15/07/2021
"Le projet de loi Zan va de l'avant grâce à une seule voix d'écart."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre sur la visite du Président du Conseil M. Draghi et de la Garde des Sceaux M. Cartabia à la prison de Santa Maria Capua Vetere, dans laquelle des violences à l'encontre de détenus avaient été révélées par la presse la semaine dernière. Le Chef du gouvernement a souligné à cette occasion la nécessité d'adopter rapidement la réforme de la Justice en discussion, ainsi que l'importance de respecter les conditions des détenus et de sanctionner les auteurs de violences au sein de l'administration pénitentiaire. « Stop aux violences, nous changerons les prisons » - Draghi et la ministre de la justice se rendent à S. Maria Capua Vetere. Duel avec Conte sur la réforme de la prescription (La Repubblica), « Plus jamais de violences dans les prisons » - Draghi : il n'y a pas de justice quand il y a des abus (La Stampa), « Draghi visite la prison des violences avec Cartabia : il faut changer le système » (Sole 24 Ore), « Justice, la réforme de Cartabia ressemble à celle de Berlusconi de 2009» (Fatto Quotidiano),
Le débat politique autour du pass sanitaire et la question de suivre ou non le modèle français sont aussi largement cités. La presse évoque aussi les études sur la qualité de la formation des élèves pendant les deux années de confinement « Pass sanitaire, il faut maintenant plus de restrictions » - Une réflexion s'impose pour les stades, les événements et les salles de sport. Les conséquences des cours à distance : 2 élèves sur 3 ont une préparation jugée insuffisante (Corriere della Sera), « Pass sanitaire et discothèques, les nouvelles règles pour l'été » (Il Messaggero), « Pass sanitaire au cinéma et au théâtre, 2 Italiens sur 3 sont favorables » (La Stampa).
Les JT couvrent essentiellement la visite du Président du Conseil M. Draghi et de la Garde des Sceaux Marta Cartabia à la prison de Santa Maria Capua Vetere, la remontée des chiffres de contamination du Covid, la fermeture du site de Whirlpool à Naples et la publication du calendrier de la nouvelle saison de la Serie A de football.
ARTICLE, La Repubblica, de M. Bocci et A. Cuzzocrea, « Le virage du gouvernement ; extension de l'utilisation du pass sanitaire selon le modèle Macron ou vaccination obligatoire » : « L'idée d'un pass sanitaire à la française, ou en tous cas l'extension de son usage à plus d'activités et services, fait son chemin au sein du gouvernement. L'exécutif réfléchit même à rendre la vaccination obligatoire. La Ligue s'est immédiatement montrée la plus réticente à suivre le 'modèle Macron'. Mariastella Gelmini, ministre des Affaires régionales, propose quant à elle de trouver une 'version italienne' du pass sanitaire élargi. Les régions sont divisées. Le secrétaire d'Etat à la Santé, Pierpaolo Sileri, exhorte pour sa part à ''faire immédiatement comme Macron''. Le problème est que les créneaux de vaccination sont déjà épuisés jusqu'à la mi-août. Ainsi, même ceux qui auraient été convaincus n'auraient pas la possibilité de se faire vacciner. Une concertation entre experts et membres de l'exécutif devra en tous cas se tenir demain. Le nombre de nouveaux cas quotidiens est au plus haut depuis le 6 juin mais cette hausse avait été prévue et annoncée par le ministre Speranza. Les régions espèrent que les paramètres d’appartenance aux différentes zones de risque - et l'introduction de mesures sanitaires contre la circulation du virus qu'elle entraîne - soient modifiés prochainement. Le gouvernement ne semble pas disposé non plus à revenir sur les récentes réouvertures, ni à remettre en cause celles qui ont déjà été programmées. Concernant l'école et la rentrée de septembre, l'idée est de recommencer en présentiel, sans avoir à recourir à la distanciation, à condition de continuer à porter le masque et que la couverture vaccinale soit assez élevée. Le Pd demande en outre la vaccination obligatoire pour les enseignants. »
