10/03/2021
""En Europe, un groupe avec Orban", annonce Salvini."
Italie. Revue de presse.
La presse s’intéresse aujourd’hui aux recommandations du comité scientifique pour contrer la hausse des contaminations, ainsi que l’annonce de la production en Lombardie du vaccin russe Spoutnik. « Une Italie fermée les weekends » - On décide aujourd’hui sur les nouvelles mesures. Mattarella vacciné à Rome (Corriere della Sera), « Vaccins, on se moque de l’Europe » - Les Russes annoncent la production du vaccin Spoutnik en Italie. La Ligue exulte mais coup de froid avec l’UE (La Repubblica), « Bataille sur le confinement de Pâques » - Les experts prônent une fermeture totale. La Ligue s’oppose à l’établissement d’une zone rouge nationale. Johnson&Johnson revoit à la baisse la fourniture des vaccins, embarras de Draghi (La Stampa), « Vaccins, 300 000 médecins et infirmiers sont prêts [pour la campagne de vaccination] » (Sole 24 Ore), « Le CTS favorable au confinement mais le gouvernement freine » - Fermeture prévue pour Pâques (Il Messaggero), « L’Italie fermée pendant les weekends » (Il Giornale).
Les JT couvrent essentiellement la possible entrée en vigueur de nouvelles mesures de restriction, et notamment d’un confinement le week-end, le démenti de Johnson&Johnson suite aux rumeurs de retard sur la livraison du vaccin, les dernières estimations de l’OCDE sur les prévisions de PIB de plusieurs pays européens, la possible nomination d’Enrico Letta en tant que nouveau secrétaire du Parti démocrate ainsi que le souhait de Matteo Salvini de vouloir créer un nouveau groupe au Parlement européen.
ARTICLE, La Repubblica, de C. Tito « Le mystère di Spoutnik qui sera produit en Italie. La propagande russe exalte la Ligue » : « Depuis quelques semaines, des hommes frappent à la porte des entreprises pharmaceutiques italiennes les plus importantes. Ils se présentent comme émissaires de Krill Dmitriev, Administrateur délégué du Russian Investment Fund, le fonds souverain du Kremlin. Ils recherchent des laboratoires désireux de produire Spoutnik V, le vaccin russe non encore approuvé par l'Agence européenne des médicaments (Ema). Ce sont des hommes du gouvernement de Moscou qui travaillent sur une opération de grande envergure suivie personnellement par le président Poutine. Ils ont trouvé ces laboratoires : un au moins, peut-être trois entreprises prêtes à produire Spoutnik en Italie. Dans cette mission, cependant, on retrouve deux grands sujets d’intérêt russes. Le premier est de démontrer à l'Occident la force de leur pays dans un moment très délicat de la lutte contre la pandémie. L'opération d’implantation en l'Europe est étudiée en détail, et elle a commencé avec la livraison de Spoutnik au petit Etat de Saint-Marin. Le message adressé aux citoyens de l'Union est clair : alors que les multinationales occidentales continuent à ne pas respecter leurs engagements de livraison, les Russes sont prêts à offrir les doses. C’est dans cette perspective qu’il faut lire aussi la campagne massive de désinformation sur l'efficacité des vaccins AstraZeneca, Moderna et Pfizer menée par des appareils de propagande russes. Le deuxième intérêt du gouvernement Poutine concerne les contrats de fourniture qu'il a signés avec les pays du continent africain. Comme ils ne disposent pas de capacités de production suffisantes sur leurs territoires pour répondre à la demande, ils recherchent des sites privés disposant de bioréacteurs compatibles avec Spoutnik. Et en Italie, si certains hommes politiques - la Ligue, surtout, et plus généralement le centre-droit- se réjouissent, le Palais Chigi ne cache pas son irritation : rien n'avait été signalé avant l'annonce. Si jamais le Spoutnik V devait être produit en Italie, le gouvernement se retrouverait dans l’embarras : approuver l'exportation ou la bloquer comme pour AstraZeneca ? Il y a ensuite un autre élément, crucial. Hier, la Chambre de commerce italo-russe, l'organisme privé milanais qui a annoncé l'accord avec Adienne, a clairement indiqué que tout avait été fait en accord avec le ministère des affaires étrangères. Cependant, selon Repubblica, aucune approbation explicite de l'opération Spoutnik n'a été donnée par l'ambassade italienne à Moscou, qui s'est limitée à mettre les Italiens en contact avec le fonds russe pour d'éventuels investissements et non dans le domaine des vaccins »
ARTICLE, La Repubblica, de A. Ziniti « Confinement, bras-de-fer au sein du gouvernement » : « Les partisans de la rigueur comme Speranza et Franceschini seraient prêts à adopter les mesures invoquées par la commission des experts Cts, mais Salvini proteste. La question divise également les régions. L'augmentation exponentielle tant redoutée des contagions en raison des variants n'a pourtant pas eu lieu. Hier, en effet, la courbe s'est ralentie, elle est restée juste en dessous de 20 000 nouveaux cas, et le pourcentage de cas positifs sur les prélèvements effectués a diminué même si les décès ont été plus nombreux que la moyenne de la semaine passée. Des données qui ont renforcé la résistance de ceux qui, au sein du gouvernement, estiment qu'un nouveau durcissement des mesures, même plus généralisé comme le réclame le Comité scientifique technique, n'est pas nécessaire. Et cela commence à agiter aussi le front des régions et des zones métropolitaines. Hier après-midi, les membres du Cts Brusaferro et Locatelli se sont rendus au Palais Chigi et ont rencontré le secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, Garofoli, à qui ils ont présenté leurs estimations sur la question posée par le gouvernement : est-ce que la situation épidémiologique nécessite de nouvelles mesures restrictives. Plus précisément le passage en zone rouge à 250 cas sur 100.000 habitants et le week-end avec fermeture des bars, des restaurants, des magasins et les déplacements interdits dans toute l'Italie jusqu'à Pâques. