Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/11/2021

"Le ministre Giorgetti, l’homme qui fait peur à Salvini."

Ligue.jpg

FI-AN.jpg

Italie. Revue de presse.

L’alerte lancée par l’OMS et l’EMA sur la hausse des contagions en Europe fait les gros titres de la presse italienne : « Nous sommes en pleine quatrième vague. »

Les JT couvrent essentiellement l’adoption en Conseil des ministres du décret sur la concurrence, le conseil fédéral de la Ligue, la nomination du nouveau chef de groupe du M5S au Sénat, la question migratoire et notamment l’affaire du navire Sea Eye 4 avec 800 migrants à bord et l’alarme de l’OMS et de l’EMA sur la 4e vague de Covid en Europe.

ARTICLE, Corriere della Sera, de A. Muglia « L’Europe est à nouveau en danger mais l’Italie résiste » : «Pour l'OMS, la situation est "sérieusement préoccupante" : à ce rythme, il y aura encore un demi-million de décès d'ici février, estime-t-elle. L'escalade prolongée des cas de Covid ne concerne pas seulement la Russie, mais s'étend des pays de l'Est à la Belgique et au Royaume-Uni. La situation est désormais devenue critique également en Allemagne, dans de nombreuses régions néerlandaises et dans les États baltes. L'Italie, qui s'aligne sur la France avec près de 6000 cas par jour, résiste, derrière l'Espagne (moins de 2000) et le vertueux Portugal (700 cas et 89% des citoyens vaccinés) ».

COMMENTAIRE, Repubblica, de Claudio Tito, « La zone d’ombre des souverainistes » : « Quelqu’un parle du facteur MOR en référence aux initiales de Morawiecki et Orban. Pologne et Hongrie sont considérées comme le trou noir de l’UE, et se rapprocher d’eux équivaut à rentrer dans cette zone d’ombre très dangereuse. Il y a à peine 8 mois, l’entrée de Salvini au sein du gouvernement Draghi semblait marquer sa virée européiste. Tout cela semble bien lointain maintenant qu’il prépare la constitution d’un maxi groupe de droite avec Orban et Morawiecki. Il s’agit surtout d’une réponse à Giorgetti – dont la tendance modérée apparait comme une menace – et à sa grande rivale, Giorgia Meloni. Mais il s’agit aussi d’un jeu utile à la Pologne et à la Hongrie. Il est tout à fait possible que si la majorité des conservateurs ne rejoignait pas ce groupe, Morawiecki lui-même fasse marche arrière pour ne pas se retrouver sans cartes à jouer. Le consensus ne suffit pas pour être accepté par l’UE. Il faut être crédible et respectable démocratiquement parlant. La tentative d’une conversion européiste par Giorgetti répondait à cette exigence. L’autre élément est la fiabilité au sein des marchés financiers qui sera d’autant plus nécessaire à l’administration de notre pays, une fois terminées les aides de la BCE. Enfin, Salvini semble oublier une donnée importante : le facteur covid. La pandémie a clarifié les exigences des citoyens : la sécurité et la crédibilité. Ils veulent être certains que qui gouverne puisse véritablement faire face aux problèmes. ».

PREMIER PLAN, Repubblica, d’E. Lauria, « Sur les divisions au sein de la Ligue, le poids de 70 sièges en danger pour la prochaine législature» : « Si des élections anticipées devaient avoir lieu après le scrutin pour le Quirinal, la Ligue payerait les conséquences de la baisse de consensus enregistrée depuis les élections européennes de 2019. Depuis la formation du gouvernement Draghi en février, la Ligue a perdu 4 points et est passé de 1er à 3ème parti dans le panorama politique italien. Avec le taux actuel de consensus, la Ligue obtiendrait plus ou moins le même résultat qu’en 2018 mais devrait composer avec la loi qui a divisé par deux le nombre de parlementaires et perdrait environ 70 sièges. Les salviniens attribuent cette perte au choix d’avoir rejoint le gouvernement Draghi. Chez les léguistes proches de Giorgetti, la crise serait surtout liée à l’ambigüité de Salvini. Giorgetti continue de défendre la permanence de la Ligue au sein du gouvernement qui représente « un investissement sur le long terme qui sert à nous légitimer sur la scène internationale ». Salvini est actuellement concentré sur la reconstitution de son leadership et le prochain rendez-vous clef sera le ‘Congrès des idées’ des 11 et 12 décembre, mais l’avenir de la Ligue se jouera à partir de février. ».

