06/04/2021
"Meloni triple le nombre de ses inscrits."
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, Corriere della Sera, « L’appel aux grands groupes pharmaceutiques. La stratégie convenue entre Draghi et Von der Leyen » : « Les appels téléphoniques de Mario Draghi avec les PDG de grandes sociétés pharmaceutiques internationales produisant des vaccins sont réguliers. C'est ce que confirme le Palazzo Chigi en ajoutant qu'il s'agit d'une opération convenue et partagée entre le Premier ministre italien et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Le chef du gouvernement ne s'est en effet pas adressé aux dirigeants de ces entreprises selon une argumentation strictement italienne, mais il a également parlé au nom de ses partenaires européens, puisque les contrats sur les vaccins concernent l'ensemble de l'UE, qu'ils ont été signés par l'Union et que, par conséquent, une pression sur les entreprises n'aurait pas de sens de la part d'un seul État. Tout cela se déroule dans un contexte international qui reste complexe : les interlocuteurs de Mario Draghi ont écouté les raisons de l'Italie et de l'Union, ont promis qu'ils feront tout leur possible, dans le cas de Pfizer il a été noté que la société a distribué même au-delà des conditions fixées par les contrats, en ce qui concerne AstraZeneca reste le point d'interrogation sur la capacité de récupérer le montant non livré à l'Europe durant le premier trimestre de cette année, mais en tout cas le chef du gouvernement n'a pas été le seul à décrocher son téléphone et faire entendre sa voix : "Au cours de ces semaines, les grandes entreprises pharmaceutiques ont reçu des appels de tous les gouvernements, et on ne peut pas attribuer une valeur salvatrice aux gestes consciencieux du Premier ministre" dit-on à Chigi. Pour répondre aux demandes pressantes de Matteo Salvini et de la Ligue, en effet, le chef du gouvernement continue de rappeler les indicateurs clés de la pandémie en cours : même si les infections diminuent légèrement, ce sont les admissions en soins intensifs et le nombre de décès qui doivent baisser de manière décisive. Ce n'est qu'à ce stade qu'il sera possible d'envisager la réouverture des principales activités commerciales, avec toute la prudence possible. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de P. Di Caro « Tension autour du COPASIR [Comité Parlementaire pour la Sécurité de la République], Fratelli d’Italia s’en prend à la Ligue : ‘’il serait grave de ne pas nous en confier la direction’’ » : « Le tant attendu verdict conjoint des Chambres sur l’épineuse question de la direction du COPASIR - que se dispute Fratelli d’Italia et la Ligue - devrait tomber entre aujourd’hui et demain. Mais il se peut que l’affaire ne s’arrête pas là. Il s’agit d’établir si la Ligue peut conserver la présidence alors qu’elle fait partie de la majorité au sein du gouvernement Draghi ou si elle doit la céder - ce qu’elle n’a pas l’intention de faire - à l’opposition désormais représentée seulement par Fratelli d’Italia, comme le prévoit la loi. Pourtant, pour les présidents du Sénat de la Chambre, la question ne serait pas si simple à élucider, puisqu’il faudrait demander ou imposer les démissions de Raffaele Volpi, l’actuel président et organiser une nouvelle élection. Comme il n’existe pas de précédents ni d’instruments juridiques en la matière, ils comptent plutôt sur une entente entre les forces politiques. Mais les relations au sein du centre-droit sont loin d’être faciles. Le PD considère légitime la demande de Fratelli d’Italia, de même que Forza Italia. Mais la Ligue résiste et n’accepterait les démissions de Volpi que si la demande venait des deux Chambres. La proposition de FdI de changer l’actuel président sans pour autant changer la composition du reste du comité n’a pas suffi. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Meloni triple le nombre de ses inscrits. Le parti démocrate reste en tête avec 412 000 membres » : « Le premier parti reste le Parti démocrate, qui n'a toujours pas fini de compter ses adhérents et espère en un "effet Letta" pour les voir augmenter. La meilleure performance semble être attribuable à Fratelli d'Italia qui affirme être passé de 44 000 à 130 000 membres entre 2019 et 2020. Plus de 50 000 cartes ont été prises en ligne. Surtout dans le Latium, avec une forte augmentation dans la province de Rome, et dans les Pouilles, dans la province de Barletta-Andria-Trani, notamment chez les jeunes. Le coût de la carte est de 5 euros pour les mineurs, 10 pour les adultes, 50 pour les conseillers régionaux et municipaux, 500 pour les parlementaires. Forza Italia, qui se place derrière le FdI et la Lega, mise sur l'attrait de Silvio Berlusconi et un nouveau style pour le parti, avec une distiction dans l'adhésion des cadres et "élus" et celle des militants, suspendue par le virus le parti compterait 100 000 titulaires de cartes entre 2018 et 2019. La Ligue prévoit de clôturer l'année 2020 avec environ 100 000 membres. La campagne d'adhésion de 2021 n'a même pas commencé, toujours en raison de la crise sanitaire. Les chiffres sont moins clairs du côté des partisans du Mouvement 5 étoiles, qui n'ont jamais eu d'adhésion mais un abonnement à la plateforme de Rousseau, sans frais à payer. Ils sont 196 840, loin du million prédit par Gianroberto Casaleggio. »
