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02/12/2020

"Entretien, La Stampa, de Giancarlo Giorgetti, vice-président de la Ligue."

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Italie. Revue de presse.

Les nouvelles mesures économiques et sanitaires pour contrer la pandémie, qui devraient être adoptées aujourd’hui par décret en Conseil des ministres, font les gros titres des médias italiens. Le plan de distribution du vaccin est également cité : « Noël, tensions sur les interdictions » - ‘’L’adoption du décret d’aujourd’hui entrera en vigueur à partir de vendredi. Plan pour le vaccin : 220 millions de doses prévues’’ (Corriere della Sera), « Noël et Jour de l’an uniquement dans sa ville de résidence habituelle » - ‘’Le gouvernement resserre la vis afin d’éviter une troisième vague. Stop aux mouvements entre les régions’’ (La Repubblica), « Noël verrouillé, la dernière messe à 20 heures » (La Stampa), « Noël et Premier de l’an, les villes seront fermées » - ‘’L’étau se resserre pour les 24, 25 décembre et le 1er janvier. Les ‘’frontières’’ entre les régions resteront fermées jusqu’au 6 janvier inclus’’ (Il Messaggero), « Aides économiques à hauteur de 40 milliards » - ‘’Le montant total pour les entreprises dépasse celui de la Loi de finances’’ (Sole 24 Ore), « ‘’Nous serons immunisés d’ici la fin 2021’’ » - ‘’L’expert Brusaferro explique le plan de vaccination de masse’’ (Il Mattino), « Le désastre des tests » - ‘’Un laboratoire sur quatre n’est pas en règle. La ligne dure confirmée de Noël à l’Epiphanie’’ (Il Giornale).

ARTICLE, Corriere della Sera, de P. Di Caro « MES, la majorité pourrait ne pas avoir les voix nécessaires au Sénat. Berlusconi se défile et le M5S se divise » : « Le coup de théâtre arrive à l’issue d’une matinée très agitée et avec des réactions en chaîne au sein de la majorité et de l’opposition. D’où un possible résultat qui serait paradoxal : le rejet de la réforme du MES, décidée lundi par l’Eurogroupe, lors du vote prévu pour le 9 décembre au Parlement. Berlusconi a fait une déclaration inattendue, en affirmant que son groupe « ne votera pas en faveur de la réforme du MES car celle approuvée par l’Eurogroupe n’est pas satisfaisante’’. Cette déclaration arrive après un véritable ultimatum lancé par Salvini : ‘’si un parti allié devait approuver cette réforme, ce serait un outrage et un dommage pour l’Italie et il cessera d’être le compagnon de route de la Ligue’’. Du coup, ce sont les parlementaires de Forza Italia de la Chambre qui ont été pris de court et sont désormais désorientés face à cette volteface de leur chef et à la ‘’reddition au chantage de Salvini, qui représente notre mort’’. Le chaos est total et le travail de médiation de la part du gouvernement a commencé, sans que celui-ci ne cache son ‘’inquiétude’’. Pourtant, à en croire à ce qui se dit, une grande partie du groupe de Forza Italia serait prête à voter en faveur de la réforme du MES, y compris le conseiller économique Renato Brunetta. Si cela devait avoir lieu, il y aurait alors de nouveaux scénarii au cours de cette semaine politique sous haute tension ».

ARTICLE, Corriere della Sera M. T. Meli « Le PD craint l’enlisement : tous les dossiers sont bloqués » : « Il y a des jours où c’est la lassitude qui prévaut au sein du PD, d’autres jours où c’est plutôt le sentiment de mécontentement. La crainte est d’arriver à cette situation que Nicola Zingaretti qualifie de ‘’marais’’ au regard des nombreux dossiers qui restent au point mort. Les différentes discussions telles que celle sur l’agenda du gouvernement, qui s’est tenue hier, n’ont pas abouti à grand-chose. ‘’Beaucoup de paroles’’, fait-on savoir du Nazareno, siège des démocrates. L’autre discussion est celle qui concerne la gestion du Plan de Relance et la ‘’nombreuse’’ équipe d’experts. Aucune objection officielle ne vient du Nazareno, de toute manière ce sont Italia Viva et le M5S qui sont en train de se mettre en travers. Toutefois, une partie des ministres démocrates est insatisfaite et déplore des ‘’structures autocentrées’’ alors que cela devrait être géré par ‘’le ministère de l’Economie en coordination avec celui des politiques européennes et pas par des structures parallèles, à la composition bien étrange’’ ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia et du Parti Populaire européen « Tajani et son revirement complet ‘’Nous, les suppôts de la Ligue ? Nous votons seulement d’après nos convictions’’ » : « ‘’Nous ne suivons les diktats ni de Salvini, ni de Conte. Nous n’avons eu de cesse de le soutenir et nous continuons : nous sommes favorables au recours aux 37 milliards du MES, en revanche nous sommes opposés à cette réforme. Ce n’est pas une question de familles politiques au sein du Parlement européen, mais de l’intérêt de chaque pays. Cette réforme ne répond pas aux demandes du Parlement, qui voudrait davantage de contrôle sur le MES. Aucune intervention de Salvini n’a influencé notre prise de position. Le risque que la réforme soit avortée existe, mais cela dépendra du M5S, c’est donc un problème de la majorité, pas le nôtre. Si le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, désavoue le ministre de l’Économie, ce serait à nous de résoudre leurs problèmes ? Ce n’est pas nous qui sauverons le gouvernement. Trois catégories de décision ont été définies, chacune requérant une majorité différente. L’Italie doit pouvoir opposer son véto pour chacune d’elles, or ce n’est pas le cas, c’est trop risqué. De plus, il faut un fonds de garantie européen pour protéger les banques nationales des autres pays (France, Allemagne…) en cas de difficultés. Notre position est de protéger les intérêts de l’Italie et de l’UE. Quant au risque d’éclatement de Forza Italia, il est systématiquement invoqué. Pour ma part je suis la ligne de Berlusconi, le meilleur d’entre tous’’. »

