21/04/2021
"La Ligue tentera également d’obtenir le report du couvre-feu."
Italie. Revue de presse.
Les prévisions de nouvelles règles de limitations aux déplacements et les réouvertures graduelles prévues dans le prochain décret font les gros titres des quotidiens italiens. Les observateurs relèvent notamment le pas en arrière de l’exécutif sur la réouverture à 100% en présentiel dans les lycées et établissements d’enseignement supérieur après les pressions des régions, des communes et des syndicats. « La carte verte pour voyager » - Dans le projet, les régions passent en zone jaune, bras-de-fer sur le couvre-feu. Ecole : 60% en présentiel. Oui au vaccin J&J pour les plus de 60 ans. (Corriere della Sera), « L’école rouvre à moitié » - Les régions parviennent à convaincre Draghi : pénurie de salles de classe et de moyens de transport. Une carte verte pour sortir de sa région (La Repubblica), « Ecole, le gouvernement cède, seulement 60% de cours en présentiel » - Gelmini : les syndicats nous ont bloqués (La Stampa), « La carte verte pour passer d’une région à l’autre. Le vaccin J&J pour les plus de 60 ans » (Sole 24 Ore), « Le couvre-feu à 23 heures. Ecole : enseignement à distance même pour les régions en zone jaune » - Le décret sur les réouvertures prévu pour aujourd’hui (Il Messaggero), « C’était une plaisanterie : finalement, les écoles n’ouvriront qu’à moitié » (Fatto Quotidiano).
Le débat autour de la Superligue de football et les polémiques autour des déclarations de Beppe Grillo, cofondateur du M5S, pour défendre son fils accusé de violences sexuelles, sont toujours évoqués en Une. « Violences sexuelles, Grillo devient un problème pour le M5S » (La Repubblica), « Conte lâche Grillo » - Le nouveau dirigeant du M5S contraint de prendre ses distances avec le cofondateur du mouvement après ses propos sexistes (Il Giornale).
Les JT couvrent essentiellement les nouvelles règles de limitations aux déplacements et les réouvertures graduelles, l’avis favorable de l’EMA au vaccin J&J, le recul de plusieurs clubs sur la Superligue de football et l’affaire des déclarations de Beppe Grillo sur les accusations de viol pesant sur son fils.
ARTICLE, La Repubblica, « Rentrée lundi au lycée pour 6 élèves sur 10 » : « Le compromis sur l'école arrive au terme d’un bataille serrée avec les régions : au final, dans le décret-loi qui sera probablement publié ce soir, le pourcentage d'élèves présents dans les lycées passe des 100 % annoncé par le Premier ministre Draghi à un minimum de 60 %. Mais un autre obstacle se profile sur la route menant aux réouvertures : Matteo Salvini tente le dernier assaut et fait savoir que la Ligue demandera de déclencher dès début mai (et non à partir de début juin) l'activité des restaurants en intérieur. Ce n'est pas tout : la Ligue tentera également d’obtenir le report du couvre-feu de 22 à 23h. La position de Draghi, et de la plupart de l'exécutif, est d’être très prudent sur ces points. Peut-être, raisonne-t-on dans les milieux gouvernementaux, pourrait-on déplacer l'heure de retour dans les foyers à 23h ou même à minuit à partir de juin, puis, à la fin de l'été, supprimer toute limite. La seule certitude est que les mesures seront valables plus longtemps que prévu : l'échéance est fixée au 31 juillet. Le changement le plus important concerne, en fait, l'école. Le "signal de retour à la normale" voulu par Draghi a été compliqué par deux problèmes : celui des transports publics, avec la capacité des bus limitée à 50% et le manque de véhicules nécessaires aux nouveaux besoins, et l'impossibilité - soulignée par les chefs d'établissement - de garantir les distances de sécurité dans les salles de classe. Cinq ministres - Bianchi, Gelmini, Giovannini, Lamorgese et Speranza - ont tenu une vidéoconférence de plus de deux heures et demie avec les gouverneurs, qui leur ont présenté une demande claire : du présentiel au maximum à 50 %. Aujourd'hui, après le Conseil des ministres, on connaitra les nouvelles mesures ».