ARTICLE, La Repubblica, Ezio Mauro, « Le défi de Poutine dans le sillage des tsars » : « On a presque l'impression que le monde s'est arrêté avec le confinement, ou plutôt qu'il est revenu en arrière, lorsque nous suivons les espions russes, alors qu'ils échangent de l'argent et des secrets militaires dans les faubourgs romains avec le capitaine de frégate italien qui trahit son pays. Soudain, nous sommes de retour dans la guerre froide, tandis que Moscou et l'OTAN relancent la vieille partie d'échecs et que l'Italie se trouve de nouveau sur la ligne de démarcation. Comme si 1989 avait changé l'histoire et la géographie du monde, en abattant le mur qui le divisait à Berlin, mais ne pouvait pas changer le sort de notre relation avec la Russie, condamnée à mettre en scène et à reproduire éternellement le conflit entre l'Est et l'Ouest. Moscou (et Saint-Pétersbourg) ont longtemps fonctionné comme les capitales idéologiques d'un contre-monde qui a emprisonné une grande partie de la gauche européenne dans la fascination révolutionnaire. C'est dans ce moment de faiblesse et de désarroi post-89 que l'Europe aurait pu dialoguer avec Moscou pour le pousser à une seconde conversion, cette fois à la démocratie, en échangeant des aides contre des réformes. L'Occident a commis probablement une erreur historique, en ne jouant pas la carte de la pression pour une transformation démocratique de l'URSS : au contraire, il croit à tort que les ambitions et l'influence de Moscou sont désormais réduites, et qu'elle pourrait être reléguée au rang de puissance régionale. Vladimir Poutine a joué la carte inverse, en s'attaquant directement à la culture libérale qui est à la base des constitutions et des institutions européennes. Il y a un intérêt européen évident à empêcher que le fossé ne se creuse. Mais il est évident que l’Italie doit savoir comment se positionner face à la stratégie impériale et anti-européenne de Moscou. À commencer par ce scandale - jamais éclairci - dans la pénombre du Metropol, où des fixeurs leghistes liés à Salvini ont bradé des morceaux de politique étrangère italienne en échange de la promesse d'un pot-de-vin pétrolier, tandis que le leader sous les feux de la rampe annonçait : " Ici, en Russie, je me sens chez moi, dans certains pays européens, je ne le suis pas ". Alors, de quel côté se trouve la Ligue, et surtout : si elle gouvernait, de quel côté se trouverait l'Italie entre la Russie et l'Europe ? »
LETTRE, La Stampa, de Giuseppe Conte, ancien Président du Conseil, « Voici les succès de mes gouvernements en termes de politique extérieure » : « Depuis plusieurs semaines je me consacre à la mission de refonder le Mouvement 5 Etoiles, afin de relancer son potentiel d’innovation et le rendre pleinement apte à être acteur d’une nouvelle phase de la politique italienne. J’évite les déclarations et les commentaires portant sur l’actualité politique, mais je suis contraint de réagir au long éditorial publié ce dimanche, sur la politique étrangère de notre pays et en particulier sur le conflit libyen. Je ne reviendrai pas sur les opinions exprimées ni sur la question complexe des scénarios géopolitiques. Mais certaines considérations concernant les deux gouvernements que j’ai dirigés sont fausses. Il est vrai que Draghi se rendra en Libye, et il est légitime de considérer qu’il s’agit d’une ‘’mission cruciale, non seulement pour la défense des intérêts nationaux mais aussi pour la définition d’un nouvel Ordre Mondial, la réaffirmation des valeurs de l’Occident et la reconstruction du rôle de l’Europe’’. En revanche, il est faux d’affirmer que les entrevues de 2018 et 2019 avec Mohammed bin Zayed à Abou Dhabi furent totalement inutiles à l’avancée du dossier libyen et que ce dernier aurait ordonné de ne plus me recevoir. Il est tout aussi faux de dénoncer le fait d’avoir organisé, ‘’comme un spot de mauvaise propagande’’, le voyage éclair à Benghazi en décembre dernier afin de récupérer les pêcheurs détenus, après une photo calculée avec Haftar, encore plus ‘’gênante’’. La première fausse nouvelle est facilement démentie par le fait que d’autres rencontres avec le Cheikh ont suivi celles qui sont citées, confirmant non seulement le très bon rapport personnel instauré, mais également les excellentes relations entre nos deux pays, donnant lieu à une coopération réciproque à tous les niveaux diplomatiques et également entre les services de renseignements. La seconde fausse nouvelle est tout aussi surprenante puisqu’à l’époque déjà j’expliquai me rendre au plus vite en Libye, non par plaisir mais parce que c’était l’unique condition pour obtenir la libération des 18 pêcheurs, après de longues négociations au cours desquelles je rejetais d’autres requêtes insatisfaisantes. Quant à la photo, je constate que toutes les précautions prises afin d’éviter toute spéculation inopportune, notamment celle de ne pas impliquer les pêcheurs, n’auront pas suffi avec vous. Enfin, nous souhaitons tous que la visite de Mario Draghi soit utile au dossier libyen, qui demeure stratégique aussi bien pour l’Italie et le reste de l’Europe, que pour l’équilibre géopolitique mondial. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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