23/06/2021
"Le débat politique autour du projet de loi contre la transhomophobie."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre sur la visite hier à Rome de la Présidente de la Commission Européenne, U. von der Leyen, à l’occasion de laquelle elle a formalisé l’avis favorable au plan de relance italien : « Feu vert au plan de relance italien » - 15,7 milliards à dépenser dans 105 projets d’ici 2021 (Sole 24 Ore), « Draghi : le défi est de les dépenser honnêtement» - Draghi reçoit von der Leyen à Rome (Il Messaggero), « Italie, un plan de Relance solide mais ce n’est qu’un premier pas » - Entretien avec le vice-président de la Commission V. Dombrovskis. Draghi avec von der Leyen à Cinecittà (La Stampa), « L’argent européen et les gaspillages du M5S » - Von der Leyen fait l’éloge de l’Italie mais les 5 Etoiles et la gauche veulent gaspiller l’argent de l’Union en renforçant le revenu de citoyenneté (Il Giornale).
Le débat politique autour du projet de loi contre la transhomophobie, après les craintes exprimées par le Vatican sur l’impact que ce dernier pourrait avoir sur la liberté d’expression des catholiques, est aussi largement cité : « Loi Zan, Draghi intervient » - Draghi : nous évaluerons les observations du Vatican. Le PD défend le projet de loi ; Salvini et Meloni déplorent une approche idéologique (Corriere della Sera), « La loi Zan divise le Vatican » - La note divise l’aile progressiste proche du Pape. Draghi travaille à une médiation (La Repubblica), « La liberté qu’il faut défendre » - Le Saint-Siège officialise ses doutes sur le projet de loi. Le Président du Conseil s’exprimera aujourd’hui à la Chambre (Avvenire).
ARTICLE, La Repubblica, de G. Casadio, ‘’Décret-loi Zan [contre la transhomophobie] : ‘’Faisons passer cette loi’’ déclare Letta ; mais la droite est sûre de la bloquer au Sénat » : « Enrico Letta, secrétaire du Parti démocrate, a confirmé hier lors de l’assemblée des sénateurs démocrates la ligne de son parti sur la loi Zan. Il s’est exprimé peu après la publication de la note du Vatican dénonçant la violation du Concordat que représenterait cette loi. Le PD active donc ses contacts diplomatiques avec le Vatican et Letta dit vouloir comprendre ses motivations tout en rappelant que le PD reste fermement favorable à la loi d’Alessandro Zan et qu’il ne reculera pas. Enrico Letta s’est également adressé au ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, s’agissant désormais d’une question ‘’entre Etats’’. La loi avait été approuvée à la chambre des députés le 4 novembre dernier mais est depuis restée bloquée en commission Justice du Sénat, présidée par la Ligue. Suite à une intervention de Mario Draghi, le décret-loi doit aujourd’hui être discuté directement au Sénat. Les 5 Etoiles et la gauche s’alignent, mettant en avant la laïcité de l’Etat et l’autonomie du Parlement, et ils tenteront de faire passer la loi au plus vite. Mais Italia Viva adopte une position différente et souhaite une discussion avec la droite. Or c’est la droite, et avant tout la Ligue, qui s’est mise en travers du projet de loi. Salvini offre pourtant à Letta la possibilité de discuter : ‘’Je suis prêt à le rencontrer pour garantir les droits et sanctionner les discriminations et les violences, mais sans céder aux idéologies et à la censure’’ déclare Salvini. Rappelons toutefois qu’un projet de loi anti-Zan a été signé notamment par Salvini et Giorgia Meloni, dont le parti Fratelli d’Italia s’oppose très durement à la loi Zan. Mais deux questions demeurent : la vie des personnes homo et transsexuelles agressées et discriminées, et la laïcité de l’Etat italien qui, depuis 20 ans, n’a toujours pas de loi adaptée. ‘’Les ingérences de l’Eglise dans le processus d’approbation d’une loi sont inadmissibles’’ sanctionne Carlo Calenda. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Dario Franceschini, ministre de la Culture: « Cinecittà multiplie par deux sa structure avec les fonds européens afin de pouvoir défier les séries télévisées britanniques» : « ‘’[Pour accueillir la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen] l’Italie a choisi comme lieu Cinecittà : un lieu qui est un ensemble industriel et culturel. Nous savons bien que la frontière entre le cinéma et l’audiovisuel se fait de plus en plus étroite et que c’est un secteur-clé au niveau mondial. Notre défi est donc une nouvelle gouvernance de Cinecittà, qui sera désormais une société par actions. Cinecittà multipliera par deux sa superficie. Elle est au centre d’un des projets les plus importants du Plan de Relance : 300 millions qui concerneront aussi le Centre expérimental de cinématographie et donc la formation de nouvelles professions. La Caisse de Dépôts et Prêts va céder un terrain tout proche d’ici qui permettra de multiplier par deux l’offre de Cinecittà. 5 nouveaux théâtres seront créés, pour une capacité productive qui augmentera de 60% par rapport à aujourd’hui. Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, l’Europe devra répondre sur le plan industriel et sur les contenus. Cinecittà sera alors stratégique sur ce front’’ ».
ARTICLE, La Repubblica, de Vincenzo Nigo « ‘’Rome aux côtés de Pékin pour le projet de Route de la soie’’ mais Luigi Di Maio (M5S) éclipse la version chinoise » : « ‘’La Chine est disposée à travailler avec l’Italie afin d’intensifier les communications stratégiques, renforcer la confiance réciproque et éviter toute distraction’’. Le ministère des Affaires étrangères a été surpris du ton presque trop enthousiaste de Wang Li, au point de mettre mal à l’aise son homologue Luigi Di Maio. Le ministre italien envisageait ce coup de téléphone comme entre des pays appartenant à deux blocs politiques différents mais ayant toujours collaboré sereinement. La question des droits de l’homme, dont voulait discuter l’Italie, n’a finalement pas été abordée. En revanche la Chine a souhaité rouvrir le dossier des routes de la soie, amorcé sous le gouvernement Conte. Un communiqué du ministre Wang dit que ‘’Pékin est disposée à mener des échanges plus étroits et de haut niveau, faciliter les échanges de personnels et promouvoir la construction conjointe d’une route de la soie avec l’Italie’’. Il s’agit pour la Chine d’un acte géopolitique d’une très grande importance. Mais cet enthousiasme s’explique lorsque le ministre chinois dit espérer que l’Europe adhère à l’autonomie stratégique, pratique un véritable multilatéralisme et promeuve la stabilité et le développement sur le long terme’’, comptant en particulier sur le rôle que pourrait jouer l’Italie dans ce sens. Il s’agit de contrer l’offensive américaine qui vise à priver la Chine de certains alliés voire simplement de certains partenaires à ces initiatives. Au ministère des Affaires étrangères, ceux qui suivent de plus près la relation italo-chinoise évoquent un moment critique, particulier, ‘’parfois pas très clair’’, au moment où le ministère s’apprête à signer une troisième version document pour la collaboration bilatérale entre Italie et Chine. Il n’y a pas encore de directive claire de la part de Draghi sur la question mais les travaux se poursuivent, la Chine formule ses requêtes et les négociations avancent. Visiblement Luigi Di Maio ne veut pas d’une bataille d’arrière-garde et veut défendre l’ouverture vis-à-vis de la Chine remise en cause par le rapprochement avec les Etats-Unis. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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