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07/09/2021

"Le risque de ‘’revers’’ pour Salvini et les doutes des ténors."

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Italie. Revue de presse.

PREMIER PLAN, La Repubblica, « Le pass sanitaire est désormais valable 12 mois »  

ARTICLE, La Repubblica, « Draghi étend le pass sanitaire à tous les lieux de travail. La Ligue est de plus en plus divisée » : « Il a rencontré Maurizio Landini (chef de la CGIL, l’un des principaux syndicats italiensndlr) cet après-midi et il verra aussi Matteo Salvini très bientôt. Mario Draghi entend s’attaquer au problème politique et social posé par l’extension du pass sanitaire. Tout d'abord, pour mieux expliquer le décret d'août, auquel s'oppose l'aile No Vax de la Ligue. Deuxièmement, convoquer les partenaires sociaux pour signer un accord. Troisièmement : réfléchir à la possibilité (et l'utilité) d'inclure toute la galaxie des entreprises privées, sans se limiter aux seuls employés de l'administration publique et aux secteurs dans lesquels elle est au contact des usagers (bars, restaurants, gymnases, trains et avions). Le comité de pilotage sur l’extension du pass qui devait se réunir cette semaine sera donc probablement repoussé à la semaine prochaine. Dans le même temps, la question agite au sein de la Ligue, car Matteo Salvini est harcelé par une minorité bruyante qui continue de s'opposer au Pass tandis que d’autres y sont favorables, et on demande à éviter un vote de confiance sur le décret d'août, vote dont même Salvini ne veut pas, mais il risque dans la manœuvre de perdre une dizaine d’élus hostiles au pass, dont Borghi. L'exécutif ne veut pas d'incidents parlementaires, et ne peut pas non plus accepter une nouvelle défaite des accords de la majorité. Les présidents de région et les ministres léghistes sont plutôt favorables à une extension du pass, notamment Giorgetti, qui parle pour la Ligue au sein du gouvernement, alors que le dirigeant du parti, Salvini, a du mal à digérer la mesure. »

ARTICLE, La Repubblica, « Duel sur le revenu de citoyenneté. L'OCDE aussi avertit qu’il faudrait le réduire » : «   Comme souvent lorsque les fanfaronnades de Matteo Salvini menacent de faire voler en éclats la majorité, c'est à Giancarlo Giorgetti (Ligue) de recoller les morceaux. Même au prix de contredire son chef. Une sorte de jeu à deux faces, dont on ne sait pas dans quelle mesure il a été voulu, dans lequel l'un incarne la lutte et l'autre le gouvernement. Sur la suppression du revenu de citoyenneté qui divise la Ligue, on retrouve d’un côté Salvini qui souhaite le supprimer pour mettre fin à un totem des 5 étoiles, alors que Draghi s’est dit favorable à son maintien. De l’autre, Giorgetti, fidèle au premier ministre, a parlé de « transformer le revenu de citoyenneté en travail de citoyenneté ». Soit introduire une part d’heures travaillées en échange du revenu. L’OCDE certifie que l'introduction du revenu "a contribué à réduire le niveau de pauvreté des couches les plus pauvres de la population" italienne et a été efficace pour lutter contre la pandémie - "En 2020, les transferts publics ont limité la baisse du revenu disponible des ménages à 2,6 % en termes réels" - mais pas aussi efficace sur le front de l'emploi : "Le nombre de bénéficiaires ayant effectivement trouvé un emploi est faible". D'où l'appel à le réduire "pour encourager les bénéficiaires à chercher du travail". Le président des M5S à la Chambre, Roberto Fico, rappelle que son parti le défendra. L'ancien Premier ministre, Giuseppe Conte, a parlé d'une "campagne honteuse" et a attaqué : "Je trouve lâche et insensé que des politiciens, avec un statut économique privilégié, demandent d'abroger une mesure de civilisation que tous les autres pays ont". Il a averti que son annulation "serait la rupture d'un pacte de loyauté et d'une logique de soutien et de collaboration", convaincu que Draghi ne le ferait pas et que le soutien au gouvernement ne serait donc pas perdu. Cette irritation est partagée par le PD, selon lequel Salvini dit une chose un jour et une autre le lendemain. "Giorgetti a essayé de concilier l'inconciliable, c'est-à-dire de rendre compatible la position de son chef avec les paroles de Draghi, qui a dit ce que le Parti démocrate dit depuis des mois : le revenu est un instrument partageable qui doit être amélioré ».

COULISSES, Il Messaggero, E. Pucci « Le risque de ‘’revers’’ pour Salvini et les doutes des ténors » : « Malgré les tensions sur les normes en cours de discussion, allant de l'extension du pass sanitaire (avec le ministre Giorgetti (Ligue) et les présidents des régions qui y sont favorables) aux attaques sur la réforme des retraites, sans oublier l'immigration et le revenu de citoyenneté, la priorité de Salvini est de resserrer les rangs du parti en vue des élections municipales des 3 et 4 octobre. Car si le court-circuit avec les présidents des régions a été réparé grâce à un discours plus mesuré sur le pass sanitaire et de négociations sur les amendements avec l’exécutif, restent toutefois les craintes d’un revers électoral. Dans les grandes villes, on mise juste sur une victoire à Turin avec un possible exploit à Novara et peut-être à Varese. Tout est bien plus difficile pour Rome, Bologne, Milan et les autres villes importantes. D’où la pression des ténors pour miser sur l’unité des voix du parti afin d’éviter que Fratelli d’Italia fasse un meilleur score, dépassant la Ligue. Voire éviter une érosion de voix pouvant même provoquer une crise. Les critiques internes à l’encontre de Salvini sont pourtant réelles, même si son leadership n’est pas remis en question. Ceux qui misent sur Fedriga ou Zaia comme alternative reconnaissent que ces derniers, ainsi que Giorgetti, n’oseraient pas défier le leader en vue des élections législatives. Toutefois, les léguistes mécontents demandent à Salvini de partager la ligne politique avec les autres barons, de donner plus d’autonomie à ceux qui l’entourent et exigent plus de clarté sur la stratégie à suivre. Par ailleurs, la majorité de la Ligue ne suit pas les positions extrémistes de ceux qui ont manifesté avec les no vax. ‘’Cela a été une erreur, même le Chef de l’Etat nous a critiqués’’, déplore un représentant qui suit la ligne de Draghi ».  