ENTRETIEN, Il Foglio, de Mariastella Gelmini, ministre des Affaires régionales et des autonomies, « Un enseignement en présentiel à hauteur de 70% dès maintenant » : « Le gouvernement Draghi a souhaité faire de l’école une priorité absolue. Nous travaillons main dans la main avec les régions, les communes et les administrations locales en vue de leur réouverture. Le but est que 60 à 70% des lycéens puissent retourner en classe dès à présent. Là où ce sera possible, nous devons même viser la totalité des élèves. Sur la question des transports, une réunion est prête à se tenir avec les ministres concernés - Instruction, Transports, Intérieur et Affaires régionales - et, évidemment, les représentants locaux. Avec le gouvernement, nous avons déjà mobilisé 300 millions d’euros pour le renforcement des transports publics. Mais la limite de 50% d’affluence dans les transports ne devrait pas être modifiée dans l’immédiat. Sur tout le reste, nous laisserons aux régions les marges de manœuvre et la flexibilité qu’ils nous ont demandées. Ainsi, la coordination reposera davantage sur les préfets et les présidents de région. Je pense que le système par zones de couleurs nous a évité de devoir imposer un confinement national, mais ce qui est important c’est que les réouvertures qui commenceront lundi seront progressives, y compris en zone jaune. Le couvre-feu sera repoussé dès lors que les conditions sanitaires le permettront. Je n’aime pas parler d’anarchie à l’égard de certaines régions ; après quelques protestations initiales et le rappel des compétences du gouvernement en la matière, il me semble que c’est désormais la volonté d’avancer tous ensemble qui prévaut. Concernant le plan de Relance, le gouvernement Draghi a introduit une profonde rupture par rapport au précédent, notamment en convoquant très régulièrement des réunions avec les représentants des régions, des communes et des provinces afin de les consulter sur le Plan. Ils seront aussi impliqués sur la gouvernance et la réalisation des projets. Je respecte le choix de Giorgia Meloni mais ne le partage pas : nous, nous avons voulu nous retrousser les manches et gouverner aux côtés de nos adversaires historiques. Pour les élections municipales, ce sera à toute la coalition de centre-droit de s’exprimer sur les candidats, pas seulement à Forza italia. »
ARTICLE, La Repubblica, « L'embarras du PD "Maintenant, il faut que l'ancien premier ministre prenne la direction du Mouvement" : « Giuseppe Conte a essayé de se mettre à l'écart. Mais maintenant, ce que les alliés du Parti démocrate, et le Mouvement 5 étoiles lui-même, lui demandent, c’est d'accélérer. La vidéo dans laquelle Beppe Grillo tente de défendre son fils Ciro de toute accusation d'agression sexuelle en réunion, à l’opposé des années de batailles pour la défense des droits des femmes, met l'ancien Premier ministre dans un profond embarras. C'est le cofondateur du M5S qui l'a investi de la responsabilité de refonder les 5 étoiles. Mais c'est de lui qu'hier Conte a dû - par la force des choses – se démarquer : reconnaître la douleur et les droits de la victime présumée et de sa famille et rappeler deux principes fondamentaux, à savoir l'autonomie du pouvoir judiciaire et l’intransigeance contre les violences faites aux femmes. Ce que le Mouvement 5 étoiles a approuvé et revendiqué à plusieurs reprises, bien que venant d'une culture - celle du blog - qui n'avait rien manqué en matière de sexisme et de vulgarité. Enrico Letta et le député Peppe Provenzano avaient fait pression sur Twitter en demandant aux 5 étoiles d'embrasser "avec le leadership de Conte les garanties et les principes de l'État de droit". La sortie de Conte a fait pousser un soupir de soulagement au PD, où l’on oscillait entre l'agacement et la gêne face au silence de Conte. L'aphonie de Conte pouvait être vue comme un signe de complicité avec Grillo qui rendrait impraticable tout pacte entre le centre-gauche et les 5S. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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