10/11/2021
"Le Président contre le marécage."
Italie. Revue de presse.
Les JT couvrent essentiellement le débat politique autour de la loi de Finances avant son passage au Parlement, l’appel du Président de la République S. Mattarella contre les violences des opposants du pass sanitaire, la conférence des maires italiens à Parme en vue de la rencontre avec le Président du Conseil Mario Draghi de jeudi autour du plan de relance et du plan anti-pandémique et la hausse des contagions de Covid en Italie, notamment à Trieste, dans les Marches et le Piémont.
PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ziniti, « Le ministère de l’Intérieur freine les anti-pass sanitaire ‘’Stop aux cortèges en centre-ville et le port du masque doit être respecté lors des sit-in’’ » : « Suite aux incidents à Milan et à Trieste, le ministère de l’Intérieur s’apprête à émettre un arrêté visant à éviter le blocage des centre-villes. Les organisations de commerçants dénoncent notamment les pertes économiques dues à ces cortèges. Les manifestations resteront autorisées mais devront se tenir loin des principaux axes commençants, des sièges des institutions ou de tout point sensible. Les organisateurs devront négocier avec les préfets également concernant les horaires. Par ailleurs, le respect des règles sanitaires devra être observé, à commencer par le port du masque, y compris en extérieur en cas de rassemblement. L’arrêté prévoit des contrôles stricts et les sanctions seront effectives. Les nouvelles directives entreront en vigueur dès ce week-end. De façon générale, les contrôles portant sur le pass sanitaire devront aussi être renforcés partout où il est obligatoire. Si les maires sont satisfaits de cette nouvelle impulsion de la Ministre de l’Intérieur, les anti-pass sont sur le pied de guerre. »
ARTICLE, La Repubblica, de G. Foschini « Les projecteurs du COPASIR pointés sur Renzi ‘’Ses activités à l’étranger représentent un risque pour l’Italie’’ » : « Hier, le COPASIR, le Comité pour la sécurité de la République, a officiellement soulevé deux questions concernant des hommes politiques qui auraient pu mettre en danger la sécurité nationale italienne. Il s’intéresse, d’une part, aux informations sensibles que Matteo Renzi aurait pu divulguer à des gouvernements étrangers, notamment au gouvernement Saoudien, alors qu’il était sénateur et membre de la commission des Affaires étrangères et de Défense. D’autre part, aux financements que le Mouvement 5 Etoiles aurait reçus, il y a une dizaine d’années, de l’ancien dirigeant vénézuélien, Hugo Chavez. Le Parquet de Florence avait enquêté sur la première affaire qui est désormais close. Le Parquet de Milan tente actuellement de déterminer si les faits concernant le M5S, niés par Davide Casaleggio, sont avérés ou non. Après avoir auditionné le directeur des services de renseignements italiens, Giovanni Caravelli, le Comité a recouru à une procédure peu courante en demandant aux magistrats des deux villes de faire remonter tous les éléments selon lesquels la sécurité nationale aurait pu être compromise. Le COPASIR recevra donc tous les actes de l’enquête des magistrats de Florence, alors que l’enquête du Parquet de Milan, elle, ne fait que commencer. »
ENTRETIEN de Renato Brunetta, ministre de la Fonction publique, F. Fubini, Corriere, “Sur le revenu de citoyenneté nous avons mené une véritable révolution, en renforçant les centres pour l’emploi ‘’afin de faire les vérifications nécessaires sur les bénéficiaires’’ du revenu et ‘’d’identifier les demandeurs d’emplois auxquels proposer une solution’’ : « L’été dernier, Luigi di Maio, son ex-ennemi, lui a proposé de revoir le revenu de citoyenneté. C’est ainsi qu’est arrivé un projet représentant un compromis, hier, sur la table de Mario Draghi : chaque bénéficiaire du revenu devra se présenter une fois par mois au centre pour l’emploi pour s’informer des offres ; des agences privées pourront être aussi consultées ; 5 euros seront soustraits à l’allocation au premier refus d’emploi, tandis qu’au 2ème celle-ci sera supprimée ; chaque euro ainsi économisé sera reversé dans les fonds de politiques pour l’emploi. ‘’Parvenir à faire une nette distinction entre demandeurs d’emplois et ceux qui ne le sont pas a été notre première grande innovation : 1,68 million de familles perçoivent aujourd’hui le revenu, pour un total de 3,8 millions de personnes impliquées mais seul un tiers pourrait travailler parmi les bénéficiaires. Les politiques actives du travail doivent intervenir à ce sujet’’. Concernant Salvini : ‘’je suis inquiet car il souhaite réunir les droites pour se substituer au PPE dans la gouvernance de l’Union’’ ».