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. T. Meli « Parti démocrate, Letta se dit ouvert à l’hypothèse d’une reprise du secrétariat général ; mais il pose deux conditions pour accepter » : « La pression sur Enrico Letta pour accepter est forte, aussi bien de la part de Dario Franceschini que d’Andrea Orlando et de Nicola Zingaretti. Il semble donc s’être décidé à prendre les rênes du parti, mais à deux conditions. Sa candidature doit avant tout être la plus consensuelle possible, un minimum, au vu des mésaventures de Nicola Zingaretti qui abandonne la tête du parti précisément à cause des divisions au sein du PD. Letta peut compter sur la majorité qui a élu Zingaretti car il se placerait dans la continuité de sa politique, aussi bien pour la relation avec les Cinq Etoiles que pour la distance vis-à-vis de Renzi. Ensuite, Letta aurait demandé à ce que le congrès se tienne en 2023 et ne soit pas avancé d’un an. Mais les courants minoritaires internes au parti restent prudents. C’est notamment le cas de la Base réformiste, un courant qui représente 1/ 3 du groupe à la Chambre et presque la moitié au Sénat. Si ces différents courants reconnaissent l’autorité et le prestige de Letta, ils demandent que le choix ne soit pas fait dans la précipitation et veulent une figure qui les rassemble tous, pourquoi pas féminine. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de Marco Cremonesi « ’’Un nouveau groupe en Europe’’ Salvini prévient les membres de la Ligue pro-PPE » : « Salvini déclare travailler à un nouveau groupe au Parlement européen. Un message certainement entendu par son numéro 2, Giancarlo Giorgetti, favorable depuis longtemps à l’entrée au PPE, mais aussi par l’euro-groupe de la Ligue, lui aussi majoritairement enclin à rejoindre le PPE. Les Conservateurs européens, dirigés par Giorgia Meloni et auxquels adhèrent aussi les Polonais cités par Salvini, font remarquer que leur groupe existe déjà au Parlement européen et qu’il n’est donc pas nécessaire d’en créer un nouveau. On note comment Viktor Orban, après avoir été remercié par le PPE, semble être courtisé par une part non négligeable de la politique européenne. Pourtant, les 12 eurodéputés de Fidesz n’apporteraient pas grand-chose à quelque groupe européen que ce soit. Les raisons pour lesquelles un groupe de droite unifié n’a pas réussi à se former après les élections européennes sont toujours présentes. Notamment la défiance des pays de l’Est vis-à-vis de Marine Le Pen et ses élans pro-russes. Mais au sein de la Ligue, les pro-européens réfléchissent : ‘’pourquoi continuer aux côtés de Marine Le Pen, si en Italie nous soutenons Draghi ?’’. Tout au plus, la Ligue pourrait renoncer aux allemands d’AdF, considérés comme trop radicaux. Alors que le chef de délégation du RN met en avant l’objectif commun de Salvini et Le Pen : ‘’la formation d’un grand groupe réunissant tous ceux qui ont une vision alternative à l’UE, des plus populistes, aux eurosceptiques et aux conservateurs’’. En attendant le retrait des délégations du PPE, considéré comme trop à gauche, Salvini n’a de cesse de reprendre ses thèmes de prédilection tels que l’immigration clandestine. »
ARTICLE, Libero, d’A. Chirico « ‘’En Europe, un groupe avec Orban’’, annonce Salvini » : « ‘’L’entrée au PPE n’est pas à l’ordre du jour, il faut quelque chose de nouveau. Nous travaillons à un nouveau groupe, inclusif, nous discutons avec les Polonais et les Hongrois’’ annonce Salvini. Le chef de file de la Ligue appelle par ailleurs à une réouverture partout où cela sera possible dès le mois d’avril. Le 7 avril, journée mondiale de la Santé, serait en effet selon lui la date idéale pour marquer la réouverture des piscines et des salles de sport. Il est contre un confinement national et considère le passeport vaccinal comme inutile : ‘’continuons à faire des tests avant les départs, la liberté de se faire vacciner ou non doit être préservée’’. ‘’Enfin, le Ministère du développement économique est dirigé par Giancarlo Giorgetti : pour les vaccins, il en a fait plus en 15 jours qu’Arcuri pendant des mois. L’Europe, après de graves retards, commence à examiner le vaccin Spoutnik et, à ma connaissance, les autorités russes seraient disposées à ce qu’il soit produit en Italie.’’ Pour lui, les autorités russes ont raison d’exiger des excuses de la part de l’EMA. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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