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08/03/2021

Matteo Salvini : "Migrants et école, voici ce que je demanderai à Draghi." 

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Italie. Revue de presse.

La hausse du taux de contamination (actuellement à 7,6% avec 20 765 nouveaux cas positifs en 24 heures et 207 décès) et la réunion au Palais Chigi prévue pour ce lundi en vue de décider d’éventuelles nouvelles restrictions font la Une des médias italiens. Les propos du ministre de la Santé R. Speranza, qui prévoit une vaccination de tous les Italiens d’ici cet été, avec l’arrivée de 50 millions de doses d’ici avril, et la nouvelle circulaire autorisant l’administration du vaccin AstraZeneca aux personnes de plus de 65 ans sont aussi cités : « Coup d’accélérateur pour vacciner tout le monde »  -  Aujourd’hui nouvelle réunion pour décider de nouvelles fermetures (Corriere della Sera), « Un confinement pour ensuite redémarrer » - L’hypothèse d’un confinement national pourrait se concrétiser. La vaccination à large échelle est l’objectif principal du gouvernement (La Repubblica), « Marche arrière sur les mesures favorisant le paiement électronique » - Les trois milliards seront alloués aux plus pauvres » (La Stampa), « C. Bonomi : des mesures pour favoriser les embauches » - Entretien du président de Confindustria, qui souhaite être entendu par le gouvernement (Il Messaggero), « Ecoles, 9 étudiants sur 10 suivent les cours à distance » - Les étudiants encore une fois sacrifiés (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, La Stampa, d’I. Lombardi « Cashback, les doutes de Draghi ; seul le M5S défend cette mesure » : « Le système du cashback [mesure incitative permettant un remboursement d’une partie de la somme dépensée lors d’un achat si celui-ci est fait par carte bancaire plutôt qu’en liquide] est la mesure économique la plus personnelle de Giuseppe Conte, qui doit désormais la défendre en tant que chef de file du Mouvement Cinq Etoiles, alors que tous les autres partis attaquent la mesure. Du côté de la majorité comme de l’opposition, on demande à ce que les 3 milliards qui y sont destinés soient redirigés vers d’autres postes de dépenses (tels que la lutte contre la pauvreté, par exemple). Le général Giuseppe Zafarana de la Garde des Finances a suggéré que le système ne soit appliqué qu’aux secteurs où les risques d’évasion fiscale sont avérés. Daniele Franco, ministre de l’Economie, est attendu ce matin au Sénat pour s’exprimer sur le plan de Relance national. On ne sait pas encore si Draghi et lui penchent plutôt du côté de ceux qui dénoncent la mesure comme un gâchis, ou du côté du M5S qui la présente comme un instrument de lutte contre l’évasion fiscale et le travail au noir. »

ENTRETIEN, Libero, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « Migrants et école, voici ce que je demanderai à Draghi » : « ‘’Avec le gouvernement Draghi nous avons obtenu en quelques jours le départ du [commissaire pour l’urgence pandémique] D. Arcuri, puis nommé les nouveaux dirigeants à la tête de la Protection civile et de la Police. Nous sommes en train de travailler, jour et nuit, à un plan de vaccination qui soit enfin sérieux, en regardant aussi à l’étranger, et nous sommes en train d’accélérer sur les remboursements attendus depuis des mois par les entreprises. Mon ‘’virage européen’’ ? Notre objectif est de porter plus d’Italie en Europe et de faire entendre notre voix à Bruxelles. C’est tout. Sur les vaccins, Draghi a décidé de défendre l’intérêt national en bloquant les exportations à l’étranger. Est-ce du souverainisme ? Je dirais plutôt du bon sens. Il y a eu trop d’erreurs et de retards, je me limite à relever que maintenant ce ne sont plus seulement les souverainistes ‘’dangereux’’ qui critiquent Bruxelles. Il faut plus de pouvoir pour le Parlement Européen, qui est la seule institution élue, et moins pour les bureaucrates et les fonctionnaires de l’ombre. Le ministre léguiste Giorgetti fait bien de travailler pour renforcer le plan européen sur les vaccins et pour produire les doses en Italie. Il est juste et nécessaire aussi de récupérer un maximum de vaccins à l’étranger. Le gouvernement est en train de travailler dans cette direction. Si Bruxelles voulait bien accélérer sur l’autorisation des produits pharmaceutiques, nous lui en serions reconnaissants. Les frontières italiennes sont les frontières européennes. Depuis le début de l’année, 5 000 clandestins sont arrivés. Dans ce domaine, 2021 sera une année terrible et nous ne pouvons pas nous permettre de subir cette situation. Avec les lois actuelles, impossible de mieux contrôler nos frontières, comme le font depuis longtemps d’autres pays européens comme l’Allemagne, l’Espagne, la France, Malte et la Slovénie. Je compte en parler bientôt à Draghi et à la ministre Lamorgese. Faisons comme les autres pays européens. Je comprends les étudiants et je travaille pour que l’on puisse recommencer à vivre et revenir à la normalité. L’enseignement à distance n’est pas comparable à l’école en présentiel. J’espère que d’ici avril ils pourront revenir en classe. »

ANALYSE, La Repubblica, de Marc Lazar, politologue : « Italie et France, les populistes à la croisée des chemins » : « L’Italie a été considérée souvent comme le laboratoire des populismes européens, notamment en 2018 avec la formation du gouvernement Conte avec la Ligue et le M5S. Maintenant, avec la naissance du gouvernement Draghi, on pourrait se demander si l’Italie est devenue le laboratoire des métamorphoses des populismes. Globalement, le M5S est devenu plus homogène et plus institutionnel. Ses ministres travaillent sous la direction de Mario Draghi – qui représentait jadis le symbole de la « caste dominante» pour les 5 Etoiles. Ils s’apprêtent maintenant à désigner Conte comme leur chef politique, lui qui n’a rien de commun avec leur ADN originel. Aujourd’hui la Ligue est à nouveau dans le gouvernement. Elle continuera à tergiverser entre son aile « responsable », qui a poussé Salvini à soutenir Draghi afin d’aider les entreprises, et celle qui est plus insubordonnée et populiste, anti-européenne et anti-migrants. L’expérience italienne est certainement unique et elle se révèle aussi riche en leçons plus générales. Elle nous dit qu’il y a eu trois éléments-clé ayant créé de sérieux problèmes pour les populistes : la défaite de Trump aux Etats-Unis, l’épidémie de Covid-19 et la décision de l’UE de mettre des fonds importants afin de soutenir les pays européens. Dans la perspective de la campagne présidentielle de 2022, Marine Le Pen devra résoudre un dilemme semblable à celui de la Ligue. Et J-L Mélenchon, devra en résoudre un semblable à celui du M5S : maintenir une attitude contestataire sur tous les sujets et critiquer l’UE, ou modifier son programme comme est en train de le faire Marine Le Pen pour apparaitre comme fiable, au prix de décevoir une partie de son électorat. Mais les populistes sont loin d’être en voie d’extinction. Ils pourraient tirer profit d’un possible échec de Draghi et de Macron et de la détérioration de la situation sociale dans les deux pays. Mais une chose est sûre : ils se trouvent face à un carrefour. Du coup, ce qui se passera en Italie dans les prochains mois n’intéressera pas uniquement les Italiens mais tous les Européens ».     

(Traduction : ambassade de France à Rome)  

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