ENTRETIEN de Silvio Berlusconi, ancien président du Conseil, A. Minzolini, Giornale, « Draghi travaille bien avec des résultats excellents : il doit rester à la présidence du Conseil » - « Il serait irresponsable d’interrompre son travail. La personne nommée au Quirinal représente l’Italie entière, au-delà des partis » - « C’est le vaccin qui permet de lutter contre le virus et le pass nous permet de repartir : il faut en faire un certificat sanitaire » - « Le président de Forza Italia se penche sur la situation politique et sociale : ‘’la majorité a accepté des compromis pour privilégier l’unité nationale, mais nombre de nos indications ont été acceptées. Le centre droit est en mesure de proposer des candidatures à la hauteur pour le Quirinal. Le revenu de citoyenneté a donné lieu à des abus honteux » : « Concernant l’Europe : ‘’la Ligue a un rôle, une histoire et une place internationale différents de Forza Italia, ce qui ne nous a pas empêché de gouverner ensemble le pays et beaucoup d’importantes régions italiennes, aujourd’hui encore’’. Quant au gouvernement Draghi : ‘’je n’ai rien à reprocher à ce gouvernement qui fait vraiment tout ce qu’il peut, tout en accueillant favorablement
COMMENTAIRE, La Repubblica, de Carlo Bonini, « Le Président contre le marécage” : “Comme souvent tout au long de son mandat, le Président Sergio Mattarella a tenu un discours hier à Parme dont le sens était cristallin. Les violences commises par les anti-vaccins et les anti-pass sanitaire n’ont rien à voir avec la dialectique démocratique ni avec une légitime ‘’opinion dissidente’’ dont l’expression est garantie par la Constitution. Les mots de Mattarella condamne l’agression ‘’inadmissible’’ de la communauté et la menace qu’ils représentent en termes de diffusion du virus. Mais remettent surtout au centre de l’attention politique les questions de sécurité sanitaire, de la reconstruction du pays, de la défense des libertés alors que tous semblent à ce jour obnubilés par la course présidentielle. Un comportement de la part de la majorité qui a pour effet, au moment le plus délicat et peut-être le plus décisif, de mettre à mal la capacité de décision et l’élan réformiste du gouvernement. Le Président démontre ainsi qu’il a conscience de la difficulté de cette phase, marquée par la recrudescence du virus, par une autorité des forces publiques mise à mal par les attaques répétées de la Ligue et de Fratelli d’Italia et la tiède défense des autres partis, et par l’alarmante faiblesse structurelle du tissus territorial et des communes, épine dorsale du pays. Reste à voir si les mots du Président permettront un réveil de la majorité entraînée dans un jeu mortifère par la Ligue, l’agenda lunaire de Berlusconi et l’oscillation constante des 5 Etoiles. Autrement, non seulement le gouvernement Draghi mais le pays tout entier risque de s’enfoncer dans ce marécage. Bruxelles demande le strict respect des échéances et le virus n’attend pas. Il faut des mots clairs et un comportement cohérent, Mattarella en a fait preuve. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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