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15/03/2021

" Le centre-droit avertit le Parti démocrate : ‘’relancer la question du droit du sol ? Ça commence mal avec le nouveau secrétaire.""

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Italie. Revue de presse.

L'entrée en vigueur des nouvelles restrictions à partir d’aujourd’hui plaçant presque toute l’Italie en zone rouge (confinement) ou orange (semi-fermeture) fait les gros titres des médias italiens. Les polémiques autour du vaccin AstraZeneca après le décès d'un professeur piémontais sont aussi commentées : « L'Italie fermée jusqu'à Pâques » - Dix régions en zone rouge, les autres en zone orange (Corriere della Sera),  « Vaccins, tous les pouvoirs au gouvernement » - Le Piémont poussé à faire marche arrière sur sa décision d'interrompre l’administration des vaccins AstraZeneca (La Repubblica), « AstraZeneca devient un problème » - Mais les experts assurent : le vaccin est sûr (La Stampa), « AstraZeneca, de nouvelles suspensions» - Un lot suspendu au Piémont après la mort d'un professeur. L'Irlande décide de bloquer le vaccin (Il Messaggero), « AstraZeneca, une réunion convoquée d'urgence » (Il Mattino).

La nomination de l'ancien Président du Conseil Enrico Letta à la tête du Parti démocrate est aussi largement citée : « Letta conquiert le PD et appelle Conte » (Il Fatto Quotidiano),  « Letta, la dernière chance [pour le PD]» (Domani).

ARTICLE, La Repubblica, Letta : "Nous sommes ici pour gagner avec des réformes et un nouveau PD" . Et il soulève la question du droit du sol. » : « Sept points dans le programme et une référence, c'est l'héritage de son maître Beniamino Andreatta : la politique s'accompagne de la vérité ("Rien n'est plus subversif que la vérité") et du sens de la mesure. Enrico Letta est le nouveau secrétaire du PD, élu à la majorité absolue (860 oui, 2 non et 4 abstentions) par l'assemblée des mille délégués, qui s’est déroulée pour la première fois en ligne. Letta vise une révolution copernicienne dans le parti et dans la politique. Sans oublier personne : à commencer par le secrétaire démissionnaire, Nicola Zingaretti, accusant les courants et la lutte de pouvoir interne et provoquant ainsi un choc dans le parti, conduisant à l’élection de Letta. C'est donc Zingaretti que Letta est le premier à remercier : "Une relation d'amitié et d'harmonie nous lie, merci de d’être venu me chercher, nous avons un caractère similaire, nous nous comprenons". Mais au premier plan, outre les slogans ("Il ne faut pas un nouveau secrétaire, il faut un nouveau DP"), il y a les objectifs : les femmes et l'égalité des sexes ("Je m'en occupe"), les jeunes et le vote à partir de 16 ans, le changement climatique et la lutte contre la pandémie, la dette publique et la question démographique à traiter, le droit du sol à relancer, le paquet de réformes et la participation des travailleurs dans les entreprises.

Convaincu qu’il faut soutenir le gouvernement, mais qu’il faut aussi une vision pour l'après et une stratégie d'alliances, car la "coalition est cruciale". Letta a expliqué : "Nous soutenons le gouvernement Draghi, dont le Parti démocrate doit être le moteur parce que c'est notre gouvernement, mais en attendant, nous devons construire l'après. Le PD doit être central, défiant les alliés, nous devons construire une nouvelle initiative de centre-gauche et le leadership du PD", d'où le dialogue avec Leu, Bonino, Calenda, Renzi, les Verts et le M5S dirigé par Giuseppe Conte. Letta n'a certainement pas une vision subordonnée au M5S, mais la conscience que les 5 étoiles sont des alliés naturels pour les prochaines élections municipales et celles d’après ».

