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21/01/2021

"La recherche d’une majorité plus large de la part du Gouvernement Conte."

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Italie. Revue de presse.

La recherche d’une majorité plus large de la part du Gouvernement Conte après la défection d’Italia Viva est aussi largement commentée : « La voie étroite de Conte » (Corriere della Sera), « Cinq sénateurs dans le réseau de Conte » (La Repubblica), « Conte accélère sur son parti » - Le remaniement reporté pour permettre au Président du Conseil de former un nouveau groupe parlementaire au Sénat (Il Messaggero), « Les renziens se rebellent contre leur chef » - Renzi ne contrôle plus ses sénateurs. Le Quirinal demande à Conte d’accélérer (Fatto Quotidiano), « C’est déjà un carnage » - Le

ANALYSE, Corriere della Sera, M. Breda, « Les doutes de Mattarella sur la possibilité de gouverner dans ce contexte et le délai nécessaire pour élargir la majorité » : « Au regard de la faiblesse numérique des soutiens, le président se demande de quelle façon et dans quel délai il va agrandir son alliance. Et surtout sur l’Europe, sujet sur lequel le président revient souvent : comment rattraper le retard accumulé sur les semaines passées sur le plan de relance, et sur la gouvernance qui devrait en permettre le déploiement ? Et pourquoi ne pas diffuser un calendrier précis, pour rassurer les Italiens, sur la vaccination, au regard des retards annoncées par les laboratoires ? Il sera plus facile pour le président d’adresser au premier ministre une série de questions que des recommandations. Le gouvernement Conte II bis sera mis à l’épreuve chaque jour. Si l’opposition a pu voter le nouveau train de mesures de soutien, creusant davantage le déficit, il sera beaucoup plus difficile d’obtenir une majorité sur le sujet plus clivant de la justice, sur lequel Bonafede a annoncé pour le 27.01 la présentation au parlement d’un projet de réforme qui risque de susciter des divisions. S’il se sent mis en minorité sur ce sujet, le gouvernement se soumettra-t-il alors à nouveau au vote de confiance ? »

ANALYSE, Corriere della Sera, A. Polito, « Un parlement désarticulé » : « Ce que nous venons de traverser montre surtout la transformation du parlement italien, qui est devenu un gigantesque ‘groupe mixte’. C’est pour cette raison que Conte peut promettre une loi électorale introduisant plus de proportionnelle pour « garantir la stabilité », alors que la proportionnelle est la recette la plus sûre de l’instabilité. Mais dans la politique post-moderne actuelle, cela fonctionne pourtant à la perfection : la proportionnalité donne de la stabilité au système de Conte. Dès que la « troisième jambe » du gouvernement Conte, formée par les Renzistes a été coupée, il a été facile à Bettini d’aller en chercher une quatrième pour la recoudre sur le corps du gouvernement. Conte a trouvé le trésor du palais Chigi sur son chemin, l’a emporté avec lui tel un brigand et a manifesté un grand talent depuis dans ses manœuvres pour le garder, mais tout cela nous vaut une crise politique par an ».

ANALYSE, Corriere della Sera, M. Franco, « Un parcours obligatoire mais semé d’inconnues » : « Conte a informé hier le Quirinal qu’il voulait aller de l’avant, et s’est engagé à trouver des soutiens plus solides que le spectacle auquel on a assisté au Sénat. L’objectif du gouvernement est d’accabler ceux qui doutent, en invoquant l’intérêt général, et pas une transformation tape-à-l’œil et difficile à cacher. On envisage d’offrir un rôle et des portefeuilles ministériels à une quinzaine de sénateurs, pour surmonter le seuil des 161 voix (majorité absolue au sénat). Sinon, ce qui attendra le gouvernement, c’est une série de démissions, même si on feint la tranquillité. La semaine prochaine au Sénat, on parlera de justice. Il ne faut pas écarter la probabilité que la demande d’élections anticipées soit remise au goût du jour à cette occasion [si des divisions trop importantes émergent]. L’hypothèse d’un pacte de gouvernement entre M5S et PD permettrait précisément d’éviter ce type de soubresauts qui fragiliseront le gouvernement lors des votes délicats ».  

