08/06/2021
"Le ton s’adoucit : la stratégie de Salvini pour un tournant modéré."
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, La Stampa, « Draghi tente la médiation : les amortisseurs sociaux seront mis en place immédiatement» : « La ligne de Mario Draghi sur la prolongation du gel des licenciements est reprise dans les mots de Matteo Salvini après une conversation d'une heure au Palais Chigi. "Nous sommes tout à fait d'accord. Les secteurs en croissance doivent embaucher, et non licencier. L'industrie et le bâtiment doivent redevenir libres d'agir sur le marché, tandis que les secteurs qui ont le plus souffert, comme le commerce, les services et le tourisme, ont le temps jusqu'en octobre de s'organiser." Le Président du Conseil - il l'a répété au dirigeant de la Ligue - ne partage pas la demande des syndicats, du PD, du M5S, des ministres du Travail Andrea Orlando et du Développement Giancarlo Giorgetti (Ligue) de revoir la décision sur les dates limites de fin du moratoire : 1er juillet dans la grande industrie et la construction, 31 octobre pour tous les autres. Même l'hypothèse d'avancer le délai pour certains secteurs ne serait pas accueillie favorablement. "Cela créerait des chômeurs de série A et de série B", laisse filtrer une source qui demande à ne pas être citée. Pour l'instant, la seule solution jugée possible est une nouvelle prolongation de l'allocation chômage (Naspi), déjà étendue à toute l'année 2021, et une accélération de la réforme des amortisseurs sociaux. Ce n'est pas la première fois que Draghi est obligé de faire face au mécontentement de sa majorité. Le problème est qu'aujourd'hui, la dissidence est généralisée. La position de Giorgetti a compliqué le tableau. Le ministre qui jusque là intervenait comme le “pompier” après les propos incendiaires du chef de son parti (Salvini) est soudainement devenu lui-même pyromane. Et cela provoque de la suspicion dans la majorité et dans le PD, prêt à tout faire pour que le président du Conseil tende la main aux syndicats. Les observations de la Commission européenne sur l'inefficacité de la mesure de blocage des licenciements pèsent lourd. La seule solution serait un amendement parlementaire au décret Sostegni-bis, dont la conversion en loi est actuellement difficile à imaginer d'ici le 30 juin, dernier jour avant l'échéance prévue dans la grande industrie. Si au Parlement il y avait une majorité en faveur d'une extension sélective, Draghi ne pourrait qu'en prendre note. A ce stade, l'impression est que les partis avance en ordre dispersé, chacun étant soucieux d’imprimer sa marque sur la campagne électorale.»
COULISSES, Corriere della Sera, M. Cremonesi « Le ton s’adoucit : la stratégie de Salvini pour un tournant modéré » : «Non seulement Salvini mise tout sur le gouvernement de centre-droit, mais il adopte aussi un ton modéré qui convient. La retenue face aux journalistes à la fin de la réunion avec Draghi était un choix calculé pour consolider le rapport de confiance avec le Président du Conseil, tandis que la réticence à répondre aux questions sur la fédération des partis du centre-droit s’explique par la volonté d’éviter de souffler sur les braises de Forza Italia, où plusieurs voient ce projet comme un plan d’annexion. Le virage vers le centre n'est peut-être pas encore totalement conscient mais la conviction est bien mûre. On aurait alors un seul groupe de centre-droit italien qui correspondrait à un centre-droit européen fort, tous deux capables de tenir le centre de la scène politique, à Rome comme à Bruxelles. Les difficultés sont nombreuses, à l'intérieur comme à l'extérieur, mais s'il réussit, Salvini se taillera un rôle pour faire émerger des représentants du centre-droit en Europe. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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