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21/05/2021

"Copasir, Salvini cède mais veut en contrepartie Rome ou Naples."

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Italie. Revue de presse.

Les aides à hauteur de 40 milliards d'euros pour soutenir les entreprises et les ménages face aux effets de la pandémie de Covid, adoptées hier en Conseil des ministres, font les gros titres des médias italiens. Le refus de Mario Draghi de créer un nouvel impôt sur les successions, proposition émanant du chef du PD, E. Letta, afin de financer un fonds pour les jeunes est aussi commenté. « Draghi, 40 milliards pour le futur» - Le déblocage des licenciements reporté en août. Accord sur le pass sanitaire (Corriere della Sera),  « Taxe sur les successions, le non de Draghi à Letta» - La proposition de la Flat tax de Salvini est elle aussi rejetée (La Repubblica), « Croissance, le coup de fouet de Draghi » - Avec l'adoption du décret à hauteur de 40 milliards, le gouvernement croit en la reprise de la croissance au second trimestre. Draghi rejette la proposition de Letta (La Stampa), « Plan d'aides, des subventions et des aides à hauteur de 15,4 milliards » (Sole 24 Ore), « Les licenciements interdits jusqu'en août » - Le nouveau décret d'aides relancera l'économie aussi grâce  au tourisme. La proposition de Letta sur la taxation sur les successions est rejetée (Il Messaggero),  « Le gouvernement des riches » - Draghi s'oppose au fonds pour les jeunes via la taxation des successions et dit oui aux appels d'offre publics et aux licenciements sauvages (Il Fatto Quotidiano), « L'obsession de l'impôt sur la fortune » - Draghi rejette la proposition de Letta d'une subvention pour les jeunes en taxant les successions (Il Giornale).

ARTICLE, La Stampa, « Le dirigeant du PD Enrico Letta insiste : “Draghi est le président du Conseil mais moi je représente la gauche“ » : « Dans la majorité où des partis opposés cohabitent, l’idée d'une proposition de taxe a suffi à déclencher une guerre de tranchées. Le secrétaire du PD Enrico Letta propose un impôt sur les donations et les héritages des millionnaires pour financer une allocation de 10 000 euros pour la moitié des jeunes Italiens de dix-huit ans. Le taux de cette taxe pourrait passer progressivement à 20 % au-delà de 5 millions d'euros d’héritage. "Une aide concrète pour étudier à la maison et au travail", explique Letta, payée avec un impôt qui pèse sur 1% de la population. Pour être clair, en France, où Letta a vécu, ce taux est à hauteur de 45%, en Espagne de 34%, en Allemagne de 30%. En Italie, il est à 4 %. Et pourtant, il reste compliqué d'en parler. Draghi s'est empressé de rejeter l'idée du leader du PD : "Nous n'en avons jamais parlé - c'est le commentaire du Président du Conseil - mais j'ai dit plusieurs fois que ce n'est pas le moment de prendre de l'argent aux citoyens italiens mais de leur en donner. Sur la réforme fiscale, il ne faut pas  procéder au coup par coup". Avec une économie en récession, à un moment où le chômage est élevé, selon Draghi, la seule recette possible reste une politique expansive. Pour faire simple, c'est tout le contraire de l'austérité qui, à l'époque pré-pandémique, dominait en Europe.  Il est sûr que le secrétaire du PD n'a pas apprécié le ton tranchant utilisé par le chef du gouvernement. ‘’Draghi est le Président du Conseil d'une majorité exceptionnelle née dans une période exceptionnelle - c'est le commentaire de Letta -. Moi, je suis le leader d'un parti de gauche. Être loyal, c'est aussi aller jusqu'au bout de ses convictions’’. Sur la loyauté, sa pensée est tout aussi claire que celle du chef du gouvernement : "soutenir le gouvernement, c'est aussi dire à Draghi et à l'opinion publique que l'heure est à la redistribution des richesses. Nous avons le devoir de donner des  réponses à ceux qui n'ont pas un matelas de protection offert par leurs familles“Au siège du Parti démocrate, on sait que ce sera "une bataille du PD", car "il n'y a pas de contradiction entre faire des propositions qui correspondent à notre ADN et soutenir le mandat du gouvernement Draghi, qui a prévu aussi une réforme fiscale". Et le PD s'attend à ce que le Président du Conseil tienne son engagement de la présenter d'ici juillet.»