ARTICLE, La Repubblica, « Letta - La rencontre avec Draghi et le rôle de Gentiloni "C'est notre gouvernement" : « C'est un coup de téléphone de Mario Draghi qui lui a fait vaincre toute résistance résiduelle, alors qu'à Paris il hésitait encore entre accepter ou refuser le retour à la politique italienne : la direction d'un parti à l'agonie, qui sept ans plus tôt l'avait trahi. Et maintenant, c'est une rencontre avec le Premier ministre que le nouveau secrétaire du Parti démocrate veut mettre à l'ordre du jour. Pour Letta, "Le gouvernement Draghi est notre gouvernement, c'est plutôt la Ligue qui doit expliquer pourquoi elle le soutient ». Alors que Nicola Zingaretti - trop exposé sur le soutien à son prédécesseur et l'échec de Conte ter - n'avait pas été en mesure de dire jusqu'à présent. D'autre part, ce n'est un secret pour personne que les deux hommes se connaissent et se respectent depuis longtemps. Du moins depuis les années où Letta était à la tête de l'exécutif, tandis que l'actuel premier ministre présidait la BCE. Tous deux étaient aux prises avec de graves problèmes : les conséquences de la crise de la dette souveraine européenne, qui a fait trembler l'Italie, et les règles strictes du Pacte de stabilité. Un jeu de va-et-vient dans l'intérêt du pays qui, avec la "complicité" de Paolo Gentiloni, l'un des plus grands artisans de l'appel aux armes démocratiques de Letta, s'est renouvelé lorsque le Premier ministre a expliqué pourquoi il était si important que ce soit lui qui porte le PD. Une force politique indispensable à la stabilité du gouvernement d’unité nationale fortement souhaité par Sergio Mattarella. La faiblesse et l'absence de leadership démocrate risqueraient en effet de mettre en péril le gouvernement ainsi que les dossiers les plus importants, menés laborieusement : gestion de l'urgence sanitaire, plan de vaccination et plan de relance, qui resteraient sinon à la merci des incursions solitaires de Matteo Salvini. Ce n'est que la première d'une série de réunions institutionnelles, que Letta entend accompagner d'une réforme profonde du parti. L'objectif est de réduire progressivement le poids des courants, qui devront évoluer de centres de pouvoir organisés en moteur du pluralisme interne. C'est l'objectif de l'Agora démocratique, un projet sur lequel "ses" jeunes, les étudiants des écoles de sciences politiques promues par le nouveau secrétaire dans toute l'Europe, travaillent déjà depuis un certain temps. Et avant l’été, immédiatement avant ou immédiatement après selon la pandémie, devrait se tenir une grande Assemblée des outsiders, sur le modèle de celle qu'avait organisée fin 1981 une Démocratie chrétienne alors en plein désarroi pour donner un signal fort de renouveau et d'ouverture à la société.

Aujourd'hui, comme par le passé, l'idée est d'impliquer les meilleurs esprits, pas seulement italiens - professeurs, économistes, politologues, représentants du monde de la culture, du travail et de l'entreprise - pour aider à redéfinir l'identité et le rôle du parti démocrate dans le pays submergé par le Covid ».

ARTICLE, Corriere della Sera, de Marco Cremonesi « Le centre-droit avertit le Parti démocrate : ‘’relancer la question du droit du sol ? Ça commence mal avec le nouveau secrétaire » : « ‘’Si, à peine revenu de Paris, il commence comme ça, alors ça démarre vraiment mal. Remettre sur la table la question de l’acquisition facile de la nationalité par les immigrés ? Résolvons d’abord les problèmes des Italiens’’, a tout de suite déclaré Matteo Salvini, en réaction aux déclarations d’Enrico Letta qui a dit vouloir ‘’relancer le droit du sol, une règle de civisme’’. Le nouveau secrétaire démocrate a tout de suite tenté de rendre une certaine identité à sa famille politique avec cette proposition ouvertement à gauche. Mais la majorité protéiforme de Draghi ne l’a pas très bien accueillie, à commencer par le centre-droit. La Ligue et Forza Italia dénoncent une perte de temps au vu des priorités actuelles, alors que Giorgia Meloni envoie au passage une pique à ses alliés ayant accepté de prendre part au gouvernement. Le chef du groupe parlementaire de Fratelli d’Italia, Francesco Lollobrigida, met en avant les années passées en France par Enrico Letta avec une pointe d’amertume : ‘’parfois, il vaut mieux que les cerveaux qui ont fui restent à l’étranger’’. La posture de Forza Italia est plus contrastée : si l’arrivée de Letta est plutôt saluée et que certains seraient même prêts à accueillir un certain réformisme, le refus d’évoluer sur la question du droit du sol  domine. Selon Anna Maria Bernini, chef du Group FI au Sénat, la priorité actuelle reste la crise sanitaire et puis ce n’est pas le moment de diviser le gouvernement avec ce genre de sujets. »

