Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/10/2021

Désertion par les ministres de la Ligue du conseil des ministres.

Ligue.jpg

FI-AN.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse.

La désertion par les ministres de la Ligue du conseil des ministres d’hier, dont l’ordre du jour était consacré à la réforme de la fiscalité, fait les gros titres des médias italiens.  La presse relève les motifs invoqués, relatifs à une opposition à la réforme du cadastre et une crainte de hausse des impôts, Salvini ayant déclaré ne pas vouloir « signer un chèque en blanc » au gouvernement, attitude perçue comme une rupture par Draghi qui demande « des explications » : « La rupture de Salvini, mais Draghi va de l'avant » - La réforme intermédiaire sur la fiscalité a été adoptée. Le chef de groupe de la Ligue déclare : “ils sont en train de nous mettre à la porte“(Corriere della Sera), « Réforme de la fiscalité, la rupture de Salvini » - Les ministres léghistes désertent la réunion des ministres mais Draghi va de l'avant : “ils vont expliquer leur geste“ (La Repubblica), « Salvini livre bataille contre Draghi » - Le dirigeant léguiste critique la méthode adoptée par l'exécutif (La Stampa), « Réforme de la fiscalité et du cadastre, la Ligue décide de déserter la réunion » (Sole 24 Ore), « Réforme fiscale : la rupture de la Ligue » - Bras-de-fer sur le cadastre. Draghi veut des explications (Il Messaggero), « Le retour de ceux qui veulent augmenter les impôts » - La gauche fait déjà pression, mais le centre droit veut reporter la réforme du cadastre en 2026. Inquiétudes sur la réforme de la TVA et des impôts pour les entreprises (Il Giornale). Le Prix Nobel de Physique 2021 assigné à l'Italien Giorgio Parisi est aussi cité en Une avec large couverture photographique.

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Enrico Letta, secrétaire du Parti démocrate et ancien Président du conseil italien, « Salvini est un problème pour l’Italie, son comportement est irresponsable, il essaye de tout faire sauter » : « Je ne sais pas si Salvini quittera le gouvernement mais il y a un lien évident entre le désastre électoral de la Ligue et sa tentative de tout renverser. Ses propos vis-à-vis de Draghi sont très graves, pour notre part, nous défendons le Président du Conseil. Le flambeau sera passé au parti démocrate car c’est le moteur de ce gouvernement. Mais ce n’est pas aujourd’hui que je présenterai ma candidature comme Président du Conseil. La victoire au second tour, qui n’est pas acquise, sera un premier pas. Le Parti démocrate a encore besoin de temps, notamment dans le sud du pays. Matteo Salvini et Giorgia Meloni constituent quant à eux un problème pour le pays, même Berlusconi le dit. J’espère que cet échec national de la droite provoquera un changement radical, que quelqu’un trouvera le courage de faire émerger un centre-droit pro-européen qui puisse mener un dialogue politique sain avec nous. Or nous assistons actuellement à un glissement de la droite berlusconienne vers une droite à la Orban qui est dangereuse pour l’Italie et les électeurs l’ont dit à travers les urnes. Le Pd à l’inverse sort renforcé de ces élections. J’ai beaucoup d’estime pour Giuseppe Conte qui a fait le choix courageux de mettre son énorme popularité au service de la transformation des 5 Etoiles de mouvement à parti. Pour nous ce n’est pas un problème mais une opportunité. Mais les élections auront lieu en 2023 et, même si la convergence est naturelle, il faudra du temps pour faire les bons choix. Meloni, Salvini et Giorgetti continuent à privilégier leurs propres intérêts partisans alors que nous nous trouvons dans une conjecture extrêmement rare : un gouvernement qui fait les choses bien, les fonds européens, une croissance à 6% et de nombreuses blessures devant être pansées. Ce schéma, avec Draghi à la Présidence du Conseil, doit durer. Merkel était la cheffe de l’Europe mais maintenant qu’elle n’est plus là et que Macron entre en campagne électorale, Draghi est le leader le plus fort à Bruxelles. Quant à moi, je dialoguerai avec tous, je tenterai d’être fédérateur en partant des thèmes. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Giorgia Meloni, « Fratelli d’Italia s’oppose à toute nouvelle taxe.  Pour le second tour, la partie vient de commencer. » : « La Ligue a bien fait de déserter le conseil des ministres d’hier, il n’y a que des mesures de gauche qui passent. Le centre-droit montre qu’il est la coalition ‘no tax’ qu’il a toujours revendiqué être. Quant aux municipales, je continuerai de m’engager auprès de Michetti. Salvini et Berlusconi ont confirmé leur soutien à notre candidat. À Rome, le centre-droit est devant de manière significative. Au premier tour, les Romains ont démenti une certaine presse qui dénigrait Michetti. En réalité, Berlusconi et Salvini ne pensent pas que les candidats aient été mal choisis. FdI grandit sur tout le territoire et nous sommes le premier parti de centre-droit à Rome, Turin, Trieste, Pordenone et d’autres villes encore.  Malheureusement, la propagande a décidé que le centre-droit a perdu mais les chiffres sont bien différents de la réalité. L’affaire Fidanza n’a pas eu d’impact sur les élections, les citoyens sont bien plus intelligents ce que pense la rumeur. À FdI il n’y a de place pour quelque forme de racisme, d’antisémitisme ou autre nostalgie folklorique que ce soit. Concernant le candidat à la présidence du conseil de notre coalition, nous restons fidèles à la règle qui veut que le parti qui reçoit le plus de voix choisisse le candidat à présenter. Quant aux élections au Quirinal, Letta a décliné ma proposition d’élire Draghi et de se rendre immédiatement aux urnes. Peut-être parce qu’il n’est pas si certain de gagner. Salvini souhaite tout autant que moi que l’on aille aux élections pour finalement donner à ce pays un gouvernement de centre-droit qui porte un programme clair et courageux. Enfin, malgré ma position de force, un parti unique ne conviendrait ni à FdI ni au centre-droit. Je pense en effet que ce sont les spécificités des différents partis qui font la force de notre coalition. ».

ENTRETIEN, Il Foglio, de Carlo Calenda, fondateur d’Azione et candidat pour la mairie de Rome « Il faut que Letta se décide entre Draghi et Conte » : « La question autour de mon soutien au candidat du PD R. Gualtieri pour le second tour est plus complexe. Il faut que Letta choisisse entre le modèle Draghi et le modère Conte. J’ai obtenu 19% de voix lors du premier tour pour la ville de Rome. Le résultat romain me donne désormais la responsabilité de construire une base réformatrice, libérale et démocratique qui peut trouver une entente naturelle avec un PD privé de pulsions 5 Etoiles mais aussi avec une partie de forces populaires de Forza Italia et ceux qui ne veulent pas s’identifier avec le populisme. Je suis sûr que des personnalités de valeur telles que Carfagna et Brunetta feraient mieux de comprendre que dans leur coalition il est impensable de construire un agenda qui ne soit pas à la merci des coups de tête de Salvini et de Meloni. Désormais, la vraie bataille n’est plus entre la droite et la gauche mais entre européisme et souverainisme, entre réalisme et populisme. Et je le répète : Draghi et Conte sont inconciliables. Nous avons d’un côté la compétence et le pragmatisme réformateur et de l’autre le transformisme, l’opportunisme et l’immobilisme’’.»

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.