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12/01/2021

" Conte mise sur une nouvelle charge-éclair."

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Italie. Revue de presse.

La crise au sein du gouvernement et le Conseil des ministres de ce jour qui devrait permettre l’adoption du plan de relance, avant un éventuel remaniement, font les gros titres des médias italiens. Les observateurs soulignent notamment la possibilité de la démission des ministres d’Italia Viva (parti de Matteo Renzi), faute de réponses jugées suffisamment satisfaisantes de la part de Giuseppe Conte : « Le gouvernement à un pas de la crise » - Renzi vers la rupture. Conte pret à le défier aux Chambres. Le Quirinal inquiet (Corriere della Sera), « Gouvernement, acte final » -  La crise peut éclater à tout moment (La Repubblica), « Démission pilotée, Conte tente de résister mais Renzi est prêt à provoquer la crise » (Sole 24 Ore)-  « Le Plan de relance n'empêche pas la crise» - Renzi pret à quitter la majorité, le PD veut éviter que Conte aille défier Italia Viva au Parlement et le M5S met son véto à M.E. Boschi  (Il Messaggero), « Veut-on vraiment nommer au gouvernement deux personnes de ce genre ? » - Renzi et Boschi poursuivis à Florence pour détournement de fonds publics (Il Fatto Quotidiano), « Le jour du jugement » - Renzi pret à quitter la majorité. Conte craint pour sa survie (Il Giornale).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco « Un conflit qui risque de coûter cher pour l’Italie  » : « A ce stade il n’existe que deux certitudes. La première est la volonté d’éviter les élections anticipées et la seconde est celle de la difficulté de remplacer la majorité actuelle par une manœuvre parlementaire des heures les plus sombres du ‘’recyclage’’. Or, entre ces deux colonnes d’Hercule, tout peut arriver. L’intervention du Président de la République a sans doute changé la donne. Quand la ministre renzienne Bellanova continue de dire que ce gouvernement est ‘’arrivé au terminus’’, on ne comprend pas si cela présage la rupture ou est le prélude à une négociation dure afin d’arriver à un accord en vue d’un troisième gouvernement Conte. Ce dernier se limite à souligner la hausse des contagions, comme pour marquer la distance entre l’urgence que traverse le pays et les attaques des renziens. Il s’agit d’un pari risqué. Toutefois, on a l’impression que le Président du Conseil ne peut ou ne veut pas faire autrement. Il faudra savoir quel sera le prix à payer ».

COULISSES, La Stampa, d’ I. Lombardo « La pression ayant échoué, le Quirinal exprime sa déception. Conte mise sur une nouvelle charge-éclair » : «  Aujourd’hui pourrait être le jour fatal pour Conte : le jour où M. Renzi le placera devant un choix. Le thermomètre de cette situation est sans doute l’état d’esprit du Président de la République S. Mattarella. Il est inquiet, certes, mais surtout déçu, fait-on filtrer du Quirinal. L’espoir est d’arriver à une solution à la crise en une semaine, par un ‘’gel des démissions’’, mais qui aboutira à une nouvelle charge immédiate contre Conte. Ce dernier pourrait alors se rendre au Quirinal, passer au Parlement pour l’informer de la situation, fixer une réunion de majorité (à laquelle participerait Italia Viva) pour une synthèse rapide afin de fixer un programme servant à relancer le pacte de gouvernementDoté d’une nouvelle liste de ministres, Conte pourra se rendre au Quirinal avec l’assurance de se voir confier immédiatement un nouveau mandat de gouvernementOn pourra ainsi aboutir à la naissance du gouvernement Conte III. Il est clair qu’il s’agit là d’une hypothèse idéale. L’autre, préférée par Renzi, serait une démission immédiate présentée au Quirinal, suivie des consultations. Toujours est-il que cette crise modifiera le visage du gouvernement ».

INTERVENTION, Corriere della Sera, de T. Bellanova, Présidente d’Italia Viva et ministre pour les Affaires agricoles  « Il n’est plus possible de rester immobiles » : « Cher directeur, beaucoup d’encre a coulé pour décrire cette phase comme un bras-de-fer entre Renzi et Conte. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. C’est la confrontation entre un pays qui ne peut plus renoncer à une croissance lui permettant d' avoir un rôle européen et international et un pays ‘’grand malade d’Europe’’ avec l’espoir trop vain de se considérer trop grand pour ne pas faire défaut. C’est la différence entre un projet de croissance et de l’assistanat. Voilà. Ce serait une farce de continuer à suivre la stratégie du ‘’vivotage à la ’Andreotti’’, distribuant de l’argent de poche à droite et à gauche, à tel ou un tel lobby, pour obtenir un peu de consensus. Conte ne peut pas traiter le Parlement, ou encore le Conseil des ministres, comme s’il s’agissait d’un terrain de jeu. Nous passons pour des trouble-fêtes mais un ministre ne peut que se mettre du côté des citoyens et du pays. Il a été nécessaire de taper parfois du poing sur la table mais, croyez-moi, cela en valait bien la peine. L’hypothèse d’envoyer aux oubliettes cette expérience me pèse sur le cœur, tout comme les efforts pour remettre l’Italie sur une voie pro-européenne raisonnable. Et puis, sans le pari risqué d’un Conte II, le premier gouvernement Conte aurait été enseveli par l’épisode de la fin de Trump. Face à tout cela, qu’Italia Viva reste ou pas au sein du gouvernement est vraiment le dernier des problèmes. Mais que quelqu’un veuille faire passer l’art de gouverner pour un exercice hypocrite d’immobilisme, cela risque de représenter le pire des problèmes ».

ANALYSE, Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « L’attente de la Présidence de la République face aux prochains coups des dirigeants politiques » : « Sauver l’indispensable, voilà ce à quoi on réfléchit au Quirinal. Tout d’abord, il faut veiller à ce que tout se passe bien sur l’approbation Plan de relance, occasion unique de se relever de la crise économique, et peut-être bien politique. Ainsi, la mise en sécurité du plan de Relance a été la priorité de Sergio Mattarella ces jours-ci, alors même que certains protagonistes de la scène politique remettent en cause le plan lui-même comme étant selon eux une partie du problème et ne promettent pas de l’approuver. Les craintes du Quirinal quant à une crise gouvernementale, voire un gouvernement Conte III, sont bien réelles. On attend donc la suite, en silence. Il y a aussi l’inquiétude de laisser le pays sans personne au pouvoir, c’est-à-dire sans personne pour gérer concrètement la crise sanitaire, économique et financière. Mattarella fera donc en sorte que le pays ne se retrouve pas sans guide dans un contexte où les décisions à prendre en urgence sont nombreuses. Il n’est donc souhaitable ni de laisser s’installer l’impasse, ni de recourir aux élections anticipées. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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