ENTRETIEN, Il Mattino, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « Il faut annuler 50 millions d’avis d'imposition » : « ‘’Le gouvernement travaille pour produire des médicaments anti-Covid en Italie avec un investissement concret de 200 millions voulu par le ministre de la Ligue Giorgetti. Nous travaillons maintenant pour des remboursements immédiats, directement sur les comptes courants, et pour la suppression des avis d’imposition. La Ligue appelle également à un revirement majeur en matière d'immigration : à ce rythme, 2021 sera une année record pour les débarquements et ce serait inacceptable surtout au vu de la crise sanitaire." [...] "Les scientifiques doivent donner leur avis, mais les personnalités politiques doivent assumer la responsabilité de la prise de décisions. Toute la communauté scientifique ne pense pas comme le Comité d’experts Cts : je pense qu'il est juste de faire de la place également pour les autres." [...] Pour les aides aux secteurs les plus touchés, l'objectif est d'obtenir une indemnisation rapide versée directement sur le compte bancaire des bénéficiaires. Nous travaillons à la paix fiscale pour annuler 50 millions d’avis d'imposition. Nous comptons débloquer 100 millions d'euros du Fonds contre l’endettement pour aider les commerçants et les entrepreneurs ignorés par les banques. J'ai confiance en toutes les décisions du président Draghi", [...] "Nous vivons un moment exceptionnel et nous devons donc travailler tous ensemble pour le bien de l'Italie. A condition que Letta comprenne que les urgences auxquelles nous devons faire face n'incluent pas le droit du sol dont il parle’’ »

ENTRETIEN, Libero, de Silvio Berlusconi, fondateur de Forza Italia « L’UE est trop lente sur les vaccins, elle doit suivre l’exemple de Londres et des Etats-Unis » : « ‘’Le système européen a montré sa lenteur et sa complexité dans ses processus. Ce n’est donc pas une faute de la Commission. Israël, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont montré qu’il était possible de faire plus vite et mieux. L’Europe peut et doit récupérer ce retard. Je crois que la présidente von der Leyen et notre président du Conseil Draghi sont en train de travailler à cela. Comme pour le Plan de Relance, l’Europe bouge lentement mais dans la bonne direction. La nomination d’E. Letta à la tete du PD ? J’espère, dans l’intérêt du bon fonctionnement du gouvernement et de la vie publique, qu’il parviendra à donner de la stabilité à son parti. Draghi a annoncé un nouvel endettement budgétaire pour aider les familles et les entreprises, et pour dépasser les vieux critères pour les remboursements, comme nous le demandions. Le Conseil des ministres a approuvé, sur notre proposition, les nouvelles règles pour les congés parentaux immédiats. Les fermetures doivent être la dernière des solutions, car elles ont des effets très négatifs sur les familles et les entreprises. Je crains toutefois que la situation pandémique ne laisse pas d’autres solutions par rapport à celles qui ont été prises. Mais j’aimerais transférer ce débat du monde politique à celui des experts. Laissons aux scientifiques le soin de nous dire quelles sont les procédures les efficaces pour la santé publique’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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