ANALYSE, La Repubblica, « Salvini & Bettini : l'idée de porter Draghi au Quirinal pour aller directement au vote ensuite » : « Une certitude semble claire dans les spéculations sur la course au Quirinal : si Mario Draghi n'était pas Premier ministre, il n'y aurait aucun autre nom crédible en lice pour succéder à Sergio Mattarella. Le seul obstacle à son ascension est que, dès le lendemain de l'élection, la législature serait effectivement terminée. Les engagements de Draghi envers l'Europe vivent de sa crédibilité internationale. Les entreprises réunies à Cernobbio, en sa froide absence, lui demandent de rester là où il est. Il y a un monde en dehors de l'Italie, et pas seulement en Italie, qui croit que les prochaines années - celles qui sont cruciales pour les investissements et la mise en œuvre du plan national de relance et – ont besoin de son leadership.  Matteo Salvini le souhaite pourtant au Quirinal, de même que Goffredo Bettini, éminence grise du PD et démocrate le plus proche du président du M5S, Giuseppe Conte, avec qui il discute et à qui il semble souhaiter un retour prochain au Palais Chigi avec l'aide du PD. Pour eux, Draghi est la ressource parfaite à envoyer au Quirinal, pour aller au vote tout de suite après. Si le leader de la Ligue italienne parvient à prendre le dessus sur les listes de Giorgia Meloni lors des élections municipales, il pourrait vouloir profiter de la loi électorale actuelle et des accords avec Forza Italia pour devenir la première force. Bettini pense de son côté que c’est le moment pour remettre Conte en selle au palais Chigi, craignant que sa popularité ne se dégonfle et ne disparaisse d'ici 2023. Les intérêts convergents du leader de la Ligue et du gourou PD de Conte sont donc presque considérés comme acquis. Ensuite il y a les aléas, qui peuvent tout faire éclater, comme on le voit souvent dans la politique italienne :  difficile de croire qu'il existe des députés et des sénateurs prêts à rejeter un nom comme celui de Draghi pour la présidence, mais les dernières élections des Présidents de la République, où des noms qui étaient certains d'être rejetés jusqu'à cinq minutes avant, nous ont appris que rien n'est impossible. » 

TRIBUNE, Il Messaggero, de Giancarlo Giorgetti (Ligue), ministre du développement économique, “La force des entreprises pour relancer le pays” : “Les scénarios concernant la croissance du PIB sont rassurants et absolument inédits. La pandémie a complètement chamboulé l’équilibre habituel de l’offre et de la demande, nous contraignant à nous poser davantage la question de l’offre alors qu’auparavant nous nous focalisions sur celle de la demande. A ce jour, le défaut de production, surtout dans le secteur tertiaire, et l’inefficacité administrative de l’Etat restent un héritage structurel que l’on ne peut ignorer. Le plus grave c’est que, durant toutes ces années, nous n’avons jamais décidé d’affronter tous ensemble la question et de faire d’un taux de croissance acceptable une priorité absolue. A la base des problèmes de notre pays il y a, certes, le faible taux de natalité et le vieillissement de la population. Une population plus âgée et donc plus réfractaire au changement, à l’innovation, à la prise de risque. Il y a évidemment un impact négatif aussi sur les finances publiques. Mais il y a aussi les effets de la mondialisation, de la concurrence souvent déloyale des pays dits ‘’émergents’’, des contraintes imposées au niveau européen sur les finances publics. Mais, en Italie le problème repose également sur l’incapacité de la classe dirigeante à évaluer et anticiper les impacts de ces facteurs. En Italie il y a malheureusement un préjugé négatif diffus vis-à-vis des entrepreneurs alors qu’il faudrait souvent louer leur courage voire leur héroïsme, or tout cela leur rend la tâche d’entreprendre encore plus difficile. Au ministère du développement économique, sous sommes convaincus que le système entrepreneurial est le pilier autour duquel construire les stratégies pour la croissance et la compétitivité. Nos initiatives iront dans ce sens. Notre ministère doit permettre aux entreprises de naître, pas les aider à mourir. Il y aura une profonde réforme du ministère qui accueillera désormais un organe dédié aux études et à l’analyse afin d’identifier les priorités. Ensuite, la refonte du système des primes et des bonus dans lequel il est devenu très difficile de se repérer, avec une attention particulière pour les PME et pour les jeunes entrepreneurs. De façon général nous nous trouvons dans une phase de transition très délicate qui pourrait causer de graves dommages y compris sur le plan géopolitique et international. Tout projet ou intervention dans le cadre du Plan de relance doit être précédé d’une attentive évaluation de l’impact potentiel sur le système productif national. Il faut notamment éviter de financer des projets que ne bénéficieront finalement qu’à des entreprises étrangères ou accélérer la crise du secteur secondaire. L’UE devrait quant à elle être attentive aux risques que peuvent comporter des transitions trop rapides pour les équilibres globaux. Je me demande notamment si quelqu’un se pose la question de l’impact d’un abandon précipité du gaz naturel comme source d’énergie en termes de déstabilisation de pays comme la Russie ou les pays arabes dont pourrait profiter les terroristes islamiques. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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