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18/12/2020

Rencontre Conte-Renzi.

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Italie. Revue de presse.

La libération des pêcheurs italiens bloqués depuis trois mois à Benghazi par les milices du général K. Haftar fait les gros titres des médias italiens.  « Les pêcheurs libérés : ''nos 108 jours dans une prison libyenne» (Corriere della Sera),  « La visite de Conte à Haftar a fait libérer les  pêcheurs de Mazara » (La Repubblica), « Les pêcheurs libérés grâce à Biden » (La Stampa),, « La farce libyenne » - Conte et Di Maio défilent à Benghazi mais le mérite de la libération revient aux services secrets" (Il Giornale).  

La vérification de la tenue du gouvernement, et notamment la rencontre entre Matteo Renzi (Italia viva) et Giuseppe Conte, hier soir, pour tenter de clarifier les incompréhensions est aussi largement citée. Les observateurs relèvent dans l'ensemble un ''règlement de comptes reporté'': « Une confiance à terme accordée à Conte » - Italia Viva tente de dicter la ligne sur le Plan de Relance et le MES. Le Pd d'accord avec Renzi, le M5S souhaite isoler ce dernier (Il Messaggero),  « Renzi veut maintenant un comité d'experts » - Le chef d'Italia Viva indique à Conte 30 conditions pour continuer'' (Il Fatto Quotidiano), « Conte-Renzi, la trêve armée » (Il Mattino).

Les JT couvrent essentiellement les nouvelles mesures de restrictions qui seront prises aujourd’hui, la libération des pêcheurs italiens bloqués depuis trois mois à Benghazi et la rencontre entre Matteo Renzi (Italia viva) et Giuseppe Conte dans le cadre de la vérification de la tenue du gouvernement. La nouvelle du Président E. Macron testé positif au Coronavirus est également citée.

COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco et A. D’Argenio « Entre Renzi et Conte la paix est encore loin » : « C’est une rencontre ‘’franche et cordiale’’ qui a eu lieu au Palais Chigi et qui a duré environ une demi-heure. Toutefois, les parties demeurent encore distantes. Il ne s’agit pas d’une trêve ni d’un éclaircissement. Conte assure vouloir prendre en considération les propositions d’Italia Viva. En gros, il est disposé à changer les méthodes et les contenus de l’action du gouvernement. Conte dit même trouver certains arguments ‘’utiles et constructifs’’. Le dialogue n’est donc pas rompu, mais Italia Viva attend maintenant des réponses ‘’dans de brefs délais’’ : d’ici l’Epiphanie il faudra lancer les signaux d’un changement de cap. IV déplore la méthode du Président du Conseil : ‘‘il n’est pas possible de prendre connaissance des contenus et de la gouvernance du Plan de Relance une fois le fait accompli. Nous ne pouvons pas être contraints à jouer les méchants pour réclamer de la collégialité dans les choix’’. Toujours est-il que le porte-parole du Palais Chigi a demandé une déclaration conjointe sur une éventuelle paix entre Conte et Renzi, et que ce dernier a dit ‘’non merci, chacun communiquera de son propre côté''».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Renzi, chef et fondateur d’Italia Viva : « C’est au Président du Conseil de donner des réponses, sinon ce sera la fin de ce gouvernement » : «Nous demandons un virage sur le fond et nous l’avons fait en mettant par écrit une série de propositions. Italia Viva ne s’intéresse pas aux sondages, nous faisons de la politique. Nous tenons à ce que l’Italie saisisse cette grande opportunité : la présidence du G20, la co-présidence de la COP26 et les fonds européens. Si la majorité qui soutient Conte comprend cela, c’est le moment d’une relance politique. Mais s’il s’agit de continuer à agir sans perspective, comme ces derniers temps, alors Italia Viva sortira de ce gouvernement. Tout le monde sait qu’il faut maintenant un saut de qualité. Sur le Plan de Relance, au lieu d'engager la discussion sur l’organisation de comité d’experts, demandons-nous quelle Italie  nous voulons voir dans vingt ans. Quelle vision. S’il y en a une, discutons plutôt de comment renforcer la mise en place des projets avec les améliorations de la machine bureaucratique. Autrement, arrêtons d’en discuter. On m’accuse d'être irresponsable, mais je trouve qu’il est davantage irresponsable de gaspiller les fonds européens et de rester passif. Si le PD dit partager 99% des contenus de la lettre que nous avons adressée à Conte, il doit décider de faire les choses sérieusement ou non. Quant aux 5 Etoiles ils craignent trop d’éventuelles  élections anticipées pour dicter la ligne. S’ils veulent rester au gouvernement, ils doivent comprendre qu'ils n'ont pas la majorité absolue. S’ils pensent pouvoir faire cela seuls, et bien ils le feront sans Italia Viva » 

ARTICLE, Il Messaggero, de C. Mangani « Conte et Di Maio se rendent chez Haftar et le général libère les pêcheurs » : « La rencontre d’hier a permis au général de Benghazi de réaffirmer un rôle qui s’était complètement effacé dans le conflit libyen. La preuve, le compte Facebook du Commandement de ses forces armées s’est dépêché de publier : ‘’le général Haftar a salué le rôle que le gouvernement italien joue dans le soutien à une solution de la crise libyenne’’. Après 108 jours de bras-de-fer, il y a eu une accélération. Les dirigeants de nos services de renseignement ont fait des allers-retours entre Rome et la Libye, une négociation qui a duré trois mois et qui a vu l'implication de la Tunisie, de la France et de l’Egypte. Selon les médias libyens, d’autres protagonistes seraient intervenus en croisant les dialogues entre l’ambassadeur italien Buccino et le ministre de la Défense libyen Salah al Din Al Namroush : ce dernier aurait conseillé à l’Italie d’impliquer également la France, en raison de ses bonnes relations avec Haftar. Le vice-Président du Conseil présidentiel libyen Ahmed Maiteeq revendique lui aussi un rôle dans l’affaire, ce dernier parvenant à se mouvoir avec désinvolture entre Benghazi et Tripoli ».

PREMIER PLAN, La Repubblica, de V. Nigro, « Le prix politique exigé par le général pour rouvrir le dialogue » : « Giuseppe Conte s’est vu contraint de se rendre en personne à Benghazi afin de récupérer les 18 pêcheurs séquestrés par les milices du califat d’Haftar. C’est bien cela que voulait le maréchal. Le Président du Conseil a demandé à Luigi Di Maio de l’accompagner, car il savait que le poids à porter serait considérable. Haftar ne voulait pas avoir à faire à des médiateurs, il voulait une véritable reconnaissance politique et il l’a obtenue. Il évoque les ‘’excuses officielles’’ du Président du Conseil au nom des pêcheurs qui avaient outrepassé la zone autorisée. Giuseppe Conte aurait également promis de s’occuper des 4 détenus libyens en Italie. Mais le véritable prix de cette libération est bien politique, une forme de punition après que l’Italie ait ‘’abandonné’’ le régime d’Haftar dans la bataille pour Tripoli. Conte et Di Maio se sont donc résolus aux négociations avec le maréchal, avec la médiation de son fils Saddam et l’aide d’un dirigeant politique de Tripoli.  Il s’agit de Ahmed Maitig, le vice-président du gouvernement Serraj, l’ennemi d’Haftar. Ahmed Maitig a ainsi négocié au cours des derniers mois la réouverture des puits de pétrole fermés en janvier dernier, et ce à l’insu de son gouvernement. Hier, un accord entre l’Italie et Haftar a été conclu, le tout reste de savoir à quel prix. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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