SONDAGE, La Stampa, d'A. Ghisleri, « Deux Italiens sur trois seraient favorables au 'modèle Macron' pour le pass sanitaire ; réponses positives y compris parmi l'électorat du centre-droit » : « Plus de 46% de la population italienne de plus de 12 ans est désormais vaccinée, ce qui pousse le gouvernement vers la voie d'un pass sanitaire élargi à de nombreuses activités, inspiré du modèle français, quoique probablement moins extensif. Et la sévérité du modèle proposé par Macron plait à une majorité d'Italiens : 68,4% sont favorables à un pass sanitaire obligatoire pour accéder aux restaurants, aux hôtels, aux cinémas, mais aussi aux trains ou aux avions... 69,2% approuvent la suspension de l'exercice des fonctions et du salaire pour le personnel sanitaire non-vacciné au 15 septembre. Ce taux n'est que légèrement plus bas au sein de l'électorat de la Ligue et des Fratelli d’Italia. Pour les 25% d'Italiens qui désapprouvent fermement ce modèle, 10,6% sont eux-mêmes déjà vaccinés. Le consensus autour de mesures qui apparaissent pourtant sévères tient de la tradition sanitaire du pays, de l'ambiguïté de la perception de ce vaccin, entre vaccin classique et traitement, mais aussi de l'aura de sécurité et de protection qui continue à émaner de Mario Draghi, son indice de confiance étant stable autour de 60%. »
ARTICLE, Corriere della Sera, T. Labate « Le projet de loi Zan va de l'avant grâce à une seule voix d'écart » : « La motion demandant de reporter la discussion du projet de loi contre la transhomophobie a été rejetée de justesse. Une seule voix d'écart a permis de ne pas envoyer le texte aux oubliettes. Les yeux étaient rivés surtout sur les absents. Dans les rangs du centre droit, étaient absents 4 sénateurs de la Ligue et 3 de Forza Italia. Ce qui a suffi à susciter la colère de Fratelli d'Italia, qui a voté uni en faveur de la motion. Dans les rangs du centre gauche, le M5S comptait le nombre le plus élevé d'absents : 14. M. Salvini a lancé immédiatement un appel pour que ''ce scrutin montre bien que sans un dialogue, cette loi est destinée à mourir''. Pour sa part, M. Renzi souligne que ''la loi est passée avec une seule voix d'écart. Imaginez-vous ce qui se passera lors du scrutin à bulletins secrets. Une médiation est nécessaire''. La sénatrice démocrate Cirinnà lui répond ''je préfère plutôt mourir au front »'. Quant à son collègue du PD F. Mirabeli, ce dernier chuchote : ''je ne veux pas mourir dans la bataille. Attendons de voir les amendements qui seront présentés mardi prochain''. »
ARTICLE La Repubblica « Avec plus de peines alternatives, la prison sera réservée seulement aux délits graves » : « La prison ne peut pas être la seule réponse à un délit, il faut que les prisons aient un visage humain » a répété plusieurs fois la ministre Marta Cartabia. La réforme à peine adoptée par le Parlement reprend une série d’amendements qui définissent les peines alternatives qui vont dans ce sens. La ministre veut donc retoucher la loi Gozzini de 1975 qui définit l’organisation pénitentiaire et qui ces dernières années avait perdu son côté humaniste et progressiste. La prison sera donc réservée aux cas d’infractions les plus graves, pour tous les autres cas il y aura la possibilité d’aménagements et de ‘peines alternatives’ parmi lesquelles la détention à domicile, la semi-liberté ou enfin des travaux d’intérêt public pour les peines allant jusqu’à 3 ans. Mais surtout, la réforme de Cartabia modifie radicalement la procédure. Car si aujourd’hui ces mesures alternatives peuvent être demandées aux juges de surveillance, avec la réforme on pourra immédiatement se référer au juge au moment de la condamnation. Cartabia se lance donc dans une aventure déjà entreprise par l’un de ses prédécesseurs Andra Orlando, dont la réforme avait été détricotée par le gouvernement du M5S et de la Ligue, qui l’avaient conjointement redéfinie comme une loi ‘qui sauve les voleurs’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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