23/02/2021
"Un équilibre que l’exécutif peine encore à atteindre."
Italie. Revue de presse.
Le premier décret du gouvernement Draghi sur les mesures restrictives pour lutter contre la diffusion de la pandémie sont également citées – « Réouvertures, la semaine décisive » (Messaggero), « Rigueur Draghi, plus de zones rouges et l’accès aux régions fermé jusqu’à fin mars » (Stampa).
ARTICLE, Repubblica, T. Ciriaco-C. Lopapa, « Au gouvernement, deux lignes opposées sur la Covid. Speranza refroidit la Ligue et Forza Italia : il faut de la rigueur » : « Lors du Conseil des ministres, le ministre a tiré la sonnette d’alarme sur la variante anglaise : "Impossible d’assouplir les mesures". Draghi est d'accord : il faut faire très attention. Brunetta invoque des interventions locales ciblées pour ne pas pénaliser des territoires entiers. Ok pour des aides immédiates » : « Grand froid autour de la table du premier vrai Conseil des ministres de l'ère Draghi. Roberto Speranza ouvre la réunion du gouvernement avec un rapport et manière abrupte explique que les espoirs pro-ouvertures du centre-droit et des renziens sont nuls et non avenus. L'Iss, rappelle le responsable de la Santé, estime la diffusion de la variante anglaise à 17,8 %. Une tendance supérieure de 39% à toutes les autres mutations. Nous ne pouvons pas assouplir les mesures, affirme-t-il. Le président du Conseil a la même approche rigoureuse et entend garder la ligne de prudence des autres Chancelleries européennes. Convaincu que la situation doit être "suivie de près", en restant "sur ses gardes". La réunion au Palais Chigi a donc pris une tournure inattendue. Face à face pour la première fois, la majorité est divisée. Les léghistes et les berlusconiens, soutenus par IV, demandent des signes de "discontinuité" dans la gestion de l'urgence. Mais la réalité est bien différente. Pendant toute la journée, même les gouverneurs de centre-droit contactent le gouvernement pour négocier de nouvelles restrictions : des flambées ont lieu partout, avec les variantes brésilienne et sud-africaine qui menacent le succès du vaccin. Matteo Salvini est d’ailleurs revenu à son habituelle propagande électorale, reprenant à son compte le slogan #ioapro (« moi j’ouvre ») de propriétaires de bars et restaurants. Renato Brunetta (FI) défend la méthode des interventions locales ciblées afin de ne pas pénaliser des territoires entiers. Malgré les duels, Speranza avertit : inutile d'espérer de nouveaux assouplissements. Même Draghi prend du temps. Il donne le feu vert au blocage des mouvements régionaux, mais préfère reporter de quelques jours le nœud du Dpcm qui expire le 5 mars. La proposition de Dario Franceschini ne semble pas réalisable, aucun signe de possibilité de réouverture des théâtres et des cinémas, tout comme pour les restaurants le soir - que voudrait la Ligue. Les choix des prochaines heures sont à un carrefour : soit il faut réitérer le mécanisme des couleurs ou bien le suspendre en imposant un durcissement national homogène de quelques semaines, comme à Noël. Une sorte de zone orange nationale (et peut-être rouge le week-end) pour arrêter la contagion et accélérer la vaccination de masse ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco « Un équilibre que l’exécutif peine encore à atteindre » : « Les divisions entre les partis compliquent le choix des secrétaires d’Etat, qui s’annonce plus ardu que celui des ministres. Pourtant, Mario Draghi s’est dit disponible à accueillir les requêtes de sa majorité, mais le problème est que les divisions sont avant tout internes, les partis eux-mêmes ont du mal à indiquer des noms. Le gouvernement ne sera donc au complet qu’entre aujourd’hui et demain et, d’une façon ou d’une autre, le mécontentement sera inévitable au sein du M5S, de Forza Italia et peut-être même du PD. L’exécutif a l’intention de rééquilibrer l’équipe ministérielle en faveur du Sud - la Sicile par exemple, n’est représentée par aucun ministre. L’autre intention est de le rééquilibrer en faveur des femmes, point de discorde pour le PD. Il y a une autre préoccupation, tacite, celle de renforcer l’exécutif afin d’éviter toute dissociation ou crise au cours du semestre blanc, lors duquel les Chambres ne peuvent être dissoutes. On prévoit en effet qu’après les élections dans les grandes villes, au printemps ou à l’automne, les identités et les alliances se réorganiseront. Les premiers signes de tension émergent d’ailleurs avec la question de la prescription. Mais la tension la plus forte dérive de la situation des Cinq Etoiles et des retombées imminentes suite aux expulsions. Désormais, le M5S ne constitue plus que virtuellement la formation de majorité relative. Ils craignent tout particulièrement qu’un nombre réduit de secrétaires d’Etat issus de leurs rangs puissent être le reflet de leur récente perte d’effectif. »
ARTICLE, La Stampa, de M. Pucciarelli « Les 5 Etoiles appellent Conte alors que Di Battista s’en va. Bras-de-fer sur les secrétaires d’Etat » : « Une feuille de route générale existe : résoudre le match sur les secrétaires d’Etat, nommer les 5 membres du directoire et enfin réglementer les rapports avec la Plateforme Rousseau. Mais il y a aussi le point sur la charge que devrait revêtir Giuseppe Conte, à condition que celui-ci soit d’accord. L’idée est que la figure de l’ancien président du Conseil est nécessaire pour redorer l’image du M5S. Tout le monde le sait, y compris Beppe Grillo. Il faudra alors décider de la formule la plus appropriée pour Conte (président, coordinateur, candidat à la présidence du Conseil ?) et qui ne soit pas une simple tâche de gestion du Mouvement (et de ses problèmes). Pour ce faire, le M5S devra revoir son statut. Entretemps, le nom d’Alessandro Di Battista a disparu également de la plateforme Rousseau. C’est le signe que l’amour est vraiment fini avec le M5S ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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