Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/06/2021

"Meloni rencontre Draghi  : "Je suis satisfaite, il m'a écoutée.""

Ligue.jpg

FI-AN.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’E. Marro « Plan de Relance, accord sur le recrutement » : « Hier le Président du Conseil Mario Draghi a de nouveau dû jouer les médiateurs pour parvenir à un accord, cette fois sur la question du recrutement et des fonds européens. Il a convoqué la task-force au Palais Chigi afin d’examiner le décret ‘Recrutement’, compromis par les tentatives des différents ministères d’y ajouter de nouveaux postes et ressources n’étant pas directement liés à la mise en œuvre du Plan de Relance. Tout devrait être rentré dans l’ordre et le décret devrait être approuvé aujourd’hui en Conseil des ministres, pour venir s’ajouter aux deux premiers décrets sur la gouvernance et sur la simplification de l’administration et des procédures. Cette série de mesures doit permettre à l’Italie de déployer efficacement les fonds européens qui lui ont été attribués, 200 milliards étalés jusqu’en 2026, et de réaliser les 300 programmes d’investissement dans les domaines les plus variés. Pour cela en effet, il va falloir embaucher de nombreux agents mais il faut surtout les recruter rapidement. Le décret prévoit ainsi des concours complètement en ligne qui ne devront pas durer plus de 100 jours au total et un portail unique qui s’inspire largement du secteur privé. Ces nouveaux agents seront chargés des procédures juridiques (et notamment de gérer l’énorme retard accumulé), de réaliser les différents projets à l’échelle locale, de suivre le bon déroulement des programmes, du suivi des investissements et de rendre compte de l’avancement des chantiers pour faire le point régulièrement avec Bruxelles. Le salaire de tous ces agents pour la bonne mise en œuvre du Plan de relance devrait être couvert par les fonds du Plan lui-même. Une rétribution bonus basée sur le mérite est également prévue. Une fois les décrets pour le lancement du Plan de relance approuvés, le gouvernement attend que Bruxelles débloque une première tranche de 25 milliards qui devraient arriver cet été. Draghi est satisfait et hier il a même reçu les éloges de Salvini qui a réitéré son soutien total jusqu’à la fin de son mandat et s’est enthousiasmé pour ‘’l’énergie et l’espoir nouveaux’’ insufflés à l’Italie. »

