baroque par laquelle le président est choisi. Nous savons que cette voie a été codifiée dans la Constitution précisément parce que les pères constituants craignaient l'émergence d'un autre Mussolini, imbibé de mépris pour le Parlement. Aujourd'hui, cette perception semble avoir changé dans le sentiment collectif ; mais manifestement pas dans celui des partis politiques qui sont conservateurs par nature, d'autant plus lorsqu'ils ont le sentiment de s'enfoncer dans une crise sans fin. Ce n'est pourtant pas une coïncidence si le thème du présidentialisme est aujourd'hui d'actualité. Dire qu'une éventuelle ascension au Quirinal permettrait à Mario Draghi de réunir entre ses mains les fonctions actuellement exercées par Mattarella, et "de facto" celles du Président du Conseil (une fonction qui serait confiée à un collaborateur de confiance), cela équivaut à un saut conceptuel vers un nouveau dispositif institutionnel. Une structure qui nécessiterait d'une réforme constitutionnelle qui est tout sauf anodine. Cette réforme impliquerait également l'élection directe du chef de l'État. Cela signifie que les pressions pour que Draghi devienne Président de la République s’expliquent par le désir d’une nouvelle République présidentielle, voire semi-présidentielle. C'est peut-être là que réside le "non-dit" du débat politique sur le Quirinal. »

ENTRETIEN, Corriere della sera, de Giorgia Meloni, « Je voudrais guider le conservateurs. Personne ne doit penser pouvoir élire le président sans nous. » : « Deux grands fronts qui s’opposent : le front progressiste et le front conservateur que nous souhaitons reconstruire et guider. On peut être à l’opposition sans être marginaux. Notre appel aux conservateurs s’adresse à tous ceux qui ne viennent pas forcément des milieux de la droite traditionnelle, mais du monde libéral et catholique, qui sont une alternative à la gauche et qui ne trouvent pas de maison. Le patriote que nous imaginons pour le Quirinal est une personne qui a comme priorité la défense de la souveraineté de l’Italie et de son peuple. Je ne comprends pas les polémiques  déclenchées par ma déclaration. La réponse naturelle aurait été que ‘’Meloni dit des banalités.’’. La question de la défense des intérêts nationaux est une nécessité, mais cela ne signifie pas que les autres sont des ennemis du pays. À gauche, on revendique plutôt un patriotisme européen et moi un patriotisme italien. Et cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas italiens ni que je ne suis pas européenne. Nous prenons sérieusement en considération la possibilité de soutenir Berlusconi au Quirinal, mais il faut aussi prendre en compte les voix et les disponibilités. N’ayant pas assez de voix à nous seuls, nous devons dialoguer avec les autres forces politiques. Personne ne doit penser pouvoir élire le chef de l’Etat sans nous, mais nous devons aussi nous montrer compacts. Quant à Draghi, il est la figure la plus respectable en Italie, mais je n’ai pas les éléments nécessaires pour savoir s’il saura défendre et renforcer le poids de l’Italie en Europe. Nous avons déposé un projet de loi pour un système semi-présidentiel à la française mais nous sommes ouverts à toute discussion. Je propose un président élu qui réponde directement aux citoyens. Mes rapports avec Matteo Salvini sont excellents malgré ce que racontent les médias. Il en va de même avec le Président du Conseil Mario Draghi qui a parfois accueilli avec bienveillance certaines de nos propositions. Quant à Enrico Letta, je le considère une personne aux antipodes de mes orientations, mais un adversaire tout à fait respectable par son autorité et sa qualification. La décision gouvernementale de prolonger l’état d’urgence est un contresens. Le gouvernement doit combattre l’épidémie tout en rétablissant l’intégralité des libertés individuelles. Mon objectif est de faire de mon mieux et de ne jamais décevoir les personnes qui croient en moi. La démocratie et les décisions des Italiens détermineront la place que j’occuperai. » 

ARTICLE, La Stampa, de M. Zatterin, « Le « non » de Macron torpille Sassoli » : « David Sassoli ne se représentera pas à la présidence du Parlement européen pour la deuxième partie de la législature. Le membre du Parti démocrate italien (PD) a compris que les conditions politiques n’étaient pas réunies pour un second mandat. Le groupe des libéraux de Renew Europe, dirigé politiquement par Emmanuel Macron, n'a pas donné le soutien nécessaire pour présenter une candidature alternative à celle de Roberta Metsola, eurodéputée maltaise du PPE. L'affaire prive ainsi l'Italie d'une position prestigieuse au niveau européen, brise le rêve de ceux qui espéraient proposer à Strasbourg une coalition tricolore comme celle de Berlin (verts-libéraux-socialistes) et ouvre quelques fractures au sein du groupe socialiste, qui risque désormais d'être contraint de voter malgré lui pour un candidat anti-avortement. Les députés du Pd sont déçus de la gestion des négociations par la cheffe de groupe Iratxe Garcia Perez, qui n'a pas réussi à obtenir le soutien des Verts et des Libéraux. Macron lui-même, sans être totalement convaincu par la candidature de Metsola, s'est montré sceptique quant à l'opération pour une reconfirmation de Sassoli. Même si entre-temps il y a eu un changement de gouvernement en Allemagne, le président français craint les conséquences d'une rupture de l'accord passé au début de la législature, qui prévoyait une alternance entre les socialistes et le Parti populaire européen à la tête du Parlement européen. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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