COULISSES, Il Messaggero :  « Copasir, Salvini cède mais veut en contrepartie Rome ou Naples »   : «  Le pas de côté du léguiste Volpi à la tête de la commission parlementaire sur la sécurité de la République est une manœuvre qui permet de négocier en position de force sur les élections municipales. Et sur d’autres dossiers encore : ‘’les nominations de la RAI et des sociétés publiques, car Fratelli d’Italia veut une participation’’ explique-t-on au sein du Parti démocrate. Au-delà des soupçons, il est clair que la Ligue mise sur un rééquilibrage des candidatures pour les prochaines élections. La ligue veut tenter d’obtenir ‘’des candidatures gagnantes’’ à travers une stratégie : ‘’il faut des noms qui incarnent la société civile et qui puissent remporter la compétition’’. La Ligue veut faire entendre sa voix non seulement sur la ville de Naples (le choix se portera inévitablement sur le magistrat Maresca) mais aussi sur Rome, après le retrait de Bertolaso. Pour sa part, Giorgia Meloni peut se dire satisfaite sur le Copasir. Quant à la Capitale, elle souhaite ne pas avoir de candidature hostile. Par ailleurs, Fratelli d’Italia préfère miser son va-tout à la région  Latium avec son candidat Lollobrigida.  Pour Rome, elle est plus ouverte à la discussion et pourrait accepter d’autres candidats, tel que celui soutenu par la Ligue, le juge Matone, où encore Gasparri de Forza Italia. A Milan, le centriste M. Lupi pourrait, enfin, obtenir l’investiture du centre-droit. »

ARTICLE, La Stampa, de F. Grignetti « Lamorgese à Tunis pour augmenter les rapatriements ; Salvini dit au Premier ministre : ‘’Non à l’arrivée de milliers de personnes’’ » : « Des aides de l’UE et des accords sur les flux migratoires. Petit à petit, une sorte de ‘’plan Afrique’’ du gouvernement Draghi se dessine. En quelques jours, des membres du gouvernement italien se sont rendus ou se rendront en mission en Tunisie, en Libye, au Niger et au Mali, parfois accompagnés de leurs homologues européens. Des visites ayant le même but : pousser l’UE à intervenir hors de ses frontières, dans le but d’agir sur les arrivées clandestines de migrants sur le territoire communautaire. Mario Draghi a en effet évoqué la nécessité d’une intervention économique de l’Union européenne dans son ensemble et d’un changement de cap complet. La Ligue se coordonne de façon à faire systématiquement barrage contre la répartition sur le territoire national des personnes arrivant sur les côtes siciliennes. Salvini exige une rencontre avec le chef du gouvernement afin d’empêcher l’arrivée de ‘’dizaines de milliers de clandestins durant l’été de la relance’’. Il compte bien montrer les crocs, comme en 2019, se vantant d’avoir réduit les arrivées de 90% au prix de plusieurs procès. En parallèle, ses camarades mettent des bâtons dans les roues du ministère de l’Intérieur. Roberto Fedriga, président du Frioule-Vénétie-Julienne et de la Conférence des régions, dénonce un message ‘’très dangereux’’, le fait qu’ ‘’accueillir encourage les départs’’ et que la ‘’situation risque d’empirer’’. La visite d’hier en Tunisie a jeté les bases d’un partenariat stratégique avec l’UE, même si la ministre Lamorgese aurait préféré que toutes les mesures soient explicitées d’emblée. Mais les premiers résultats obtenus restent positifs pour la ministre de l’Intérieur : l’augmentation des vols de rapatriement de clandestins et la collaboration entre Rome et la garde côtière tunisienne. La bonne volonté manifestée par la partie tunisienne a évidemment rassuré les Européens après ce que l’on a pu observer ces derniers jours entre le Maroc et l’Espagne. Le Niger et le Mali sont quant à eux des pays qui semblent éloignés [de la Méditerranée] mais qui partagent des problématiques très proches. Le ministre de la Défense Lorenzo Guerini s’est rendu sur place pour rencontrer les militaires des missions de l’ONU et de l’UE. Il a rappelé notamment que l’aide dans la région du Sahel a aussi pour objectif la sécurité et la lutte contre le terrorisme. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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