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09/06/2021

"Coup de théâtre au Copasir."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre en Une sur les nouveaux décrets sur l'emploi et le débat politique autour de la fin du gel des licenciements. « Tensions sur les licenciements » - La majorité divisée sur la prorogation du gel. Le président du Conseil, prêt à une médiation au Parlement, reçoit le dirigeant syndicaliste Landini (Corriere della Sera), « 500 000 emplois nécessaires pour la reprise » - L’économie redémarre mais les entreprises ont du mal à trouver les bons profils (La Repubblica), « Orlando : une protection universelle et une réforme en juillet » - Entretien du ministre du Travail. Draghi rencontre les syndicats CGIL, CISL et UIL (La Stampa), « A la recherche d’un accord » - Draghi tente une médiation sur le gel des licenciements et reçoit les syndicats en vue d’un possible décret pour une suspension sélective (Avvenire). 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco: « Un gouvernement censé renouer avec les partenaires sociaux » : «  La perspective de tensions sociales importantes à la rentrée prochaine est bien présente dans les esprits. Mais les polémiques sur la durée du gel des licenciements ne sont pas qu’un bras-de-fer entre deux camps. La réalité est bien plus complexe. Dire que le M5S et le PD sont les partis à l’écoute des demandes des syndicats, ou penser que les partis de droite sont du côté des entreprises, est réducteur. Les 5 Etoiles reconnaissent, en privé, que bloquer l’économie pendant tout l’été risque de ralentir les nouvelles embauches. Au sein de la Ligue, on est attentif aux demandes des entrepreneurs sur le fait que certaines catégories doivent être protégées. L’exemple de l’Allemagne et de la France, qui n’ont décidé aucun gel des licenciements, est un point de référence européen. Il y a donc la conviction, au fond, que la seule issue est le dialogue et la médiation du gouvernement. Il est peu probable que Draghi renonce à la stratégie du gel sélectif. Il s’agit de faire comprendre qu’une fois passée la phase aigüe de la pandémie, le passage à une ‘’nouvelle normalité’’ aura un coût. Il faudra tenter de le limiter et décider si, face à une perspective de reprise, il faudra ou non reporter le retour à la réalité, en prolongeant une longue suspension générée par cette phase. Ou bien de mettre tout le monde face à une situation permettant de redémarrer, sans toutefois cacher les problèmes. Les délais parlementaires ne le permettent pas et la balle repasse dans le camp du Palais Chigi. Toutefois, avec la perspective d’une hausse du PIB, il y a moins de pessimisme. Il faudra ensuite voir comment la fin de la pandémie modifiera les relations avec les syndicats et l’intervention de l’Etat dans l’économie. Une vraie inconnue qui nécessite lucidité et sens des responsabilités ».

ENTRETIEN, La Stampa, d’Andrea Orlando, ministre du Travail « La réforme des amortisseurs sociaux sera adoptée en juillet » : « Sur le gel des licenciements la bataille n’a pas été perdue. Le PD et moi-même estimons que la levée de l’interdiction doit être graduelle et accompagnée d’un maximum d’instruments. Attendons la rencontre avec les partis et les partenaires sociaux. Il faut qu’une certaine volonté politique puisse mûrir en ce sens, avec le consensus de toute la majorité. Dans le cas contraire, nous gérerons ce passage avec les instruments dont nous disposons. J’invite Salvini à ne pas faire de propagande. Nous avons remarqué que sur ce point il a changé plusieurs fois d’avis. Il sera possible de constater quelles sont les vraies positions des partis lors du passage à l’étape parlementaire. La réforme des amortisseurs sociaux sera adoptée en juillet mais une discussion avec le MEF sera nécessaire pour trouver les ressources. Confindustria reste sur une position trop idéologique, on a presque l’impression que la levée de l’interdiction des licenciements représente pour elle un objectif. Quant à ses prévisions de croissance, je crois qu’il y a un peu d’optimisme ».

ARTICLE, La Repubblica : « Coup de théâtre au Copasir : les partis s'accordent sur la présidence d’Urso » : « Aujourd’hui, le PD, le M5S et Forza Italia voteront pour que l’élu de Fratelli d’Italia dirige la commission de contrôle des services de renseignement. A la fin, après des mois de guerre de basse intensité et un bras de fer à droite, Fratelli d'Italia obtient ce que la Ligue avait essayé d'éviter jusqu'au dernier moment : obtenir la présidence du Copasir. Adolfo Urso, membre du parti dirigé par Giorgia Meloni, sera le prochain président de la Commission parlementaire pour la sécurité de la République. Aujourd'hui, il prendra la place de Raffaele Volpi et réussira grâce aux voix en sa faveur du M5S, du PD et de Forza Italia. Ces partis ont en fait soutenu la seule solution possible pour débloquer l'impasse dans laquelle se trouve le comité, dont la présidence a toujours été l'apanage d’un parti d’opposition. Et comme la Ligue est entrée dans le gouvernement de Mario Draghi, elle doit céder sa place au seul membre de l'opposition de la liste, Urso, actuel vice-président. Les projets de Matteo Salvini étaient différents : il avait fait démissionner Volpi et Paolo Arrigoni, les deux membres leghistes sur les dix que compose le comité, dans l'espoir d'obtenir une nouvelle élection de l'ensemble de celui-ci, organe essentiel pour le contrôle de la sécurité intérieure et des services secrets. En outre, en arrière-plan, il y a une autre question diplomatique délicate : Urso, dans un passé récent, en tant qu’entrepreneur, a entretenu des relations et fait des affaires pendant des années avec l'Iran, où pour réussir il faut le soutien du gouvernement de Téhéran. « Je suis très heureux pour Urso, il sera un grand président", a déclaré Ignazio La Russa (FDI), "mais je suis désolé pour le centre-droit, nous avons tous perdu. Cela aurait pu être géré de manière moins conflictuelle : j'espère que demain (aujourd'hui, ndlr) les deux membres du parti leghiste voteront également pour Urso et qu'un climat apaisé sera rétabli". "Nous avons dit que si la situation n'était pas débloquée, nous cesserions de participer aux travaux, a déclaré Federica Dieni (5 étoiles) - mais pour des raisons institutionnelles nous votons Urso et lui faisons confiance pour retourner au travail dans la sérénité. Discours similaire pour Enrico Borghi (PD) : "Notre vote pour Urso, en plus de garantir le rétablissement des pleines fonctions de la Copasir, exprime un besoin de sobriété dans la communication, de maintien de l'institution dans le périmètre de ses fonctions et de coopération parlementaire afin que les activités du système d'information soient menées dans le plein respect de la loi et de l'intérêt national ». Salvini est plus amer mais il sait que les dossiers auxquels le Copasir sera confronté dans les mois à venir sont trop délicats pour rester à l’écart. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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