22/11/2021
"Entre nous et Paris, les intérêts ne sont pas convergents mais un accord est utile."
Italie. Revue de presse.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni et F. Sarzanini, « Pass sanitaire et immunisations, de nouvelles restrictions introduites ; les pressions des régions et des maires. »
SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Les Italiens voudraient avoir Mario Draghi comme Président de la République ; la confiance en Sergio Mattarella perdure » : « A l’approche des prochaines élections présidentielles, 43% des Italiens se disent indécis quant à la personnalité qu’ils préféreraient voir arriver au Quirinal. 16% aimerait y voir l’actuel Président du Conseil Mario Draghi, qui récolte un consensus particulier auprès des électeurs du Parti démocrate (19%), du Mouvement 5 Etoiles (17%) et de Fratelli d’Italia (20%). Il arrive ainsi en tête du sondage, devant Sergio Mattarella. Berlusconi est troisième avec 9% de la population interrogée qui souhaiterait qu’il soit le prochain président, avec une belle évolution par rapport à mai dernier (5%). Giuseppe Conte, 4ème, a connu la progression inverse, chutant de 6% à 2%. A noter que son électorat est davantage favorable à Mario Draghi qu’à lui (17% pour Draghi contre 11% pour le leader du Mouvement). La confiance vis-à-vis de l’actuel Président de la République italienne, Sergio Mattarella, a été en hausse presque constante depuis décembre 2015, atteignant 68% en juillet 2021. Elle est actuellement partagée par 63% de la population. »
PROPOS, Corriere della Sera, de Lorenzo Fontana, responsable des affaires étrangères de la Ligue « Entre nous et Paris, les intérêts ne sont pas convergents mais un accord est utile » : « Il s’agit d’un ‘’mariage de convenance’’ et, même si une plus grande transparence aurait été souhaitable, le problème est que l’Italie doit faire un ‘’raisonnement stratégique’’ sur des thématiques sur lesquelles l’Italie est fortement en retard avec les concurrents internes et externes à l’UE. C’est le raisonnement que fait la Ligue, même si sur le long terme il y a la conviction qu’’un bon nombre d’intérêts entre Rome et Paris demeureront en conflit. Jusque-là la Ligue a gardé un certain silence sur le Traité. Il y a d’abord une question parlementaire déposée par Claudio Borghi, ce dernier ayant écrit sur les réseaux sociaux ‘’pourquoi j’ai l’impression que le fameux traité entre la France et l’Italie ne soit que la chère ancienne mer qu’il faudra offrir aux Français comme prévu par l’accord de Caen signé par ce traitre de Gentiloni et boycotté par nous ?’’. En réalité, le responsable des affaires étrangères de la Ligue, Lorenzo Fontana, est bien plus modéré ‘’en ce moment, notre intérêt le plus immédiat est de relancer le dialogue avec la France’’. Fontana repère deux fronts : celui au sein de l’UE ‘’d’ici peu, les pays du Nord réclameront à nouveau l’austérité. Pour nous ce serait un désastre, nous avons besoin d’accompagner cette reprise sans sursauts ou coups d’arrêt’’. Ce qui est, selon Fontana, dans l’intérêt aussi des « cousins » transalpins. Le second est le rôle dans la Méditerranée ‘’nous devons avoir clair à l’esprit que dans cette région se manifestent de plus en plus les intérêts de puissances émergentes et agressives. Il est donc utile d’avoir un accord avec un autre pays qui a des intérêts dans la région, même si en perspective ils sont conflictuels’’ »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Paolo Berelli, chef de groupe à la Chambre de Forza Italia « C’est une façon pour avoir du poids dans les nouveaux équilibres européens. Draghi représente une garantie » : « ‘’J’ai confiance en Draghi et dans le pouvoir de contrôle du Parlement et du rôle que l’Italie pourra et devra jouer dans le prochain cadre politique européen. Les accords sont signés par les gouvernements mais ratifiés par le Parlement : nous serons vigilants sur les contenus. Nous estimons toutefois, après le Brexit, que l’Italie a le droit et le devoir de se positionner parmi les pays de référence en Europe. A l’instar de ce qu’ont fait l’Allemagne et la France, c’est une bonne chose que l’Italie ait un rapport de tutelle et de promotion des intérêts réciproques avec la France. Il est juste que nous soyons prudents et attentifs, d'autant plus avec un pays comme la France qui, dans le passé, a parfois eu à notre égard une attitude que certains considèrent comme "prédatrice". Mais nous nous sentons également rassurés par l'autorité du Président du Conseil Draghi, sur lequel nous comptons pour avoir vérifié et, le cas échéant, amélioré le contenu du traité. Nous ne devons pas avoir peur d’échanger avec d’autres parlements, sans déférence et sans aucun asservissement, l’Italie doit avoir une place aux tables qui comptent." »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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