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luigi Di Maio (M5S), Ministre des Affaires Etrangères « La majorité se renforcera grâce au plan de Relance. Renzi est en train d’aider Salvini et Meloni » : « ‘’Les chiffres nous disent que le gouvernement a la majorité absolue à la Chambre et la majorité relative au Sénat. Je suis confiant. J’estime que dans les prochains jours, il y aura un renforcement de la majorité autour du Plan de Relance. Je veux lancer un appel : le Plan de Relance est une sorte Plan Marshall. A cette époque, les pères de notre Constitution s’étaient unis non seulement pour reconstruire grâce aux fonds mis à disposition mais aussi pour contribuer à la construction d’une Europe moderne. Nous devrions renouer avec cet esprit et mettre en commun les forces pro-européennes pour mettre sur pied un Plan de Relance à la hauteur de la situation. Je veux dire aux parlementaires d’Italia Viva que la tentative de faire tomber Conte a de fait renforcé Meloni et Salvini, certainement pas Renzi. Je crois que l’arrivée de Joe Biden ouvrira une ère de grandes opportunités et ce dès les premiers rendez-vous du G20 italien. Nous souhaitons une présence plus forte des Etats-Unis en Méditerranée. Je pense à la Libye, cela permettrait de redimensionner les ambitions d’autres acteurs [de la région]. L’Italie s’est jointe au reste de l’UE durant ces derniers mois sur l’affaire Navalny. Nous demandons sa libération et une enquête sérieuse sur son empoisonnement. Nous avons déjà soutenu les sanctions contre la Russie et nous sommes prêts à le faire à nouveau. Toutefois, la politique étrangère européenne ne peut pas se faire uniquement avec des sanctions. Il faut faire comprendre l’importance de nos relations pour ne pas creuser un écart entre l’UE et les Russes.’’ »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Giorgia Meloni, secrétaire de Fratelli d’Italia et présidente du parti des conservateurs et réformistes européens : « Nous assistons à un marchandage scandaleux, le Quirinal doit évaluer s’il doit laisser cela continuer ou décider de redonner la parole aux Italiens » : « ‘’Le Centre droit a fait preuve d’une grande cohésion [pendant cette crise]. La décision de Renzi n’a fait que montrer aux Italiens ce que nous disons depuis toujours : c’est un gouvernement qui n’a pas de futur et qui n’est pas en mesure de sortir l’Italie de cette crise. Nous nous rendrons ce jeudi après-midi chez Mattarella pour lui demander si l’exécutif peut continuer dans ces conditions ou s’il n’est pas plus sensé de résoudre la crise avec un autre gouvernement qui soit digne de ce nom. Je ne me suis jamais considérée comme une partisane de Trump et je n’ai par conséquent aucun mea culpa à faire. En tant qu’amie des Etats-Unis, j’ai condamné les violences et je fais mes vœux à Biden. En tant que présidente des Conservateurs européens, je n’ai jamais caché de préférer la vision de Trump et sa politique de ces 4 dernières années sur les impôts, l’immigration, l’identité et la famille. En tant que femme de droite et opposée au « politiquement correct », j’espère pouvoir continuer à m’exprimer sans être censurée par les géants du Web. Je m’attends à ce que Biden se prononce avec force en ce sens’’».

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Alain Minc « L’Italie ne doit pas jouer avec ces financements, ou elle perdra sa crédibilité en Europe ». « Alain Minc, conseiller de l’ombre d’Emmanuel Macron, est catégorique : on ne peut pas jouer trop longtemps avec plus de 200 milliards d’euros, exprimant les craintes qui circulent dans les palais de la République à Paris, à la lumière de la crise politique en cours. « Sil les Italiens manquent cette opportunité, ils perdront leur crédibilité en Europe pour toujours. Ce serait même une humiliation, il s’agit d’une question de dignité nationale. On ne peut pas avoir demandé le plan européen puis le gâcher. L’Italie n’a jamais utilisé les fonds européens avec un talent remarquable. Je pense que Conte a eu une bonne idée en proposant une gouvernance ad hoc pour soustraire les fonds européens à la bureaucratie. Même en France, je préfèrerais que ce ne soit pas le ministère de l’économie, avec ses rigidités, qui pilote les fonds du plan de relance. Sur le MES, les Italiens n’ont pas voulu y recourir par fierté, et ils ne comprennent pas que, pour les mêmes raisons de fierté, la gestion de cette manne européenne devrait être exemplaire. S’agissant de Conte, pour quelqu’un qui est entré dans une partie de poker avec de mauvaises cartes en main, il ne s’en sort pas mal. Et il a rendu service à l’Italie, et donc à l’Europe, en remportant sa bataille face à Salvini. Ce qui est grave, c’est que la crise politique italienne est en train de donner des arguments à la partie la plus conservatrice de l’opinion allemande. Je pense que quelqu’un jouissant de la même vision et expérience internationale que Renzi aurait dû en tenir compte. Démontrer aux Allemands que l’Italie dépasse cette caricature qu’ils font d’elle. L’Italie a un poids sur la scène européenne seulement quand elle risque de mettre en péril le système tout entier. C’est triste. L’Italie a été un acteur de premier plan dans la construction européenne. La France n’est pas un vrai pays méditerranéen. L’Italie reste un partenaire essentiel mais si elle rate l’occasion du plan de relance, cela restera une cicatrice pour les décennies à venir. Après Merkel, si Macron est réélu comme je l’espère, il deviendra le chef de l’Europe qui est son fil conducteur. Il ne devra pas être trop français dans sa façon de faire. Les Français cassent toujours la porcelaine en Europe car ils sont arrogants et nourrissent le désir absurde que l’Europe fonctionne comme la France. ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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