14/10/2021
"Meloni attaque la ministre de l’Intérieur sur les violences et Salvini rencontre Draghi."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre très largement sur l’introduction, à partir de vendredi 15 octobre de l’obligation de contrôle du pass sanitaire sur les lieux de travail. Les grèves annoncées par le personnel du secteur portuaire et du transport routier inquiètent l’exécutif : « Un pass sanitaire sous haute tension » - Possibilité de grèves dans les ports et le transport routier. G. Meloni (FdI) attaque la ministre de l’Intérieur sur les violences de samedi dernier. Salvini rencontre Draghi et demande une pacification (Corriere della Sera), « La menace des anti-pass sanitaire : nous bloquerons le pays » - L’obligation de présentation du pass sanitaire commencera à partir de demain, inquiétudes sur une possible paralysie du transport maritime et routier (La Repubblica), « Pass sanitaire, l’Italie craint une paralysie » - Plusieurs secteurs annoncent des manifestations (La Stampa), « La protestation des ports, des tirs éclatent mais le gouvernement va de l’avant » - L’import-export menacé, Mario Draghi résiste : nous ne paierons pas les tests de dépistage (Il Messaggero), « Pass sanitaire, alerte sur le transport routier » (Sole 24 Ore), « Les fanatiques du pass sanitaire vont droit vers un vendredi noir » (Fatto Quotidiano), « Risque d’un confinement à cause des grèves des antivax » - Les manifestations et grèves pourraient bloquer le pays alors que l’économie est en train de redémarrer (Il Giornale).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « Pass sanitaire : une confrontation qui met en danger l’unité du gouvernement » : « La demande que Matteo Salvini a adressée à Mario Draghi de ‘’guider la pacification nationale’’ est habile, bien qu’il n’ait quasiment pas le choix. Jusqu’à présent, le Président du Conseil est parmi les seuls hommes politiques, avec le Chef de l’Etat Sergio Mattarella, à être considérés au-dessus des manœuvres des partis. Le problème est que pour le moment la ‘’pacification nationale’’ semble un mirage, au moins jusqu’au second tour ce dimanche, mais probablement encore après. Il ne sera pas évident d’éliminer tout le venin déversé en lien avec la guérilla de samedi dernier à Rome et la dispute entre l’aile droite et l’aile gauche du gouvernement qui s’en est suivie, radicalisant les positions de chacun. Les accusations de Giorgia Meloni à l’encontre de la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese sur sa part de responsabilité souligne des erreurs et une sous-estimation du danger. Par ailleurs, ces raids de l’extrême droite finissent par porter préjudice à Fratelli d’Italia, d’où cette colère. Mattarella a réagi en se déclarant “troublé mais pas inquiet’’ suite à ces événements, souhaitant rétablir leur juste dimension. Mais les conflits entre gauche et droite ont provoqué un court-circuit, favorisé notamment par le contexte des élections. L’unité du gouvernement Draghi s’est enrayée, sur un thème particulièrement délicat et manipulable. Dans ce contexte, il est donc difficile pour Draghi de ‘’mettre fin à la délégitimation de la droite’’ qu’aurait demandée Salvini et de pacifier un système politique aussi faible qu’électrisé. Or ce climat envenime les décisions du gouvernement pour surmonter la crise sanitaire ou pour soutenir la relance économique. Un pays qui se déchire par intermittence entre fascisme et antifascisme témoigne d’une identité encore incertaine. Il faudra accomplir un miracle afin de rassembler une majorité parlementaire en mesure d’élire le prochain Président de la République en février prochain. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ziniti, « Assaut sur la Cgil, la ligne de Lamorgese : ‘‘Il était trop dangereux de procéder à des arrestations préventives’’ » : «Mardi prochain, Luciana Lamorgese, Ministre de l’Intérieur, présentera un rapport détaillé du déroulé des évènements du 9 octobre au Parlement. Mais la séquence de questions au gouvernement d’hier a déjà été l’occasion de revenir sur la possible dissolution de Forza Nuova qui ‘‘est actuellement une préoccupation du gouvernement, lequel attend le rapport de la Magistrature et du Parlement’’ selon les mots de la Ministre. Lors de son audition à la Chambre, Lamorgese ne dit rien de nouveau : ‘’Arrêter Giuliano Castellino, leader de Forza Nuova aurait été trop dangereux.’’ Ces mots ont provoqué la colère de Giorgia Meloni qui réplique ainsi : ‘’Tout ce qui s’est produit a été permis et calculé, nous sommes revenus à la stratégie de la tension’’. Encore une fois, FdI et la Ligue demandent la démission de la ministre. Letta s’est empressé de prendre la défense de cette dernière : ‘‘l’attitude de Meloni est une façon de dissimuler ses propres responsabilités par rapport au fait qu’elle n’ait pas clairement reconnu et condamné le fondement fasciste de cet évènement. Je trouve que le ton qu’elle a employé aujourd’hui au Parlement est tout à fait incorrect.’’ »
ARTICLE, Avvenire, de Nello Scavo, « Affaires des migrants remis aux autorités libyennes : première condamnation en Italie » : « Le commandant du remorqueur qui opérait auprès de plateformes pétrolières et qui, en 2018, après avoir secouru 101 personnes, avait accepté de les remettre aux autorités de Tripoli, a été condamné à un an de réclusion. Les victimes pourront désormais demander réparation. Cette sentence du Tribunal de Naples crée un précédent : confier des migrants à la célèbre garde côtière libyenne est désormais un délit. C‘est une première en Europe et le verdict sanctionne le fait que la Libye ne peut être reconnue comme un port sûr. Les magistrats se sont entre autres appuyés sur des conversations radio enregistrées par le navire ‘Open Arms’. La société ENI, actionnaire de la société pétrolifère publique libyenne pour laquelle opérait le remorqueur, était intervenue le jour même pour démentir son implication dans les événements en question. Les motivations de la sentence doivent encore être présentées. On sait qu’un représentant de la garde côtière libyenne se trouvait à bord du navire italien lors du transfert des migrants vers les côtes. Pour le Parlementaire Nicola Fratoianni (Sinistra Italiana), qui était présent sur l‘Open Arms, le commandant du remorqueur semblait dans l’embarras, comme s’il avait été ‘’contraint de suivre des ordres reçus de beaucoup plus haut’’. Le procès n’a pas permis d’établir de qui de tels ordre auraient pu venir et le commandant et le seul à payer pour ces faits. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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