Ligue

ENTRETIEN, La Stampa, de Giancarlo Giorgetti, vice-président de la Ligue « ‘’L’équipe d’experts pour le Plan de Relance est une idée stupide si l’opposition n’est pas impliquée’’ » : « Q. Est-il normal, selon vous, que la politique pousse Unicredit à absorber la Banque Monte Paschi di Siena ? R. Disons que cette requête ne fait pas partie des règles d’un normal système économique. La pandémie explique un retour de l’Etat avec des investissements que les compagnies privées ne feraient jamais. J’espère qu’il ne s’agit, là, que d’une phase. Q. L’opposition, et la Ligue aussi, a déposé 3 000 amendements contre la Loi de Finances… R. la Ligue veut lutter contre la logique de l’assistanat, faisant une distinction entre les emplois sûrs et les emplois à risque comme ceux du commerce de l’artisanat ou les petites entreprises. Q. L’argent du MES est disponible, alors que ceux du Plan de Relance européen sont bloqués par les Polonais et les Hongrois... R. c’est un instrument qui est le fruit d’une approche ancienne et faite d’orthodoxie et d’austérité, à différence du Plan de Relance UE. On ne peut pas l’accepter tel qu’il est. La Pologne et la Hongrie font partie d’une autre famille politique distincte de la Ligue. L’Europe paie là à un prix élevé en raison du manque d’une gouvernance efficace. Q. L’élection de Joe Biden à la Maison Blanche est-elle un bien ou un mal pour l’Europe ? Avec Biden c’est le retour à un lien majeur avec le Vieux Continent et qui pourrait créer un front occidental pour répondre aux menaces de ceux qui ne connaissent pas la liberté et la démocratie et qui font pression aux portes de l’Europe. Q. Qui est qui menace l’Europe ? R. La Chine avec sa pression économique, la Turquie et la Russie avec d’autres méthodes.  Q. Vous n’aimez plus la Russie ? R. ce n’est pas un mystère que les Etats-Unis soulignent ce genre de danger. Q. Et pas vous ? Je vois plutôt une menace venant de la Turquie, qui commence à se positionner sur nos zones d’intérêts. Q. Pour rester en Europe, faut-il le ‘’parapluie’’ d’A. Merkel ? R. Non. En Europe il est possible d’y être et il le faut, mais il faut aussi avoir conscience de l’intérêt national afin de ne pas devenir un pays satellite. Je prends toujours l’exemple des migrations : quand nous élevions la voix, cela était compris. Maintenant, grâce à la politique de la mollesse, l’Italie et la Grèce se sentent à nouveau seules. L’Europe doit agir dans l’intérêt de tous. Le plan de relance conditionnera les prochaines 30 années et il serait normal d’impliquer l’opposition. Or, la taskforce proposée est ridicule si les partis d’opposition restent exclus. Q. Combien durera encore le gouvernement Conte ? R. La politique a fini par entrer dans une bulle avec la pandémie. Ce gouvernement, né contre Salvini et pour élire le prochain Chef de l’Etat, est destiné à résister. Toutefois, la Ligue et le centre droit se tiennent prêts pour le moment où il aura un dégel de la situation et où il faudra remettre debout un pays à genoux ».

Banques

ARTICLE, Il Foglio, de L. Capone et V. Valentini, « Au-delà de Mustier. Les dommages que les réflexes anti-français causent à l’économie - L’origine française comme vecteur de soupçon. Brève histoire du complotisme italien, sur fond de schizophrénie à la Beppe Grillo» : « De nouveau, l’initiative de Jean-Pierre Mustier avait réveillé la « peur du Français » au sein de la classe dirigeante italienne. Le Comité Parlementaire pour la sécurité de la République (COPASIR), qui garde un œil sur Mustier, s’était inquiété de l’avenir de la deuxième banque italienne, Unicredit, craignant qu’elle ne se retrouve prise dans une tenaille franco-allemande. Or, le fait d’être français n’aide en rien, cela suffit en soi à éveiller les soupçons. Et c’est peut-être d’ailleurs la seule explication à l’incohérence du M5S qui s’oppose à la privatisation de MPS (Monte dei Paschi di Siena) et conteste la nomination de Padoan à la tête d’Unicredit, accusé de favoriser le rachat de la banque siennoise par Unicredit. Mais il faut bien dire que Di Maio et compagnie sont en réalité les bons derniers à afficher leur francophobie. Air France/Alitalia, Lactalis/Parmalat, Vivendi/Tim… les fleuves de la rhétorique patriotique coulent depuis longtemps, avec à chaque fois une intervention de l’Etat, gouvernement ou Parlement. La suspicion est pérenne et comme le montre encore le cas Mediaset/Vivendi, l’Italie ne s’active que dans le sens du protectionnisme, constamment sur la défensive. Alors que si, parfois, on parvenait à donner un élan de contre-proposition à notre peur de l’encerclement, peut-être que l’on pourrait jouer l’attaque, nous aussi, de temps en temps. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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