14/06/2021
"Les principaux partis se talonnent autour de 20%."
Italie. Revue de presse.
La conclusion des travaux du G7, notamment sur les déclarations du Président du Conseil Mario Draghi, fait les gros titres des médias italiens. Dans l'ensemble, les observateurs relèvent l'entente des pays du G7 sur les grands enjeux (climat, cyber sécurité, Covid-19). Ils soulignent aussi l' « approche pragmatique » de l'Italie et de la France envers la Chine par rapport à celle de Washington. Les propos du Président Macron en conférence de presse sont repris par les principaux quotidiens nationaux (Corriere, Stampa, Messaggero) : « Draghi et les craintes sur le variant indien, hypothèse de quarantaine pour Londres» (Corriere della Sera), « Le G7 contre les autocrates» - Draghi partage le défi lancé par l'Occident. Un nouveau pacte pour la sécurité entre l'UE et les Etats-Unis (La Repubblica), « Draghi : il faut coopérer avec la Chine » - Le G7 trouve un compromis sur Pékin (La Stampa), « Draghi : la Turquie est stratégique pour l'Otan. Il faut revoir l'accord avec la Chine » (Il Messaggero), « G7, entente sur le climat et l’avertissement à la Chine » (Il Giornale).
La nouvelle organisation du M5S, présentée dimanche par Giuseppe Conte, est aussi citée « Conte présente son équipe » (La Repubblica), « Di Maio : voici le nouveau M5S, force de la classe moyenne» (La Stampa).
SONDAGES, La Repubblica, Demos&Pi et Demetra, période mai 2021, « Meloni passe devant Salvini, elle est désormais la personnalité politique préférée des électeurs de centre-droit » : « En mai dernier, 32% des électeurs du centre-droit désignaient Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia, comme leader souhaitée pour représenter le centre-droit aux prochaines élections, contre 24 % pour Matteo Salvini (Ligue) et 6 pour Silvio Berlusconi (Forza Italia) ; 30% ne s’étant pas prononcés. On observe ainsi des évolutions significatives au sein du centre-droit en vue d’une fédération ‘parlementaire’ des partis de centre-droit, sur proposition de Matteo Salvini. Pourtant, Giorgia Meloni ne semble pas particulièrement encline à renoncer à son rôle d’opposition qui lui a permis de talonner voire de dépasser la Ligue dans les sondages. Silvio Berlusconi, lui, a adhéré publiquement mais fait face aux craintes d’isolement de ses proches. Le projet requiert pourtant bien une figure politique de référence qui le représente, qui a encore pourtant du mal à se détacher et à être reconnue par l’électorat de chacun des trois partis. En effet, l’électorat de chaque parti désigne son leader comme personnalité préférée pour représenter la coalition et on note par ailleurs l’importante part d'indécis’’ (presque 1/3). L’enjeu apparaît donc particulièrement important et délicat au vu de la personnalisation croissante en politique. Une telle situation à l’échelle du centre-droit semble révélatrice d’un pays dépaysé, à la recherche de points de repères et d’alternatives politiques précises. »
SONDAGES, Corriere della Sera, Ipsos, « Les principaux partis se talonnent autour de 20%, le consensus autour de Draghi passe à 70% » : « Le Parti Démocrate bénéficie actuellement de 20,8% d’intentions de vote dans les sondages, juste devant Fratelli d’Italia avec 20,5% et la Ligue (20,1%). Pour la première fois depuis 2017, le Parti démocrate est en tête, et le passage du parti de Giorgia Meloni devant celui de Matteo Salvini est une première absolue. Ces chiffres témoignent d’une bataille très serrée pour le leadership du centre-droit mais confirment aussi la montée en puissance de Giorgia Meloni depuis 2019. Alors que, si le Parti démocrate est de fait encore en tête, la tendance du recul des dernières semaines se confirme. Un peu plus bas dans les sondages, le M5S poursuit également son recule (14,2%) alors que Forza Italia connait un pic à 9,2%. Il n’est donc pas surprenant que la coalition de centre-droit remporte 49,8% de consensus, alors que le résultat est très variable pour le centre-gauche en fonction des alliances, entre 38,8 et 45,3%, soit tout de même inférieur à la coalition adverse. D’autre part, la satisfaction vis-à-vis de Mario Draghi a augmenté de 10 points entre le 20 mai et le 10 juin, passant de 61,3% à 70,8. L’exécutif dans son ensemble connait une évolution similaire. C’est le résultat de l’accélération de la campagne vaccinale et des récentes réouvertures. »
ANALYSE, La Repubblica, par S. Folli : « Un M5S pro-Chine est problèmatique pour le PD » : « Au-delà des questions internes au M5S, comme la question non résolue du double mandat - un sujet qui n’intéresse sûrement que ses propres militants - Giuseppe Conte n'a pas été capable jusqu'à présent d'être clair sur les relations avec la Chine. Or, ce sujet revêt un intérêt général. Hier il a publiquement donné une réponse qui s’apparente fortement à une non-réponse : il est nécessaire de cultiver le dialogue avec la Chine, notamment pour des "intérêts commerciaux légitimes", tout en maintenant "une loyauté indéfectible envers l'Alliance atlantique et l'Union européenne". Aucune référence à la tension politique entre l'Occident et Pékin ou à une nouvelle guerre froide. Il est clair, cependant, que la réunion organisée non pas dans un lieu neutre, mais dans le siège de l'ambassade le jour même du G7 est née comme une initiative chinoise, ne serait-ce que pour montrer que Pékin n'est pas isolé et a des amis dans divers secteurs politiques de l'Union. Mais il y a peut-être plus. Tout porte à croire que le protagoniste de la réunion, en tant qu'ami numéro un de la Chine, était dès le départ Beppe Grillo. Autrement, la défection "in extremis" de Conte justifiée par des "obligations familiales" n’aurait pas été possible. Il n'y a donc pas de rôle de premier plan pour Conte en matière de politique étrangère, comme ce serait le cas s'il y avait un agenda de rencontres avec des ambassadeurs et des personnalités de différents pays. Il n'y a qu'une relation avec la Chine, indépendamment des considérations géopolitiques, avec Grillo au centre et Conte dans une position subordonnée. Le fait que ce dernier n'ait saisi qu’au dernier moment le caractère inopportun de la visite du représentant de Pékin et s'en soit dissocié, constitue un étrange paradoxe. Ainsi, seul Grillo, en citoyen anonyme, a maintenu le lien avec le diplomate comme s'il s'agissait d'une "référence" politique. Évidemment, ces "intérêts commerciaux" que le M5S, à travers son fondateur et avec le consentement de Conte, veut protéger doivent être très forts. Le dialogue avec la Chine, prôné par le Mouvement 5 étoiles en dehors de toute sensibilité géopolitique, peut agacer Draghi, mais c'est surtout un sujet de réflexion pour le Parti démocrate au moment où l'on demande à l'Occident d'affronter ensemble les risques d'une confrontation internationale.»
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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