ARTICLE, La Stampa, U. Magri « Le ministre Giorgetti, l’homme qui fait peur à Salvini » : « Au-delà du résultat du conseil fédéral de la Ligue, n’importe qui, à la place de Giorgetti, pourrait se sentir satisfait : il aura suffi de quelques mots échangés en toute liberté avec les journalistes pour déclencher un séisme politique. Par ailleurs, il n’a pas rajouté grand-chose à ce qu’il dit depuis un mois. Giorgetti est une personne humble qui n’hésite pas à dire aux journalistes, micros coupés, qu’il n’a pas l’étoffe du leader et que ce qui compte le plus en politique c’est d’obtenir des voix et sur ce point, nul ne peut battre le talent de Salvini, hormis Luca Zaia confiné dans son fief en Vénétie. Si l’on voulait dresser un profil de Giorgetti, nous pourrions le résumer ainsi : super-occidental, amis des Américains après ses entretiens très réservés aux Etats-Unis, fils de ce catholicisme pour la vie et anti-avortement, bref un conservateur, aligné sur les populaires de la CDU. Giorgetti aimerait juste que Salvini l’écoute un peu plus souvent et qu’il laisse tomber ces ‘’talibans’’ qui le poussent vers des horizons suicidaires. Et c’est justement pour cette raison que les proches du ministre du Développement économique ne s’expliquent pas la réaction surprenante de Salvini, qui a réagi en tapant du poing sur la table pour lèse-majesté et organisé une conférence fédérale pour rappeler que c’est lui le chef. Il a montré à cette occasion combien il est victime de sa fragilité et de ses fantasmes. »

RTICLE, Stampa, F. Albanese, « Hommes à la mer. Deux bateaux d’ONG voguent vers les côtes siciliennes avec à bord mille migrants. Lamorgese : ‘’Nous les sauvons, mais il est injuste qu’ils débarquent tous en Italie’’ » : « ‘’Environ 800 migrants’’ voyagent vers la Sicile. Cela ne s’était pas produit depuis 2017 qu’un nombre si important de personnes se retrouve sur un seul bateau : le Sea-Eye-4 est un navire humanitaire les plus grands, toutes ces personnes à bord risquent cependant de de devenir un problème ingérable. Deux débarquements ont également eu lieu hier en Calabre, deux voiliers de la ‘’route turque’’ l’un avec 75 personnes à bord, l’autre avec120 personnes. Le remorqueur Vos Apollo a lui sauvé 85 personnes en mer, qu’il a fait débarquer en Tunisie. Le navire avec 800 migrants a ravivé la polémique. La ministre de l’Intérieur Lamorgese, qui subit des attaques permanentes de la Ligue et de FdI, est allée jusqu’à dire que s’il est ‘’juste qu’ils soient sauvés’’ mais qu’il est ‘’injuste que l’Italie soit seule à le faire’’, demandant à l’UE ‘’une forte solidarité qui permette une redistribution des migrants’’. N. Fratoianni, de Sinistra italiana (gauche), a répondu en ces termes : ‘’ce n’est pas l’Etat italien qui sauve les migrants, dans la mesure où les navettes de la Garde-côtière restent au port’’. Le centre droit s’est déchaîné : ‘’Que le Sea Eye et l’Ocean viking aillent à La Valette’’. Et M. Gasparri de Forza Italia a déclaré que ‘’Malte continue à ne pas prendre ses responsabilités et c’est l’Italie qui doit se charger de tous les malheurs du monde’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.