ENTRETIEN, Il Giornale, de Matteo Salvini, dirigent de la Ligue « Voici ma proposition : un centre droit uni d’ici la fin du mois et ensuite des candidats communs » : « ‘’Nous comptons arriver à la fin de la législature, en mars 2023, avec Mario Draghi. Le Quirinal ? Ce n’est pas la Ligue qui décide de l’avenir de Draghi. Pour l’instant, j’espère qu’il continue en tant que Président du Conseil car il est en train de faire un bon travail. Puis, s’il devait se porter candidat pour la Présidence de la République, je serais le premier à le soutenir. Mais il s’agit là de discussions prématurées. Pour les élections municipales, nous allons de l’avant et nous déciderons d’ici quelques jours. J’estime et j’espère arriver d’ici la fin du mois à la fédération des partis de centre droit, du moins de ceux qui soutiennent le gouvernement Draghi. Nous sommes tous sur le même plan mais nous devons faire un pas en avant, en créant par exemple des groupes parlementaires uniques au Sénat comme à la Chambre. Ou encore, avec un travail de coordination, avec des conférences de presse communes, avec des initiatives législatives dans le signe de l’unité. Il y a plusieurs façons de renforcer l’unité du centre droit. Sur Fratelli d’Italia, j’estime difficile de pouvoir fédérer les partis de majorité et d’opposition. Nous avons toutefois le devoir de créer des listes communes en 2023. Tous ensembles dans le système majoritaire, en choisissant des candidats en commun et puis chacun fera sa partie au système proportionnel où il sera possible d’exprimer sa propre identité. Je suis en train de préparer un projet de loi sur la taxation des grandes multinationales. J’espère que les partis de gauche nous donneront un coup de main dans cette bataille au lieu d’évoquer des taxes sur les successions, le droit du sol ou encore du décret de loi Zan sur contre l’homophobie. Les Italiens paient déjà trop d’impôts’’ »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, « Meloni rencontre Draghi  : " Je suis satisfaite, il m'a écoutée " : « À la fin de la réunion, Giorgia Meloni était plus que satisfaite. Le face-à-face avec le Premier ministre a duré environ une heure et lui a donné l'occasion de revenir sur ses chevaux de bataille : le Covid et les réouvertures, mais aussi la protection des impôts et du crédit. En attendant (la semaine prochaine) le nouveau sommet avec les alliés pour décider qui nommer comme candidat aux municipales. Mais Mario Draghi s'est contenté de l'écouter. Mais il n'est pas exclu qu'au cours de cette rencontre "longue et fructueuse", comme on l'a définie au Palazzo Chigi, certaines de ses propositions soient bien retenues par Draghi. Ne serait-ce que parce que - comme l'a ironiquement observé Meloni - "sur 100 choses qui sont dites, statistiquement il doit y en avoir une d’intelligente...". "Nous continuons à parler du blocage des licenciements", a-t-elle déclaré, "mais nous ne posons pas le problème des millions de travailleurs exclus de toute forme de protection : tout le milieu des indépendants, des travailleurs atypiques", "le blocage des licenciements n'est pas nécessaire", il faudrait plutôt "récompenser fiscalement et bureaucratiquement les entreprises qui maintiennent le taux d'emploi". Le chapitre sur le crédit est tout aussi décisif. "Avec la nouvelle réglementation européenne sur les découverts bancaires, des milliers d'entrepreneurs vont finir par être signalés au risque central et Draghi le sait bien. Pour Meloni, il "ne faut pas être pris au dépourvu à l'automne" comme cela s'est produit l'année dernière. "Nous avons demandé le renforcement des transports publics, qui ont été les principaux foyers de contagion, et de veiller sur l'école" car "il n'est pas possible d'imaginer une autre année à la maison". La leader de Fratelli espère que ces rendez-vous avec le premier ministre se répéteront selon une "cadence" précise. On se demande ce que Matteo Salvini en pense. Invité à commenter la rencontre entre Meloni et le Premier ministre, le leader de la Ligue a répondu sans ambages : "Eh bien, je pense que c'est bon et juste.“ Mais surtout, pour la première fois, Salvini a dit espérer que le gouvernement aille de l'avant "dans la mesure du possible" et a garanti que la Ligue était prête à le soutenir "jusqu'à la fin de la législature" ».

ARTICLE, Corriere della Sera, de P. Salom « ‘’Les violences sur les Ouïgours ? Un sensationnalisme anti-chinois’’ Le dérapage de Grillo sur son blog » : « Un ‘’rapport indépendant’’ sur la situation des Ouïgours dans la région du Xinjiang en Chine a été publié sur le blog du fondateur du Mouvement 5 Etoiles, Beppe Grillo, remettant en cause les persécutions subies par la population en question et les accusations de l’Occident visant uniquement à ‘’s’en prendre à la République Populaire’’. Le rapport a été signé par des chercheurs, des journalistes et des experts italiens et étrangers dont certains formés en partie en Chine. Il met en avant la ‘’complexité’’ et la très ancienne histoire de la région, et notamment les mouvements insurrectionnels des populations turcophones et de confession musulmane ainsi que des « actes terroristes » qui seraient dirigés contre Pékin et le régime. Les sanctions prononcées par l’UE vis-à-vis de la Chine sont considérées comme partiales et le fruit d’une vision déformée par la différence culturelle. Le Sénateur 5 Etoiles Vito Petrocelli, président de la commission Affaires étrangères, est lui aussi parmi les signataires et a soutenu l’initiative sur les réseaux sociaux. »

ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin : « Migrants, le non de Paris et de Berlin à la redistribution » : « L’appel à la solidarité du gouvernement italien adressée à ses partenaires européens en matière de gestion de l'immigration continue de se heurter au mur du "non". Paris et Berlin sont réticents car ils n'ont pas l'intention d'accepter un système automatique de transfert des migrants arrivés en Italie. Ils veulent pouvoir "sélectionner" les demandeurs d'asile, en accueillant sur leur territoire uniquement ceux qui ont droit à une protection internationale. Exactement comme ils l'ont fait avec l'accord de Malte. Et ce n'est pas tout : les deux pays ont fait savoir qu'aucune aide n'arrivera de leur part tant que Rome n'aura pas levé ses réserves sur les points les plus critiques de la réforme de Dublin, actuellement bloquée par des vetos de plusieurs pays. "Après tout, explique un diplomate, ces derniers mois, le nombre d'arrivées en France et en Allemagne a été plus élevé qu'en Italie. Pourquoi devraient-ils aider Rome s'il n'y a pas d'urgence ?". La question risque d’échauffer les esprits lors du Conseil européen de fin juin, où la question de l'immigration sera officiellement à l'ordre du jour. Les négociations sont toutefois au point mort. ‘’Nous avons soulevé la question", a déclaré Enzo Amendola, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, "mais les négociations sont lentes’’. Les gouvernements ont proposé de séparer les différents chapitres de la réforme, afin de progresser sur les parties les moins conflictuelles. Mais l'Italie s'y oppose car elle craint de se retrouver dos au mur. Aujourd'hui, cependant, le gouvernement de Rome est prêt à changer de stratégie : donner son feu vert aux points séparés, mais à condition qu'ils n'entrent en vigueur que lorsqu'il y aura un accord sur tous les parties de la réforme.».

ARTICLE, La Repubblica, « Mediaset-Vivendi : l'UE prépare la procédure d'infraction pour l'Italie » : « La Commission européenne rouvre le dossier Mediaset-Vivendi. Les bureaux de Bruxelles, en particulier la direction Connect, sont sur le point de lancer et de transmettre au gouvernement italien une procédure sur l'amendement dit "de sauvetage-Mediaset". Ainsi, alors que les deux entreprises sont sur le point de signer leur accord, tout pourrait être remis en question. Cet amendement avait été présenté par le gouvernement de Giuseppe Conte et approuvé au Parlement en décembre. Et cela a essentiellement protégé la société de Berlusconi de l'assaut des Français qui raflaient des actions dans le but d'en prendre le contrôle. La réaction du gouvernement découle de la sentence de la Cour européenne de justice qui a rejeté la loi Gasparri dans la partie qui interdisait le rachat par le géant transalpin. La mesure votée fin 2020, ensuite, a transféré à l'Agcom - l'Autorité des communications - la tâche d'évaluer si le rachat de Vivendi - ou des cas similaires - pourrait fausser le marché. Une démarche qui a ensuite bloqué les opérations du groupe de Puyfontaine. Cela a pesé dans la bataille entre les deux groupes de médias. En décembre dernier déjà, la Commission avait fait savoir dans une lettre que la règle était susceptible d'être incompatible avec la législation européenne pour possible violation de la liberté d'établissement garantie par les traités de l'UE et une intervention disproportionnée, tout en pointant l’absence de notification de la nouvelle norme à la Commission. L'acte que la Commission s'apprête à notifier - comme tous les Eu-Pilot - contient en son sein la possibilité de clarifier ou de résoudre le problème avant l'émission d'une sanction. En d'autres termes, tout sera caduc si les autorités italiennes apportent une clarification ou une solution législative. Mais l'accord de paix conclu il y a un mois entre Mediaset et Vivendi n'a pas encore été officiellement signé, et il est prévu pour le 22 juillet prochain. Dans ce pacte, il est prévu que les Français vendent en cinq ans la part de Mediaset égale à 19,19 % actuellement entre les mains de Simon Fiduciaria. Que Fininvest achète ensuite les autres 5 % détenus dans l'État directement par Vivendi. Mais on n'a jamais manqué de craindre que le groupe transalpin ait en tête d'autres coups. Et qui maintenant, à la lumière de la décision européenne, il pourrait évoluer de manière différente vu que le contrat ne sera formellement exécutoire que dans 50 jours. Dans ces cas, rares sont ceux qui s'appuient sur la devise latine "pacta sunt servanda". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.